12.05.2005, 22:20
C'est un "sonnet parfait"... dans le sens où il a la même structure par exemple, "La Beauté", "Une passante", entre autres( ce sont deux poêmes des Fleurs du Mal, dédiés à une Muse de Charles Baudelaire... ) qui ont exactement la forme suivante:
A
B
B
A
C
D
D
C
E
F
E
F
G
G
les voici (pendant qu'on y est):
LA BEAUTE
Je suis belle, ô mortels, comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ;
J'unis un cur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes devant mes grandes attitudes,
Qu'on dirait que j'emprunte aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études ;
Car j'ai pour fasciner ces dociles amants
De purs miroirs qui font les étoiles plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !
A UNE PASSANTE
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son il, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... Puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! Trop tard ! Jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
Ceux de ce vieux Charles méritent en effet le nom de "sonnets parfaits" tellement ils sont divins. J'ai utilisé cette structure particulière non pas parce que les Dunedain (je n'ai pas mis de s cette fois ) seraient des muses pour moi.... mais surtout pour leur musicalité et l'enchaînement fluide qu'ils procurent.
Au fait, mes amis me surnomment Thibaudelaire
A
B
B
A
C
D
D
C
E
F
E
F
G
G
les voici (pendant qu'on y est):
LA BEAUTE
Je suis belle, ô mortels, comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ;
J'unis un cur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes devant mes grandes attitudes,
Qu'on dirait que j'emprunte aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études ;
Car j'ai pour fasciner ces dociles amants
De purs miroirs qui font les étoiles plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !
A UNE PASSANTE
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son il, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... Puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! Trop tard ! Jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
Ceux de ce vieux Charles méritent en effet le nom de "sonnets parfaits" tellement ils sont divins. J'ai utilisé cette structure particulière non pas parce que les Dunedain (je n'ai pas mis de s cette fois ) seraient des muses pour moi.... mais surtout pour leur musicalité et l'enchaînement fluide qu'ils procurent.
Au fait, mes amis me surnomment Thibaudelaire