06.02.2017, 14:49
Je n'ai pas pu résister à réagir à ton avis, Hofnarr. Je ne vais pas pouvoir répondre sur les sujets des traductions, si ce n'est pour émettre l'hypothèse que certains des choix de Christine ont peut-être été fait pour des raisons de rythme et d'allitération dans les phrases qui, même si le texte est en prose, sont bien souvent rythmées à la manière d'un poème.
Là où je veux réagir c'est sur ce passage :
C'est drôle parce que cette utilisation du "ni" ne me choque pas outre mesure. Je suis persuadé qu'en cherchant bien dans la littérature, on trouve ce genre d'archaïsmes ou pseudo-archaïsmes.
Là où je veux réagir c'est sur ce passage :
(16.08.2016, 15:01)Hofnarr Felder a écrit : Encore une chose : Tolkien abuse fréquemment du "Now" en tête de phrase (surtout dans ses premiers écrits). Cette manie agaçante a été rendue avec beaucoup de lourdeur par trois auteurs, que je sache (je ne me suis pas penché sur les Lais du Beleriand où d'autres traducteurs ont posé leur patte) : Adam Tolkien, Daniel Lauzon et Christine Laferrière. Avec beaucoup de lourdeur, Adam Tolkien rendait tous les "Now" par des "Maintenant". D'une manière beaucoup plus heureuse, Daniel Lauzon avait choisi "Lors", un peu plus archaïque, mais qui convenait très bien et gardait la prose à la fois fluide et intelligible. Christine Laferrière, dans Beowulf, choisit au contraire "Ores". Or, "Ores" est homonyme de "Or", lequel, ainsi qu'en témoigne la présente, peut également, et avec une bonne probabilité, se retrouver en tête de phrase. Hormis la confusion créée, il se profile un autre problème : chez Christine Laferrière, "Lors" est habituellement utilisé pour traduire "Then" (je ne sais pas comment "then" est traduit chez Lauzon). Du coup, l'harmonie entre les traductions en prend un sacré coup !Je pense que tu te trompes sur un point. L'harmonie entre les traductions ne concernent que des œuvres qui sont intrinsèquement liées entre-elles, comme c'est le cas du Hobbit avec le SdA, pas toutes les œuvres du corpus, même si dans l'idéal, il serait effectivement mieux d'avoir un seul traducteur comme on a un seul auteur en la personne de Tolkien. Le choix de rendre un style en particulier, ou comme ici un terme particulier, revient au traducteur en fonction du reste de sa traduction. Autant Daniel Lauzon devra garder une certaine cohérence dans ses propres choix, autant il est illusoire de croire qu'on peut avoir une parfaite harmonie avec des œuvres qui n'ont que peu de liens en style, forme et même dans leurs sujets avec le reste. Je dirais même qu'on aurait cherché à avoir cette harmonie qu'on aurait sans doute détruit une partie du style de la traduction.
Citation :Il faut également souligner certaines phrases bien tordues, par exemple, ligne 2319-2322, p.97-98 : "Il n'y a plus d'allègre mélodie de harpe, plus de liesse d'instruments de musique, le brave faucon ne traverse plus la halle, ni le prompt cheval ne piétine plus dans la cour du château." Je crois que cet usage du "ni" est simplement inédit en français, et il aurait mieux valu l'enlever tout simplement.
C'est drôle parce que cette utilisation du "ni" ne me choque pas outre mesure. Je suis persuadé qu'en cherchant bien dans la littérature, on trouve ce genre d'archaïsmes ou pseudo-archaïsmes.
Citation :Finalement, ma plus grande tristesse vis-à-vis de ce livre est qu'une bonne partie du lectorat français risque de découvrir Beowulf à travers cette traduction étouffante et d'en ressortir dégoûtée de cette œuvre autrement splendide.Il faut compter qu'aucune traduction de Beowulf n'est et ne sera probablement jamais satisfaisante. La traduction référence en France, celle de Crépin en vers, n'est pas franchement plus claire que celle de Tolkien...
What's the point of all this pedantry if you can't get a detail like this right?