27.06.2004, 21:03
Certains n'ont pas pu s'empêcher de faire du hors sujet dans leurs réponses.
Il faudrait que d'autres apprennent à se refréner (c'était un exercice pas autre chose) et ainsi à plus respecter le travail des uns et des autres.
Voici maintenant la correction.
* * *
Quenya
1/ Quelles sont les éléments qui composent les noms propres Telemmaitë et Parmaitë ; lequel est le déterminant et le déterminé ?
Telemmaitë se décompose en telem- et maitë. Telem- est une forme assimilée de telep-. C'est un préfixe "argenté". Le mot telep- ne peut pas être utilisé en tant que _léxie_ (= élément indépendant du lexique).
Maitë est un adjectif "adroit (de ses mains), habile." ; en composition, comme ici, maitë a plus littéralement le sens de "qui fait/est/possède grâce à ses mains (actions) de la façon décrite". Cf. _morimaite_ adj. mauvais, méchant.
Parmaitë est une forme réduite par haplologie de parma-maite. Parma est un nom commun "livre" mais qui est ici en tant que déterminant et joue le rôle d'un adjectif qualificatif ; cf. Eldalótë, nom féminin "Fleur des Elfes ou bien Fleur elfique" ; _elda_, n. commun "elfe".
Telemmaitë = homme qui amasse de l'argent, nabab, crésus.
Parmaitë = homme qui fait (écrit) avec ses mains des livres, auteur prolifique.
Ces deux mots, Telemmaitë et Parmaitë, n'apparaissent que comme noms propres masculins dans le corpus publié, nous ne savons pas si on pouvait les utiliser en tant qu'adjectif qualificatif en quenya.
L'élément déterminé est "maite" et les déterminants sont telep-, parma.
2/ Quelles sont les deux phénomènes phonologiques que l'on y rencontre ? A quelle autre occasion les rencontre-t-on en quenya ?
L'assimilation et la haplologie.
L'assimilation est un phénomène très important en quenya. L'assimilation consiste en une modification de deux sons contiguës qui deviennent identiques ou très semblables.
Dans notre cas il s'agit d'une assimilation régressive totale p-m > mm.
Autre exemple en quenya : n. sg. Casar, pl. Casalli (des Nains) ; r+l > ll. En français _absurde_ assimilation partielle de b, qui se prononce p _apsurde_.
La haplologie est un phénomène important lui aussi en quenya.
Il consiste en la suppression d'une des deux syllabes identiques, ou quasi identiques, contiguës dans un mot.
Autre exemple de haplologie Laiquendi. Exemple en français tragico-comique > tragi-comique.
3/ Que peut-on conclure sur la composition des noms propres en quenya à partir de ces deux noms ?
A- Que l'élément déterminant se préfixe. Autre exemple, au féminin, Eldalótë = "Fleur elfique".
B- Que la frontière entre les fonctions de nom commun et d'adjectif est très perméable en quenya. Autre exemple sinda = adj. gris et Sinda n. un Elfe-gris ; vanima, I. adj. beau/belle. II. une belle personne (f. ou m.).
*********
Sindarin
4/ Quelles sont les éléments qui composent les noms sindarins Elbereth et Maedhros ; lequel est le déterminant et le déterminé ?
Elbereth, "Reine des étoiles" épithète de la déesse Berethil.
Maedhros ≈" Apollon roux", nom du prince Nelyafinwë des Noldor.
Ces noms se décomposent pour le premier en _el_ et _bereth_ et maedh et ros de l'autre.
Dans Elbereth, bereth et le déterminé, mais dans Maedhros c'est maed(h) qui est déterminé par le déterminant -ros.
Le nom sindarin Maedhros possède plusieurs étymologies dans le corpus, mais nous ne parlerons que de la plus probable.
Il combinerait divers éléments de son amilessë quenya ; soit s. maed "dune beauté physique sans défaut (≈ apollon)" et le suffixe sindarin -ros "roux, rouquin".
Le prince "charmant" Nelyafinwë était célèbre pour sa grande chevelure rousse.
Le dhr dans Maedhros dérive de d + r > dhr. Comme par exemple le nom de lieu dans le Seigneur des Anneaux : Caradhras de caran + ras (lire appendice E).
5/ Quelle est la particularité du "b" dans Elbereth.
Le b ne mute pas en v comme on doit s'y attendre, car Elbereth < ancien sindarin _Elmbereth_ < telerin commun _elen-barathi_ (cf. "Morgoth's Ring, p. 387).
Barathi > Bereth montre la "métaphonie en i", phénomène très important à retenir en sindarin. Soit à cause du i final _e_ > i.
Donnez au moins un autre nom propre avec la mutation pour le "dh" comme dans Maedhros
Caradhras.
et un contre-exemple pour le "b" dElbereth.
Arveleg, roi (ar-) puissant (beleg). Ici le b mute bien en v.
Autre exemple de mutation de b en v : _i Varanduin-Iant_ ; "le pont de la Baranduin".
6/ Que peut-on en conclure sur la composition des noms propres en sindarin à partir de ces deux noms ?
Que la place des éléments dans un nom propre sindarin est imprévisible.
*******
Les personnes qui désirent des éclaircissements peuvent bien entendu me contacter par e-mail (ejk@free.fr).
Ou bien venir participer à mon séminaire en octobre soit aux cours gratuits de cet été.
E. Kloczko
Il faudrait que d'autres apprennent à se refréner (c'était un exercice pas autre chose) et ainsi à plus respecter le travail des uns et des autres.
Voici maintenant la correction.
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Quenya
1/ Quelles sont les éléments qui composent les noms propres Telemmaitë et Parmaitë ; lequel est le déterminant et le déterminé ?
Telemmaitë se décompose en telem- et maitë. Telem- est une forme assimilée de telep-. C'est un préfixe "argenté". Le mot telep- ne peut pas être utilisé en tant que _léxie_ (= élément indépendant du lexique).
Maitë est un adjectif "adroit (de ses mains), habile." ; en composition, comme ici, maitë a plus littéralement le sens de "qui fait/est/possède grâce à ses mains (actions) de la façon décrite". Cf. _morimaite_ adj. mauvais, méchant.
Parmaitë est une forme réduite par haplologie de parma-maite. Parma est un nom commun "livre" mais qui est ici en tant que déterminant et joue le rôle d'un adjectif qualificatif ; cf. Eldalótë, nom féminin "Fleur des Elfes ou bien Fleur elfique" ; _elda_, n. commun "elfe".
Telemmaitë = homme qui amasse de l'argent, nabab, crésus.
Parmaitë = homme qui fait (écrit) avec ses mains des livres, auteur prolifique.
Ces deux mots, Telemmaitë et Parmaitë, n'apparaissent que comme noms propres masculins dans le corpus publié, nous ne savons pas si on pouvait les utiliser en tant qu'adjectif qualificatif en quenya.
L'élément déterminé est "maite" et les déterminants sont telep-, parma.
2/ Quelles sont les deux phénomènes phonologiques que l'on y rencontre ? A quelle autre occasion les rencontre-t-on en quenya ?
L'assimilation et la haplologie.
L'assimilation est un phénomène très important en quenya. L'assimilation consiste en une modification de deux sons contiguës qui deviennent identiques ou très semblables.
Dans notre cas il s'agit d'une assimilation régressive totale p-m > mm.
Autre exemple en quenya : n. sg. Casar, pl. Casalli (des Nains) ; r+l > ll. En français _absurde_ assimilation partielle de b, qui se prononce p _apsurde_.
La haplologie est un phénomène important lui aussi en quenya.
Il consiste en la suppression d'une des deux syllabes identiques, ou quasi identiques, contiguës dans un mot.
Autre exemple de haplologie Laiquendi. Exemple en français tragico-comique > tragi-comique.
3/ Que peut-on conclure sur la composition des noms propres en quenya à partir de ces deux noms ?
A- Que l'élément déterminant se préfixe. Autre exemple, au féminin, Eldalótë = "Fleur elfique".
B- Que la frontière entre les fonctions de nom commun et d'adjectif est très perméable en quenya. Autre exemple sinda = adj. gris et Sinda n. un Elfe-gris ; vanima, I. adj. beau/belle. II. une belle personne (f. ou m.).
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Sindarin
4/ Quelles sont les éléments qui composent les noms sindarins Elbereth et Maedhros ; lequel est le déterminant et le déterminé ?
Elbereth, "Reine des étoiles" épithète de la déesse Berethil.
Maedhros ≈" Apollon roux", nom du prince Nelyafinwë des Noldor.
Ces noms se décomposent pour le premier en _el_ et _bereth_ et maedh et ros de l'autre.
Dans Elbereth, bereth et le déterminé, mais dans Maedhros c'est maed(h) qui est déterminé par le déterminant -ros.
Le nom sindarin Maedhros possède plusieurs étymologies dans le corpus, mais nous ne parlerons que de la plus probable.
Il combinerait divers éléments de son amilessë quenya ; soit s. maed "dune beauté physique sans défaut (≈ apollon)" et le suffixe sindarin -ros "roux, rouquin".
Le prince "charmant" Nelyafinwë était célèbre pour sa grande chevelure rousse.
Le dhr dans Maedhros dérive de d + r > dhr. Comme par exemple le nom de lieu dans le Seigneur des Anneaux : Caradhras de caran + ras (lire appendice E).
5/ Quelle est la particularité du "b" dans Elbereth.
Le b ne mute pas en v comme on doit s'y attendre, car Elbereth < ancien sindarin _Elmbereth_ < telerin commun _elen-barathi_ (cf. "Morgoth's Ring, p. 387).
Barathi > Bereth montre la "métaphonie en i", phénomène très important à retenir en sindarin. Soit à cause du i final _e_ > i.
Donnez au moins un autre nom propre avec la mutation pour le "dh" comme dans Maedhros
Caradhras.
et un contre-exemple pour le "b" dElbereth.
Arveleg, roi (ar-) puissant (beleg). Ici le b mute bien en v.
Autre exemple de mutation de b en v : _i Varanduin-Iant_ ; "le pont de la Baranduin".
6/ Que peut-on en conclure sur la composition des noms propres en sindarin à partir de ces deux noms ?
Que la place des éléments dans un nom propre sindarin est imprévisible.
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Les personnes qui désirent des éclaircissements peuvent bien entendu me contacter par e-mail (ejk@free.fr).
Ou bien venir participer à mon séminaire en octobre soit aux cours gratuits de cet été.
E. Kloczko