19.07.2007, 00:18
Chers amis,
j'ai le grand honneur et l'immense joie de vous faire part de mon admission à L'Ecole Polytechnique, ce soir du 18 juillet (ah, non, on est passé au 19 maintenant), après 3 mois de concours mouvementés, et 3 ans d'une longue et âpre prépa.
Trois ans... trois ans que j'ai eu la chance de passer en votre joyeuse compagnie, amis Tolkiendili ! Qu'il est important, pour un taupin, de pouvoir se désaltérer à une source de rêve, de lumière et de poésie comme celle de la magie du monde de Tolkien ! Combien ça a compté, pour moi, de pouvoir en posant ma tête sur l'oreiller penser à autre chose que les intégrations par parties, la théorie scalaire de la diffraction, les courbes intensité-potentiel, et autres composantes palpitantes de la Taupe... De pouvoir fermer les yeux et me laisser bercer par le rêve... De pouvoir prendre le temps de laisser courir la plume sur des champs plus libres et sereins, loin de la hantise des concours et des résultats...
Pour tout cela, mes amis, je vous remercie du fond du coeur, et j'espère que ces trois ans marqueront le début d'une longue amitié !
En guise de cadeau de retour, voici un poème purement taupinesque
O orgueilleux élève, contemple ce cahier
Témoin de sombres heures et soirées laborieuses
A chercher longuement un secret sentier
Dans l'Ardent Labyrinthe aux issues hasardeuse :
Là-bas, comme le vent sur des pierres arides,
Sifflent sournoisement tant de sinusoïdes
Qu'à jamais leur écho résonnent froidement,
Et leurs vagues scintillent désespérément!
Là-bas, discriminés dans ce miasme spectral
Gisent, tels des relents d'amours polynômiales,
Lamentables rejets, des trinômes sans coeurs,
Sans racines, sans voix; des vecteurs directeurs,
Des matrices brisées, de sombres symétries,
Et des courbes froissées comme des fleurs flétries !
Là-bas Newton, Fermat, Al-Kashi, Pythagore
Bolzano-Weierstrass, Gauss, Euclide, Taylor,
Archimède et Sarrus, Hilbert et Poincaré
Et bien d'autres encore que tous ont oubliés,
T'attendent, endormis dans un doux crépuscule :
Et tandis que ta voix, prononçant la formule
Invoque leur pouvoir, réclame leur lumière,
De leur aile brisant leurs sommeils millénaires
Ils prennent à nouveau un glorieux essor
Teintés d'azur, glacés de roses, lamés d'or,
Et te dissipe un peu les obscures ténèbres
Qui sous tes pieds creusaient tant de trappes funèbres.
Mais prends garde... Là-bas, la Vérité fugace
S'évapore au moment même que tu l'enlace,
Et tout ton grand savoir, et tous tes théorèmes,
Et toutes tes astuces, et tous tes stratagèmes,
Et tes raisonnements, et tes vastes calculs,
Et l'immense beauté de toutes tes formules
Parfois te mèneront soudain dans une impasse
Que ne briseront pas tes amères menace.
Et beaucoup ont souffert, tels des épileptiques,
A s'agiter, aveugle, face à ce que l'on cherche,
A chercher une corde, à guetter une perche
Dans l'éternel Enfer de nos Mathématiques!
j'ai le grand honneur et l'immense joie de vous faire part de mon admission à L'Ecole Polytechnique, ce soir du 18 juillet (ah, non, on est passé au 19 maintenant), après 3 mois de concours mouvementés, et 3 ans d'une longue et âpre prépa.
Trois ans... trois ans que j'ai eu la chance de passer en votre joyeuse compagnie, amis Tolkiendili ! Qu'il est important, pour un taupin, de pouvoir se désaltérer à une source de rêve, de lumière et de poésie comme celle de la magie du monde de Tolkien ! Combien ça a compté, pour moi, de pouvoir en posant ma tête sur l'oreiller penser à autre chose que les intégrations par parties, la théorie scalaire de la diffraction, les courbes intensité-potentiel, et autres composantes palpitantes de la Taupe... De pouvoir fermer les yeux et me laisser bercer par le rêve... De pouvoir prendre le temps de laisser courir la plume sur des champs plus libres et sereins, loin de la hantise des concours et des résultats...
Pour tout cela, mes amis, je vous remercie du fond du coeur, et j'espère que ces trois ans marqueront le début d'une longue amitié !
En guise de cadeau de retour, voici un poème purement taupinesque
O orgueilleux élève, contemple ce cahier
Témoin de sombres heures et soirées laborieuses
A chercher longuement un secret sentier
Dans l'Ardent Labyrinthe aux issues hasardeuse :
Là-bas, comme le vent sur des pierres arides,
Sifflent sournoisement tant de sinusoïdes
Qu'à jamais leur écho résonnent froidement,
Et leurs vagues scintillent désespérément!
Là-bas, discriminés dans ce miasme spectral
Gisent, tels des relents d'amours polynômiales,
Lamentables rejets, des trinômes sans coeurs,
Sans racines, sans voix; des vecteurs directeurs,
Des matrices brisées, de sombres symétries,
Et des courbes froissées comme des fleurs flétries !
Là-bas Newton, Fermat, Al-Kashi, Pythagore
Bolzano-Weierstrass, Gauss, Euclide, Taylor,
Archimède et Sarrus, Hilbert et Poincaré
Et bien d'autres encore que tous ont oubliés,
T'attendent, endormis dans un doux crépuscule :
Et tandis que ta voix, prononçant la formule
Invoque leur pouvoir, réclame leur lumière,
De leur aile brisant leurs sommeils millénaires
Ils prennent à nouveau un glorieux essor
Teintés d'azur, glacés de roses, lamés d'or,
Et te dissipe un peu les obscures ténèbres
Qui sous tes pieds creusaient tant de trappes funèbres.
Mais prends garde... Là-bas, la Vérité fugace
S'évapore au moment même que tu l'enlace,
Et tout ton grand savoir, et tous tes théorèmes,
Et toutes tes astuces, et tous tes stratagèmes,
Et tes raisonnements, et tes vastes calculs,
Et l'immense beauté de toutes tes formules
Parfois te mèneront soudain dans une impasse
Que ne briseront pas tes amères menace.
Et beaucoup ont souffert, tels des épileptiques,
A s'agiter, aveugle, face à ce que l'on cherche,
A chercher une corde, à guetter une perche
Dans l'éternel Enfer de nos Mathématiques!