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Bonjour à tous,
Je suis nouveau sur ce forum. Parmi les richesses de l'univers mythologique et onirique de Tolkien, je m'intéresse à la question de l'influence des convictions chrétiennes de l'auteur sur son oeuvre.
Ce sujet a refait surface à l'occasion de la sortie de la trilogie cinématographique et également de la révélation de ses relations amicales et spirituelles avec C.S. Lewis, auteur des Chroniques de Narnia.
Je suis intéressé par toute discussion avec des personnes informées ou simplement intéressées par cette question.
Merci d'avance et à bientôt
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Bonjour Faramir,
De fait, Tolkien eut un rôle déterminant dans le retour de C.S. Lewis à la foi chrétienne.
Il y a quantité d'études très poussées au sujet de la foi de Tolkien, qui était un fervent catholique. Le plus simple est de commencer par la Biographie de Carpenter ou par les Lettres de Tolkien, qui contiennent bon nombre d'informations à ce sujet. Pour des publications plus spécialisées, un bon point d'entrée est le court volume Tolkien, faërie et christianisme, de Caldecott, Rance & Solari. Tout aussi intéressant, ne pas négliger Et si on parlait... du Seigneur des Anneaux, de Fernandez.
E.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
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C'est étrange, la plupart des chrétiens que j'ai pu côtoyer étaient particulièrement fascinés par les histoires de Faërie et par le monde des esprits.
"Nombreux sont ceux qui vivent et qui méritent la mort. Et d'aucuns meurent qui méritent la vie. Pouvez-vous la leur donner ? Alors ne soyez pas trop ardent à donner la mort au nom de la justice."
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Merci à vous deux,
Je vais acquérir aussi l'ouvrage de Vincent Ferré, qui traite peut-être de la question ? Mais la biographie me paraît effectivement une source sûre.
Pour ma part, je décèle différentes références plus ou moins explicites aux valeurs chrétiennes dans le Hobbit et le Seigneur des anneaux, notamment les manifestations "démoniaques" de l'emprise de l'Anneau de pouvoir (l'envie), l'obsession des nains pour l'or et les richesses (la cupidité) qui semble avoir conduit à leur perte, l'allégorie de la "résurrection" de Gandalf revenant de la mort pour aider à l'union des différents peuples de la Terre du Milieu contre les forces de Sauron, l'intervention décisive des Hobbits, petit peuple de cultivateurs pacifiques et menant une vie paisible à l'écart des tracas du monde, qui ressemblent aux bergers de la Bible.
De même, Sauron et les forces du Mordor m'apparaissent clairement comme l'évocation du "Mal" au sens chrétien du terme (noirceur, magie noire, manipulation, sorcellerie) quand Gandalf tente de réunir les peuples de la Terre du Milieu afin de défendre la paix et l'équilibre entre les différents peuples de la Terre du Milieu, donc le "Bien". Cette dichotomie Bien/Mal me semble clairement d'influence chrétienne. Elle est assez peu présente dans les légendes germaniques ou nordiques, par exemple, qui ont constitué un des matériaux de travail de Tolkien.
Mais apparemment Tolkien, bien que solidement ancré dans ses convictions catholiques, avait aussi une certaine admiration pour ce qu'il appelait la "sagesse nordique".
Je précise que je suis personnellement plutôt agnostique, éventuellement déiste, mais non exclusivement chrétien. Mon intérêt pour la question est donc d'ordre philosophique, voire philologique.
Merci encore.
F
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Je préciserai aussi qu'un peu de recherche sur le présent forum montrera que ce n'est pas la première fois que cette question est posée et que de nombreuses références pertinentes ont déjà été citées.
J'avouerai aussi qu'autant je comprends parfaitement le souhait philosophique d'approfondir cette question, autant je serais curieux de savoir quel peut être l'intérêt "philologique" auquel tu fais allusion.
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Elendil,
L'aspect philologique n'est pas évident, effectivement.
Cependant, si l'on prend la définition de philologie comme "étude d'une langue par ses textes et ses écrits", mon idée est de tenter de déterminer si la "langue de Tolkien" est influencée par ses convictions catholiques et à quel degré.
Merci
A bientôt
F.
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À ce sujet, la réponse est très certainement positive : d'intéressantes études vont être publiées là-dessus dans J.R.R. Tolkien, l'effigie des Elfes qui va paraître chez Bragelonne.
Il a également été remarqué que Tolkien semble assez fortement influencé dans son vocabulaire et ses concepts par St Thomas d'Aquin, mais je ne suis pas suffisamment renseigné pour pouvoir en juger.
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Bonsoir et merci pour ces renseignements précieux.
Entre temps, j'ai pu naviguer sur le forum et prendre connaissance des échanges intéressants et documentés qui ont déjà eu lieu sur le sujet.
A bientôt
F.
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07.12.2014, 10:06
(02.12.2014, 13:41)Faramir a écrit : Cette dichotomie Bien/Mal me semble clairement d'influence chrétienne
La dichotomie Bien/Mal est manichéenne. Le christianisme ne met pas à égalité ces deux notions ( le / et les deux majuscules )
Chez Tolkien il y a un combat entre le Bien et "quand le Bien". Ex: Aragorn a choisi le Bien depuis longtemps, mais il hésite sur le moyen de le faire et de quand le faire (lutte contre ses craintes, sa paresse, son manque de confiance en lui...)
Bonne découverte du monde de Tolkien, n'hésite pas à jeter aussi un œil dans les "Lettres de Tolkien".
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Je vais peut être dire une bêtise, Mais je pense que Tolkien (en plus de son inspiration), a beaucoup lu de livres apocryphe et même la bible avant de faire son œuvre.
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Disons que J.R.R. Tolkien était non seulement un catholique pratiquant, mais qu'il a participé à l'édition anglaise de la Bible de Jérusalem. Donc, oui, il a lu la Bible, et pas qu'un peu.
Pour les Apocryphes (juifs ou chrétiens), cela reste à prouver. Même chose pour les textes manichéens ou gnostiques. Je n'ai vu jusqu'à présent aucun trait d'inspiration flagrant, mais c'est un domaine que je maîtrise encore assez peu.
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En un temps très reculé, j'avais listé quelques parallèles qui renvoient entre autres aux livres d'Hénoc (I & II) et au livre des Jubilés.
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10.09.2015, 16:57
(Modification du message : 10.09.2015, 17:04 par GURTHANG.)
A mon sens le Silmarillion est une dérivé de la conception chrétienne de la création. On pense entre autre à Morgoth qui chante son propre air qui rappelle la chute de Lucifer. Mais aussi au déluge ...
Ce serait trop de rattacher les évènements mais il y a une correspondance. Tolkien a transposé dans la réalité de son univers la création telle de pensée dans le catholicisme sous forme allégorique.
D'autre exemples :
Tolkien a collaboré à la traduction du Livre de Job et on retrouve les thèmes de ce livre dans Les enfants d'Hùrin.
Job comme Hùrin est retenu en un lieu depuis lequel il peut voir ses espérances terrestres disparaitre les une après les autres jusqu'à ce que l'Orgueil (personnalisé chez Tolkien comme dans le catholicisme par le Dragon) périsse ce qui libère Job/Hùrin. Notons que Job maudit le créateur et que Hùrin maudit la Terre de Milieu et qu'alors ils sont libérés.
Pour coller à l'actualité cinématographique, voyons que les douze nains sont tels les douze tribus d'Israël chassées de leur cité et réduit à l'exode. Remarquons là aussi que le dragon est l'Orgueil des nains. Et que cet orgueil chasse les nains de leur Jérusalem.
Il y a donc deux niveaux de lecture. Un niveau factuel : le dragon chasse les nains de leur "Jérusalem terrestre". Et un niveau spirituel : "l'orgueil fait que les nains quittent leur "Jérusalem céleste".
PS: j'écris "le Dragon est l'orgueil" car il me semble qu'il n'y a pas de sens allégorique chez Tolkien. L'anneau ne figure pas le pouvoir, l'anneau est le pouvoir. Comme le sens allégorique de l'ancien testament prévaut dans le catholicisme (Cf Origène), l'œuvre de Tolkien ne peut être allégorique sous peine d'être une allégorie d'allégorie. Au contraire Tolkien utilise son pouvoir créateur pour réifier la lecture allégorique qu'il a, en bon catholique, de l'ancien testament.
Pour conclure, je dirais qu'on trouve chez Tolkien une logique catholique, et parfois des concordances factuelles. Celui qui connait la culture catholique trouvera les concordances factuelles (ex : Melkor le dissonant / Lucifer qui chute alors que la fonction des anges est de chanter perpétuellement la gloire de Dieu) mais pour saisir la logique catholique qui sous-tend l'œuvre, il faut être Théologien.
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(10.09.2015, 16:57)GURTHANG a écrit : Tolkien a collaboré à la traduction du Livre de Job et on retrouve les thèmes de ce livre dans Les enfants d'Hùrin.
Job comme Hùrin est retenu en un lieu depuis lequel il peut voir ses espérances terrestres disparaitre les une après les autres jusqu'à ce que l'Orgueil (personnalisé chez Tolkien comme dans le catholicisme par le Dragon) périsse ce qui libère Job/Hùrin. Notons que Job maudit le créateur et que Hùrin maudit la Terre de Milieu et qu'alors ils sont libérés.
Il est vrai que Tolkien avait été envisagé pour la traduction de Job, mais en l'occurrence il a dû décliner faute de temps. Il n'a finalement mené que la traduction de Jonas.
Incidemment, le Job biblique ne maudit en aucun cas le Créateur : il se plaint de ce que Dieu ne lui offre pas de réponse, il maudit son existence, ses sources d'affliction, la dureté de la condition humaine, ses amis qui ne lui sont d'aucun secours moral, mais assurément pas Dieu, car cela irait contre sa piété.
En fait, on pourrait plutôt voir Húrin comme un anti-Job : Job est d'abord brisé moralement par ses avanies, mais il garde un espoir dans la justice de Dieu, tandis qu'Húrin résiste d'abord à Morgoth, mais sans espoir aucun. C'est Dieu qui autorise le Satan à affliger Job, quand Morgoth persécute Húrin sans mandat divin. Enfin, Job est finalement sauvé et rétabli dans une situation deux fois meilleure qu'auparavant, alors que la déchéance de Húrin se poursuit même après sa libération apparente jusqu'à son suicide final.
(10.09.2015, 16:57)GURTHANG a écrit : Pour coller à l'actualité cinématographique, voyons que les douze nains sont tels les douze tribus d'Israël chassées de leur cité et réduit à l'exode. Remarquons là aussi que le dragon est l'Orgueil des nains. Et que cet orgueil chasse les nains de leur Jérusalem.
Il y a donc deux niveaux de lecture. Un niveau factuel : le dragon chasse les nains de leur "Jérusalem terrestre". Et un niveau spirituel : "l'orgueil fait que les nains quittent leur "Jérusalem céleste".
Pour moi, c'est franchement tiré par les cheveux, d'autant que :
1) La ruine des royaumes d'Israël et de Juda intervient en deux temps et par l'effet de deux royaumes différents : Assyrie et Babylonie.
2) Les Nains du Hobbit sont au nombre de... treize.
(10.09.2015, 16:57)GURTHANG a écrit : PS: j'écris "le Dragon est l'orgueil" car il me semble qu'il n'y a pas de sens allégorique chez Tolkien. L'anneau ne figure pas le pouvoir, l'anneau est le pouvoir. Comme le sens allégorique de l'ancien testament prévaut dans le catholicisme (Cf Origène), l'œuvre de Tolkien ne peut être allégorique sous peine d'être une allégorie d'allégorie. Au contraire Tolkien utilise son pouvoir créateur pour réifier la lecture allégorique qu'il a, en bon catholique, de l'ancien testament.
Bon, là, j'avoue n'avoir pas compris l'argumentaire...
(10.09.2015, 16:57)GURTHANG a écrit : mais pour saisir la logique catholique qui sous-tend l'œuvre, il faut être Théologien.
Plutôt d'accord sur ce dernier point.
E.
Rollant est proz e Oliver est sage.
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Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
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Bonjour à tous,
Je me permets de déterrer ce sujet car il m'intrigue assez. Pour avoir relu le Silmarillion cet été, deux thèmes très chrétiens ont retenu mon attention : la corruption et la tentation. Contrairement aux films qui présentent Sauron comme un ennemi affiché, les livres de Tolkien le présentent souvent comme un être beau et charmant qui use de flatteries et de ruses. Finalement, ce sont les hommes et les elfes corrompus qui permettent à Sauron et à Morgoth d'user de leur pouvoir.
La quête de l'anneau ne serait-elle pas une tentative d'absolution des pêchés du monde ?
Je retrouve ce même thème dans le massacre d'Alqualondë et du destin tragique de ceux qui l'ont perpétré.
Pour aller plus loin, la tentation et la corruption des peuples d'Arda seraitent pas le prix à payer pour le libre arbitre ?
Qu'en pensez-vous ?
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(17.09.2017, 15:14)Chudar a écrit : Bonjour à tous,
Je me permets de déterrer ce sujet car il m'intrigue assez. Pour avoir relu le Silmarillion cet été, deux thèmes très chrétiens ont retenu mon attention : la corruption et la tentation. Contrairement aux films qui présentent Sauron comme un ennemi affiché, les livres de Tolkien le présentent souvent comme un être beau et charmant qui use de flatteries et de ruses. Finalement, ce sont les hommes et les elfes corrompus qui permettent à Sauron et à Morgoth d'user de leur pouvoir. Sauron et Morgoth n'ont pas vraiment besoin des Elfes ou des Hommes pour user de leur pouvoir, même s'ils les utilisent, bien entendu. Si Sauron utilise les Elfes pour les anneaux, c'est surtout par une ironie perfide. Il les utilise contre eux-mêmes.
(17.09.2017, 15:14)Chudar a écrit : La quête de l'anneau ne serait-elle pas une tentative d'absolution des pêchés du monde ? Symboliquement, oui, comme Gandalf est un pèlerin endurant le calvaire du Christ. Mais ce n'est pas assumé par l'oeuvre, car il n'y pas de revendication d'un quelconque péché, ni vraiment d'une absolution (à part peut-être pour Galadriel).
Il faut simplement détruire l'anneau, et il n'y a pas cinquante moyens de le faire. Si les dieux ne le font pas à la place des Hommes, c'est que ceux-ci ont failli par le passé et qu'il faut qu'ils oeuvrent eux-mêmes pour leur propre destin.
(17.09.2017, 15:14)Chudar a écrit : Pour aller plus loin, la tentation et la corruption des peuples d'Arda seraitent pas le prix à payer pour le libre arbitre ? Je n'arrive pas à voir le lien logique entre tes différentes idées. Le libre arbitre implique logiquement de devoir faire le choix entre le Bien et le Mal, et donc une tentation ; quant à la corruption, je ne vois pas très bien de laquelle tu parles.
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Inscription : Jul 2017
Citation :Je n'arrive pas à voir le lien logique entre tes différentes idées. Le libre arbitre implique logiquement de devoir faire le choix entre le Bien et le Mal, et donc une tentation ; quant à la corruption, je ne vois pas très bien de laquelle tu parles.
Illuvatar est à l'origine d'Arda et donc de tous les êtres qui peuplent ce monde. Mais sans son intervention, les êtres n'ont pas de volonté propre. A cette fin, les elfes, les hommes, les nains etc, ont bénéficié de la liberté d'effectuer leurs propres décisions (libre arbitre). Ils deviennent donc responsables de leurs actes (concept catholique alors que pour les calvinistes par exemple les hommes ne peuvent échapper à un destin écrit à l'avance).
Cette liberté de choix permet à des êtres comme Sauron de proposer un autre chemin que celui des Valar (donc Illuvatar), ce que j'appelle tentation (sous-entendu vers le mal).
Le prix de cette liberté est donc la possibilité pour tous de suivre le mal et non le bien.
Concernant la notion de corruption, je l'entends comme une défiguration de ce qui est à l'origine pur. Par exemple la musique d'Illuvatar corrompue par Melkor ou les orcs, des elfes pervertis.
Désolé si je ne suis pas très clair, ce qui peut s'expliquer par le fait que je me questionne encore sur ce sujet
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Oui, ils ont la possibilité de suivre le mal et non le bien... mais n'est-ce pas la définition même du libre arbitre?
Le terme de corruption est relativement polysémique (à cause de l'idée qu'Arda est corrompue/marrie), donc préférons Mal (puisque chacun de ses représentants a été ou s'est corrompu). Pour rappel, dans l'Ainulindalë le dessein d'Ilùvatar est que son oeuvre contienne aussi bien le Bien que le Mal, car tout ce qui vient de ses créatures, y compris des Ainur, est une partie de l'ensemble et trouve sa source en Eru. Je ne vois donc pas le Mal comme un "prix à payer pour le libre arbitre". C'est au contraire ce qui permet de débrider, pour ainsi dire, la créativité des créatures d'Eru dans le but qu'il a seul fixé
"Et toi, Melkor, tu verras qu’on ne peut jouer un thème qui ne prend pas sa source ultime en moi, et que nul ne peut changer la musique malgré moi. Celui qui le tente n’est que mon instrument, il crée des merveilles qu’il n’aurait pas imaginées lui-même! (...) Voyez votre Musique! Ceci vient de votre art et chacun de vous trouvera, dans ce que je présente à vos yeux, les créations mêmes qu’il croit avoir inspirées ou inventées. Et toi, Melkor, tu verras tes pensées les plus secrètes, tu comprendras qu’elles ne sont qu’une part de l’ensemble, tributaires de sa gloire. (...) et comprirent qu’eux-mêmes (les Ainur), tandis qu’ils élaboraient leur musique, avaient participé à la création de cette demeure sans y avoir d’autre dessein que sa propre beauté. "
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(17.09.2017, 19:01)Tikidiki a écrit : Oui, ils ont la possibilité de suivre le mal et non le bien... mais n'est-ce pas la définition même du libre arbitre?
Absolument. Et les hommes ont plus grande propension à suivre le mal même si Sauron leur fait souvent croire que les Valar ont de mauvaises intentions à leur égard, leur tendant ainsi un piège.
Quant au "prix à payer", c'est effectivement un jugement de valeur de ma part. Voir le Mal comme un élément qui permet de "débrider la créativité" est une idée à laquelle je n'avais pas songé mais c'est très intéressant, merci.
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30.05.2018, 23:35
(Modification du message : 30.05.2018, 23:42 par Vinyamar.)
Je découvre ce sujet et me permet de suggérer un article qui prétend faire une rapide synthèse de ce que l'on sait à ce sujet :
>> Le Seigneur des Anneaux, mythe païen ou récit catholique ?
(vous comprendrez que je juge cet article plutôt satisfaisant , en introduction des excellents ouvrages cités par Elendil en début de fuseau)
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