27.12.2007, 20:15
Meneldur a écrit :Je comprends que cela te gêne si le "destin" concerne Túrin (après la dernière discussion sur le libre arbitre - qui serait d'ailleurs intéressante à reprendre après ma relecture des CLI !Huan a écrit :Pourrait-elle blesser « volontairement » Túrin, entraînant ainsi la mort de Beleg (Tiens ! Comme par hasard un éclair venu du ciel découvre – trop tard – le visage de l’ami défunt…), alors que, par la suite et selon Gwindor, «l’épée semble pleurer son maître» ?L'épée elle-même appelle Beleg « mon maître » dans son discours d'adieu, et ce quand bien même Melian avait affirmé qu'elle « n'aimera[it] pas la main qu'[elle] servira[it] ». Mais la phrase « ce jour-là le destin [fate] fut plus fort » (lorsque Beleg blesse accidentellement Túrin) m'ennuie. Le destin de qui ? De l'épée, dont Melian avait prédit qu'elle ne servirait pas longtemps Beleg ? De Túrin lui-même ? Ces quelques mots me gênent profondément.

C'est une arme, et son "destin" est de tuer, pas de faire sauter des liens. Elle ne peut user de libre arbitre, elle.
Meneldur a écrit :Si ce n'est qu'une lame, elle ne comprend pas l'idée de justice, elle ne va pas répondre à Túrin, elle ne va pas "sembler pleurer son maître".Huan a écrit :Elle ne peut faire le bien et n’a aucune pitié…Là encore, je crois qu'il faut distinguer l'épée de son porteur. Gurthang comprend l'idée de justice, et sait que Brandir a été « tué injustement » (toujours ce speech final) par Túrin.
Et comme Túrin le dit lui-même à son épée, « tu ne connais ni seigneur ni allégeance, hors la main qui te tient ». Je crois qu'en elle-même, Gurthang n'est rien d'autre qu'une lame : c'est son porteur qui en fait ce qu'elle est. Ce qui me fait songer que sa forge à neuf à Nargothrond et son changement de nom (du relativement neutre « flamme de fer » au beaucoup plus sinistre « acier de mort ») ne sont sûrement pas anodins.
Non, il me semble donc que cette lame n'existe pas "par hasard" dans le Légendaire.
Elle fait ce qu'elle doit faire, peu importe son maître.