J'ai revu cette traduction ce matin, l'ancienne ne me satisfaisant guère... J'ai vu que Squall-Estel en avait déjà publié une, en 2005 (http://forum.tolkiendil.com/thread-2295.html) ; la traduction que j'ai refaite est moins surtraduite, plus proche du texte... Mais elle est encore imparfaite, il eut fallu des octosyllabes (que je ne sais obtenir sans avoir quelque chose de complètement bancal).
Je reprend ici textuellement ce que j'ai déjà posté ailleurs.
La Chansons de la Lórien (L2C6) est entonné par Gandalf le Blanc alors que Grima critique la « Sorcière du Bois d’Or » :
Ce poème pose plusieurs problèmes intéressants. Tout d’abord et non des moindres, Dwimordene.
Benjamin Babut a fait une analyse de ce nom dans son bel article Lothlórien, la Fleur de Rêves
« Cette fois-ci, il nous faut nous tourner vers la langue du Rohan pour connaître l’étymologie du mot. Tolkien, dans une lettre à Naomi Mitchison (The Letters of J.R.R.Tolkien, Lettre n°144), explique que le rohanais était une langue qui fut très peu influencée par les langues eldarines et que par conséquent, il “traduisit” les noms figurant dans cette langue par des formes proches du vieil anglais. C’est donc vers l’anglo-saxon que nous nous tournons cette fois-ci. En cherchant dans le Bosworth and Toller’s Anglo-Saxon Dictionary nous trouvons :
dwimor, dwimer, dwymer, es; n. An illusion, delusion, apparition; phantom.[…]
dene, an; f. A valley; vallis.[…]
Le sens en est donc, littéralement, “Vallée d’Illusion”. »
[A noter que selon l’Oxford english dictionary, « dene » (/di:n/) signifie « deep wooded valley » (« profonde vallée boisée »).]
La question est : en combien de syllabes le prononce-t-on ? Et la réponse : en trois ou quatre syllabes. Trois si l’on adopte la prononciation de l’anglais moderne (ainsi que le fait Tolkien dans un enregistrement), quatre si l’on adopte la prononciation du vieil anglais… comme le ferait plus probablement Gandalf, et comme je l’ai fait sans le savoir
Le schéma rythmique est celui d’un strong stress verse :
In Dwimordene, in Lórien
Seldom have walked the feet of Men,
Few mortal eyes have seen the light
That lies there ever, long and bright.
Galadriel! Galadriel!
Clear is the water of your well;
White is the star in your white hand;
Unmarred, unstained is leaf and land
In Dwimordene, in Lórien
More fair than thoughts of Mortal Men.
Je me suis rendue compte que me venait, naturellement, un rythme en neuf syllabes. Je fais toujours un premier jet “libre” de traduction spontanée, sans prendre garde aux rimes et aux pieds, mais cette fois-ci, il était très facile et naturel de faire des vers de neuf pieds ; j’ai donc gardé ce schéma. De toute manière, on ne peut faire moins, la faute au In Dwimordene, in Lórien (du moins en le prononçant à l’ancienne).
On a aussi une abondance de “l”, et quelques allitérations fortes (v.4 : lies/long, v.5 : Galadriel! Galadriel!, v.6 : water/well, v.7 : white/white, v.8 : leaf/land, v.9 : fair/thoughts). J’ai donc fait abondé les “l” et utilisé les rimes internes.
J’ai pu à peu près tout traduire, excepté “unstained” au vers 8 ( Unmarred, unstained is leaf and land ) : unstained signifie “non-entaché”, “immaculé”, mais c’était quatre syllabes de trop. Comme je ne pouvais décemment abandonner “immari”, qui n’est pas innocemment employé par Gandalf, je gage, j’ai donc laissé de côté l’“immaculé”.
EDIT : on peut traduire les deux termes en utilisant des termes moins fortement connotés... et moins longs
Chant de la Lórien de Gandalf
A Dwimordene, en Lórien,
Rarement viennent les voies humaines,
Peu d’yeux mortels ont vu la lumière
Qui y brille éternelle, longue et claire.
Galadriel ! Ô Galadriel !
Si claire est l’eau de ta fontanelle ;
Blanche, l’étoile dans ta blanche main ;
Immaris, les feuilles et le terrain > Purs, sans tâches, sont feuilles et terrain
A Dwimordene, en Lórien
Plus belle que les pensées humaines.
Je reprend ici textuellement ce que j'ai déjà posté ailleurs.
La Chansons de la Lórien (L2C6) est entonné par Gandalf le Blanc alors que Grima critique la « Sorcière du Bois d’Or » :
Citation : ‘The courtesy of your hall is somewhat lessened of late, Théoden son of Thengel,’ said Gandalf. ‘Has not the messenger from your gate reported the names of my companions? Seldom has any lord of Rohan received three such guests. Weapons they have laid at your doors that are worth many a mortal man, even the mightiest. Grey is their raiment, for the Elves clad them, and thus they have passed through the shadow of great perils to your hall.’
‘Then it is true, as Éomer reported, that you are in league with the Sorceress of the Golden Wood?’ said Wormtongue. ‘It is not to be wondered at: webs of deceit were ever woven in Dwimordene.’
Ce poème pose plusieurs problèmes intéressants. Tout d’abord et non des moindres, Dwimordene.
Benjamin Babut a fait une analyse de ce nom dans son bel article Lothlórien, la Fleur de Rêves
« Cette fois-ci, il nous faut nous tourner vers la langue du Rohan pour connaître l’étymologie du mot. Tolkien, dans une lettre à Naomi Mitchison (The Letters of J.R.R.Tolkien, Lettre n°144), explique que le rohanais était une langue qui fut très peu influencée par les langues eldarines et que par conséquent, il “traduisit” les noms figurant dans cette langue par des formes proches du vieil anglais. C’est donc vers l’anglo-saxon que nous nous tournons cette fois-ci. En cherchant dans le Bosworth and Toller’s Anglo-Saxon Dictionary nous trouvons :
dwimor, dwimer, dwymer, es; n. An illusion, delusion, apparition; phantom.[…]
dene, an; f. A valley; vallis.[…]
Le sens en est donc, littéralement, “Vallée d’Illusion”. »
[A noter que selon l’Oxford english dictionary, « dene » (/di:n/) signifie « deep wooded valley » (« profonde vallée boisée »).]
La question est : en combien de syllabes le prononce-t-on ? Et la réponse : en trois ou quatre syllabes. Trois si l’on adopte la prononciation de l’anglais moderne (ainsi que le fait Tolkien dans un enregistrement), quatre si l’on adopte la prononciation du vieil anglais… comme le ferait plus probablement Gandalf, et comme je l’ai fait sans le savoir
Le schéma rythmique est celui d’un strong stress verse :
In Dwimordene, in Lórien
Seldom have walked the feet of Men,
Few mortal eyes have seen the light
That lies there ever, long and bright.
Galadriel! Galadriel!
Clear is the water of your well;
White is the star in your white hand;
Unmarred, unstained is leaf and land
In Dwimordene, in Lórien
More fair than thoughts of Mortal Men.
Je me suis rendue compte que me venait, naturellement, un rythme en neuf syllabes. Je fais toujours un premier jet “libre” de traduction spontanée, sans prendre garde aux rimes et aux pieds, mais cette fois-ci, il était très facile et naturel de faire des vers de neuf pieds ; j’ai donc gardé ce schéma. De toute manière, on ne peut faire moins, la faute au In Dwimordene, in Lórien (du moins en le prononçant à l’ancienne).
On a aussi une abondance de “l”, et quelques allitérations fortes (v.4 : lies/long, v.5 : Galadriel! Galadriel!, v.6 : water/well, v.7 : white/white, v.8 : leaf/land, v.9 : fair/thoughts). J’ai donc fait abondé les “l” et utilisé les rimes internes.
J’ai pu à peu près tout traduire, excepté “unstained” au vers 8 ( Unmarred, unstained is leaf and land ) : unstained signifie “non-entaché”, “immaculé”, mais c’était quatre syllabes de trop. Comme je ne pouvais décemment abandonner “immari”, qui n’est pas innocemment employé par Gandalf, je gage, j’ai donc laissé de côté l’“immaculé”.
EDIT : on peut traduire les deux termes en utilisant des termes moins fortement connotés... et moins longs
Chant de la Lórien de Gandalf
A Dwimordene, en Lórien,
Rarement viennent les voies humaines,
Peu d’yeux mortels ont vu la lumière
Qui y brille éternelle, longue et claire.
Galadriel ! Ô Galadriel !
Si claire est l’eau de ta fontanelle ;
Blanche, l’étoile dans ta blanche main ;
Immaris, les feuilles et le terrain > Purs, sans tâches, sont feuilles et terrain
A Dwimordene, en Lórien
Plus belle que les pensées humaines.
"[Faerie] represents love: that is, a love and respect for all things, 'inanimate' and 'animate', an unpossessive love of them as 'other'."
J.R.R. Tolkien, Essay on Smith of Wootton Major.
J.R.R. Tolkien, Essay on Smith of Wootton Major.