12.04.2015, 09:48
(10.04.2015, 15:51)Crayon Volant a écrit : Il me parait toutefois certain que le Moyen-Age n' a rien inventé:
Cette assertion me paraît rapide... même en excluant l'Islam et en ne comprenant que le Moyen Âge européen (mais pourquoi séparer l'Europe du reste du monde?).
J'ai déjà cité l'horlogerie, pourtant symbole brillant de l'avancée technique au XIIIe (qui mène à la montre à la fin XVe), et la poudre à canon, diffusée très rapidement du début à la fin du XIVe siècle (sans que la paternité asiatique soit prouvée).
C'est toute l'histoire de la navigation qu'il faudrait ensuite rappeler, avec ses inventions: avec gouvernail d'étambot et astrolabe sans doute inspirés par l'Orient, le Moyen Âge voit de nouveaux navires apparaître régulièrement, comme les caravelles portugaises au XVe, nourries par un savoir-faire dans la construction navale d'ampleur (pressée par le danger, Venise pouvait faire sortir de ses chantiers 150 galères en trois semaines) qui permettent à terme la traversée de l'Atlantique ou du Cap des Tempêtes (ensuite Cap de Bonne Espérance) au XVIe.
Parmi tant d'autres, j'ajouterai la musique, qui doit tout à son origine médiévale. On peut se rappeler de la musique grégorienne monodique, par exemple, ou de l'invention de la polyphonie à partir du IXe siècle. Au XIVe siècle perce l'Ars Nova, qui change radicalement la manière d'écrire et de penser la musique.
Bref, dire que le Moyen Âge n'a rien inventé est un peu court, et c'est souscrire à la vision des humanistes du XVIe qui créèrent le Moyen Âge pour mieux mettre en avant la Renaissance. Concevoir cette période comme un obstacle au savoir et à l'invention n'est pas faire honneur à l'histoire ou au savoir même.
(10.04.2015, 15:51)Crayon Volant a écrit : c' est une période où l' on retrouve des techniques et des sciences anciennes...mais quelle époque ne bénéficie pas des inventions antérieures
(10.04.2015, 21:36)Crayon Volant a écrit : C' est d' ailleurs ainsi qu' on donnait "du pain et des jeux pour le peuple" sous l' Empire romain pendant que les "grands" s' occupaient des affaires sérieuses... Comme aujourd' hui.Panem et Circenses: l'ouvrage de Paul Veyne a bien montré qu'il ne s'agissait pas d'une "corruption" ou d'un achat de la plèbe par une aristocratie désireuse de conserver le monopole des affaires. Il s'agit d'un rouage propre à la société de ce temps, héritier d'un système liturgique, et toute comparaison rapide avec notre temps ne saurait soulever sa subtilité. La plèbe à Rome n'était pas tout, mais elle était bien quelque chose, notamment en politique.
De toute façon le sujet de l'appel aux publications n'est pas centrée sur ces inventions, puisqu'il s'agit de la récréation de notre conception et perception moderne du Moyen Âge.