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Thibaud Mercier (libre inspiration): Invitation au voyage. - Version imprimable

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Thibaud Mercier (libre inspiration): Invitation au voyage. - Squall-Estel - 30.09.2005

Attention, rapport qualité/quantité faible.

Smile

J’aimerais tant partir pour cet étrange monde
Peuplé d’hommes, de nains, d’elfes et de hobbits,
Tel un rôdeur du Nord qui toujours vagabonde
Le regard rendu gris par le feu qui l’habite.

Une épée au côté, en manteau de voyage,
J’aimerais m’en aller pour ces lointains rivages
Où la vague murmure en mourant sur la grève
Comme un paisible écho résonnant dans un rêve ;
Tenter d’apercevoir la belle Eressëa
Derrière l’horizon où le Soleil s’en va ;
Passer la Nimrodel mélodieuse et douce,
Chercher Galadriel et le chant de sa source,
Aux forêts de Lorien que l’on ne peut décrire ;
Le long du Chemin Vert jusques aux grands navires
Des Havres Gris, reprendre en un dernier hommage
Le même lent trajet qu’en leur pèlerinage
Les elfes tour à tour suivirent pour passer
A l’ouest de l'Océan, aux terres du passé.

Ainsi qu’un vagabond, j’aimerais visiter
Les paisibles collines de la verte Comté ;
Gravir le Mont Venteux avec patience et peine,
Passer les bois aux Trolls et les Gués de Bruinen,
Faire une halte à Imladris,
Ce refuge doux et propice
Aux méditations des sages,
A la lecture des présages
Et au repos du voyageur
Harassé par ses longs labeurs.
Puis, reprenant le cours de ma jeune aventure,
Je pourrais repartir pour d’incertains futurs
Escaladant le dos des montagnes Brumeuses,
Traverser des tunnels aux issues hasardeuses,
Me faufilant, habile, au milieu des batailles,
Et toiles d’araignées qui telles des murailles
Entravent les sentiers de la Sombre Forêt.
A l’étonnement de tous je m’illustrerais,
Secours inattendu quand frappent les coups durs,
Cambrioleur aidant au fil de l’aventure
Tous ceux qui trouvent grâce en son cœur généreux.
Et, grand parmi les nains, les elfes et les hommes,
Causant aux Rois, dragons et magiciens comme
Aux soldats et fermiers qui croisent mon chemin,
Instrument surprenant d’un étrange Destin,
Je montrerais à tous ce qu’un cœur simple et pur
Peut faire contre toutes les forces obscures !
Comme un jeune poète, tel le hobbit Bilbon,
J’aimerais rencontrer d’effroyables dragons !

La poudre d’Or du soir qui monte sur la plaine,
Le Vent du Nord qui passe et de sa douce haleine
Agite l’océan des herbes ondulantes,
J’aimerais les humer ! Cette terre puissante,
Où comme des oiseaux passent les Rohirrim,
Ces superbes plateaux où les forêts s’abîment,
J’aimerais y aller sur le dos de Gripoil ;
Et, traversant la nuit et ses paisibles voiles,
Avec ces fiers soldats chevauchant dans les ombres,
Je voudrais m’engager contre cette armée Sombre
Qui massacre et qui tue, qui dévore et qui pille
Et fait ternir les eaux et pleurer les familles !
Contre ces gobelins, ces orques, ces humains
Créatures du Mal, en guerrier du Bien
J’irais porter ma haine et mes coups furieux !
Et si, tenant son siège, l’Ennemi orgueilleux
Serrait d’un poing d’Acier, de Carnage et de Mort
La Tour, l’Or et le Sable du valeureux Gondor,
Apparaissant mourants aux lueurs d’un éclair,
Alors soudainement l’étendard blanc et vert
Des vaillants Rohirrim serait alors brandi,
Et leur Roi, à la gloire brusquement resplendie
Pareille à la lumière éthérée de l’aurore
Hurlerait au cœur de la tempête des cors !
Porté comme le vent par mon puissant cheval,
Ma lance scintillant au milieu des étoiles,
Mon bouclier brillant comme un jeune soleil,
Mon épée se teintant de rouge et de vermeil
Et des flèches glissant sur ma cotte de mailles,
Ah ! J’aimerais sentir le feu de la bataille
En mes veines courir et éclater en chants !
Comme un grand chevalier affrontant les méchants,
Comme Eomer le Beau, et Aragorn le Roi,
J’aimerais pour un jour m’en aller au combat.

Kheled-Zaram, miroir aux étoiles noyées,
Je pense à vous, hélas ! Et Moria oubliée,
Dont la gloire repose à jamais dans les ombres,
Et dont tous les joyaux depuis des jours sans nombres
Furent perdus, pillés dans le Feu et le Sang,
Khazad-dum ! Souvenir d’un royaume puissant
Bâti, comme les nains, dans un solide roc,
Je pense à vous, hélas ! Et les nains que l’on moque,
Exilés, dispersés, écartés, méprisés,
Je pense aussi à eux. Et la fleur irisée
Qu’ils façonnent ainsi que l’acier et la pierre,
Et la Fleur Eternelle, la Musique éphémère,
Comme ces combattants opiniâtres l’aiment !
Comme les doux éclats d’une brillante gemme,
Les notes, qui pincées, qui frottées, qui chantées
Eclosent dans leur cœur et dans leurs voix peinées !
Si je pouvais un jour avec ces musiciens
Me souvenir aussi de ces temps anciens,
Et sentir les flots de l’étrange musique
S’écouler en mon âme en un feu fantastique !

J’aimerais m’envoler en terre du Milieu,
Voir ces étranges êtres et ces étranges lieux,
Que Tolkien dessina en mon âme ravie,
Leur donnant la couleur, le parfum et la vie.


- divitiac - 07.10.2005

*Ooooh* Very Happy

Voilà un long texte qui mérite que l'on s'y arrête, et chaque vers nouveau qui apparait au bas de la page est une joie plus qu'une inutile longueur ! Félicitations Squall-Estel !

J'aime beaucoup le début, les petites touches de paysages tolkienniens, tableaux hâtifs et poétiques qui font émerger dans ma mémoire des souvenirs divers ; par contre, j'ai été moins enchanté par la seconde strophe, où les vers sont un peu plus maladroits, les idées un peu plus confuses ; la dimension importante de la guerre est magnifiquement rendue par les vers :

"Porté comme le vent par mon puissant cheval,
Ma lance scintillant au milieu des étoiles,
Mon bouclier brillant comme un jeune soleil,
Mon épée se teintant de rouge et de vermeil
Et des flèches glissant sur ma cotte de mailles,
Ah ! J’aimerais sentir le feu de la bataille "
(raaaaah, c'est beau ! Razz)

et le souvenir ému du temps passé de la quatrième strophe clot de façon agréable ce poème. A chaque strophe son thème, et une chute qui rappelle beaucoup Rimbaud tout en restant originale et dans la continuité du poème.

Si on pouvait avoir plus souvent des textes comme ça, ben... j'aurais vraiment de quoi avoir honte de moi Razz


Un Divitiac enthousiaste


- Zelphalya - 07.10.2005

Je verrais bien le texte accompagné d'une musique de Nirnaethmusic Smile


- Squall-Estel - 07.10.2005

Ce sont des bribes écrites en vrac sur un brouillon, en l'espace de deux ans, et que j'ai retravaillées en un bon mois pour que ca fasse un tout

Zelphalya a écrit :Je verrais bien le texte accompagné d'une musique de Nirnaethmusic Smile

ca me plairait beaucoup Very Happy dautant que les productions de ce cher nirnaeth me séduisent pas mal
mais faudrait pour cela qu'on le revoie dans le coin et qu'il nous donne son avis...


- Squall-Estel - 07.10.2005

divitiac a écrit :j'ai été moins enchanté par la seconde strophe, où les vers sont un peu plus maladroits, les idées un peu plus confuses

exact... la seconde partie, sur le hobbit, est effectivement chahotique et hétérogène... mais en un sens, Bilbo le hobbit a des traits un peu maladroits et gauches également (je parle plus du personnage que de l'oeuvre (quoique l'oeuvre est également quelque peu inégale (prenez par exemple les passages héroicomiques style les trolls qui se mêlent aux poêmes doux et mélancoliques style la Route (bon, je sais critiquer le hobbit pour justifier le coté gauche de ma seconde partie est lache et honteux Embarassed (et puis il faut que je ferme ces parenthèses)))))

divitiac a écrit :j'aurais vraiment de quoi avoir honte de moi

entièrement faux cher Divi, tes productions sont dignes des grands (et je le pense) Smile


PS: je viens de me rendre compte qu'à cette fameuse partie 2 il manque un vers... Confused Embarassed


- Squall-Estel - 12.10.2005

Décidément, cette deuxième partie n'allait pas...
la voici entièrement repensée (j'ai eu cours d'anglais, id est temps libre, aujourd'hui Very Happy)
Comme un petit poète amoureux d'aventure
La fleur aux dents, le coeur toujours ouvert et pur,
J'aimerais tout d'un coup m'engager sur les routes;
Les lointaines chansons que toute oreille écoute,
Les légendes contées au coin de chaque feu
Berceraient mon voyage aux détours hasardeux;
Et, chaque jour, au gré des rencontres nouvelles,
Objet d'étonnement pour ceux qui m'émerveillent,
Je fraterniserais avec elfes et nains,
Arbres, aigles royaux, hommes et magicien;
Me faufilant, agile, au milieu des batailles,
Comme un souffle passant barrières et murailles,
Allié surprenant quand frappent les coups durs,
Cambrioleur aidant au fil de l'aventure
Tous ceux qui trouvent grâce à mon coeur généreux,
Adversaire invisble, inconnu, audacieux,
Imprécise menace aux yeux des ennemis,
-Araignées, trolls, dragon, orques; hommes aussi-
Improbable instrument d'un étrange Destin,
Personnage joyeux, aimable et plaisantin,
Je n'aurais en mon coeur qu'un unique désir:
Qu'épreuves et combats puissent enfin finir,
Que mes pieds fatigués par un trop long voyage
Quittent la longue route en un dernier virage
Retrouvant les sentiers et villages connus...
Comme un petit poète paisible et ingénu,
Comme un vaillant hobbit, j'aimerais m'en aller,
Par le chant de la Route un beau jour appelé.