07.08.2007, 13:45
Il y a un passage interessant, qui semble correspondre à ce dont tu parles, Shizam -- du moins, en ce qui concerne l'existance de "non-morts", définis comme des âmes errantes.
Je me permet de reprendre la (très bonne) traduction de Dior (coucou Dior ) publiée sur les Aratars, puisque de toute façon je n'ai pas le texte original sous le nez, et autant avoir du français
Tu auras peut-être un peu de mal à comprendre les notions de fëa et hröa, Shizam ; on rentre vraiment dans un domaine pointu . En simple, la fëa, c'est l'âme, le hröa, c'est le corps. Et Mandos, c'est le lieu où peuvent aller les âmes des Elfes (mais non celles des Hommes) quand elles quittent le corps. Mais ça devient vraiment spécialisé -- même si ce sont des textes comme ça qui donnent une profondeur vertigineuse à l'univers de Tolkien.
Bonne découverte en tout cas !
Je me permet de reprendre la (très bonne) traduction de Dior (coucou Dior ) publiée sur les Aratars, puisque de toute façon je n'ai pas le texte original sous le nez, et autant avoir du français
Citation :La fëa est unique, et en fin de compte insubjuguable. Elle ne peut être amenée en Mandos. Elle est appelée; et l'appel est issu d'une autorité juste, et est impératif; mais il peut être refusé. Parmi celles qui refusèrent l'Appel (ou plutôt l'invitation) des Valar en Aman dans les premières années des Elfes, le rejet de l'injonction à se rendre en Mandos et dans les Halls de l'Attente est, d'après les Eldar, fréquent. Il était cependant moins fréquent dans les jours anciens, quand Morgoth était en Arda, et son serviteur Sauron après lui; car alors, la fëa sans logis aurait fui, terrorisée, l'Ombre pour tout refuge - à moins qu'elle ne fût déjà liée aux Ténèbres et passée sous leur domination. De même, même certains Eldar qui furent corrompus rejetèrent l'appel, et eurent alors moins de chance de résister au contre-appel de Morgoth.("Lois et coutumes parmi les Eldar" -- De la re-naissance et des autres sorts de ceux qui vont en Mandos. HoME X)
Mais il semblerait que, en ces jours ultérieurs, de plus en plus d'Elfes, qu'ils proviennent des Eldalië ou d'autres peuples, s'attardant en Terre du Milieu, refusent à présent l'appel de Mandos, et errent sans logis à travers le monde,§ sans désir de le quitter40 et incapables de l'habiter, hantant arbres ou sources ou endroits reculés qu'ils connurent un jour. Tous ne sont pas aimables ou non souillés par l'Ombre. Car le rejet de l'appel est en lui-même un signe de souillure.
Il est dès lors stupide et périlleux, en plus d'être un acte mauvais justement interdit par les Monarques désignés d'Arda, pour les Vivants d'essayer de communier avec les Désincarnés, même si les Sans logis peuvent le désirer, spécialement les plus indignes d'entre eux. Car les Désincarnés, errant de par le monde, sont ceux qui, au minimum, ont rejeté la porte de la vie et demeurent dans le regret et l'auto-apitoiement. Certains sont remplis d'amertume, de doléances, et d'envie. Certains furent asservis par le Seigneur ténébreux et continuent encore son œuvre, bien qu'il soit lui-même parti. De leur bouche ne sortira ni vérité ni sagesse. Les appeler n'est que folie. Tenter de les maîtriser et d'en faire les serviteurs de sa propre volonté n'est que perversité. De telles pratiques sont celles de Morgoth; et les nécromanciens sont l'armée de Sauron, son serviteur.
Certains disent que les Sans logis désirent un corps, bien qu'ils ne soient guère désireux d'en obtenir un légalement, en se soumettant au jugement de Mandos. Les pervers parmi eux prendront un corps, s'ils le peuvent, illégalement. Le danger en communiant avec eux n'est donc pas seulement le danger d'être égaré par des fantaisies ou des mensonges : il y a aussi péril de destruction. Car l'un des Sans logis affamés, s'il est reçu en l'amitié des Vivants, peut chercher à expulser la fëa de son corps; et dans la lutte pour la maîtrise, le corps peut être gravement endommagé, même s'il n'est pas arraché à son juste occupant. Ou bien le Sans logis peut demander refuge, et s'il est admis, alors il cherchera à asservir son hôte et à utiliser son esprit et son corps pour ses propres desseins. Il est dit que Sauron faisait ces choses, et les enseigna à ses disciples.
Tu auras peut-être un peu de mal à comprendre les notions de fëa et hröa, Shizam ; on rentre vraiment dans un domaine pointu . En simple, la fëa, c'est l'âme, le hröa, c'est le corps. Et Mandos, c'est le lieu où peuvent aller les âmes des Elfes (mais non celles des Hommes) quand elles quittent le corps. Mais ça devient vraiment spécialisé -- même si ce sont des textes comme ça qui donnent une profondeur vertigineuse à l'univers de Tolkien.
Bonne découverte en tout cas !
"[Faerie] represents love: that is, a love and respect for all things, 'inanimate' and 'animate', an unpossessive love of them as 'other'."
J.R.R. Tolkien, Essay on Smith of Wootton Major.
J.R.R. Tolkien, Essay on Smith of Wootton Major.