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[fan-fiction] Pour l'Honneur des Mirdain
#21
Enfin un peu d'action : goûtez, savourez et n'hésitez pas à recracher! Mr. Green

Citation :
Chapitre Premier (2/2)


Celebrimbor était arrivé devant une porte, au fond de la forge. Sans un mot il en tourna la poignée. Mais étrangement, celle-ci refusa de s’ouvrir.
- Quelque chose derrière doit la bloquer, suggéra Progonas. Et il donna un violent coup d’épaule contre la porte.
Soudain un bras inerte et sanglant s’étala devant l’interstice ouvert.
- Ah! s’écria Progonas dans un geste de recul. Qu’est-ce que cela?
Aussitôt Celebrimbor se glissa à l’intérieur de la pièce. Et il y découvrit, avec horreur, un terrible spectacle : le cadavre d’un elfe, allongé à plat ventre, qui entravait la porte. Celebrimbor s’accroupit près du corps. D’une main, il le fit basculer sur le dos. Mais ce fut pour découvrir son crâne, défoncé, et un visage affreusement défiguré. Comme si on l’avait écrasé à plusieurs reprises à coup de massue. Horrifié, l’elfe trébucha en arrière. Progonas vint aussitôt relever son maître.
- Qui était-ce? lui demanda Celebrimbor. Le sais-tu?
- Je l’ignore, lui répondit l’elfe. En tout cas, il n’a pas l’air d’avoir été abattu par surprise...
Et du doigt, il désigna les débris de chaises et de gravas qui jonchaient la mosaïque du sol. Quant à la table ronde, au milieu de la salle, elle avait été déplacée.
- On s’est battu par ici, ajouta-t-il.
Et Celebrimbor fut empli de tristesse. Les Gwaith-i-Mirdain les avaient finement ouvragées toutes deux, la table et la mosaïque, afin de décorer cette Salle du Conseil ; et non pour servir d’arène à ce genre de carnage!
La table avait la forme d’un cercle, ouvert au sud, à l’ouest et au nord. Mais à l’est, dos à la montagne, les artisans avaient placé un immense siège en bois d’ébène pour leur maître, Celebrimbor. Quant à la mosaïque, composée des plus précieuses et des plus rares pierreries de ce monde, elle représentait une unique étoile, à multiples rayons. Plus scintillante que le soleil, c’était là l’étoile de la Maison de Fëanor, ornée des cinq astres de la constellation du Pentangle, représentant les cinq collines sur lesquelles les Noldor avaient bâti leur cité. Et en son coeur était placée une enclume d’or et d’argent, sur laquelle reposait un marteau de mithril.
Tout autour de l’enclume et de l’étoile venait l’immense table ronde, puis les colonnes majestueuses qui soutenaient la voûte étoilée. Dessous, cinq fresques recouvraient de part et d'autre les murs de la salle, chacune figurant une colline en fonction de son orientation géographique.
Au sud-ouest Portefleurie, colline à l'herbe toujours verte où les berges venaient faire paître leurs troupeaux parmis les chalets de bois et de pierre. Au nord-ouest Terremère, habritant en son sein les demeures des elfes, et au sud-est Agora, véritable coeur commercial et économique de la cité.
Mais celles qui étonnaient le plus par leur finesse et leur beauté était au nord-est le Mont-de-Fer, et Château-de-Lune au sud.
En fait de colline, Château-de-Lune ressemblait bien plus à un immense promontoire jaillit de terre et défiant le vide au sud et à l'ouest. On l'avait ainsi nommée car dessus avait été bâtie l'une des magnifiques demeures que le Deuxième-Âge ait connu : un château étincellant, aux murs de marbre blanc veiné d'argent ; un enchevêtrement d'arcades et de piliers, de pinacles et de tourelles de nacre et d'ivoire. Défiant les nuages, ils s'élevaient tous autour d'une vertigineuse flèche de perle et d'argent, et les nombreux ornement fleuris taillés dans leur roc étaient faits d'ithildin. L'ensemble en était à ce point magnifique que les nuits de pleine lune, le château scintillait d'une blancheur plus éclatante encore que celle de l'astre en question.
Enfin venait le Mont de Fer, ses forges, ses demeures, sa falaise au nord et à son sommet la Maison des Mirdains. En son sein, derrière la Grande Porte et la Salle des Fêtes, derrière la Salle du Conseil et le trône d'ébène, se tenaient trois portes de pierre. Celle du centre était plus haute que les deux autres, mais toutes trois renfermaient les immenses richesses des Gwaith-i-Mirdain. Personne d’autre qu’eux ne pouvait y accéder. Et nul autre étranger n’avait à ce jour contemplé et touché ces trésors jalousement gardés. Du moins c’était ce que croyait Celebrimbor.

- Regardez maître! s’écria Progonas. Une des portes est demeurée ouverte!
Les deux elfes se précipitèrent aussitôt vers la Salle du Trésor, mais ils ne purent entrer. Une main, flétrie et tremblante, vint aggriper la veste de Celebrimbor et le retint. L’elfe se retourna et découvrit un vieillard qui suppliait à genoux:
- Par pitié mes seigneurs, n’entrez pas là-dedans!
Un filet de sang ruisselait sur son frond. Ses vêtements étaient déchirés par endroits. Faible, étourdi, le vieil homme s’affala dos à la porte.
- Que s’est-il passé, Salmar? s’écria Celebrimbor en le reconnaissant. Qui t’a fait cela?
Et il s’accroupit auprès de lui. Mais l’homme ne répondit pas. Il pleurait, la tête prise entre ses mains.
- Salmar, insista l’elfe, dis-moi ce qu’il s’est passé.
Malgré tout le vieillard continuait à gémir, prostré, replié sur lui-même. Soudain il marmonna :
- Un-deux-trois-quatre-cinq-six, oui six jours ils m’ont traîné, dans des cages ils m’ont enfermé, et je fus le jouet de leurs vices!
Et il pleurait en même temps, tout en se mordant les doigts. Celebrimbor aut alors pitié de lui ; il se souvint du jour où il l’avait accueilli en sa demeure. Il y avait quelques mois de cela, Sauron avait envahi le Calenardhon, pillé ses terres et déporté ses habitants. Par miracle, Salmar avait pu fuir les geôles des orques. Il était arrivé, tremblant de faim et de froid, à Ost-in-Edhil. L’elfe l’avait alors soigné du mieux possible, mais aucun remède n’avait pu le guérir des ombres qui tourmentaient. Or, tandis que Celebrimbor repassait ainsi ces souvenirs, Salmar avait repris ses lamentations :
- Un-deux-trois-quatre-cinq-six, six jours de malheur! Et puis quand ils se sont ennuyés ils sont dit: “Violez vos filles ou nous le ferons sur l’heure!” Et moi je l’ai étranglée, ma petite Izzie!
Pris de rage, l’homme éclata en sanglots déchirants. Il s’arrachait les cheveux et se frappait la tête contre le sol. Effrayé, Progonas voulut intervenir. Mais Celebrimbor s’était agenouillé et pressait le vieillard contre son épaule.
- Allons Salmar, calme-toi, tout cela est fini maintenant, lui murmura-t-il à l’oreille. Sèche ces larmes et viens te reposer.
Alors l’homme cessa de pleurer. Et se dégageant de l’étreinte de l’elfe, il reprit:
- Depuis, Un-deux-trois-quatre-cinq-six, six cauchemards Il m’a envoyé, et j’ai vu mourir les Premiers-Nés, et les Héritiers étaient déshérités! Alors je me suis dit sans malice: pourquoi donc ne pas sauver leur or? Et puis je fuirais avec ce trésor, loin, très loin dans les secrètes terres du nord...
Celebrimbor s’assombrit à ces paroles et demanda:
- Que dis-tu là Salmar? Qu’as-tu fait de mal?
- Non, ce n’est pas moi! se défendit l’homme. Un-deux-trois-quatre-cinq-six, c’est de sa faute : il ne m’a pas laissé passer! Et six coups sanglants je taillai dans sa vie, et je ne pris au passage qu’un seul objet.
- Oh non... murmura Progonas en entendant ces mots, et il se précipita à l’intérieur de la Salle du Trésor.
- Et quel est cet objet? demanda sèchement Celbrimbor.
Or comme le vieillard ne répondait pas, il s’écria plus fort tout en le secouant : “Quel est cet objet?!”

Mais soudain un cri lugubre et déchirant retentit dans ses oreilles. Lachant le vieil homme, l’elfe bondit à l’intérieur du trésor et il découvrit Progonas agenouillé aux côtés d’un autre elfe. Le cri s’était mué en amères lamentations tandis que bijoux et diamants rougissaient du sang qui s’écoulait sur eux.
- Daïmok, mon frère! gémit Progonas. Comment a-t-il pu? Comment a-t-il...
Puis il ôta le poignard enfoncé dans la poitrine encore chaude de son frère et le laissa tomber par terre. L’elfe était mort. Le Trésor n’était plus qu’un sinistre tombeau.
Alors la tristesse fit place à la colère dans le coeur de Celebrimbor. Il quitta ce lieu maudit et voulut saisir le vieillard au cou. Mais l’homme n’était plus aux pieds de la porte de pierre : il avait disparu.
- Salmar! rugit l’elfe. Montre-toi et viens répondre de tes actes devant moi!
Caché derrière un pilier, l’homme tressaillit. Mais au lieu d’obéir il prit la fuite. Celebrimbor se dirigea vers lui. Passant près du cadavre du premier elfe, il se saisit de son épée.
- Salmar! hurla-t-il encore, et sa voix résonna comme le tonnerre. Obéis-moi!
L’homme épouvanté se couvrit les oreilles et trébucha. Il gémissait et rampait tout à la fois. Tremblant, il atteint la Grande Porte, puis se glissa hors de la salle avant que l’elfe ne l’attrape. La porte de bois claqua derrière lui.

Aussitôt Celebrimbor l'ouvrit et se précipita à l'intérieur. Mais l'endroit était sombre et sinistre. C'était là la Grande Salle des Fêtes, autrefois gaie et riante, mais aujourd'hui plus désolée que les terres de cendre du Mordor. Seules deux torches brillaient encore, de part et d'autre de l'allée, qui éclairaient à peine deux mètres autour d'elles. Prudent, Celebrimbor s'avança, sa lame tendue par devant lui, guettant le moindre bruit de pas ou de respiration qui trahirait le vieil homme. Puis il se saisit d'une torche. À tâton il chercha une table et grimpa dessus. Il tendit la torche vers le plafond et heurta un lustre de fer noir, rempli d'une huile de fabrication naine. Il l'enflamme et aussitôt de vives flammes bleues se mirent à danser au-dessus de lui.Celbrimbor fit de même avec les cinq autres lustres et put enfin y voir plus clair. Il put voir la pierre froide et nue du sol, des murs sans fenêtres et des hauts piliers qui soutenaient la voûte imposante. Il put apercevoir une fontaine à l'entrée de la salle à droite, et à gauche un dépôt d'armes en tout genre : épées, arcs et haches. Il put même distinguer les moulures des arcades, en forme de fleurs, de feuilles ou de branches, et les statues qui du haut de leurs colonnes le fixaient impassibles. Mais le vieil homme et sa cachette, il ne put les percer à jour.

(>>) - Salmar! s'écria Celebrimbor. Où te caches-tu?
- Ici! résonna une voix qui semblait venir de droite.
- Ou peut-être là! résonna-t-elle encore venant de gauche.
L'elfe, troublé, se mit à tourner sur lui-même, guettant la moindre ombre mouvante.
- Qu'attends-tu Salmar pour te montrer? reprit-il les yeux levés au plafond. Serais-tu si lâche?
 Lâche, oui! susurra l'invisible vieillard. Comme le serpent aux abois qui piège dans ses anneaux l'audacieuse proie!

Et surgissant de derrière un pilier, il fondit sur l'elfe, brandissant un énorme marteau. Celui-ci eut à peine le temps de se retourner. Dans un réflexe il tendit la torche qu'il tenait et frappa le vieillard au ventre. L'homme en eut le souffle coupé et son coup tomba dans le vide.
Aussitôt Celebrimbor se reprit et lança une nouvelle attaque. Mais l'homme esquiva. La pointe de l'épée vint frôler son cou, l'entaillant à peine, avant de crisser sur le pilier. Posant une main sur sa blessure, Salmar recula haletant. Puis il se mit à rire :

- Tu ferais mieux de me tuer Mirdain, lança-t-il goguenard dans une affreuse grimace. Du moins tant que je suis humain...
Et il s'avança vers l'elfe.
- Je ne comprends pas! s'exclama Celebrimbor. Qu'est-ce qui se passe?
- J'ai goûté leur sang Celebrimbor, répondit Salmar en se passant la langue sur les lèvres. Je l'ai goûté et je l'ai aimé. Et mon corps (nouveau coup de langue) en redemande encore! Mais le vrai problème là-dessus, c'est que je ne peux plus... m'arrêter! Non... murmura-t-il encore le regard fixé sur le marteau, je ne peux plus... je ne peux... plus...

Et brusquement il assena un formidable coup sur l'elfe. Alerte, Celebrimbor para son arme. Mais celle-ci émit un étrange son au contact de sa lame. Intrigué, l'elfe tourna son regard vers le marteau blanc ciselé d'argent. Alors il le reconnut et l'image, fugace, du visage défiguré de l'elfe lui revint à l'esprit.

- C'est donc avec le Marteau de Mithril que tu l'as tué, dit-il.
- Oui, susurra le fou tout près du visage de l'elfe. Tu veux y goûter toi aussi?

Pris de rage, Celebrimbor désarma en un tourne-main le vieil homme, et dans le même temps, il le frappa du plat de son épée au bas-ventre.

- Tue-moi, lâcha Salmar plié en deux. Tue-moi!

Mais l'elfe le frappa, plus violemment encore, aux jambes. Fauché, le vieillard retomba sur le dos.

- Qui es-tu? demanda Celebrimbor. Sa lame menaçait de transpercer les entrailles de l'homme.
- Un pantin, cracha-t-il, et un poète, qui tue. Une marionette, qui danse dans le Noir, folle! Avec son Savoir.
- Quel savoir?

Mais il ne répondit pas. Son regard devint malicieux ; ses lèvres esquissèrent un sourire. Alors l'elfe saisit son épée à deux mains. Il la leva au-dessus de lui, et violemment l'abattit sur le vieillard. Mais brusquement l'homme roula sur le côté et la mort le manqua. Vif, l'elfe se ressaisit et lança une deuxième attaque, puis une troisième. Salmar les évita toutes ; il se tenait debout, l'air moqueur, face à son adversaire.

- Comment est-ce possible? se demanda Celebrimbor.

Or à cet instant un étau de fer vint enserrer son poignet : une vieille main flétrie de vieillard. Sur l'annuaire de cette main brillait un anneau d'or, un anneau maudit : l'Anneau du Savoir. Celui-là même que Sauron avait forgé, le tout premier des anneaux, et soumis comme tous les autres au pouvoir de l'Unique. Stupéfié, l'elfe leva les yeux et rencontra ceux de Salmar : ils riaient. Dans un sourire l'homme lui tordit le poignet et le désarma. Puis comme une ombre il se glissa dans son dos, le fit tomber à genoux et enserra le cou de Celebrimbor entre son torse et ses mains. Ses vieux doigts décharnés de cadavre se crispèrent et lentement, la mort commença à étreindre l'âme de l'elfe.

- L'avenir... meurt avec toi ce soir, murmura l'homme à ses oreilles. Le monde que tu connais va disparaître. Il ne sera désormais plus qu'un puant marécage, un cimetière sans sépultures pour tous les tiens, pour tout ce sang que tu as sur les mains. Pense à ta honte Mirdain! Vois-tu les corps de tes victimes croupir dans les marais? Vois-tu l'eau froide et noire, les arbres morts, la terre calcinée? Les survivants de ta race gisent adossés à ces ruines, le regard vide, drogués! Lentement ils s'enfoncent dans le sable mouvant ; et ils rêvent. À la beauté, à l'immortalité, au Pouvoir... Les yeux pleins d'étoiles, ils dansent sur la cendre, et à leurs doigts brillent les Anneaux des Elfes, les Anneaux de Sauron! Le vois-tu au bord du marais, hilare, et son outil, son prophète, juste à ses côtés : toi! Il n'a plus qu'à te pousser dans l'eau, te noyer parmi tes frères, te faire sombrer à jamais dans l'Oubli. Meurs, Celebrimbor, meurs! Et avec toi l'avenir!

Alors le vieillard pressa plus fort encore sur la gorge de l'elfe, et la Mort abattit sur lui sa faux. Mais à sa grande stupeur, l'elfe ne mourut pas. Une lame blanche s'interposait entre elle et sa proie. Elle vit le regard froid, glacial de Progonas défier sa volonté. Alors la Mort se retira -pour le moment seulement.

- On a tort de croire en la fatalité, ironisa Salmar.

Mais en fait, la stupeur le disputait à la frayeur dans son regard. Progonas se tenait face à lui, sa lame fichée dans le bras du vieillard. C'était là la seule parade qu'avait trouvé Salmar : l'elfe avait surgi par surprise derrière lui et sa tête aurait roulé sur le dallage s'il n'avait interposé son bras. Celebrimbor, qui s'était dégagé de l'étreinte mortelle, inspirait à grand bruit pour retrouver son souffle. Devant lui la scène était comme figée. Salmar demeurait immobile, et livide, plus pâle encore qu'une statue de craie. Et le long de la lame d'argent coulait son sang écarlate.

- Il ne te reste plus longtemps à vivre, déclara froidement Progonas. Autant en finir maintenant!

Et d'un coup sec il décrocha son épée du radius humain. Salmar hurla sous le coup de la douleur. Mais en même temps l'elfe s'apprêtait à l'achever.

- Jamais! hurla-t-il. Et il plongea sur le côté.

Aussitôt les deux elfes se ressaisirent. Celebrimbor empoigna son épée et bondit à la poursuite du vieillard. Plus rapide, Progonas avait dégainé sa deuxième lame et était déjà aux prises avec Salmar. Celui-ci avait saisi de son bras valide un chandelier qui reposait sur une table. Il parait chacune des attaques de l'elfe et hurlait tel un enragé, pour oublier la douleur. Mais lorsque Celebrimbor fut sur lui, il ne put leur résister plus longtemps. Soudain, il bondit sous une table, la renversa sur Progonas, atterit près du dépôt d'arme, saisit une hache, hurla, chargea et affronta Celebrimbor. Il n'avait plus rien d'humain. La rage et la folie consumaient son regard. Le sang noir séché, le sang frais écarlate, les cendres, la poussière, les rides se mêlaient inextricables sur son visage. Ses habits étaient en lambeaux, son esprit en ruines lacéré par la douleur. Et il hurlait, effroyable, démentiel. Le râle d'un possédé.

Malgré toute sa force, Celebrimbor ne put tuer le démon. Chacune de ses attaques étaient parées. Chacune de ses ripostes esquivées. L'Anneau du Savoir faisait son oeuvre. Et lorsque l'elfe feinta pour mieux l'attaquer par surprise, l'homme plongea sur le côté, dépassa son adversaire, et lui assena un formidable coup à l'arrière du crâne. Heureusement, il n'avait frappé que du plat de son arme et assomé, Celebrimbor s'effondra sur le dépôt d'arme.

Aussitôt surgit Progonas. Il se fit parer sa première lame pour mieux trancher de la seconde le bras armé du vieillard. Celui-ci retira à temps sa main, mais ne put éviter le coup de pied fulgurant qui l'atteint au bas-ventre et le fit glisser à l'autre bout de la salle.
En même temps, Celebrimbor qui demeurait encore sonné, tentait de se saisir d'un Arc de Fer. Sa chute avait éparpillé les armes sur le sol et il avait perdu son épée. Mais lorsqu'il eut l'arc en main, il s'aperçut que le chargeur était vide. De l'autre côté de la salle, Salmar, désarmé, zigzagait entre les colonnes, les utilisant comme bouclier contre Progonas. Jusqu'à ce qu'il aprçoive le Marteau de Mithril oublié par terre. Aussitôt il le ramassa et affronta ouvertement son adversaire. Enfin une arme qui lui convenait! Celebrimbor éparpillait les armes pour trouver un chargeur. Un regard sur le côté l'informa qu'une première attaque, puis une seconde venaient de désarmer Progonas à coups de marteau sur ses lames. Vite, il tenta d'enclencher le chargeur ; mais ses mains tremblaient et le chargeur refusa de s'engager. Progonas gémit. Un coup de pied venait de le renverser à terre. Aussitôt Salmar avait grimpé sur une table et bondissait sur Progonas Furieux, Celebrimbor évantra le chargeur qui vomit ses flèches. Suant, il engagea une des flèches. L'homme volait à présent au-dessus de l'elfe. Dans sa chute, le marteau allait s'écraser contre son crâne millénaire. Aux côtés de Celebrimbor, la Mort sourit. Finalement, elle aurait sa victime.

- Non! hurla Celbrimbor. Et le coup partit.

La flèche et la Mort filèrent de concert jusqu'à leur cible, et le carreau explosa entre l'homme et l'elfe. La salle trembla un instant ; ses pierres se couvrirent de sang ; et dans les ténèbres résonna une voix qui riait...


- Qu'est-ce que c'était?
Un elfe avait soudain surgit de la nuit.
Mais personne ne lui répondit.

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