Note de ce sujet :
  • Moyenne : 0 (0 vote(s))
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Tragédies
#34
Bien sûr qu'il est précisé que les Elfes sont fidèles, mais s'ils le sont c'est parce que leur auteur les a créés ainsi. C'est sans doute conforme à la vision "idéalisée" (enfin, plus ou moins) de l'Amour de Tolkien (ou du moins à celle qui transparaît tout au long de son oeuvre).
Plus ou moins, disai-je, parce que l'Amour éternel qui survit à tout etc... et quand même parfois battu en brêche par le vie. Pas par l'infidélité, mais par la "politique", ou plus simplement par une "conception différente de l'existence". Nerdanel, par exemple, ne suit pas son époux dans sa rebellion et son exil,même si son (ex) époux emmène leurs enfants, et Aldarion et Erendis fonctionnent sur le principe " T'es jamais là - et tes responsabilités de Père / Mais chérie je suis marin et j'avais du boulot"assezproche de bien des couples contemporains.
Mais c'est vrai que la trahison conjugale est, elle, à peu près absente. Il me semble en y réfléchissant que la trahison tout court est relativement rare chez Tolkien. On a Maeglin, le retournement d'alliance des Hommes de l'Est avant les Larmes innombrables, l'homme qui trahit le père de Beren pour tenter de sauver sa femme, mais il me semble que c'est àpeu près tout (le cas de Saruman est assez différent). Je crois que la trahison en elle-même était un thème que le professeur n'aimait pas beaucoup.
Est-ce pour des raisons chrétiennes, morales ? Ou psychologiques, personnelles ?

Quant au trio Turin/Finduilas/Gwindor :
Y a-t-il adultère ? Au sens strict, non. Il n'y a ni mariage ni "consommation". Par contre, au sens moral, oui : nous avons une femme séduite par un ami de son fiancé.
Seulement, si cet "adultère" existe, il n'est pas un des éléments moteurs de la Tragédie. Il noircit un peu plus le personnage du Héros, certes, condamné à faire du mal à tous ceux qu'il aime et qui l'aiment, mais sans plus. Gwindor ne déclenche pas sur lui les feux du ciel, ne trahit pas par jalousie, n'assassine pas sa bien-aimée : il se contente de discuter. C'est un drame personnel à l'intérieur de la Tragédie, rien de plus. Finduilas aurait été libre de tout lien que ça n'aurait rien changé à l'Histoire : la chute de la ville, l'abandon de la jeune femme sous l'influence de Glaurung, sa mort, le désespoir de Turin sur sa tombe, et ce qui s'en suivit. Ce n'est pas l'adultère d'Hélène, élément déclencheur de la guerre de Troie ou celui de Guenièvre source de "guerre civile".
Répondre


Messages dans ce sujet
Tragédies - par Zelphalya - 23.07.2007, 12:54

Atteindre :


Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 1 visiteur(s)