La première fois que Tolkien aurait évoqué ses langues en public - Version imprimable +- Forum Tolkiendil (https://forum.tolkiendil.com) +-- Forum : Tolkiendil - www.tolkiendil.com (https://forum.tolkiendil.com/forum-4.html) +--- Forum : Langues (https://forum.tolkiendil.com/forum-31.html) +--- Sujet : La première fois que Tolkien aurait évoqué ses langues en public (/thread-10600.html) |
La première fois que Tolkien aurait évoqué ses langues en public - Druss - 22.06.2024 Selon un article du Telegraph tout juste paru, un chercheur d'Oxford aurait retrouvé un document de Lewis évoquant une rencontre publique en 1930, dans laquelle Tolkien aurait évoqué pour la première fois ses langues inventées, avant 1931 et sa conférence A Secret Vice: https://www.telegraph.co.uk/books/authors/tolkien-lord-of-the-rings-narnia-cs-lewis-oxford/ Citation :the secretary of the club wrote in the meeting minutes: “It was a language of noticeably fluid, labial characteristics, especially suited to verse. It is impossible to describe by catalogue or summary the content and temper of this paper. To those reading the above account it might appear but a brilliant intellectualist pastime, a higher development of the odious crossword mind. No impression could be more false.” RE: La première fois que Tolkien aurait évoqué ses langues en public - Elendil - 24.06.2024 Merci beaucoup pour cette information. Précisons que le chercheur en question est Simon Horobin, professeur à l'université d'Oxford, qui a découvert un compte-rendu d'une réunion du Michaelmas Club, fondé par C.S. Lewis, qui était alors fellow du Magdalen College. Comme le lien fourni ne permet pas de lire tout l'article, voici un article similaire publié par Times Now. Plus intéressant encore, le compte-rendu complet est visible sur X. Je transcris : Citation :At the final meeting of the Trinity Term, 1930, the following private business took place. Si je traduis rapidement : Citation :Lors de la réunion finale du Trinity Term [avril-juin], 1930, les affaires privée suivantes eurent lieu [il s'agit d'élections internes au club en question]. Le texte complet est particulièrement intéressant, parce qu'il permet de préciser la date, qui devait très certainement être fin mai ou courant juin 1930. Par ailleurs, les éléments absents du compte-rendu journalistique permettent de confirmer que c'est bien la conférence "Un vice secret" qui fut donnée à cette occasion. Notons que Fimi et Higgins, dans leur édition de A Secret Vice, signalent la présence d'une carte postale datée du 7 juin 1930 dans les manuscrits de ce papier, ce qui fait pencher en faveur d'une lecture au mois de juin. Cette conférence est donc antérieure de près de 18 mois à celle que Tolkien donna devant la Johnson Society du Pembroke College en novembre 1931. Cela permet de résoudre un mystère qui persistait depuis 41 ans, car plusieurs éléments de cette conférence laissaient supposer qu'elle avait été données deux fois, particulièrement la phrase : I can sympathize with the shrinking of other language-makers, as I experience the pain of giving away myself, which is little lessened by now occurring for a second time. (je souligne). Toutefois, Christopher Tolkien avait noté que les modifications qui semblaient présager une deuxième lecture pointaient vers une date postérieure de 15 à 20 ans, puisqu'une référence à la date à laquelle Tolkien cessa de pratiquer le nevbosh passe de "plus de vingt ans" à "presque 40 ans". Or aucune trace d'une lecture donnée dans les années 1945-1950 n'a pu être trouvée, ce qui laisse supposer qu'elle n'eut finalement pas lieu. Par ailleurs, puisque l'introduction du papier faisait référence au congrès sur l'espéranto qui se tint à Oxford en août 1930, il avait assez logiquement été supposé que cette conférence devait lui être postérieure. Il est désormais acquis que le texte dont nous disposons devait être une version déjà révisée de cette conférence, et que le texte antérieur est perdu (contrairement à ce que la légende veut, Tolkien ne conservait pas tout). Preuve en est qu'entre les manuscrits de notes disjointes publiés par Fimi et Higgins et le texte déjà élaboré (même s'il a été révisé à de nombreux endroits), il n'existe apparemment aucun brouillon complet de la conférence. Par ailleurs, deux des traductions des poèmes elfiques sont tapés sur un papier brunâtre, plus fragile que le texte principal, lequel est écrit à l'encre (avec des révisions à l'encre et au crayon) sur des cahiers d'examens de l'université d'Oxford. Il me semble probable que ces deux feuillets sont tout ce qui reste du texte initial de mai-juin 1930. |