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Hola les amis!
J'aurais aimé vous proposer un petit exercice :
Comment auriez vous imaginé le scénario d'une saga de films sur le silmarillion / série TV ?
Même si le scénario est un métier je pense qu'on peut tout de même s'amuser à ce jeu ^^
Il faut bien garder à l'esprit que la transposition stricto senso d'un roman à l'écran est pas forcément une bonne idée. Le cinéma a ses propres règles, comme un art qui impose ses propres critères à l'œuvre issue d'un autre art. En cela on pourrait expliquer les libertés prises par un Jackson par exemple, qui a soit montrer ce que lui voulait voir, soit montrer ce que le studio a pensé qu'on voudrait voir. Par exemple j'ai adoré les scènes issues des appendices, ou des interlignes, mais j'ai ressenti un grand gâchis sur d'autres scènes, que ce soit dans le LOTR ou le hobbit.
Bref, pour ma part je trouverai sympa de commencer une telle saga en posant demblee un Beleriand habite déjà par les Noldors et par Morgoth. L'ainulindale et les premiers temps d'arda seraient abordés par petites touches, par flash-back, notamment de la bouche de certains Valar ou elfes
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Bonjour Fierpeton
En effet, c'est un métier à part entière.
Les chapitres du Silmarillion se prêtent à plusieurs épisodes, voire à une saison entière chacun (ou à un film). Ce n'est sans doute pas inadaptable mais cela rend complexe toute perspective d'ensemble.
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De mon côté, j'espère bien ne jamais voir le Quenta Silmarillion adapté car je pense que l’œuvre est bien trop consistante pour le cinéma ou la télévision.
L'épilogue de Games of Trones et les nombreuses difficultés rencontrées lors des dernières saisons par HBO, chaîne pourtant experte et très solide en la matière, m'ont confirmé que le 7ème Art et ses dérivés n'étaient pas (encore ?) prêts à digérer et produire le résultat que l'on est en droit d'espérer pour une œuvre aussi importante.
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Étant donné que les dernières saisons de GoT n'avaient pas de livres sur lesquels s'appuyer (puisqu'elles ont devancé Martin), je pense que la question n'est pas là. En revanche l'oeuvre de Martin était par nature taillée pour la télévision, et ses chapitres pouvaient correspondre à la rigueur à un épisode. Chez Tolkien c'est différent, mais ça ne veut pas dire que c'est impossible de faire quelque chose de plaisant.
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Ah, j'aurais dû préciser. Je ne parlais pas des problèmes liés à la présence ou non des livres comme support scénaristique, on toucherait là surtout à une question de goût. Au contraire, je parlais précisément de ceux plus qui n'ont rien à voir avec cela, qu'ils soient en rapport avec des soucis financiers, délais de tournage, délais de production, format de diffusion et j'en passe. Or, ces derniers sont grandement responsables de cette saison que beaucoup considèrent ratée, moi le premier, et ce bien plus que l'absence de livres, à mon avis. D'ailleurs, ces critiques étaient quasiment inexistantes lors des saisons 6 et 7 alors qu'elles ont été écrites dans les mêmes conditions que la dernière par les scénaristes.
Sans compter que je te rejoins, le Trône de Fer était parfaitement taillé pour la télévision. Ayant commencé à lire cette saga il y a bientôt 20 ans, j'étais très attentif à son arrivée sur écran et je me rappelle avoir été surpris dès la première saison de voir comment, en retirant simplement les intrigues secondaires et personnages correspondants, toute l'histoire se déroulait naturellement, sans trop d’altérations. Concrètement, la narration des livres par différents points de vue est idéale pour être transposée directement à la mise en scène, le temporalité narrative convient parfaitement à l'écriture du scénario, alors que les jeux de couloirs et les trahisons politiques servent à merveilles les rebondissements attendus pour les épisodes d'une série.
Mais je m'égare, je reviens à nos moutons : cela ne me semble pas du tout le cas du Silmarillion. L'exemple le plus parlant étant le cas de la chronologie très étendue du Quenta Silmarillion. Dans le cas où les chapitres seraient traitées par épisode, il y aurait un manque de fluidité criant par rapport aux livres et cela se ressentirait en tant que spectateur. A l'inverse, bien que cela me paraisse plus réaliste et adapté, le cas où les chapitres seraient traités par saison me paraît totalement incongru par rapport au format souhaité par les productions de série à l'heure actuelle, format faisant la part belle à l'attachement des personnages principaux (qui sont donc récurrents) ou au suivi scénaristique direct entre chaque saison afin d'en faire un fresque continue (souvent synonyme de saison de trop, à la longue).
En somme, soit l'adaptation me paraît aberrante au regard de l’œuvre, soit très éloignée des canons de production qui font loi actuellement.
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(04.07.2020, 13:31)Bergelmir a écrit : soucis financiers, délais de tournage, délais de production, format de diffusion et j'en passe. Or, ces derniers sont grandement responsables C'est le cas de toute grosse production, mais cela n'empêche pas de franches réussites.
(04.07.2020, 13:31)Bergelmir a écrit : le cas où les chapitres seraient traités par saison me paraît totalement incongru par rapport au format souhaité par les productions de série à l'heure actuelle, format faisant la part belle à l'attachement des personnages principaux (qui sont donc récurrents) ou au suivi scénaristique direct entre chaque saison afin d'en faire un fresque continue (souvent synonyme de saison de trop, à la longue).
C'est oublier des séries qui justement adoptent d'autres fonctionnements : je pense à Skins (qui changeait de protagonistes toutes les 2 saisons) ou plus récemment Why Women Kill, qui fait la part belle à la discontinuité (trois fils narratifs non corrélés et d'époque différente) et part sur le principe de saisons autonomes. Et rappelons que, dans un autre genre d'exploitation d'univers, Star Wars et Star Trek sont tous deux exploités à la fois par des séries et des suites de films, et que les personnages ne sont pas toujours les mêmes d'un film à l'autre.
On pourrait très bien avoir "Les aventures de Maedhros" ou "L'histoire de Galadriel" en prenant le parti de faire des histoires transversales émancipées du chapitrage originel. Il faut être inventif. Dans tous les cas il n'y a pas 1 bonne manière de procéder et il y en aura certainement plusieurs à s'attaquer un jour à ce morceau de littérature.
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Le côté 'récurrence des personnages' est malheureusement tellement devenu une habitude dans les productions quelle s'est installee également chez les spectateurs. Changer de personnage est osé et en général est pratiqué de saison en saison. Même star trek, puisque tu prends cet exemple Tikidiki, recourt au principe du 'guest' (personnage illustre d'une série chronologiquement placée avant) de série en série, encore plus avec spock qui s'est même invité dans les films de Abrams !
Si on partait sur ce principe, les seuls personnages récurrents du silmarillion sont les elfes illustres, ainsi que Morgoth et sa compagnie. Naurait on pas la une toile de fond suffisamment consistante pour avoir la cohérence du tout ? Nous découvrons Luthien puis une saison plus loin, Beren fait son entrée et la trame de Luthien devient alors d'un coup la trame principale? Le passage des années n'est pas forcément quelque chose qui doit être dit ou expliqué, après tout les ellipses temporelles sont désormais légions dans les grandes sagas comme downtown abbey ou le trône de fer par exemple (sans compter que les personnages-enfants grandissent en marge des tournages)
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04.07.2020, 22:50
(Modification du message : 04.07.2020, 23:09 par Mairon.)
Il est possible de faire des films ou encore des mini-séries avec Les enfants de Húrin, Beren et Lúthien et la Chute de Gondolin, par exemple, mais les deux derniers (surtout le dernier en fait) posent pas mal de problèmes de choix et d'invention nécessaires. Fait en conservant l'atmosphère et les intentions (réelles ou supposées) de Tolkien, cela fonctionnerait cependant bien.
J'ai plus de doutes sur la volonté de faire quelque chose qui reprenne toute la trame du Silmarillion : comme le paragraphe précédent le montre, il me semble que les "grands contes" peuvent bien fonctionner comme adaptations autonomes, sans doute mieux que si on les réintègre à la trame globale, car si elle fonctionne très bien à l'écrit, c'est sans doute moins vrai à l'écran. Même en laissant de côté l'aspect composite de l'ouvrage retravaillé par Christopher Tolkien et Guy Gavriel Kay, la Quenta Silmarillion n'est pas vraiment un récit linéaire de même nature que le SdA par exemple.
Du reste, il faudrait faire de grands choix par rapport aux textes et aux différentes versions.
Quand G. R. R. Martin écrit son histoire des rois targaryens (avant d'avoir fini sa saga principale, d'ailleurs), il écrit sans doute aussi dans la perspective de l'adaptation en série - et d'ailleurs, ça va se faire.
On sait bien que "le Silmarillion", pour Tolkien, n'intégrait pas du tout ce genre de perspective. Je note juste que dans les textes tardifs, on voit des ébauches visant à donner un tour de récit plus développé (peut-être d'un peu romanesque) à un conte comme celui de Maeglin, si mon souvenir est bon, mais je doute que Tolkien ait voulu repasser toute la trame dans cette perspective.
Fierpeton a écrit :Le passage des années n'est pas forcément quelque chose qui doit être dit ou expliqué, après tout les ellipses temporelles sont désormais légions dans les grandes sagas comme downtown abbey ou le trône de fer par exemple (sans compter que les personnages-enfants grandissent en marge des tournages) Pour la série Game of Thrones, précisément, elle n'a cessé de perdre en crédibilité temporelle et géographique à partir du dépassement de l'intrigue des livres et n'est clairement pas à mon avis un exemple du côté de la bonne utilisation de l'ellipse.
Il faut aussi se poser la question du "pourquoi" de l'adaptation cinématographique/télévisuelle. Je suis perplexe face à l'a priori de ces dernières décennies, qui consiste à saluer comme forcément une bonne nouvelle toute adaptation cinématographique ou télévisuelle d'une oeuvre littéraire.
Tout n'est pas adaptable au cinéma ou à la télévision. Il n'est pas forcément judicieux d'adapter tout au cinéma ou à la télévision.
Du reste, je roule les yeux dans les orbites quand je lis certaines des réponses à cette question, car ça se résume facilement, parfois, à l'idée suivante : "ce serait cool de représenter les grandes batailles de la Guerre des joyaux, car on pourrait copier-coller le modèle du balrog dans le film de Peter Jackson, copier-coller le nombre d'orcs au Pelennor en le triplant pour représenter l'armée de Morgoth, copier-coller le modèle de Smaug, le noircir et quintupler sa taille, et faire des batailles de trois heures". Certes, en y ajoutant Turgon qui fait du skate-board, j'imagine.
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(04.07.2020, 13:54)Tikidiki a écrit : C'est oublier des séries qui justement adoptent d'autres fonctionnements : je pense à Skins (qui changeait de protagonistes toutes les 2 saisons) ou plus récemment Why Women Kill, qui fait la part belle à la discontinuité (trois fils narratifs non corrélés et d'époque différente) et part sur le principe de saisons autonomes. Et rappelons que, dans un autre genre d'exploitation d'univers, Star Wars et Star Trek sont tous deux exploités à la fois par des séries et des suites de films, et que les personnages ne sont pas toujours les mêmes d'un film à l'autre. J'entends, mais je doute que des cas aussi ponctuels/exceptionnels soient suffisants pour qu'une production prenne des risques sur le format, surtout avec une poule aux œufs d'or comme Tolkien.
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Bien sûr, il y a toujours un risque sur l'investissement, mais en regardant ce qu'a fait Disney avec Star Wars et notamment Rogue One (dont aucun personnage principal n'était connu), l'innovation paie. Et on peut difficilement taxer Disney de laxisme dans l'utilisation de ses liasses de billets verts. Idem pour la série Star Trek Discovery, qui ne reprend aucun personnage canonique et qui pour moi exprime bien l'exploitation diversifiée d'un univers en séries et films n'ayant pas forcément de liens entre eux.
Pour moi, l'erreur serait de rester engoncé dans le chapitrage du Silm et de se cantonner à un seul support. L'avantage avec cette oeuvre, c'est justement qu'elle permet des traductions cinématographiques quasi inépuisables.
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@Tikidiki : Dans la deuxième saison de Star Trek Discovery, il y a plein de têtes connues (ce qui ne sera pas le cas dans la suivante, apparemment). Star Trek Picard fonctionne sur une grande part de nostalgie, aussi, forcément.
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Je ne suis pas sûr que ces exemples prouvent quoi que ce soit en terme d'innovation...
Je pense surtout que Rogue One a très bien marché parce que c'était (et c'est toujours, de mon point de vue) le seul bon film Star Wars depuis la fin de la prélogie et que tout y était réussi. A l'opposé, Solo confirme lui que ce n'est pas parce qu'un univers est adulé et que le héros principal est un des préférés des fans de la franchise qu'en faire un film va fonctionner : si le film est mauvais, il marchera "moins bien" (je suis obligé de nuancer puisque tout ce qui sort des studios hollywoodiens en étant estampillé "Star Wars, Star Trek Marvel, etc etc" fonctionne et rapporte du blé, même si c'est mauvais...).
Quant à Star Trek, j'ai largement préféré Picard à Discovery mais mon aversion pour SMG doit jouer alors je ne suis pas objectif
(05.07.2020, 18:44)Tikidiki a écrit : Pour moi, l'erreur serait de rester engoncé dans le chapitrage du Silm et de se cantonner à un seul support. L'avantage avec cette oeuvre, c'est justement qu'elle permet des traductions cinématographiques quasi inépuisables. A l'image de ce débat, ce n'est pas que je sois en désaccord, mais je suis moins optimiste concernant la réussite du résultat qui sera celui voulu par une production qui pensera avant tout à faire un maximum de fric et n'aura guère de remord à ne pas respecter l’œuvre (cf: la trilogie du Hobbit) malgré toutes les possibilités que tu cites.
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La question de ce topic n'était pas "pour ou contre une adaptation du Silmarillion" mais "comment?" donc n'étant ni scénariste, ni producteur (la liste est longue, je m'arrête là) je ne fais que pointer des exemples ^^
Sur le fond de la démarche d'adaptation, tout dépend du point de vue, je n'ai pas de problème avec l'idée qu'une entreprise fasse de l'argent sur du Tolkien. Le tout est de ne voir le produit fini que comme une lecture de l'oeuvre et non comme une adaptation fidèle, et de ne pas confondre les deux univers. Mais bon, là encore, comme le montre la dernière trilogie de Star Wars, on retrouvera les débats des anciens fans du 'vrai' corpus (trilogie SW ou puristes tolkieniens) adversaires aux choix de la production, qu'il y ait un livre à la base ou non
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(06.07.2020, 11:50)Tikidiki a écrit : La question de ce topic n'était pas "pour ou contre une adaptation du Silmarillion" mais "comment?" donc n'étant ni scénariste, ni producteur (la liste est longue, je m'arrête là) je ne fais que pointer des exemples ^^
Bien vu
(06.07.2020, 11:50)Tikidiki a écrit : Mais bon, là encore, comme le montre la dernière trilogie de Star Wars, on retrouvera les débats des anciens fans du 'vrai' corpus (trilogie SW ou puristes tolkieniens) adversaires aux choix de la production, qu'il y ait un livre à la base ou non
Ahaha, oui, c'est certain
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(04.07.2020, 22:50)Mairon a écrit : Il faut aussi se poser la question du "pourquoi" de l'adaptation cinématographique/télévisuelle. Je suis perplexe face à l'a priori de ces dernières décennies, qui consiste à saluer comme forcément une bonne nouvelle toute adaptation cinématographique ou télévisuelle d'une oeuvre littéraire.
Tout n'est pas adaptable au cinéma ou à la télévision. Il n'est pas forcément judicieux d'adapter tout au cinéma ou à la télévision.
Du reste, je roule les yeux dans les orbites quand je lis certaines des réponses à cette question, car ça se résume facilement, parfois, à l'idée suivante : "ce serait cool de représenter les grandes batailles de la Guerre des joyaux, car on pourrait copier-coller le modèle du balrog dans le film de Peter Jackson, copier-coller le nombre d'orcs au Pelennor en le triplant pour représenter l'armée de Morgoth, copier-coller le modèle de Smaug, le noircir et quintupler sa taille, et faire des batailles de trois heures". Certes, en y ajoutant Turgon qui fait du skate-board, j'imagine.
Je dirai plutot qu'il est important qu'Hollywood se calme sur les délais et les impératifs financiers qui priment sur la qualité. A ce titre, le SDA façon Jackson y a échappé. Meme si la prod était en partie américaine, Jackson marchait en terrain vierge (on ne peut pas dire que les précédentes adaptations aient crée une attente, ou meme de la méfiance). Il avait donc toute latitude, et tout ce qu'on peut lui reprocher ce sont des libertés scénaristiques 'pour son plaisir'. Par contre, transformer le hobbit en trilogie démontre que le SDA a crée cette fois une attente de la part des prods, et ainsi une ingérence. Il fallait que ce soit rentable, voir plus que le SDA. 'Faisons la meme chose que le SDA'
Mais je ne vois pas ce systeme comme une fatalité. Il n'y a qu'a voir le poids de la famille Tolkien dans les négociations. J'imagine que Amazon a du promettre certaines choses.
Je suis d'accord que tout n'est pas adaptable, enfin plutot 'obligé d'être adapté'. je dirai simplement que lorsque j'imagine un silmarillion à l'écran, j'ai la meme motivation que jackson : rendre tangible ce que j'imagine quand je lis. C'est très egoiste.
Je trouve que l'aspect 'conte' de la rédaction du silmarillion facilite beaucoup le travail d'une adaptation : ça laisse de la liberté sur les dialogues, la caractérisation des personnages.. Pour moi le silmarillon fournit uniquement un déroulé général des événements : c'est un peu comme si l'étape storyline était déja faite.
Et je suis d'accord, adapter le silmarillion ne signifie pas forcément adapter l'ensemble du corpus. On peut se concentrer sur les grands récits (beren et luthien, hurin, turin...), et les autres parties du corpus peuvent être tout de meme présentes par citations, flash backs... Mon plus grand plaisir (personnel) serait de suivre l'évolution psychologique des maiar déchus : pourquoi, comment, vont-ils s'exprimer sur leur motivation ? Le cinéma permet de 'compléter' le silmarillion en y ajoutant des aspects présents dans d'autres écrits (ultérieurs) de Tolkien.
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16.07.2020, 02:14
(Modification du message : 16.07.2020, 02:18 par Mairon.)
Pour le moment, on en sait si peu sur la série d'Amazon qu'il est difficile de déterminer ce que représente vraiment l'accord passé avec la famille Tolkien. La fidélité à l'oeuvre ? Ce n'est pas une notion qu'on peut interpréter d'une unique manière. Un scénariste un peu paresseux peut considérer qu'il est parfaitement fidèle à Tolkien en reprenant des schèmes du Hobbit et du SdA (par exemple avec une compagnie hétéroclite à qui l'on confie une quête) tout en les transposant au Deuxième âge, pour ne prendre qu'un exemple simple.
La concurrence qui commence à exister du côté des séries de fantasy est à la fois une bonne nouvelle (situation d'émulation possible) et une mauvaise nouvelle, mais même sans cela, il y a toute la question de la conformité aux attentes supposées du public, et la question de la prise de risque ou non des studios. Je suis un peu curieux, mais surtout anxieux, à propos de la série d'Amazon. Ce serait plus vrai encore à propos d'adaptations cinématographico-télévisuelles sur le Premier âge. Le fait que pas mal de monde considère implicitement ou explicitement que la vision de Jackson devrait être reprise ou poursuivie concernant d'autres textes, m'agace plutôt. J'attends encore de savoir si on peut s'en délester ou non.
Je ne dis pas qu'il n'est pas inintéressant de songer à ce que pourraient être une ou des adaptations du Silmarillion (pour résumer), dans ce domaine-là. Mais je suis a priori davantage intéressé par d'autres types d'adaptations, qui présentent à mon avis moins de problèmes notamment parce qu'elles n'ont pas cette tendance à vouloir concurrencer ou supplanter l'oeuvre originelle. La musique, les arts plastiques, par exemple, mais aussi les tentatives d'hommages par la poésie, par l'écriture de textes. Ou alors, dans un autre genre, des jeux vidéo qui auraient à voir avec Tolkien et pas avec une Terre du Milieu diffractée et par les films de Jackson, et par la fantasy post-Tolkien (ce que je crois déceler dans des jeux vidéo assez récents censés se passer en Terre du Milieu).
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Personnellement je suis plutôt indifférent à l'égard de cette nouvelle série. Non pas que je ne sois pas excité (j'ai hâte), mais si c'est raté, ça ne va rien changer au plaisir que j'ai à m'intéresser à l’œuvre de Tolkien. Si ce n'est pas fidèle, mais que c'est un bon divertissement, je serai très heureux aussi.
J'ai tendance à considérer les adaptations et l’œuvre-source comme deux choses assez largement séparées et de nature très différente. Pour les films de Jackson, c'est un peu différent car l'imagerie de ses films parasite la faculté d'imagination lors de la lecture -on ne se forme plus ses propres décors, on revoit les scènes des films, et c'est agaçant. De même que je n'aime pas les illustrations dans les livres, fussent-elles de Tolkien lui-même.
Du coup, plus ça s'éloigne des livres, plus ça part en territoire inconnu, moins ça a de chance de me gêner. Quelque part la trilogie du Hobbit est tellement différente du livre que j'échappe à cet effet là et je garde entièrement contrôle sur la manière dont je m'approprie le texte.
J'imagine que pour le Silmarillion, ce serait plus ou moins la même chose. Plus une adaptation chercherait à en faire un cadre, plutôt qu'une illustration, plus elle aura de chances de me plaire.
Après il est vrai que les scénaristes aiment remplacer les trames souvent passionnantes des œuvres qu'ils adaptent par des ressorts convenus et archi-connus. C'est un peu la fabrique d'histoire industrielle à l'américaine... Et s'éloigner du matériau primaire, c'est courir d'autant plus le risque de tomber dans l'insipide et le quelconque.
S'il fallait faire une série du Silmarillion, je partirai du Siège d'Angband, comme suggéré un peu par Fierpeton. A partir de là, dans l’œuvre originale, le récit s'installe dans une longue plongée dans les ténèbres, jusqu'à l'eucatastrophe finale de l'arrivée d'Eärendil en Valinor et de l'intervention des Valar. Cela permettrait de faire quelque chose de cohérent, avec un géographie dont on pourrait maîtriser les codes et des personnages récurrents, stables, qui forment des repères solides dans l'espace narratif et dont on voit la destinée se nouer pour chacun au fur et à mesure du récit.
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Adapter le Silmarillion à l'écran ?
Possible à mon avis, mais la réussite me paraît très peu probable.
Prenons par exemple l'épisode de la confrontation entre Morgoth et Fingolfin :
Alors Morgoth lança vers le ciel Grond, le Marteau des enfers, puis l'abattit comme un tonnerre. Mais Fingolfin se jeta de côté et Grond creusa dans le sol un gouffre d'où jaillirent des nuages de flammes. Maintes fois, Morgoth tenta de l'écraser et chaque fois Fingolfin s'échappa d'un bond, comme un éclair jailli de sous un nuage noir, et il perça Morgoth de sept blessures et sept fois Morgoth poussa un cri de douleur tandis que les légions d'Angband, de terreur, se jetaient face contre terre, et leurs cris retentissaient dans tous les territoires du Nord. [Quenta Silm]
Gandalf lui même nous donne des pistes pour adapter cette scène, en évoquant son combat avec le balrog :
Il s'élança dehors et, comme j'arrivais derrière, il fut saisi d'une nouvelle ardeur. Il n'y avait aucun témoin, ou peut-être dans la suite des âges des chansons seront-elles encore chantées sur la Bataille de la Cime. Gandalf eut un rire soudain. Mais que dirait-on en chants? Ceux qui regardaient de loin pensèrent que la montagne était couronnée d'orage. Ils entendirent le tonnerre et, dirent-ils, les éclairs qui frappaient le Celebdil rebondissaient en arrière, brisés en langues de feu. N'est-ce pas assez? [SdA L2, V]
Eh oui ! Nous spectateurs humains, voilà ce que nous pourrions voir à l'écran : un gros orage...
Autant le Seigneur des Anneaux est une histoire à la mesure de notre perception (1), autant le Silmarillion est une histoire d'elfes, de Valar, d'êtres spirituels.
Nous sommes comme Boromir :
Et maintenant nous devons pénétrer dans le Bois d'Or, dites-vous. Mais nous avons entendu parler de cette terre périlleuse en Gondor, et l'on dit que peu de ceux qui y entrent en ressortent; et de ceux-là, aucun ne s'est échappe indemne. [SdA L2, VI]
Ou comme Éomer :
Le Cavalier les regarda avec un étonnement renouvelé, mais ses yeux se durcirent. - Il y a donc une Dame dans la Forêt d'or, comme on le voit dans les anciens contes! dit-il. Peu nombreux sont ceux qui échappent à ses filets, dit-on. Nous vivons en d’étranges temps! Mais si vous jouissez de sa faveur, peut-être êtes-vous aussi des tisseurs de filets et des sorciers? [SdA L3, II]
Ce monde, ces créatures échappent à notre entendement ; rappelez vous les déboires de Bilbo et des nains :
A peine le premier avait-il posé le pied dans la clairière, que toutes les lumières s’éteignirent comme par magie. [Bilbo VIII]
Faramir l'explique à Sam et Frodo :
Nous sommes devenus des Hommes du Milieu, du Crépuscule [...] [SdA L4, V]
Là où des elfes et des Maiar échangent et dialoguent nous ne voyons même pas une conversation !
Si quelque voyageur était passé par là, il n'eut pas vu ni entendu grand-chose, et il lui eut simplement semblé voir des formes grises, sculptées dans la pierre, en mémoire de choses oubliées à présent perdues dans les régions dépeuplées. Car ils ne bougeaient ni ne parlaient oralement, se regardant d'esprit à esprit; et seuls leurs yeux remuaient et s'allumaient dans le va-et-vient de leurs pensées. [SdA L6, VI]
Vous filmez comment une scène de dialogue entre Melian et Thingol ?
Tuor était capable de converser avec Turgon, Beren avec Lúthien, même Aragorn est le bien-venu en Lórien mais ne désespérons pas !
Dans la seconde partie de la citation de Faramir, il y a :
[…] mais avec le souvenir d'autres choses. [SdA L4, V]
L'art, la poésie peuvent nous permettre d’appréhender ces créatures spirituelles, alors qu'une 'grossière machine commerciale hollywoodienne' ne le peut pas.
Je ne suis pas cinéphile, mais tout ce que j'ai en tête comme pistes pour y parvenir quand même c'est Amélie Poulain, Les triplettes de Belleville et Excalibur de Boorman.
Allez, espérons, un miracle est possible !
(1) La présente histoire à pour origine les premiers chapitres du Livre Rouge compose par Bilbon lui-même [SdA Pro, I]
Il est clair qu'en dépit d'un éloignement ultérieur, les Hobbits nous sont apparentés: ils sont beaucoup plus proches de nous que les Elfes ou même que les Nains. [SdAPro, I]
La lumière n'indique pas le bout du tunnel, c'est la lanterne de celui qui comme toi, cherche à sortir.
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Ton message n'est pas très lisible...
(21.07.2020, 19:26)sam sanglebuc a écrit : L'art, la poésie peuvent nous permettre d’appréhender ces créatures spirituelles, alors qu'une 'grossière machine commerciale hollywoodienne' ne le peut pas.
Allez, espérons, un miracle est possible !
Un peu caricatural, non ? Et puis si tu n'es pas cinéphile, c'est un peu normal que tu ne sois pas intéressé. Mais personnellement, ça m'amuserait de voir tous ces épisodes...
Sinon, j'oubliais un bon exemple d'adaptation : les récents Avengers de Marvel, adaptés des Comics du même nom. Eh bien, c'est pas mal du tout, et le format est assez tout-terrain : des films centrés sur tel ou tel, et un format qui les réunit ponctuellement. C'est tout à fait faisable pour le Silmarillion, avec des épisodes sur Tuor, Beren, Eärendil, et des films centrés sur les combats qui rassemblent un peu de monde : Nirnaeth, Grande Colère, etc.
Un problème à mes yeux, c'est l'histoire de Turin. Hollywood est bien trop pudique pour faire un film grand public avec une histoire d'inceste.
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Je suis tout a fait d'accord sur le coté Excalibur de Boorman, avec cette magie suggérée, plutot que montrée. Je trouve qu'on peut tout de meme garder la poésie d'un tel combat entre Morgoth et Fingolfin, en jouant à la fois sur l'adaptation la plus proche possible des effets suggérés par Tolkien, et l'effet 'orage' vu de loin. De toute façon, pour continuer ton propos, on a deja du mal a se figurer l'apparence de Morgoth, et encore, c'est un Vala qui a pris forme charnelle...
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Bonjour à tous.
Je pense que les guerres des joyaux pourrait être un bon fil rouge pour une adaptation en série TV du Silmarillion en y intégrant le serment de Fëanor, Beren et Luthien, Gondolin, la prophétie de Mendhos, Earendil et son bateau, etc
Ceci présenterait les années des arbres et le 1er Age. Mais il faut un budget. Amazon ne pourra faire référence qu'au 2nd Age pour 250 millions d'euros
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Un grand merci à toutes et tous d'avoir joué le jeu ! Ca stimule encore plus l'imagination !!
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