23.03.2011, 00:18
Salut Alecto.
Puisque j'avais répondu en privé au précédent, je vais poster celui-ci directement.
Pour étudier les langues elfiques de façon sérieuse, une bonne maîtrise de l'anglais m'a toujours paru indispensable afin d'avoir accès à certains textes de nature technique.
Une compréhension de l'évolution du latin au français m'a aussi aidé à mieux comprendre le projet de Tolkien et sa façon d'aborder l'évolution interne de ses langues inventées.
À part le fait que le latin comporte un système de déclinaisons comparables à celui du quenya, j'ai plutôt constaté des différences avec les langues que je connaissais que des similarités. Ce qui m'a d'ailleurs poussé à étudier (superficiellement) d'autres langues réelles, dont Tolkien s'était visiblement inspiré (vieil anglais, vieux norrois, finnois).
Pas vraiment (voir mon article pour le Dictionnaire Tolkien pour un résumé de mes raisons à ce propos).
Pour le q(u)enya, l'ilkorin / doriathrin : indubitablement ; pour le sindarin / noldorin : dans une certaine mesure. Pour les autres, probablement pas.
Des termes elfiques me viennent-ils naturellement à l'esprit ? Bien sûr, et les lister tous seraient trop long. Le plus souvent, ce sont des termes provenant du SdA, du Silm. et des CLI.
Par contre, je ne me souvient pas qu'un mot elfique me soit jamais venu à la place d'un mot dans une autre langue.
S'intéresser à l'œuvre de Tolkien : certainement. Pour les langues elfiques, tout dépend de ce que l'on appelle « s'intéresser », justement. Il y a certainement plus de gens qui veulent des tatouages en elfique. Mais ce n'est certainement pas une forme d'intérêt que j'approuve ou encourage... Ces dernières années, on observerait plutôt une décroissance du nombre de personnes s'intéressant sérieusement à l'elfique, il me semble.
C'est probablement sans rapport avec l'Internet et provient sans doute du fait que le corpus elfique connu s'accroît assez vite et qu'une compréhension complète de celui-ci nécessite une gymnastique intellectuelle de plus en plus complexe. Il y a trente ans, n'importe qui pouvait apprendre par cœur l'ensemble du corpus. Aujourd'hui, j'ignore si qui que ce soit en est capable.
Cela peut être très variable : d'à peine une heure ou deux par mois à plus d'une cinquantaine.
Le manque de disponibilité de certains magazines a longtemps été un problème pour moi. Sinon, c'est plutôt l'inachèvement et la réécriture permanente des principes grammaticaux et du vocabulaire quenya et « sindarin » (au sens large) qui rende la tâche complexe, plutôt qu'un point de grammaire en particulier.
De lire la F.A.Q. de Tolkiendil et de venir discuter desdites difficultés sur le présent forum ou sur les listes de discussion anglaises consacrées aux langues elfiques.
D'une manière générale, les langues artistiques mériteraient largement d'être étudiées en tant que telles ou tout au moins pour l'éclairage qu'elles fournissent quant au processus naturel de création et d'évolution des langues. À ce titre, je verrais plutôt une étude dans les différents départements de la linguistique et les langues de Tolkien, par leur complexité et leur aspect inachevé, me sembleraient être les meilleurs candidats à une étude de ce type.
Par ailleurs, l'étude des langues inventées par Tolkien me paraît être absolument indispensable à une étude sérieuse ou même une compréhension avancée du Légendaire, plus encore que l'étude des langues anciennes qu'enseignait Tolkien. S'en abstraire revient à ignorer plus de la moitié de sa subcréation et à comprendre de travers de nombreux textes historico-linguistiques publiés dans les HoMe. La littérature comparée devrait donc à mon sens s'emparer de ce domaine.
Du plaisir, certainement.
N'étant pas psychanalyste, je ne saurait dire si cette étude a changé quoi que ce soit en moi. En revanche, elle m'a conduit à m'intéresser à la linguistique, un domaine passionnant. Et ce fut aussi une des raisons majeures qui m'ont convaincu de m'intéresser de plus près à Tolkien.
Oui, voir ma réponse à la question 2.
Pourquoi prendre la peine d'étudier n'importe quelle langue morte ? Parce qu'il s'agit d'une fenêtre sur le monde, dotée d'un panorama qui nous intéresse.
Indubitablement (voir ma réponse à la question 10).
Étant membre d'une association consacrée à Tolkien, j'aurais du mal à nier appartenir à une communauté regroupée sur ce thème.
Pour l'elfique, j'aurais tendance à dire qu'il existe plusieurs communautés, selon leur lien avec le Tolkien Estate et le type d'intérêt porté à l'elfique. Je n'ai pas le sentiment d'appartenir à un bord plutôt qu'à un autre, même si je suis plus intéressé par l'étude que l'utilisation, en ce moment.
Diverse.
Aussi régulièrement que possible.
Dans la mesure où une grande partie de mes loisirs tournent autour de l'étude de l'œuvre de Tolkien et de la littérature médiévale, je répondrais oui, sans aucun doute.
Une œuvre d'une rare richesse et cohérence. Je partage l'avis de Lewis à propos de Tolkien et de l'Arioste.
On pourrait polémiquer sur ce qui est vraiment de la « littérature du style de Tolkien » et s'il existe vraiment de nombreux continuateurs. Mais si l'on considère que cette périphrase désigne la fantasy en général, ce regain d'intérêt s'explique à mon sens par la loi de l'offre et de la demande : la fantasy est un genre populaire.
L'intérêt universitaire pour l'œuvre de Tolkien (et la fantasy) est évidemment aussi porté par cette popularité, en partie.
Il en existe même plusieurs : les cultures elfiques décrites par Tolkien dans ses livres (je renvois principalement au Silm. et au SdA pour plus de détails).
Dans la littérature antérieure à Tolkien, on ne pourrait guère parler de « culture » elfique, les auteurs décrivant des elfes le faisant de façon trop superficielle pour que cela puisse s'apparenter à une culture. Dans les ouvrages de fantasy plus récents (et les divers jeux du même tonneau), de nombreuses cultures elfiques sont aussi décrites plus ou moins en détail, évidemment. Mais on s'éloigne du sujet.
Ingénieur en aéronautique, pour être précis.
Négatif.
La définition du dictionnaire. Pour le premier, évidemment, cela me fait aussi immanquablement penser à la Communauté de l'Anneau.
Le français.

(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 1 - Si vous avez étudié une langue étrangère : le fait d’étudier une langue étrangère vous a-t-il aidé dans l’étude de l’elfique ?
Pour étudier les langues elfiques de façon sérieuse, une bonne maîtrise de l'anglais m'a toujours paru indispensable afin d'avoir accès à certains textes de nature technique.
Une compréhension de l'évolution du latin au français m'a aussi aidé à mieux comprendre le projet de Tolkien et sa façon d'aborder l'évolution interne de ses langues inventées.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 2 - Par rapport aux autres langues que vous avez-pu apprendre, quelles sont les points communs et les différences avec l’elfique ?
À part le fait que le latin comporte un système de déclinaisons comparables à celui du quenya, j'ai plutôt constaté des différences avec les langues que je connaissais que des similarités. Ce qui m'a d'ailleurs poussé à étudier (superficiellement) d'autres langues réelles, dont Tolkien s'était visiblement inspiré (vieil anglais, vieux norrois, finnois).
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 3 - Pensez-vous que l’elfique peut être comparé à l’esperanto dans le domaine de langues inventées ? Pourquoi ?
Pas vraiment (voir mon article pour le Dictionnaire Tolkien pour un résumé de mes raisons à ce propos).
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 4 – En sociolinguistique, on parle de « langue blanche » pour désigner une langue qu’on ne parle pas forcément couramment mais qui a tout de même un impact, aussi minime soit-il ; pensez-vous que l’elfique agit comme une « langue blanche » sur vous ?
Pour le q(u)enya, l'ilkorin / doriathrin : indubitablement ; pour le sindarin / noldorin : dans une certaine mesure. Pour les autres, probablement pas.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 5 - Certains mots vous viennent-ils parfois en elfique ? Si oui, lesquels ?
Des termes elfiques me viennent-ils naturellement à l'esprit ? Bien sûr, et les lister tous seraient trop long. Le plus souvent, ce sont des termes provenant du SdA, du Silm. et des CLI.
Par contre, je ne me souvient pas qu'un mot elfique me soit jamais venu à la place d'un mot dans une autre langue.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 6 - Maintenant que les supports se sont multipliés (Internet, nombreux ouvrages), pensez-vous que davantage de gens s’intéresseront à l’elfique, ou à l’œuvre de Tolkien de manière plus générale ?
S'intéresser à l'œuvre de Tolkien : certainement. Pour les langues elfiques, tout dépend de ce que l'on appelle « s'intéresser », justement. Il y a certainement plus de gens qui veulent des tatouages en elfique. Mais ce n'est certainement pas une forme d'intérêt que j'approuve ou encourage... Ces dernières années, on observerait plutôt une décroissance du nombre de personnes s'intéressant sérieusement à l'elfique, il me semble.
C'est probablement sans rapport avec l'Internet et provient sans doute du fait que le corpus elfique connu s'accroît assez vite et qu'une compréhension complète de celui-ci nécessite une gymnastique intellectuelle de plus en plus complexe. Il y a trente ans, n'importe qui pouvait apprendre par cœur l'ensemble du corpus. Aujourd'hui, j'ignore si qui que ce soit en est capable.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 7 - Combien de temps en moyenne consacrez-vous (ou avez-vous consacré) à l’étude de l’elfique ? (par jour, par semaine, par mois ?)
Cela peut être très variable : d'à peine une heure ou deux par mois à plus d'une cinquantaine.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 8 - Précisément, quelles difficultés avez-vous rencontré lorsque vous avez appris ces langues (points grammaticaux particuliers, alphabet…) ?
Le manque de disponibilité de certains magazines a longtemps été un problème pour moi. Sinon, c'est plutôt l'inachèvement et la réécriture permanente des principes grammaticaux et du vocabulaire quenya et « sindarin » (au sens large) qui rende la tâche complexe, plutôt qu'un point de grammaire en particulier.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 9. Quels conseils donneriez-vous à ceux qui voudraient l'apprendre ?
De lire la F.A.Q. de Tolkiendil et de venir discuter desdites difficultés sur le présent forum ou sur les listes de discussion anglaises consacrées aux langues elfiques.

(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 10 - Pensez-vous que l’elfique pourrait faire l’objet d’un apprentissage (même optionnel) dans l’enseignement supérieur ? (dans un cursus tel que Lettres Médiévales par exemple)
D'une manière générale, les langues artistiques mériteraient largement d'être étudiées en tant que telles ou tout au moins pour l'éclairage qu'elles fournissent quant au processus naturel de création et d'évolution des langues. À ce titre, je verrais plutôt une étude dans les différents départements de la linguistique et les langues de Tolkien, par leur complexité et leur aspect inachevé, me sembleraient être les meilleurs candidats à une étude de ce type.
Par ailleurs, l'étude des langues inventées par Tolkien me paraît être absolument indispensable à une étude sérieuse ou même une compréhension avancée du Légendaire, plus encore que l'étude des langues anciennes qu'enseignait Tolkien. S'en abstraire revient à ignorer plus de la moitié de sa subcréation et à comprendre de travers de nombreux textes historico-linguistiques publiés dans les HoMe. La littérature comparée devrait donc à mon sens s'emparer de ce domaine.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 11 - Tirez-vous une satisfaction personnelle de votre étude de l’elfique ?
Du plaisir, certainement.

(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 12 - Qu'est-ce que l’étude de l’elfique a changé en vous et que vous a t-elle apporté ?
N'étant pas psychanalyste, je ne saurait dire si cette étude a changé quoi que ce soit en moi. En revanche, elle m'a conduit à m'intéresser à la linguistique, un domaine passionnant. Et ce fut aussi une des raisons majeures qui m'ont convaincu de m'intéresser de plus près à Tolkien.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 13 - L’étude de l’elfique vous a-t-elle ouvert les yeux sur d’autres domaines ?
Oui, voir ma réponse à la question 2.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 14 - Si vous utilisez peu ou n’utilisez pas l’elfique, pourquoi prendre la peine de l’étudier ?
Pourquoi prendre la peine d'étudier n'importe quelle langue morte ? Parce qu'il s'agit d'une fenêtre sur le monde, dotée d'un panorama qui nous intéresse.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 15 - Pensez-vous mieux comprendre l’œuvre de Tolkien grâce à votre étude de ses langues ?
Indubitablement (voir ma réponse à la question 10).
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 16 - Avez-vous le sentiment d’appartenir à une communauté du fait d’apprendre l’elfique ou de vous intéresser à l’œuvre de Tolkien ?
Étant membre d'une association consacrée à Tolkien, j'aurais du mal à nier appartenir à une communauté regroupée sur ce thème.
Pour l'elfique, j'aurais tendance à dire qu'il existe plusieurs communautés, selon leur lien avec le Tolkien Estate et le type d'intérêt porté à l'elfique. Je n'ai pas le sentiment d'appartenir à un bord plutôt qu'à un autre, même si je suis plus intéressé par l'étude que l'utilisation, en ce moment.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 17 - Comment décririez-vous la communauté des Tolkiendili ?
Diverse.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 18 - Provoquez-vous ou assistez-vous à des rencontres entre Tolkiendili (fans de l’univers de Tolkien) ?
Aussi régulièrement que possible.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 19 - Le fait d’apprendre l’elfique, ou plus largement de s’intéresser à l’univers de Tolkien et autres, a t-il eu une influence sur votre mode de vie, vos loisirs ?
Dans la mesure où une grande partie de mes loisirs tournent autour de l'étude de l'œuvre de Tolkien et de la littérature médiévale, je répondrais oui, sans aucun doute.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 20 - Quel regard portez-vous sur l’œuvre de Tolkien ?
Une œuvre d'une rare richesse et cohérence. Je partage l'avis de Lewis à propos de Tolkien et de l'Arioste.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 21 - Selon vous, comment expliquer le regain d’intérêt récent pour la littérature du style de Tolkien ?
On pourrait polémiquer sur ce qui est vraiment de la « littérature du style de Tolkien » et s'il existe vraiment de nombreux continuateurs. Mais si l'on considère que cette périphrase désigne la fantasy en général, ce regain d'intérêt s'explique à mon sens par la loi de l'offre et de la demande : la fantasy est un genre populaire.
L'intérêt universitaire pour l'œuvre de Tolkien (et la fantasy) est évidemment aussi porté par cette popularité, en partie.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 22 - Selon vous, existe-t-il une culture elfique ? Si oui pouvez-vous la décrire ?
Il en existe même plusieurs : les cultures elfiques décrites par Tolkien dans ses livres (je renvois principalement au Silm. et au SdA pour plus de détails).
Dans la littérature antérieure à Tolkien, on ne pourrait guère parler de « culture » elfique, les auteurs décrivant des elfes le faisant de façon trop superficielle pour que cela puisse s'apparenter à une culture. Dans les ouvrages de fantasy plus récents (et les divers jeux du même tonneau), de nombreuses cultures elfiques sont aussi décrites plus ou moins en détail, évidemment. Mais on s'éloigne du sujet.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 23 - Dans quelle tranche de notre société vous situez-vous ?
Ingénieur en aéronautique, pour être précis.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 24 - Vous décririez-vous comme « geek » ?
Négatif.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 25 - Que vous évoquent les mots « communauté » et « identité » ?
La définition du dictionnaire. Pour le premier, évidemment, cela me fait aussi immanquablement penser à la Communauté de l'Anneau.
(16.03.2011, 20:25)Alecto a écrit : 26 – Quelle est votre langue maternelle ?
Le français.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland