11.11.2022, 17:55
(Modification du message : 13.11.2022, 13:59 par Chiara Cadrich.)
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La rage au cœur, Berilyn emmenait son fils, tenant fermement la main du petit vaurien.– Tu ne peux donc pas t’en empêcher ? Qui crois-tu va devoir soigner cet ahuri de Thorwald pendant des jours ?
Les chiens, tête et queue basses, geignaient doucement, comme si la colère maternelle s’abattait sur eux aussi. Le gamin tirait sur la main de sa mère, maugréant contre le monde injuste des humains.
Ils traversèrent les champs de graminées et de fleurs, parsemés de ruches, jusqu’au manoir : une solide bâtisse et quelques granges de rondins, fortifiés d’une palissade.
L’énergique maman réprima une larme en s’asseyant, misérable sur le banc de son perron : depuis la tragédie de son époux, elle et son fils vivaient seuls dans l’immense manoir. Grumbar – elle aussi l’appelait ainsi, à présent ! – s’occupait du bétail et des poneys, avec l’aide de ses chiens et sous la protection des abeilles géantes. Ils vivaient quasiment en autarcie. Avec ce qui venait de se passer, ils risquaient fort le bannissement…
Le petit déposa un timide baiser sur la joue mouillée de sa maman :
– Pleure pas maman ! C’est pas grave, tu sais : ils comprennent rien, tous ! Et moi, je te protégerai !
Deux brefs aboiements, solidaires et solennels, ponctuèrent ce serment d’enfant.
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