[Théatre] Un projet qui passe la mesure... - Version imprimable +- Forum Tolkiendil (https://forum.tolkiendil.com) +-- Forum : Tolkiendil - www.tolkiendil.com (https://forum.tolkiendil.com/forum-4.html) +--- Forum : Arts (https://forum.tolkiendil.com/forum-16.html) +--- Sujet : [Théatre] Un projet qui passe la mesure... (/thread-4315.html) |
[Théatre] Un projet qui passe la mesure... - Elendil - 03.02.2009 ... du raisonnable. Du moins, j'en ai bien peur. Mais comme depuis plusieurs mois il hante mon esprit dès que j'ai un instant de libre, il m'a bien fallu passer à l'action. Bref, mon inspiration provient de ce chef-d'œuvre que sont The wanderings of Húrin (HoME XI). Et j'ai conçu l'idée – certes extravagante – d'en tirer une tragédie... ... en cinq actes... en alexandrins classiques. Comme la première scène de l'acte I m'a demandé une semaine de travail, une règle de trois m'apprend que le tout devrait me demander environ six mois. Mais cessons ces vaines paroles, voici le texte : EDIT : Mise à jour et ajout de la scène suivante. Acte I, scène 1 Entrent Asgon, Ragnir, et les autres suivants de Húrin. Ils s’arrêtent. ASGON
Depuis le point du jour nous battons la forêt, Nul taillis, nul hallier qui soit resté secret. Mais lui que nous cherchons déjoue toutes nos peines Et sa disparition rend nos marches bien vaines. Nous sommes depuis peu devenus paresseux. Encore faudrait-il nous estimer chanceux De n’avoir point été victimes d’embuscade, Marchant sans précaution depuis une décade. Tranquille est ce pays, trop tranquille à mon gré. Ce matin le brouillard s’élevant par degré Semblait dissimuler des yeux et des oreilles Aux aguets sous les rocs et derrière les treilles. Pas le moindre détail qui veuille révéler Le chemin par lequel Húrin s’en est allé. C’est à le croire proie d’une bête sauvage. Il est pourtant vaillant en dépit de son âge, Acculé il aurait livré un pugilat, Le sol aurait gardé les marques d’un combat. RAGNIR Depuis une heure et plus, je n’ai vu nulle empreinte, La piste allant aux gués devait être une feinte. Nous faisons fausse route, Asgon, je le redis ; De partir seul notre homme avait longtemps ourdi. ASGON Peu de vivres il prit ; où pourrait-il se rendre ? Il n’est pas d’autre voie qu’il ait pu vouloir prendre. RAGNIR Qu’il aille où bon lui semble, s’il en a l’intention ! Retournons au pays, c’est ma résolution. Il a perdu l’esprit, voilà ce que je pense. Nuit après nuit, j’entends sa voix qui recommence À marmonner des mots étranges quand il dort, Comme s’il maudissait ceux qui lui firent tort. ASGON Ne médis pas de lui, ton seigneur légitime ! Sa force dans l’épreuve appelle notre estime. Je ne suis pas surpris que sa captivité Revienne le troubler et que l’obscurité Évoque à sa mémoire un tourment effroyable. Mais aurait-il pourtant un nom moins admirable Un serment solennel nous oblige à l’aider Et là où il ira nous suivrons sans céder. UN DES SUIVANTS Même s’il s’avérait qu’une autre extravagance L’ait fait partir vers l’Est, au Pays du Silence ? ASGON J’admets ce pronostic assez intimidant Pour me faire hésiter. Mais il est évident Qu’il ne saurait aller fort loin sur cette route. Ses paroles d’ailleurs peuvent ôter ce doute : Visiter ses parents, tel était son projet. Seule Brethil peut être au bout de son trajet. RAGNIR Il reste une question si tu veux nous conduire ; Tu n’as aucun cousin qui puisse t’introduire. Les habitants des lieux sont peu hospitaliers Et méfiants envers tous, exceptés leurs alliés. ASGON Ce sont des gens de cœur, ils auront en mémoire Qu’ensemble nos aïeux se couvrirent de gloire. UN DES SUIVANTS Des risques c’est le moindre, et je crains pour ma part Que les armées de l’Ombre aient causé leur départ, Qu’avançant en amis on nous accueille en maîtres Dans un gîte rempli d’orques et d’autres reîtres. ASGON Nous le saurons tantôt. Parmi les malfaiteurs, Les Orques valent bien les vils usurpateurs Qui nous ont tout volé et m’ont fait corvéable. S’il faut rester parias, il semble préférable De rôder dans ces bois qui serviront d’abris Plutôt qu’à Dor-Lómin parmi les rochers gris. RAGNIR Sur ce point il me faut marquer ma différence. Je consens cependant à suivre ta guidance, Je suis curieux de voir qui demeure en en ces lieux. Si je préfère enfin partir pour d’autres cieux, J’attendrai le redoux pour passer les montagnes Et me fie entre temps à toi dans ces campagnes. Scène 2 Surgissent de tous côtés des soldats de Brethil, l’épée tirée et l’arc à la main. ASGON
Amis ne cherchez point à résister en vain, Nous sommes encerclés et à un contre vingt. Cherchons à éviter toute erreur dommageable, La Fortune, je crois, se montre favorable. UN SOLDAT DE BRETHIL Favorable journée que la vôtre messieurs ! Marcher droit dans nos rets est un geste astucieux. ASGON Quand bien nous l’aurions su, nous avancions de même, Votre venue nous cause un agrément extrême. Du peuple de Haleth nous cherchions le foyer, J’estime désormais n’être point fourvoyé. LE MEME SOLDAT Avant de vous réjouir, sachez que nos frontières Pour tous les importuns font de bons cimetières. Ordre nous est donné d’arrêter les fouineurs, En cas d’hostilité de tuer les gêneurs. ASGON Songez que nous venons dans un but pacifique Et ne méritons pas un traitement inique. Nous sommes des Edain qui ont passé les monts Et loin de Dor-Lómin nous fuyons les démons. Nous avons voyagé en quête d’un refuge, Vous n’avez point à craindre un honteux subterfuge. UN AUTRE SOLDAT Pour juger de la chose il sera plus aisé D’attendre que le jour levant ait exposé Vos traits à nos regards. Pour l’heure il est utile De prévenir chez vous toute intention hostile. Compagnons ôtez-leur armes et munitions, Empêchez à tout prix les dissimulations. Ragnir tente de résister, deux soldats s’unissent pour le restreindre. LE DEUXIEME SOLDAT
Puisqu’ils ont pris parti de faire de l’esclandre, Maîtrisez-les, liez leurs mains sans plus attendre, Car notre capitaine arrivera bientôt ; De la capture il fut averti aussitôt. Je ne veux point laisser toute cette canaille Rendre ce lieu pareil à un champ de bataille. RE: Un projet qui passe la mesure... - Haldor le nordique - 03.02.2009 Excellent! Mais c'est vrai que ce projet est d'envergure, sa va te demander du boulot mais si un jour tu en voit le bout tu auras fait quelque chose de remarquable... RE: Un projet qui passe la mesure... - Beren - 03.02.2009 Bon je suis pas un fin poète mais la lecture est vraiment très fluide et compréhensible et c'est très appréciable. RE: Un projet qui passe la mesure... - Zelphalya - 03.02.2009 Faudra que tu nous le lises RE: Un projet qui passe la mesure... - Druss - 03.02.2009 L'entreprise est louable et très réussie. Le texte est très clair et lisible. Je ne connais pas bien les Wanderings pour juger du contenu mais je te fais confiance là-dessus. Malgré tout, ce genre de lecture n'est pas trop à mon goût. Théatre et poème en même temps tout ce que je ne peux pas sentir RE: Un projet qui passe la mesure... - Elendil - 03.02.2009 L'une des difficultés les plus importantes que j'ai rencontrées est l'alternance des rimes féminines et masculines (i.e. des rimes qui se terminent en -e, -es ou -ent et des autres). C'est tombé en désuétude de nos jours, mais comme je tiens à produire un effet "ancien" (à la manière de Tolkien, qui écrivait dans un style quelque peu archaïque), ça me paraît nécessaire. Le souci que j'ai eu, c'est que je n'en avais pas tenu compte dès le départ. Du coup, il m'a fallut tout reprendre (il y avait aussi quelques rimes que je n'aimais pas, j'ai donc fait d'une pierre deux coups). Au cas où ça vous intéresse de faire la comparaison, je vous livre la première version de la tirade initiale d'Asgon :
ASGON
En vain depuis l’aurore nous battons la forêt, Nul oiseau, nulle bête ne nous échapperait. Mais lui que nous cherchons, échappe à nos efforts. Pourquoi fallait-il donc pour notre réconfort Estimer superflu de placer quelque garde Qui veille sur le camp ? Le malheur point ne tarde Quand la paresse remplace la détermination Alors qu’il nous fallait redoubler d’attention. Tranquille est ce pays, trop tranquille à mon gré. Ce matin le brouillard s’élevant par degré Semblait dissimuler des yeux et des oreilles Sous chaque pierre, chaque brin d’herbe et chaque treille. Et pas la moindre trace qui puisse nous apprendre Le chemin que Húrin a décidé de prendre. C’est à le croire proie d’une bête sauvage. Il est pourtant vaillant en dépit de son âge, Et jamais sans lutter ne serait mis à bas. Le sol aurait gardé les marques d’un combat. RE: Un projet qui passe la mesure... - divitiac - 04.02.2009 Tu verras, il n'y a pas de règle de trois qui tienne, c'est de plus en plus dur à mesure de l'avancement (quoique souvent de plus en plus fluide paradoxalement). Bon, je profite de ce que mon compte n'est pas encore été supprimé pour inactivité pour sortir de mon chapeau une critique en bonne et due forme, d'une partialité à toute épreuve comme toujours. Avant toute chose, un grand bravo, s'il en faut un : tu t'es fixé un objectif rudement coriace, et tu ne ménages pas ta peine (l'alternance des rimes, il est donc encore des rimailleurs qui s'y tiennent ?) : j'espère de tout coeur que tu poursuivras dans cette voie ! Surtout que la tragédie classique, c'est grandiose. Et comme dans tout ce qui est grandiose, l'erreur de détail n'y pardonne pas. C'est pourquoi, vu que je mauvais pour complimenter, je vais de ce pas attaquer à grands coups de hache les détails de cette première scène - d'un point de vue purement formel, je n'ai aps lu ce texte de Tolkien. M'enfin je vais arranger ça promptement, le projet est trop beau pour que je ne cherche pas à l'accompagner (même si cela brise mon voeu de silence que je n'ai jamais prêté, forcément, j'étais déjà silencieux à ce moment là). v1 : "aurore" : problème à la césure, pas d'élision du e v3 : "Mais lui" est bizarre, j'y préférerai "celui" : je ne vois ici nulle opposition qui introduise ce mais. v3 : Je ne suis pas convaincu de l'utilité de la virgule ici, mais je trouve en général que beaucoup de virgules n'ont pas lieu d'être dnas des tas de textes, je ne dois pas avoir une perception normale de la chose. Tant qu'à parler de ponctuation, en règle géénrale je trouve qu'il y a beaucoup de points, mais il est vrai que les point-virgules ne sont pas légions chez Corneille, cela tient au genre, donc dans l'ensemble elle est bonne. v7 : "victimes" au pluriel tant qu'à faire, encore que, le singulier pourrait se défendre v12 : problème de césure avec "pierres", pour élider le e il faudrait pierre au singulier ; l'image est jolie, la conserver, mais il faut modifier le vers. v22 : la césure classique n'est pas vraiment respectée ici, cela sonne romantique ; "le vieux" est malheureux dans la bouche des personnages je pense v23-24 : la rime la rime vivres/suivre est faiblarde et ranche avec les autres ; "choisir suivre" rend assez mal à mon goût v26-27 : "c'est ma résolution", "voilà ce que je pense" n'ont en soi pas grand chose à se reprocher, mais là mis symétriquement, ça me choque, ça fait 'remplissage' : je pense qu'il y a moyen d'améliorer ce passage. v29 : "étranges" ne peut s'élider ici, la césure n'est donc pas respectée v31 : petite faute à "ne médit" si je ne m'abuse v38 : j'ai un peu de mal avec l'accumulation de mots d'une seule syllabe, pourtant le vers reste très fort... toute cette tirade d'Asgon, d'ailleurs, est très belle et fait très cornélienne, j'admire ! v39 : "que quelque" sonne étrangement mais je n'ai rien à y redire v43 : encore une très belle tirade d'Asgon ; néanmoins on assiste à une énième reprise de "aller" (tantôt infinitif, tantôt conjugué), c'est dommage : à un ou deux endroits on pourrait lui préférer "se rendre" ou une autre variation. v44 : "peuvent ôter" pas d'élision, l'alexandrin est donc bancal v46 : "être" ne subit pas d'élision, le vers est donc à retravailler ; par ailleurs, même sans ce problème, je ne le crois pas satisfaisant, en regard des autres. Les deux tirades qui suivent, de Ragnir et Asgon, sont très belles. Malheureusement le suivant (dans les deux sens du terme ^_^) maîtrise moins bien l'alexandrin... v54 : "Ombre" ne s'élide pas ==> césure à refaire v55 : la diérèse sur "trouvions" est malvenue je pense, il faut soit la marquer partout, soit la marquer nulle part en théorie : dans hallier, dans allié, dans hospitalier, dans précaution tu ne l'as pas marquée... il est plus sage de continuer dans cette voie je pense. Ou alors des exceptions pour les mots où elle est très accentuée en général (furieux, curieux...) mais ici elle ne passe pas à moins de se faire rigoriste, et alors il faudrait retravailler de nombreux vers supplémentaires (tu me diras, 5 de plus, 5 de moins... ) v56 : Adversaires : problème de césure. "orques" : problème d'élision. v58 : "valent" : problème d'élision ; ce vers est curieux ; le vers 59 et sa rime en "corvéable" est vraiment admirable en revanche. v61 : j'aurai mis abri au singulier mais bon v63 : ce vers ci est cureux... v65 : "vivent" : problème d'élision v66 : problème de césure avec "préfère" v67 : je supprimerai la virgule finale, mais ça n'est pas une obligation v68 : entre temps en deux mots ? cela se peut justifier je te l'accorde. Bon et sur ce je me suis attardé plus que de raison, je retourne à mes occupations bien moins folichonnes. je repasserai cependant sans doute ajouter quelques commentaires plus rigolards après une seconde lecture du passage pour souligner les bons points histoire de s'en inspirer pour la suite. Dans l'ensemble (à part les nombreuses fautes de e muets) c'est très bon ; toutes mes félicitations et surtout... tous mes encouragements pour la suite. Divitiac PS : si un moment la détermination te manque, ne pas hésiter à me demander de scribouiller une petite scène de ci de là, à condition de me faire un petit 'briefing' avant RE: Un projet qui passe la mesure... - Juliεη - 04.02.2009 Ma première réaction: pfew! félicitations et bon courage! Ma deuxième: le style "ancien" que tu cherches à reproduire, en quoi consiste-t-il? Les longues tirades et l'absence de détails scéniques en font-ils partie, ou est-ce un choix personnel? RE: Un projet qui passe la mesure... - Zelphalya - 04.02.2009 Divitiac, si Elendil ne nous pose pas un lapin comme à Sèvres ( ), vous devriez avoir l'occasion de vous croiser à Nogent et pourquoi pas nous faire une lecture (malheureusement seul Divitiac sera dans le bon costume - enfin presque ) RE: Un projet qui passe la mesure... - divitiac - 04.02.2009 Dans le bon costume... le 'presque' n'est pas de trop (surtout que les chances que je fasse Homme de Dun sont fortes, rapport à l'encombrement) ^_^ Ce sera volontiers que je croiserai cet Elendil qui faisait déjà parler de lui quand je n'étais pas tout à fait mourant encore Sinon pour répondre à Manthanoménos (j'avoue, j'ai recopié, je n'y arriverai jamais ce pseudonyme je te dis) les détails scéniques sont, dans les pièces classiques, généralement inexistants : rien dans Corneille, rien dans Shakespeare, quelques uns qui font leur apparition au XIXe et encore... Déjà le "Entrent machin et machin" c'est beaucoup à vrai dire (mais c'est plus parlant que la liste des personnages présents dans la scène, avouons-le). Pour ce qui est des tirades elles ne sont pas si longues... moi je trouve que c'est un très bon point que marque Elendil ici d'ailleurs : l'équilibre me semble optimal entre les déclamations et les vers brefs. Et c'n'est pas facile à doser, j'en sais quelque chose. Divitiac RE: Un projet qui passe la mesure... - Juliεη - 04.02.2009 (04.02.2009, 22:39)divitiac a écrit : j'avoue, j'ai recopié, je n'y arriverai jamais ce pseudonyme je te disFais comme les autres: utilise un diminutif! mantha, manthano comme tu veux! On t'appelle bien divi! RE: Un projet qui passe la mesure... - Zelphalya - 05.02.2009 (04.02.2009, 22:39)divitiac a écrit : j'avoue, j'ai recopié, je n'y arriverai jamais ce pseudonyme je te disC'est marrant, je trouve pas que ce soit si difficile que ça pourtant. RE: Un projet qui passe la mesure... - Elendil - 05.02.2009 Divitiac : un grand merci pour cette critique détaillée. Ayant pour moi-même des exigences élevées, je suis heureux que tu viennes m'aider à les satisfaire. Je me rends compte que j'avais effectivement un problème vis-à-vis des -e muets (ou plutôt de ceux qui ne le sont pas). J'ai lu avec attention tes recommandations, et j'ai corrigé la majeure partie des problèmes mentionnés (je posterai une nouvelle version dès que j'aurais résolu les derniers). Sur ceux qui restent : v.23-24 : derniers vers qui me résistent vraiment. Impossible de trouver une rime correcte avec vivres. Mais il est essentiel de mentionner ce fait, car il aura une incidence considérable à l'Acte II. v.26-27 : ce n'est pas mentionné, mais il faut imaginer une pause significative entre les deux vers. En l'occurrence, Ragnir est jeune (fait qui sera souligné plus tard), et sa parole n'est pas sensée faire autorité. Il me semble donc logique qu'il ait un discours plus maladroit, et qu'il essaie de renforcer ses dires par ce genre d'expressions. Mais puisque c'est visiblement choquant, je chercherais s'il y a moyen de tourner différemment le vers 27. v.63 : qu'est-ce qui est curieux dans ce vers ? RE: Un projet qui passe la mesure... - Blinght - 06.02.2009 Proposition (soyons fous) ASGON Nous l’avons constaté, il a pris peu de vivres, Cela doit peser cinq, tout au plus six livres. RE: Un projet qui passe la mesure... - Elendil - 06.02.2009 Intéressante proposition, je dois dire (même s'il faudrait reformuler légèrement, le dernier hémistiche n'ayant que cinq pieds). Ma solution actuelle contourne l'obstacle : ASGON Peu de vivres il prit ; où pourrait-il se rendre ? Il n’est pas d’autre voie qu’il ait pu vouloir prendre. La révision complète sous peu, dès que j'ai terminé la Scène 2. RE: Un projet qui passe la mesure... - Elendil - 06.02.2009 Scène 2 Surgissent de tous côtés des soldats de Brethil, l’épée tirée et l’arc à la main. ASGON
Ragnir tente de résister, deux soldats s’unissent pour le restreindre.Amis ne cherchez point à résister en vain, Nous sommes encerclés et à un contre vingt. Cherchons à éviter toute erreur dommageable, La Fortune, je crois, se montre favorable. UN SOLDAT DE BRETHIL Favorable journée que la vôtre messieurs ! Marcher droit dans nos rets est un geste astucieux. ASGON Quand bien nous l’aurions su, nous avancions de même, Votre venue nous cause un agrément extrême. Du peuple de Haleth nous cherchions le foyer, J’estime désormais n’être point fourvoyé. LE MEME SOLDAT Avant de vous réjouir, sachez que nos frontières Pour tous les importuns font de bons cimetières. Ordre nous est donné d’arrêter les fouineurs, En cas d’hostilité de tuer les gêneurs. ASGON Songez que nous venons dans un but pacifique Et ne méritons pas un traitement inique. Nous sommes des Edain qui ont passé les monts Et loin de Dor-Lómin nous fuyons les démons. Nous avons voyagé en quête d’un refuge, Vous n’avez point à craindre un honteux subterfuge. UN AUTRE SOLDAT Pour juger de la chose il sera plus aisé D’attendre que le jour levant ait exposé Vos traits à nos regards. Pour l’heure il est utile De prévenir chez vous toute intention hostile. Compagnons ôtez-leur armes et munitions, Empêchez à tout prix les dissimulations. LE DEUXIEME SOLDAT Puisqu’ils ont pris parti de faire de l’esclandre, Maîtrisez-les, liez leurs mains sans plus attendre, Car notre capitaine arrivera bientôt ; De la capture il fut averti aussitôt. Je ne veux point laisser toute cette canaille Rendre ce lieu pareil à un champ de bataille. RE: Un projet qui passe la mesure... - Kamee - 12.02.2009 C'est vraiment bien. Faudrait que je relise the wandering of Hurin. RE: Un projet qui passe la mesure... - Imrahil - 13.02.2009 Même réaction que tout le monde : 1-> C'est un projet qui dépasse les limites du raisonnable ! 2-> Il est pourtant bien rudement bien parti... J'aime particulièrement la versification, sa fluidité et son élégance. Je suis loin d'être expert en ce domaine, mais je n'y ai trouvé aucun passage redondant (qui fasse rajouté quoi, les syllabes ou les rimes qui sont la pour le compte...). J'ai par contre quelque peu pratiqué le théâtre d'où deux - trois interrogations sur ta mise en scène : Le faible nombre de didascalies vient il d'une volonté de laisser libre interprétation au lecteur ou d'une grande concentration dans les tirades ? Pourquoi ne décrire ni décors, ni costume, ni position des personnages sur la scène ? Il n'y a dans ces premières scènes aucune indication de ton de voix pour les comédiens, c'est donc a la libre interprétation des interprètes ? En tout cas félicitations, je me débrouillerais pour passer assez souvent voir comment évolue la pièce ! RE: Un projet qui passe la mesure... - Elendil - 13.02.2009 Oui, je suis en cela la pratique du théâtre classique, où les didascalies sont fort peu abondantes. Il y a évidemment une volonté chez moi de ne pas codifier outre mesure le travail de l'interprète. J'ai tendance à penser que cette liberté est l'une des causes du succès des grandes tragédies classiques. Bien que cela puisse sembler contradictoire avec cette position, j'ai en fait une idée très précise de la mise en scène que j'utiliserais si cette pièce était jouée. Éventuellement, je noterai ces détails à part lorsque je mettrai la dernière main à la pièce. Si donner des indications scéniques peut s'avérer utile, je ne souhaite pas qu'elles soient considérées part intégrante de l'œuvre. |