- Comment avez-vous découvert le monde de Tolkien ?
Sur les conseils d'un camarade qui partageait avec moi la passion des jeux de rôles, à la fin des années 80.
Première découverte par le Seigneur des Anneaux, puis par un article (dans un magazine de jeux de rôle) sur les Elfes, signé... Edouard Kloczko.
- Pour vous, l’elfique peut-il être considéré comme une "langue" ? Pourquoi ?
A mon sens, la réponse est oui. Mais cette réponse nécessite sans doute une flopée de précisions.
Bien que langues inventées, les langues elfiques - car il n'y a pas d'elfique mais des elfiques - ne sont pas des langues vivantes (c'est à dire parlées couramment par des individus en société et dont c'est la langue maternelle). Elles ne sont toutefois pas des langues mortes car, artificielles, elles ne sont par définition pas des langues naturelles, même si elles sont le fruit de l'imagination fertile, érudite et ludique de Tolkien qui s'est inspiré d'éléments existants de diverses langues bien connues (finnois, gallois...)
Enfin, j'ajouterais que les langues elfiques ne constituent pas la seule entrée linguistique du monde de Tolkien : il y a aussi une belle collection de langues humaines, et puis il y a la langue des Nains et les dialectes en usage chez les orques et les créatures de l'Ombre.
- Quelle langue elfique étudiez-vous ? (Quenya, Sindarin ?)
J'ai beaucoup apprécié d'explorer les mystères du Quenya, autrefois (c'est à dire il y a 15-20 ans). Aujourd'hui, je délaisse volontiers cet aspect de l'oeuvre pour des errances plus futiles, comme la découverte des inépuisables secrets de la Comté.
Je me suis toujours méfié du sindarin, que j'ai toujours trouvé moins agréable à lire, je ne l'ai donc jamais étudié. Par ailleurs, je pense qu'il nécessite sans doute plus de connaissances linguistiques (que je suis loin de maîtriser).
- Quelles ont été vos motivations pour étudier l'elfique ?
Mmh... il y a vingt ans, c'était sans doute pour écrire en quenya - et avec des tengwar stylés - des poésies aux motivations aussi secrètes que juvéniles. J'imagine que nous sommes nombreux à être passés par là, avec ou sans Tolkien
Plus tard, avec la découverte du Silmarillion et des History of Middle Earth (HoME), ce fut pour compléter l'exploration de l'univers littéraire de Tolkien.
Aujourd'hui, ma motivation est plutôt d'ordre vanito-intellectuel, histoire de voir si j'ai toujours la forme, flatter mon ego et tenter de briller dans la société des tolkiendili
- Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
A l'époque, la motivation était présente, mais le manque de matériel était sans doute la plus grande difficulté. L'appendice E du Seigneur des Anneaux, qui constitue la matière la plus riche pour démarrer le travail ne figurait pas dans toutes les éditions françaises et je n'ai pu y avoir accès que tard. Du coup, ce fut d'abord Le Silmarillion qui a donné des indications de prononciation et de vocabulaire, et The Complete Guide to Middle-earth de Robert Foster (1978 ), que j'ai eu la chance d'acquérir très tôt, ainsi que A Tolkien Compass de Jared Lobdell (1975) que j'ai eu entre les mains à plusieurs reprises qui m'ont permis d'avancer, même s'ils offraient autant de pistes que de frustrations. La sortie de l'ouvrage d'Edouard Kloczko sur le Quenya en 1995, puis la découverte des HoME ont permis le grand bon en avant en ce qui me concerne.
Avec toutes les ressources bibliographiques existantes aujourd'hui et accessibles en un clic, tout est plus facile. Et puis il y a les conseils éclairés des tolkiendili linguistes, chose qui n'existait pas il y a 15 ans. Mais tout ceci ne remplace pas le travail personnel.
- Par quelles méthodes avez-vous étudié l'elfique ?
Beaucoup de lecture des textes cités ci-dessus, beaucoup de reconstitutions, d'essais poétiques, d'essais d'écriture en Tengwar. Beaucoup de prises de tête, aussi. On a rien sans un minimum d'efforts.
J'ai utilisé la même méthode pour m'initier au Khuzdul, la langue secrète des Nains, et pour l'utilisation des Cirth, les runes de la Terre du Milieu.
Contrairement à mes camarades, je n'ai guère utilisé la matière disponible des VT ou des PE, pour la simple et bonne raison que j'ai commencé à prendre conscience de leur immense richesse alors qu'il était déjà trop tard pour que je m'y plonge autrement que par curiosité (la motivition de ma jeunesse était déjà plus modeste).
- Utilisez-vous l'elfique ? À quelles occasions ?
Je ne l'utilise plus, sauf si je suis questionné sur le sujet - ce qui est rare - ou si je peux apporter une contribution modeste pour telle ou telle question linguistique - ce qui est toujours très présomptueux de ma part.
Je préfère aujourd'hui gambader à travers les langues germaniques anciennes (vieil anglais, gotique...) ou moins anciennes (moyen anglais) que Tolkien a abondamment utilisées pour retranscrire la Comté, le Rohan et les peuples des Terres sauvages.
A votre service.
I.
Sur les conseils d'un camarade qui partageait avec moi la passion des jeux de rôles, à la fin des années 80.
Première découverte par le Seigneur des Anneaux, puis par un article (dans un magazine de jeux de rôle) sur les Elfes, signé... Edouard Kloczko.
- Pour vous, l’elfique peut-il être considéré comme une "langue" ? Pourquoi ?
A mon sens, la réponse est oui. Mais cette réponse nécessite sans doute une flopée de précisions.
Bien que langues inventées, les langues elfiques - car il n'y a pas d'elfique mais des elfiques - ne sont pas des langues vivantes (c'est à dire parlées couramment par des individus en société et dont c'est la langue maternelle). Elles ne sont toutefois pas des langues mortes car, artificielles, elles ne sont par définition pas des langues naturelles, même si elles sont le fruit de l'imagination fertile, érudite et ludique de Tolkien qui s'est inspiré d'éléments existants de diverses langues bien connues (finnois, gallois...)
Enfin, j'ajouterais que les langues elfiques ne constituent pas la seule entrée linguistique du monde de Tolkien : il y a aussi une belle collection de langues humaines, et puis il y a la langue des Nains et les dialectes en usage chez les orques et les créatures de l'Ombre.
- Quelle langue elfique étudiez-vous ? (Quenya, Sindarin ?)
J'ai beaucoup apprécié d'explorer les mystères du Quenya, autrefois (c'est à dire il y a 15-20 ans). Aujourd'hui, je délaisse volontiers cet aspect de l'oeuvre pour des errances plus futiles, comme la découverte des inépuisables secrets de la Comté.
Je me suis toujours méfié du sindarin, que j'ai toujours trouvé moins agréable à lire, je ne l'ai donc jamais étudié. Par ailleurs, je pense qu'il nécessite sans doute plus de connaissances linguistiques (que je suis loin de maîtriser).
- Quelles ont été vos motivations pour étudier l'elfique ?
Mmh... il y a vingt ans, c'était sans doute pour écrire en quenya - et avec des tengwar stylés - des poésies aux motivations aussi secrètes que juvéniles. J'imagine que nous sommes nombreux à être passés par là, avec ou sans Tolkien
Plus tard, avec la découverte du Silmarillion et des History of Middle Earth (HoME), ce fut pour compléter l'exploration de l'univers littéraire de Tolkien.
Aujourd'hui, ma motivation est plutôt d'ordre vanito-intellectuel, histoire de voir si j'ai toujours la forme, flatter mon ego et tenter de briller dans la société des tolkiendili
- Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
A l'époque, la motivation était présente, mais le manque de matériel était sans doute la plus grande difficulté. L'appendice E du Seigneur des Anneaux, qui constitue la matière la plus riche pour démarrer le travail ne figurait pas dans toutes les éditions françaises et je n'ai pu y avoir accès que tard. Du coup, ce fut d'abord Le Silmarillion qui a donné des indications de prononciation et de vocabulaire, et The Complete Guide to Middle-earth de Robert Foster (1978 ), que j'ai eu la chance d'acquérir très tôt, ainsi que A Tolkien Compass de Jared Lobdell (1975) que j'ai eu entre les mains à plusieurs reprises qui m'ont permis d'avancer, même s'ils offraient autant de pistes que de frustrations. La sortie de l'ouvrage d'Edouard Kloczko sur le Quenya en 1995, puis la découverte des HoME ont permis le grand bon en avant en ce qui me concerne.
Avec toutes les ressources bibliographiques existantes aujourd'hui et accessibles en un clic, tout est plus facile. Et puis il y a les conseils éclairés des tolkiendili linguistes, chose qui n'existait pas il y a 15 ans. Mais tout ceci ne remplace pas le travail personnel.
- Par quelles méthodes avez-vous étudié l'elfique ?
Beaucoup de lecture des textes cités ci-dessus, beaucoup de reconstitutions, d'essais poétiques, d'essais d'écriture en Tengwar. Beaucoup de prises de tête, aussi. On a rien sans un minimum d'efforts.
J'ai utilisé la même méthode pour m'initier au Khuzdul, la langue secrète des Nains, et pour l'utilisation des Cirth, les runes de la Terre du Milieu.
Contrairement à mes camarades, je n'ai guère utilisé la matière disponible des VT ou des PE, pour la simple et bonne raison que j'ai commencé à prendre conscience de leur immense richesse alors qu'il était déjà trop tard pour que je m'y plonge autrement que par curiosité (la motivition de ma jeunesse était déjà plus modeste).
- Utilisez-vous l'elfique ? À quelles occasions ?
Je ne l'utilise plus, sauf si je suis questionné sur le sujet - ce qui est rare - ou si je peux apporter une contribution modeste pour telle ou telle question linguistique - ce qui est toujours très présomptueux de ma part.
Je préfère aujourd'hui gambader à travers les langues germaniques anciennes (vieil anglais, gotique...) ou moins anciennes (moyen anglais) que Tolkien a abondamment utilisées pour retranscrire la Comté, le Rohan et les peuples des Terres sauvages.
A votre service.
I.