23.01.2007, 13:36
(Modification du message : 23.01.2007, 13:38 par Greenheart.)
Eleglin a écrit :Tu manques de biscuit dans tes démonstrations de traduction, Greenheart. Tes tentatives de traduction, certes louables, s'appuient trop sur des extrapolations personnelles et tu ne t'appuies pas assez sur les lettres et les notes que Tolkien a laissé à ce sujet. De plus, tu oublies trop souvent les questions de création secondaire : si un nom des textes de Tolkien est basé sur une langue imaginaire, pourquoi le traduire ?
Déjà répondu à cette question.
Eleglin a écrit :Il n'a pas plus de signification pour l'anglais que pour le français,
Tu es donc un traducteur de type 1, peut être 2.
Tu considères qu'un mot n'a pas de signification pour un lecteur ou un interlocuteur ou un spectateur dès lors qu'il n'a pas de définition dans les seuls dictionnaires que tu connaisses - Larousse ou Robert ou autre.
Ce n'est pas mon avis, et ce n'est pas non plus ce que vérifie la moindre des expériences de lecture ou d'écoute.
J'ajouterai que tu dois avoir bien du mal à apprécier et comprendre une poésie ou le style d'un auteur et ses effets stylistiques avec ce genre de perception de la richesse d'une langue.
Eleglin a écrit :mais il a sa signification propre dans la création secondaire.
Sachant à présent que la "création secondaire" est une expression qui désigne l'univers des héros, c'est évident qu'un nom de personnage a une signification propre dans l'histoire du roman aux yeux des héros. Ill en a même plusieurs, de significations propres.
Et vu que les héros du Seigneur des anneaux ne parlent pas le français ni même l'anglais et ne lisent pas mes traductions, ils n'auront jamais une idée de ce que ma traduction ou mes posts signifient, si tant est qu'un personnage imaginaire puisse avoir une idée, étant donné que ce n'est pas une personne réelle qui existe ici et maintenant.
Je me demande encore comment on peut oser argumenter que si Gandalf ou Legolas ne peuvent pas comprendre ma traduction du nom de Bilbo par "Bagages" ma traduction est mauvaise et ma démarche aussi.
Eleglin a écrit :Revenir sur cet aspect de création secondaire, cet univers interne si riche et si détaillé qui comprend une géographie, une histoire, une histoire linguistique et des généalogies très détaillés,
Et qu'est-ce qui te fais croire qu'une traduction qui incluerait des langues ou du vocabulaire recrées spécifiquement pour l'oreille et la conscience française pourrait être moins riche ou détaillée alors qu'elle se contenterait de transposer chaque détail et chaque élément dans le nouveau récit francophone ?
Evidemment que je ne vais pas refaire l'inscription sur l'Anneau Unique pour l'oeil francophone, vu qu'elle fait exactement son effet telle qu'elle est reproduite dans la version française.
Alors évite de prétendre que c'est mon intention.
Eleglin a écrit :c'est amoindrir l'une des originalités de ce texte : en voulant trop bien faire (c'est à dire en traduisant trop, alors qu'il n'y a parfois aucune raison de le faire), tu fais finalement moins bien que tes prédécesseurs.
C'est au contraire préserver une richesse et des détails qui ne l'ont pas été à l'évidence.
Et il faut avoir un certain aplomb pour affirmer qu'une traduction qui confond "fellowship" (Compagnie) et "community" (Communauté) - dès le titre du roman ! - est supérieure dans sa démarche à celle qui ne les confond pas.
Je n'ai pas l'impression que tu aies lu mes posts, ni que tu aies vérifié par toi même si mes outils produisaient effectivement les résultats que je décris.
Tu en es visiblement resté à l'idée que j'essaie de traduire en français basique et avec un dictionnaire Larousse de base des mots inventés par Tolkien qui n'y figurent pas.
Eleglin a écrit :Si la création est un exercice difficile, la traduction l'est tout autant, voire plus.
La création est un exercice facile. Si on essaie pas, on ne s'améliore pas, c'est comme tout.
La traduction est en effet plus difficile, parce qu'il faut maîtriser et la langue et la création de récit si on veut comprendre ce que l'auteur d'un récit a vraiment voulu offrir à son lecteur.
Maintenant rien n'empêche le premier venu de s'y essayer. Plus il accumulera de l'expérience, plus ce sera facile.
Au collège je traduisais déjà une nouvelle de Fredrik Brown, que le traducteur avait titré "intraduisible" sous prétexte qu'il n'était pas possible de faire des jeux de mots avec le mot "cerf", alorsque 1°) c'était parfaitement faisable 2°) c'était faisable exactement dans le même sens que les calembours de Brown.
Eleglin a écrit :Quelques soient les critiques que l'on peut faire sur le travail de M. Ledoux, cela n'en est pas moins une oeuvre louable qui a certes des défauts mais aussi des qualités (et je doute qu'il y'ait une foule de traducteurs pour s'atteler à la traduction d'un tel roman; aussi j'apprécie les traductions de M. Ledoux [ mais j'avoue que je savoure les traductions dirigées par M. Vincent Ferré ] ).
Oui on peut en effet dire cela de la traduction de M. Ledoux.

Comme de n'importe quel travail, y compris la copie blanche rendue par un élève : elle a des défauts ("vous n'avez pas traité le sujet", mais elle aa aussi des qualité ("vous avez économisé mon temps et de l'encre")

Hâte de découvrir en revanche les traductions de M. Vincent Ferré.
Eleglin a écrit :Si tu souhaites t'exercer à la traduction des textes de Tolkien, je te suggère de te documenter au préalable : Tolkien a laissé des instructions précises et c'était un homme qui avait une connaissance assez précise de son oeuvre, des questions de traduction et de philologie pour qu'on respecte son avis.
Bien sûr. Sauf que - rappel - je ne travaille pas sur la traduction des récits de Tolkien, mais sur les techniques d'écritures de Tolkien. Et pas dans leur totalité.
Quant à l'avis de Tolkien, comme je l'ai déjà écrit, je respecte l'homme, le respecte son avis. Cela ne m'oblige pas à être d'accord avec lui ou l'esclave de l'interprétation que d'autres ont fait de cet avis.
Quant à la documentation, je doute que M. Ledoux soit allé lire une cinquantaine de récits de sagas nordiques, apprendre le japonais pour savoir à quoi ressemblait pour de vrai une langue très différente du français, travaillé sur les appendices, traduire l'histoire de Sigurd qui selon Tolkien lui-même l'avait beaucoup influencé, traduire le début de Beowulf pour voir à quoi ça ressemblait, lire la biographie en VO de Carpenter sur Tolkien, lire la préface de Tolkien en vo au Seigneur des Anneau - qui n'est pas incluse dans l'édition française - et enfin, je suis allé ouvrir et lire le Seigneur des Anneaux en version originale sans me contenter de la version française actuelle.
Toi qui juges d'aussi haut la qualité de mon travail et la qualité de sa substance, en as-tu seulement fait autant pour mieux comprendre - autant l'avis que les récits de Tolkien ?