07.12.2010, 15:31
Ayant un peu délaissé l'oeuvre de Tolkien ces dernières années, je me suis replongé récemment dans la lecture de certains écrits (Lais du Bélériand et Silmarillion). Je n'ai pas encore terminé cette énième relecture du Silmarillion, mais je ne m'étais pas rendu compte avant à quel point le personnage de Thingol était "bizarre". La relecture est plutôt rapide, donc je n'ai pas non plus relevé toutes les fois où son nom est mentionné, mais j'ai remarqué quelques petits trucs qui me paraissent étrange.
Thingol a vu la lumière des deux Arbres, puisqu'il fait parti des trois Elfes amenés à Valinor (avec Ingwë et Finwë). Il mène ensuite la marche des Teleri depuis Cuivenen avec son frère Olwë, mais "se perd" dans Nan Elmoth quand il entend le chant de Melian. Il se lie ensuite à la Maia et a avec elle une fille qui est la plus belle des Enfants d'Iluvatar. Tout ceci laisse quand même présager d'une grande sagesse, avec en plus les visions de Melian pour l'aider dans ses choix.
Il est ensuite dit dans le chapitre 10 que Thingol fait bon accueil aux Nains, puis les sollicite pour la construction de Menegroth, Melian ayant prévenu Thingol que la paix sur Arda ne serait pas éternelle. Puis, lors de la troisième période de captivité de Melkor, il pense à s'armer, ayant eu, via les Nains, écho de la présence de féroces animaux à l'est des montagnes. On voit donc dans ce passage que Thingol écoute Melian, et ses décisions semblent être dictées par la sagesse et la volonté de protéger son peuple.
S'en suit la première bataille de Beleriand et les Sindar sont vainqueurs, bien que devant assumer de lourdes pertes. Suite à cette bataille apparaît l'Anneau de Melian qui protège Doriath. On voit ici, pour la première fois il me semble, apparaître la volonté de Thingol de se "couper" des terres extérieures à son royaume.
Lors de l'arrivée des Noldor en Terres du Milieu, Thingol leur réserve un acceuil plutôt froid, n'acceptant en son royaume que les princes de la maison de Finarfin, liés à sa maison par le mariage de celui-ci avec Eärwen. Thingol ayant eu à faire à Morgoth lors de la première bataille de Beleriand, je trouve cela assez étrange qu'il réserve un acceuil peu chaleureux aux Noldor. Certes, il voit d'un mauvais oeil l'arrivée de nombreux princes venus de l'Ouest, mais lui qui pensait à la défense de son peuple doit également voir cette arrivée comme quelque chose de bénéfique dans sa guerre contre Morgoth, d'autant plus qu'à ce moment là, il n'est pas au courant du massacre d'Alqualondë et du serment de Fëanor.
Quand Fingolfin fait donner une grande fête (Mereth Aderthad, la Fête des Retrouvailles), Thingol n'envoie que deux messagers, Mablung et Daeron, alors qu'il est dit que nombreux Elfes Gris de Beleriand viennent à la Fête. Il semble que Thingol décide de lui-même d'isoler un peu plus son peuple des autres peuples Elfes.
Quand il apprend le massacre des siens à Alqualondë, Thingol est bien évidemment en colère contre les Noldor, et interdit l'usage de leur langage en Beleriand. Il garde cependant amitié envers la maison de Fingolfin, ce qui me paraît étrange dans la mesure où il n'a jamais semblé avoir quelconque relation avec cette famille (je me trompe peut-être à ce sujet). Cette décision apparaît logique, mais n'explique pas pour moi les précédentes décisions de Thingol vis-à-vis des Noldor, puisqu'il n'était alors pas au courant du massacre.
Ensuite, lors de l'apparion des Humains en Beleriand, là encore, Thingol fait preuve à mon sens de bien peu de sagesse, refusant à tout Humain l'accès à Doriath tant que durera son règne. Cette décision est dans le livre justifiée par le fait qu'il ait eu des rêves concernant la venue des Humains qui l'aient troublé. Alors ici, clairvoyance vis-à-vis des Humains, dont une partie trahiront les Elfes lors de la cinquième Bataille ? Sachant que seules les trois familles des Edains sont présentes à ce moment dans l'histoire, et qu'il n'ait pas encore question d'autres Humains arrivant plus tard de l'Ouest, je trouve ici la réaction de Thingol surprenante, d'autant plus que les Humains ne sont pas mal disposés envers les Elfes à ce moment là, puisque nombre d'entre eux entrent aux services de princes Noldor.
Lorsque Beren vient en Doriath, il peut sembler légitime que Thingol ne lui réserve pas un bon accueil, puisqu'il ne porte pas les Humains dans son coeur, et qu'il n'accepte pas l'union de sa fille avec Beren. Il a cependant promis à Luthien de ne pas faire tuer Beren, et l'envoie à la mort avec sa requête, Beren devant ramener un Silmaril à Thingol. Cependant, je trouve la requête de Thingol fort surprenante. Il est alors au courant du Serment des fils de Fëanor et de la Malédicition qui plane sur eux, et il me paraît bien peu judicieux de sa part, alors qu'il s'est toujours tenu à l'écart des Noldor, de s'insérer ainsi dans leur Serment et la Malédiction. Certes, je pense qu'il annonce sa condition à Beren de manière légère, lui-même n'y croyant pas, mais il y'avait à mon avis d'autres moyens pour lui d'envoyer Beren "au casse-pipe". D'autant plus qu'il n'apparaît pas dans l'oeuvre, avant ce moment-là, un quelconque désir de Thingol pour les Silmarils.
Lors de la Bataille des Larmes Innimbrables, là encore, Thingol fait parler de lui par son absence. Alors que la plupart des princes Noldor entrent en guerre ouverte et déclarée contre Morgoth, et que même Turgon sort de Gondolin pour prêter main forte aux siens, Thingol n'envoie que Beleg et Mablung. Il refuse d'écouter Melian qui lui demande pourtant de céder le Silmaril aux fils de Fëanor, et amène ainsi Doriath à sa perte.
Ma relecture s'arrête là pour l'instant, mais je trouve que Thingol, qui fait preuve de sagesse avant l'arrivée des Noldor, et qu'on présente dans le livre comme un Roi puissant et sage, n'est pas si sage que celà, et j'avoue avoir du mal à comprendre sa logique dans certaines de ses décisions. Je n'avais jamais remarqué ça précédemment, et j'avoue que cette relecture m'a fait un peu "tilté" sur ce personnage qui est assez étrange.
Thingol a vu la lumière des deux Arbres, puisqu'il fait parti des trois Elfes amenés à Valinor (avec Ingwë et Finwë). Il mène ensuite la marche des Teleri depuis Cuivenen avec son frère Olwë, mais "se perd" dans Nan Elmoth quand il entend le chant de Melian. Il se lie ensuite à la Maia et a avec elle une fille qui est la plus belle des Enfants d'Iluvatar. Tout ceci laisse quand même présager d'une grande sagesse, avec en plus les visions de Melian pour l'aider dans ses choix.
Il est ensuite dit dans le chapitre 10 que Thingol fait bon accueil aux Nains, puis les sollicite pour la construction de Menegroth, Melian ayant prévenu Thingol que la paix sur Arda ne serait pas éternelle. Puis, lors de la troisième période de captivité de Melkor, il pense à s'armer, ayant eu, via les Nains, écho de la présence de féroces animaux à l'est des montagnes. On voit donc dans ce passage que Thingol écoute Melian, et ses décisions semblent être dictées par la sagesse et la volonté de protéger son peuple.
S'en suit la première bataille de Beleriand et les Sindar sont vainqueurs, bien que devant assumer de lourdes pertes. Suite à cette bataille apparaît l'Anneau de Melian qui protège Doriath. On voit ici, pour la première fois il me semble, apparaître la volonté de Thingol de se "couper" des terres extérieures à son royaume.
Lors de l'arrivée des Noldor en Terres du Milieu, Thingol leur réserve un acceuil plutôt froid, n'acceptant en son royaume que les princes de la maison de Finarfin, liés à sa maison par le mariage de celui-ci avec Eärwen. Thingol ayant eu à faire à Morgoth lors de la première bataille de Beleriand, je trouve cela assez étrange qu'il réserve un acceuil peu chaleureux aux Noldor. Certes, il voit d'un mauvais oeil l'arrivée de nombreux princes venus de l'Ouest, mais lui qui pensait à la défense de son peuple doit également voir cette arrivée comme quelque chose de bénéfique dans sa guerre contre Morgoth, d'autant plus qu'à ce moment là, il n'est pas au courant du massacre d'Alqualondë et du serment de Fëanor.
Quand Fingolfin fait donner une grande fête (Mereth Aderthad, la Fête des Retrouvailles), Thingol n'envoie que deux messagers, Mablung et Daeron, alors qu'il est dit que nombreux Elfes Gris de Beleriand viennent à la Fête. Il semble que Thingol décide de lui-même d'isoler un peu plus son peuple des autres peuples Elfes.
Quand il apprend le massacre des siens à Alqualondë, Thingol est bien évidemment en colère contre les Noldor, et interdit l'usage de leur langage en Beleriand. Il garde cependant amitié envers la maison de Fingolfin, ce qui me paraît étrange dans la mesure où il n'a jamais semblé avoir quelconque relation avec cette famille (je me trompe peut-être à ce sujet). Cette décision apparaît logique, mais n'explique pas pour moi les précédentes décisions de Thingol vis-à-vis des Noldor, puisqu'il n'était alors pas au courant du massacre.
Ensuite, lors de l'apparion des Humains en Beleriand, là encore, Thingol fait preuve à mon sens de bien peu de sagesse, refusant à tout Humain l'accès à Doriath tant que durera son règne. Cette décision est dans le livre justifiée par le fait qu'il ait eu des rêves concernant la venue des Humains qui l'aient troublé. Alors ici, clairvoyance vis-à-vis des Humains, dont une partie trahiront les Elfes lors de la cinquième Bataille ? Sachant que seules les trois familles des Edains sont présentes à ce moment dans l'histoire, et qu'il n'ait pas encore question d'autres Humains arrivant plus tard de l'Ouest, je trouve ici la réaction de Thingol surprenante, d'autant plus que les Humains ne sont pas mal disposés envers les Elfes à ce moment là, puisque nombre d'entre eux entrent aux services de princes Noldor.
Lorsque Beren vient en Doriath, il peut sembler légitime que Thingol ne lui réserve pas un bon accueil, puisqu'il ne porte pas les Humains dans son coeur, et qu'il n'accepte pas l'union de sa fille avec Beren. Il a cependant promis à Luthien de ne pas faire tuer Beren, et l'envoie à la mort avec sa requête, Beren devant ramener un Silmaril à Thingol. Cependant, je trouve la requête de Thingol fort surprenante. Il est alors au courant du Serment des fils de Fëanor et de la Malédicition qui plane sur eux, et il me paraît bien peu judicieux de sa part, alors qu'il s'est toujours tenu à l'écart des Noldor, de s'insérer ainsi dans leur Serment et la Malédiction. Certes, je pense qu'il annonce sa condition à Beren de manière légère, lui-même n'y croyant pas, mais il y'avait à mon avis d'autres moyens pour lui d'envoyer Beren "au casse-pipe". D'autant plus qu'il n'apparaît pas dans l'oeuvre, avant ce moment-là, un quelconque désir de Thingol pour les Silmarils.
Lors de la Bataille des Larmes Innimbrables, là encore, Thingol fait parler de lui par son absence. Alors que la plupart des princes Noldor entrent en guerre ouverte et déclarée contre Morgoth, et que même Turgon sort de Gondolin pour prêter main forte aux siens, Thingol n'envoie que Beleg et Mablung. Il refuse d'écouter Melian qui lui demande pourtant de céder le Silmaril aux fils de Fëanor, et amène ainsi Doriath à sa perte.
Ma relecture s'arrête là pour l'instant, mais je trouve que Thingol, qui fait preuve de sagesse avant l'arrivée des Noldor, et qu'on présente dans le livre comme un Roi puissant et sage, n'est pas si sage que celà, et j'avoue avoir du mal à comprendre sa logique dans certaines de ses décisions. Je n'avais jamais remarqué ça précédemment, et j'avoue que cette relecture m'a fait un peu "tilté" sur ce personnage qui est assez étrange.