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Thingol
#7
(08.12.2010, 04:23)Lennie a écrit :
(07.12.2010, 15:31)igziabeher a écrit : S'en suit la première bataille de Beleriand et les Sindar sont vainqueurs, bien que devant assumer de lourdes pertes. Suite à cette bataille apparaît l'Anneau de Melian qui protège Doriath. On voit ici, pour la première fois il me semble, apparaître la volonté de Thingol de se "couper" des terres extérieures à son royaume.

Citation :Quand le Roi Thingol retrouva Menegroth il apprit que l'autre armée des Orcs avait été victorieuse et avait repoussé Círdan jusqu'à la mer. Alors il rassembla tous ceux qu'il put trouver aux environs de Neldoreth et de Region et Melian utilisa son pouvoir pour encercler ce domaine d'un mur invisible et enchanté : l'Anneau de Melian. Nul ne pouvait le franchir contre son gré [i.e. celui de Melian] ou celui de Thingol, s'il n'avait un pouvoir égal ou supérieur au sien, à celui de Melian la Maia. Et ce royaume intérieur fut longtemps appelé Eglador, puis Doriath, la terre protégée, le Pays de l'Anneau. il y régnait une paix vigilante, mais au dehors c'était le danger et la peur. - Le Silmarillion, Chap. X Les Sindar ; C. Bourgois, 2004.
Ainsi, Thingol n'est pas à l'origine de l'Anneau de Melian (même s'ils ont pu en discuter), c’est bien sa femme qui s’en occupe. De plus, le texte dit clairement que l'Anneau est là pour protéger et garantir la paix aux Elfes vivant à Doriath. Cette protection ne témoigne pas d'un repliement sur soi de la part de Thingol, il n’est pas fermé aux évènements qui se déroulent en Beleriand. Et, les elfes peuvent rentrer dans Doriath, comme c’est le cas par exemple d’Angrod ou pour ceux qui ont besoin du secours de Thingol (→ Le Silmarillion, Chap. XIII Le retour des Noldor).

La phrase "Alors il rassembla tous ceux qu'il put trouver aux environs de Neldoreth et de Region et Melian utilisa son pouvoir pour encercler ce domaine d'un mur invisible et enchanté : l'Anneau de Melian" indique pour moi que Melian utilise son pouvoir à la demande de Thingol, qui rassemble tous les Sindar présents alentour pour les mettre sous la protection de l'Anneau (certes "créé" par Melian, puisque Thingol n'en a pas la capacité). De plus, le terme "encercler" est pour moi assez révélateur de la volonté de repliement de Thingol.

(08.12.2010, 04:23)Lennie a écrit :
(07.12.2010, 15:31)igziabeher a écrit : Lors de l'arrivée des Noldor en Terres du Milieu, Thingol leur réserve un acceuil plutôt froid, n'acceptant en son royaume que les princes de la maison de Finarfin, liés à sa maison par le mariage de celui-ci avec Eärwen. Thingol ayant eu à faire à Morgoth lors de la première bataille de Beleriand, je trouve cela assez étrange qu'il réserve un acceuil peu chaleureux aux Noldor. Certes, il voit d'un mauvais oeil l'arrivée de nombreux princes venus de l'Ouest, mais lui qui pensait à la défense de son peuple doit également voir cette arrivée comme quelque chose de bénéfique dans sa guerre contre Morgoth, d'autant plus qu'à ce moment là, il n'est pas au courant du massacre d'Alqualondë et du serment de Fëanor.

Citation :Le Roi Thingol n'accueillit pas sans arrière-pensées la venue d'un si grand nombre de princes venus en force de l'occident pour se tailler de nouveaux fiefs. Aussi son royaume resta fermé, et l'anneau enchanté ne s'ouvrit pas, car, suivant le conseil de Melian, il pensait que Morgoth ne resterait pas longtemps inactif. - Le Silmarillion, Chap. XIII Le retour des Noldor ; C. Bourgois, 2004.
Ce passage n'explique pas réellement les réticences de Thingol envers les nouveaux venus : les Noldor. Mais déjà, on apprend que si l'Anneau n'a pas disparu, c'est bien pour protéger le peuple de Thingol d'une prochaine attaque de Morgoth. Et là, il est clairement écrit "en suivant le conseil de Melian" : on est après la Première Guerre, elle ne perd pas son "influence". De plus, Melian n'est pas une "dictatrice", elle ne dicte pas des décisions à Thingol, elle lui donne des conseil et elle utilise son pouvoir de prévoyance (car c'est une Maia → Le Silmarillion, Chap. X Les Sindar) pour Thingol et son peuple.

Citation :Angrod, le fils de Finarfin, fut le premier des exilés à entrer dans Menegroth comme Ambassadeur de son frère Finrod [devenu roi des Nolodor comme indiqué un peu avant dans le livre], et il parla longtemps avec le Roi [i.e. Thingol, le roi de Doriath]. […] Le Roi, après l’avoir écouté, lui dit alors : « Voilà ce que tu diras de ma part à ceux qui t’ont envoyé. Les Noldor peuvent rester à Hithlum, dans les collines de Dorthonion et sur les terres incultes et inhabitées qui sont à l’est de Doriath. Partout ailleurs mon peuple est nombreux, et je ne veux pas les voir manquer d’espace, encore moins chassés de leurs demeures. Que les Princes de l’Ouest prennent garde à leur conduite, car je suis le maître de Beleriand et tous ceux qui veulent s’y installer ont à m’écouter. Nul ne viendra vivre à Doriath sauf ceux que j’inviterai et ceux qui me demanderons secours. » - Le Silmarillion, Chap. XIII Le retour des Noldor ; C. Bourgois, 2004.
C’est là qu’on apprend pourquoi Thingol avait des réticences à la venue des Noldor ; il a un peuple à gouverner et à protéger. Il ne veut pas voir les Sindar exilé de leur propre chez eux. C’est tout à fait normal ! Là encore, on voit que Doriath n’est pas hermétiquement fermé : Des Elfes y habitent déjà donc la place qui reste sont pour les invités ou ceux qui ont besoin d’aide (car Thingol et bon et sage il ne va pas les laisser « crever » au dehors, ce sont ces frères quand même :p ).

Les Noldor n'ont jamais affirmé venir pour prendre des territoires occupés par d'autres Elfes. Certes, ils se sentent "supérieurs" (surtout Fëanor et ses fils finalement) aux Moriquendi, mais il n'est nul part fait allusion à une quelconque volonté des Noldor de s'approprier des terres déjà occupées par des Elfes. Leur but premier est la guerre contre Morgoth. Suite à la mort de Fëanor, on apprend que les Noldor envoyèrent des éclaireurs pour explorer Beleriand et traiter avec ses habitants. C'est à ce moment que Thingol entre en contact pour la première fois avec les Noldor (en l'occurence Angrod), et uniquement ceux de la famille de Finarfin. Pourtant, il est dit que Thingol et Angrod discutèrent longtemps. On peut penser que la mort de Fëanor et la Bataille sous les Etoiles ont été abordées. Thingol est sans aucun doute au courant du but premier des Noldor, à savoir la guerre contre Morgoth, et il me paraît surprenant qu'ayant lui aussi subi de lourdes pertes lors de la première bataille de Beleriand, il ne voit pas quelque part l'arrivée des Noldor, eux aussi en guerre contre Morgoth, d'un bon oeil. Les Noldor n'ont pas émis une quelconque envie de s'approprier quoi que ce soit, puisqu'ils envoient des éclaireurs pour traiter avec les Sindar. Je trouve de plus le conseil de Melian assez étrange, à savoir que l'Anneau ne doit pas être ouvert car Morgoth ne restera pas longtemps inactif. Certes ! Mais de là à refuser l'accès à Menegroth aux princes Noldor pour une assemblée, je trouve ça un peu extrême. Les Noldor ne sont pas, de plus, mal intentionés envers les Sindar.

(08.12.2010, 04:23)Lennie a écrit :
(07.12.2010, 15:31)igziabeher a écrit : Quand Fingolfin fait donner une grande fête (Mereth Aderthad, la Fête des Retrouvailles), Thingol n'envoie que deux messagers, Mablung et Daeron, alors qu'il est dit que nombreux Elfes Gris de Beleriand viennent à la Fête. Il semble que Thingol décide de lui-même d'isoler un peu plus son peuple des autres peuples Elfes.
Je n'ai pas trouvé de citation expliquant l'absence de Thingol à Mereth Aderthad dans le chap. XIII où il en est question. Mais beaucoup « bon nombre d’Elfes Gris » (→ Le Silmarillion, Chap. XIII Le retour des Noldor) y étaient présent, or Thingol est le roi de tous les Sindar du Beleriand…. Donc il n’a pas interdits à son peuple d’y aller, et donc n’isole pas son peuple de leurs frères.
Il n’est cependant pas en froid avec les Noldor. Par exemple, il invite « Finrod et sa sœur Galadriel » (→ Le Silmarillion, Chap. XIII Le retour des Noldor) à Doriath. (pour en savoir plus ou plus précisement ici Mr. Green ).

Il y'a une différence, à mes yeux, entre Thingol roi des Sindar (lesquels lui obéissent quand un Edit est prononcé, par exemple l'interdiction de parler Quenya), et Thingol à Doriath. Thingol n'interdit pas aux Sindar de se rendre à Mereth Aderthad, mais il n'envoie finalement que très peu de ses sujets de Doriath. On reste pour moi dans la lignée de ce Doriath qui s'isole.
Pour ce qui est de Galadriel et Finrod, appartenant à la famille de Finarfin, il aurait été étrange qu'il s'oppose à leur venue.

(08.12.2010, 04:23)Lennie a écrit :
(07.12.2010, 15:31)igziabeher a écrit : Quand il apprend le massacre des siens à Alqualondë, Thingol est bien évidemment en colère contre les Noldor, et interdit l'usage de leur langage en Beleriand. Il garde cependant amitié envers la maison de Fingolfin, ce qui me paraît étrange dans la mesure où il n'a jamais semblé avoir quelconque relation avec cette famille (je me trompe peut-être à ce sujet). Cette décision apparaît logique, mais n'explique pas pour moi les précédentes décisions de Thingol vis-à-vis des Noldor, puisqu'il n'était alors pas au courant du massacre.

Citation :« Partez sur-le-champ ! » dit-il [Thingol s’adresse ici au fils de Finarfin, ses hôtes]. « Le cœur me brûle par trop. Plus tard vous reviendrez, si vous le voulez, car jamais je ne vous fermerai ma porte, à vous qui êtes de mon sang et qui avez été pris au piège d’un maléfice où vous n’aviez aucune part. je garde aussi mon amitié à Fingolfin et aux siens, car ils ont durement expié le mal qu’ils ont fait. - Le Silmarillion, Chap. XV Les Noldor à Beleriand ; C. Bourgois, 2004.
À propos de la maison de Fingolfin qui a « durement expié le mal qu’elle a fait » : après le fratricide, la maison de Fingolfin et les enfants de Finarfin « osèrent affronter les terreurs d’Helcaraxë et le chaos des glaces. » (→ Le Silmarillion, Chap. IX La fuite des Noldor ; C. Bourgois, 2004) :
Citation :Les Noldor ne surpassèrent jamais l’exploit que fut cette traversée désespérée dans le malheur et la souffrance. Ils perdirent Elenwë, l’épouse de Turgon, et beaucoup d’autres périrent, et ce furent des rangs clairsemés qui touchèrent enfin les Terres Extérieures. - Le Silmarillion, Chap. IX La fuite des Noldor ; C. Bourgois, 2004.

Au temps pour moi, je n'avais pas retenu le lien entre le mal durement expié et le fait que ce soit Thingol qui prononce ces paroles.

(08.12.2010, 04:23)Lennie a écrit : [quote='igziabeher' pid='105132' dateline='1291728660']
Ensuite, lors de l'apparion des Humains en Beleriand, là encore, Thingol fait preuve à mon sens de bien peu de sagesse, refusant à tout Humain l'accès à Doriath tant que durera son règne. Cette décision est dans le livre justifiée par le fait qu'il ait eu des rêves concernant la venue des Humains qui l'aient troublé. Alors ici, clairvoyance vis-à-vis des Humains, dont une partie trahiront les Elfes lors de la cinquième Bataille ? Sachant que seules les trois familles des Edains sont présentes à ce moment dans l'histoire, et qu'il n'ait pas encore question d'autres Humains arrivant plus tard de l'Ouest, je trouve ici la réaction de Thingol surprenante, d'autant plus que les Humains ne sont pas mal disposés envers les Elfes à ce moment là, puisque nombre d'entre eux entrent aux services de princes Noldor.

Citation :Alors les rois des trois maisons des Noldor, dans l’espoir que les fils des hommes viendraient augmenter leurs forces firent savoir que ceux des Edain qui le souhaiteraient pouvaient venir vivre parmi eux. […] Il est dit qu’en tous ces événements Finrod Felagund fut le seul à prendre conseil auprès du Roi Thingol. Cela déplut au maître de Doriath, pour cette raison d’une part et parce que d’autre part il était troublé par des rêves concernant la venue des Humains depuis qu’il en avait entendu parler. - Le Silmarillion, Chap. XVII La venue des Humains dans l’Ouest ; C. Bourgois, 2004.
Est-ce que c’est par manque de sagesse que Thingol avait dit aux Noldor qu’ils pouvaient occuper toutes les terres du Beleriand en laissant de l’espace aux Sindar et sans les chasser de chez eux ? Or les Noldor sans lui en parler (à par un seul : Finrod) accueillent les humains à bras ouverts. Mais il y aura-t-il de la place pour tout le monde ? Thingol est bien sage de se poser la question car s’il a prévenu les Noldor mais les humains feront-ils attention ?
En plus, il fait c’est rêves troublant : il n’y pas que la trahison de certains humains qui pourrait le préoccuper, c’est quand-même un humain qui enverra sa propre fille dans l’antre de la mort [Beren] et c’est un humain qui causera la chute de Doriath et sa mort [Beren et Húrin] !

Si Doriath n'était pas si isolé de ses semblables (les Laiquendi sont tout à fait au courant de la présence des Humains), ou même si Doriath n'était pas si coupé du monde extérieur, je pense que Thingol aurait tout à fait pu être au courant de la venue des Edain. Estolad n'est pas très loin du royaume de Thingol, les déplacements des Humains allant s'engager au service des différents princes Noldor n'ont pas été tenus secrets. L'ignorance de Thingol quant à la venue des Humains en Beleriand est pour moi entièrement liée au repli sur lui-même de Thingol et son royaume de Doriath.

Pour les rêves, le lien avec les trahisons et Beren pourrait effectivement expliquer son refus de les laisser pénétrer son royaume. Mais cela me paraît encore être un acte que l'on peut attribué à une certaine volonté d'isolement.

(08.12.2010, 04:23)Lennie a écrit :
(07.12.2010, 15:31)igziabeher a écrit : Lorsque Beren vient en Doriath, il peut sembler légitime que Thingol ne lui réserve pas un bon accueil, puisqu'il ne porte pas les Humains dans son coeur, et qu'il n'accepte pas l'union de sa fille avec Beren. Il a cependant promis à Luthien de ne pas faire tuer Beren, et l'envoie à la mort avec sa requête, Beren devant ramener un Silmaril à Thingol. Cependant, je trouve la requête de Thingol fort surprenante. Il est alors au courant du Serment des fils de Fëanor et de la Malédicition qui plane sur eux, et il me paraît bien peu judicieux de sa part, alors qu'il s'est toujours tenu à l'écart des Noldor, de s'insérer ainsi dans leur Serment et la Malédiction. Certes, je pense qu'il annonce sa condition à Beren de manière légère, lui-même n'y croyant pas, mais il y'avait à mon avis d'autres moyens pour lui d'envoyer Beren "au casse-pipe". D'autant plus qu'il n'apparaît pas dans l'oeuvre, avant ce moment-là, un quelconque désir de Thingol pour les Silmarils.

Lis le Chap. XIX du Silm. (la flemme d’écrire Mr. Green ).

Justement, dans ce chapitre, Thingol annonce désirer un trésor interdit, que le roc et l'acier et les flammes de Morgoth défendent les joyaux qu'il convoite contre tous les pouvoirs du royaume des Elfes. Il n'apparaît nul part avant cette phrase une quelconque volonté de la part de Thingol de s'approprier les Silmarils. Et il n'en demande finalement qu'un à Beren, et non les trois, bien qu'il semble convoiter les trois ("les joyaux"). Je trouve en fait cette demande de Thingol assez "à côté de la plaque" de la part de Tolkien, tombant comme un cheveu sur la soupe.

(08.12.2010, 04:23)Lennie a écrit :
(07.12.2010, 15:31)igziabeher a écrit : Lors de la Bataille des Larmes Innimbrables, là encore, Thingol fait parler de lui par son absence. Alors que la plupart des princes Noldor entrent en guerre ouverte et déclarée contre Morgoth, et que même Turgon sort de Gondolin pour prêter main forte aux siens, Thingol n'envoie que Beleg et Mablung. Il refuse d'écouter Melian qui lui demande pourtant de céder le Silmaril aux fils de Fëanor, et amène ainsi Doriath à sa perte.

Citation :Rien ne vint de Doriath, ou presque. Maedhros et ses frères, tenus par leur serment, l’avaient pris de très haut avec Thingol, lui rappelant leurs exigences et ordonnant de leur rendre le Silmaril sous peine d’être leur ennemi. Melian lui conseilla de céder, mais les mots des fils de Fëanor étaient si pleins d’orgueil et de menace que Thingol fut pris de colère, se rappelant les souffrances de Lúthien et le sang de Beren dont le Silmaril avait été payé […]. Les seuls à venir furent Mablung et Beleg qui ne voulaient pas rester à l’écart de si grands événements. Thingol leur permit de partir - Le Silmarillion, Chap. XX La cinquième bataille : Nirnaeth Arnoediad ; C. Bourgois, 2004.
Alors déjà Thingol fait preuve de sagesse, il n’aimait pas trop les humains mais les exploits de Beren ont permis au Roi de voir de quoi étaient capable les humains. Il vient à aimer Beren, comme il aimera plus tard Túrin.
Et « Thingol n'envoie que Beleg et Mablung » est erroné : ces elfes vont combattre de leur plein grès, et Thingol n’est pas trop pour…

Thingol n'est pas spécialement pour, mais comme tu le cites, il leur permet de partir, et ne s'oppose pas catégoriquement à leur départ. Il réfute les conseils de Melian, et fait preuve à mes yeux, à ce moment là tout particulièrement, de bien peu de sagesse.




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Thingol - par igziabeher - 07.12.2010, 15:31

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