27.12.2018, 23:44
Peter Jackson n'ayant pas compris Le Seigneur des Anneaux, il est en effet évident et salvateur que son premier réflexe aura été d'écarter l’insaisissable Bombadil de son scénario, singeant ce faisant le film de Ralph Bakshi dont La Communauté de l'Anneau de 2001 s'est (très) largement inspiré, mais rendant insipide et incohérent des pans entiers du premier tiers de sa navrante trilogie.
Maintenant, dire que Bombadil ne change pas grand chose à l'histoire, c'est à dire au roman, c'est bien évidemment un peu court et c'est oublier son rôle pivot dans le rythme finement choisi par Tolkien pour faire monter en puissance le voyage des Hobbits de Cul de Sac jusqu'à Bree ; c'est oublier que Bombadil fournit les épées aux Hobbits prélevées dans l'arsenal de la créature des Galgals, ces mêmes épées qui, pour celle de Frodo, blesse une première fois le Grand Nazgûl sur le Mont Venteux, pour celle de Merry, blesse une seconde fois ce même Grand Nazgûl sur le champ de bataille de Minas Tirith, pour celle de Sam, porte les premiers coups à Arachne, et, pour celle de Pippin, sauve sa vie aux portes du Morannon ; c'est oublier que Bombadil illustre, par la profondeur poétique apportée, par la présence féérique de son entourage, par la crédibilité de son action dans un contexte merveilleux, la cohérence interne de l’œuvre et la qualité d'étrangeté nécessaire à la suspension de l'incrédulité qui forment la valeur du conte féérique.
Enfin, dire que Tom Bombadil ne change pas grand chose à l'histoire, lui qui accueille à son domicile des héros qui viennent de courir de grands dangers, lui qui leur offre le gîte et le couvert, lui qui leur présente la personne qui partage sa vie, lui qui refuse l’Anneau présenté par Frodo, lui qui donne de bons conseils, lui qui offre des cadeaux et des moyens de locomotion à la compagnie, lui qui vit dans une demeure qui semble située hors du temps et loin des événements de la Terre du Milieu… ça revient à dire que Galadriel, qui a exactement les mêmes fonctions dans le roman, ne sert pas à grand chose non plus.
Mais bref, je suis bien heureux que Tom Bombadil ne se soit pas retrouvé compromis dans la "trilogie du siècle" quand on voit ce que ce génie de Peter Jackson a fait de Radagast, dans l'adaptation désastreuse du Hobbit.
Je serai également rassuré que les adaptateurs de tout bord l'oublient un peu, quitte à désenchanter leur propos.
I.
Maintenant, dire que Bombadil ne change pas grand chose à l'histoire, c'est à dire au roman, c'est bien évidemment un peu court et c'est oublier son rôle pivot dans le rythme finement choisi par Tolkien pour faire monter en puissance le voyage des Hobbits de Cul de Sac jusqu'à Bree ; c'est oublier que Bombadil fournit les épées aux Hobbits prélevées dans l'arsenal de la créature des Galgals, ces mêmes épées qui, pour celle de Frodo, blesse une première fois le Grand Nazgûl sur le Mont Venteux, pour celle de Merry, blesse une seconde fois ce même Grand Nazgûl sur le champ de bataille de Minas Tirith, pour celle de Sam, porte les premiers coups à Arachne, et, pour celle de Pippin, sauve sa vie aux portes du Morannon ; c'est oublier que Bombadil illustre, par la profondeur poétique apportée, par la présence féérique de son entourage, par la crédibilité de son action dans un contexte merveilleux, la cohérence interne de l’œuvre et la qualité d'étrangeté nécessaire à la suspension de l'incrédulité qui forment la valeur du conte féérique.
Enfin, dire que Tom Bombadil ne change pas grand chose à l'histoire, lui qui accueille à son domicile des héros qui viennent de courir de grands dangers, lui qui leur offre le gîte et le couvert, lui qui leur présente la personne qui partage sa vie, lui qui refuse l’Anneau présenté par Frodo, lui qui donne de bons conseils, lui qui offre des cadeaux et des moyens de locomotion à la compagnie, lui qui vit dans une demeure qui semble située hors du temps et loin des événements de la Terre du Milieu… ça revient à dire que Galadriel, qui a exactement les mêmes fonctions dans le roman, ne sert pas à grand chose non plus.
Mais bref, je suis bien heureux que Tom Bombadil ne se soit pas retrouvé compromis dans la "trilogie du siècle" quand on voit ce que ce génie de Peter Jackson a fait de Radagast, dans l'adaptation désastreuse du Hobbit.
Je serai également rassuré que les adaptateurs de tout bord l'oublient un peu, quitte à désenchanter leur propos.
I.