Bien résumé. Pour ma part, je trouve que derrière l'adaptation on inclut désormais bien commodément quelque chose qui relèverait, en littérature, de la réécriture et de la réinvention. Cette série semble entre deux eaux sur ce point car ses concepteurs la présentent à la fois comme une adaptation et quelque chose d'assez librement inspiré de...
Je suis assez content qu'on puisse discuter en profondeur de ce genre de choses ici ou ailleurs, alors que d'autres types de discussion sont impossibles. Il y a du reste tellement de filtres et d'enjeux qui s'entrecroisent que cela rend l'échange compliqué (ailleurs). Je trouve intéressant de considérer l'entrecroisement des débats avec les présupposés et les positions plus générales des intervenants sur de grands enjeux : conception de la littérature, de la "culture populaire", du divertissement...
Ce qui me chagrine le plus, ça reste la déformation de propos ou de notions de Tolkien utilisées "contre lui-même" (je pense à l'ironie de voir une certaine lettre peu souvent lue en détail être utilisée pour défendre une adaptation télévisuelle ou cinématographique, à savoir *le* genre et l'art que Tolkien laisse de côté dans ladite lettre !), ou, comme je l'ai écrit l'autre fois, des commentaires qui finissent par confondre les niveaux. Je lisais un avis sur les deux premiers épisodes qui relevait l'idée que des lecteurs sont frustrés et trouvent la lecture du Silmarillion ardue "parce qu'il n'y a pas de Hobbits". Ce n'est pas faux, mais il faut comprendre que tirer de cela l'idée qu'on "améliore Tolkien" (!) en ajoutant des Hobbits ici ou là et que c'est une "idée géniale", cela ne peut qu'être discutable en plus de froisser de nombreux autres lecteurs... sans parler du problème littéraire que cela pose. Bon, je ne vais pas m'éterniser, en tant que professeur de lettres classiques, sur ce que m'inspire ce genre de choses. En revanche, je trouve essentiel de rappeler que ce n'est pas parce qu'un écrivain a écrit un ouvrage plus populaire et accessible que c'est une bonne idée de modifier le reste de son œuvre en suivant le modèle et le schéma de l'ouvrage supposé de référence. C'est d'ailleurs pour cela que je trouve que Christopher Tolkien a fait un excellent travail d'exécuteur testamentaire et d'éditeur, dans l'ensemble et même en ce qui concerne le Silmarillion pour lequel il a eu quelques regrets (d'un autre ordre).
Je suis assez content qu'on puisse discuter en profondeur de ce genre de choses ici ou ailleurs, alors que d'autres types de discussion sont impossibles. Il y a du reste tellement de filtres et d'enjeux qui s'entrecroisent que cela rend l'échange compliqué (ailleurs). Je trouve intéressant de considérer l'entrecroisement des débats avec les présupposés et les positions plus générales des intervenants sur de grands enjeux : conception de la littérature, de la "culture populaire", du divertissement...
Ce qui me chagrine le plus, ça reste la déformation de propos ou de notions de Tolkien utilisées "contre lui-même" (je pense à l'ironie de voir une certaine lettre peu souvent lue en détail être utilisée pour défendre une adaptation télévisuelle ou cinématographique, à savoir *le* genre et l'art que Tolkien laisse de côté dans ladite lettre !), ou, comme je l'ai écrit l'autre fois, des commentaires qui finissent par confondre les niveaux. Je lisais un avis sur les deux premiers épisodes qui relevait l'idée que des lecteurs sont frustrés et trouvent la lecture du Silmarillion ardue "parce qu'il n'y a pas de Hobbits". Ce n'est pas faux, mais il faut comprendre que tirer de cela l'idée qu'on "améliore Tolkien" (!) en ajoutant des Hobbits ici ou là et que c'est une "idée géniale", cela ne peut qu'être discutable en plus de froisser de nombreux autres lecteurs... sans parler du problème littéraire que cela pose. Bon, je ne vais pas m'éterniser, en tant que professeur de lettres classiques, sur ce que m'inspire ce genre de choses. En revanche, je trouve essentiel de rappeler que ce n'est pas parce qu'un écrivain a écrit un ouvrage plus populaire et accessible que c'est une bonne idée de modifier le reste de son œuvre en suivant le modèle et le schéma de l'ouvrage supposé de référence. C'est d'ailleurs pour cela que je trouve que Christopher Tolkien a fait un excellent travail d'exécuteur testamentaire et d'éditeur, dans l'ensemble et même en ce qui concerne le Silmarillion pour lequel il a eu quelques regrets (d'un autre ordre).