06.10.2012, 14:32
(06.10.2012, 14:07)Hyarion a écrit : C'est curieux... Je ne suis pas un spécialiste de la fameuse Querelle des Anciens et des Modernes de la fin du XVIIe siècle, mais il me semble qu'au sein de cette querelle, Nicolas Boileau se situait du côté des Anciens, les Modernes étant censés être représentés notamment par Charles Perrault. L'Art poétique de Boileau que tu cites, novateur pour l'époque il est vrai, doit cependant beaucoup à Horace et à Aristote. Mais comme je l'ai écrit, je ne suis pas un spécialiste de la question.
De fait, Boileau s'est fait le défenseur des Anciens. Mais cela n'ôte rien au caractère novateur et littéraire, à mon sens, de son Art poétique. En voulant faire abstraction des écrivains des siècles qui ont immédiatement précédé le sien pour se rapporter aux auteurs antiques, il définit le premier mouvement de séparation entre la littérature contemporaine de son temps et celle qui la précède. J'ai l'impression — mais je ne suis pas un historien de la littérature — qu'il est parmi les premiers à définir le style littéraire qu'il défend, pas uniquement par comparaison et assimilation de styles antérieurs, mais par rejet de styles qu'il identifie précisément et réprouve.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland