26.06.2007, 19:57
Sauf que, d'après les textes linguistiques de Tolkien, les Elfes conservaient (dans la plupart des cas) l'orthographe originelle des mots, même quand la prononciation changeait (je suis sûr que vous parviendrez à trouver les références adéquates).
Je me souviens en particulier de l'exemple de wilya -> vilya, où il est dit que les Elfes avaient conservé la lettre correspondante en début de mot, même quand la prononciation de ces "w" (wilya) initiaux s'était changée en un son "v" (vilya), plutôt que de changer l'orthographe et d'utiliser la lettre représentant le son "v" (vala).
Même chose pour thúlë -> súlë (la discussion complète de ce changement doit être dans The Shibboleth of Fëanor, je pense).
Alors, qu'en est-il de harma ? L'Appendice E nous dit :
Je n'ai pas le sentiment que cela veuille dire que les harma initiaux furent remplacés par hyarmen quand la prononciation changea. Je comprendrais plutôt que les halla initiaux furent remplacés par hyarmen. Vu la multiplicité des sons du quenya précoce qui devinrent "h" en début de mot en quenya exilien, utiliser une lettre différente (hyarmen, donc) pour ceux n'étant pas dérivés des racines en KH- aurait permis de matérialiser l'étymologie. Vu les exemples attestés de wilya et thúlë, j'aurais tendance à penser que l'orthographe d'un mot tel que "hildi" resterait inchangée.
Mais comme je trouve que la reconstruction de cette évolution orthographique reste incertaine (Tolkien n'est quand même pas très précis sur ce point), je préfère de toute façon m'en tenir au "moyen quenya" dont vous parlez.
Après tout, celui qui de nos jours voudra écrire un texte en latin utilisera plutôt l'orthographe latine utilisée par Cicéron plutôt que celle des scribes de Charlemagne.
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Maintenant, je reconnais que les écrits de Tolkien en tengwar montrent de nombreuses différences par rapport à ce qu'il avait décrit être un usage correct, mais le Quenya n'était pas la langue maternelle du Professeur. Je me fie donc plus à ses textes linguistiques qu'aux exemples qu'il propose.
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En outre, je ne vous suis absolument pas quand vous dites que l'étymologie était chose changeante chez Tolkien donc chez les Elfes. Pour quelqu'un qui se pique de faire une stricte différence entre évolution "interne" et "externe" de la langue, cela me semble une lourde faute.
Que Tolkien ne se soit pas privé de changer l'étymologie de certains mots quenya quand il trouvait que le besoin s'en faisait sentir est un fait. Mais il n'a jamais affirmé que les lambengolmor elfes réécrivaient l'histoire de leur langue quand ils en avaient la fantaisie (sauf quand il s'agissait de dériver un mot du Valarin, mais ce n'est pas le cas ici, sauf erreur de ma part). Donc, à moins que vous ne trouviez un texte de Tolkien (postérieur aux Etym.) qui modifie la racine de 'hildi', cette racine reste bien KHIL.
Je me souviens en particulier de l'exemple de wilya -> vilya, où il est dit que les Elfes avaient conservé la lettre correspondante en début de mot, même quand la prononciation de ces "w" (wilya) initiaux s'était changée en un son "v" (vilya), plutôt que de changer l'orthographe et d'utiliser la lettre représentant le son "v" (vala).
Même chose pour thúlë -> súlë (la discussion complète de ce changement doit être dans The Shibboleth of Fëanor, je pense).
Alors, qu'en est-il de harma ? L'Appendice E nous dit :
Tolkien a écrit :No. 33 was in origin a variation representing some (weaker) variety of 11; its most frequent use in the Third Age was h. [...]
Thus No. 11 was called harma when it represented the spirant ch in all positions, but when this sound became breath h initially (though remaining medially) the name aha was devised [...]
For breath h Quenya originally used a simple raised stem without bow, called halla. [...] Later 33 was used for independent h [...]
Je n'ai pas le sentiment que cela veuille dire que les harma initiaux furent remplacés par hyarmen quand la prononciation changea. Je comprendrais plutôt que les halla initiaux furent remplacés par hyarmen. Vu la multiplicité des sons du quenya précoce qui devinrent "h" en début de mot en quenya exilien, utiliser une lettre différente (hyarmen, donc) pour ceux n'étant pas dérivés des racines en KH- aurait permis de matérialiser l'étymologie. Vu les exemples attestés de wilya et thúlë, j'aurais tendance à penser que l'orthographe d'un mot tel que "hildi" resterait inchangée.
Mais comme je trouve que la reconstruction de cette évolution orthographique reste incertaine (Tolkien n'est quand même pas très précis sur ce point), je préfère de toute façon m'en tenir au "moyen quenya" dont vous parlez.
Après tout, celui qui de nos jours voudra écrire un texte en latin utilisera plutôt l'orthographe latine utilisée par Cicéron plutôt que celle des scribes de Charlemagne.
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Maintenant, je reconnais que les écrits de Tolkien en tengwar montrent de nombreuses différences par rapport à ce qu'il avait décrit être un usage correct, mais le Quenya n'était pas la langue maternelle du Professeur. Je me fie donc plus à ses textes linguistiques qu'aux exemples qu'il propose.
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En outre, je ne vous suis absolument pas quand vous dites que l'étymologie était chose changeante chez Tolkien donc chez les Elfes. Pour quelqu'un qui se pique de faire une stricte différence entre évolution "interne" et "externe" de la langue, cela me semble une lourde faute.
Que Tolkien ne se soit pas privé de changer l'étymologie de certains mots quenya quand il trouvait que le besoin s'en faisait sentir est un fait. Mais il n'a jamais affirmé que les lambengolmor elfes réécrivaient l'histoire de leur langue quand ils en avaient la fantaisie (sauf quand il s'agissait de dériver un mot du Valarin, mais ce n'est pas le cas ici, sauf erreur de ma part). Donc, à moins que vous ne trouviez un texte de Tolkien (postérieur aux Etym.) qui modifie la racine de 'hildi', cette racine reste bien KHIL.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland