02.05.2017, 08:40
Problème intéressant et qui mériterait réellement d'être creusé. En fait, dans un des premiers brouillons que Tolkien a rédigé pour avoir un schéma complet de son panthéon, on voit la division suivante (PE 14, p. 10 « The Creatures of the Earth ») :
Cela montre que Tolkien, à un moment de son élaboration romanesque, raisonnait beaucoup plus en termes gréco-romains tardifs (avec l'association symbolique des dieux aux éléments) qu'en termes scandinaves.
On voit bien que manir et suruli renvoient à Manwë Súlimo. Pour les autres, l'association linguistique n'est pas concluante, mais des textes comme l'Ainulindalë et la Valaquenta montrent l'association étroite d'Ulmo à l'eau et d'Aulë au matériau terre. Reste alors le feu, qui dans cet extrait n'a pas de peuple associé. Ce n'est sans doute pas un hasard, car le feu (en fait tout ce qui brûle, chaud ou glacial) renvoie à Melkor : volcans, glace, dragons, etc.
À cette conception vient se superposer deux éléments qui trouvent leur source dans la mythologie grecque primitive. D'abord l'association de trois dieux aux trois cercles du Monde : Manwë / Zeus pour la sphère céleste, Ulmo (le Vala le plus proche des Elfes et des Hommes) / Poséidon (« l'Ébranleur des terres » chez Homère) pour le monde des Hommes, enfin Mandos / Hadès pour l'univers souterrain des morts.
Enfin viennent les Valier, qui, pour les principales d'entre elles, viennent peupler de leurs création les mondes ainsi définis : il n'y a pas vraiment d'équivalent à Varda, une des plus belles création tolkieniennes, mais Yavanna ressemble beaucoup à Déméter. On pourrait sûrement pousser l'analyse et la raffiner en prenant en compte les derniers des Aratar : Nienna et Oromë.
NB : Tolkien raisonnait cependant plus en termes de récit qu'en termes conceptuels, témoin sa décision de supprimer les Valar de la guerre, Makar et Méassë, au rebours de la quasi-totalité des mythologies classiques. On peut aussi voir une conception plus personnelle de son panthéon dans « Otsan and Kainendan » (PE 14, p. 21).
J.R.R. Tolkien a écrit :Valar :-
Air
> manir, suruli.
Earth
> Tavari, nermir, nandini, pelloini, alandri.
Water
> wingildi, oarni (oaritsi), nenuvar, ailior, ektelarni, capalini.
Fire
Cela montre que Tolkien, à un moment de son élaboration romanesque, raisonnait beaucoup plus en termes gréco-romains tardifs (avec l'association symbolique des dieux aux éléments) qu'en termes scandinaves.
On voit bien que manir et suruli renvoient à Manwë Súlimo. Pour les autres, l'association linguistique n'est pas concluante, mais des textes comme l'Ainulindalë et la Valaquenta montrent l'association étroite d'Ulmo à l'eau et d'Aulë au matériau terre. Reste alors le feu, qui dans cet extrait n'a pas de peuple associé. Ce n'est sans doute pas un hasard, car le feu (en fait tout ce qui brûle, chaud ou glacial) renvoie à Melkor : volcans, glace, dragons, etc.
À cette conception vient se superposer deux éléments qui trouvent leur source dans la mythologie grecque primitive. D'abord l'association de trois dieux aux trois cercles du Monde : Manwë / Zeus pour la sphère céleste, Ulmo (le Vala le plus proche des Elfes et des Hommes) / Poséidon (« l'Ébranleur des terres » chez Homère) pour le monde des Hommes, enfin Mandos / Hadès pour l'univers souterrain des morts.
Enfin viennent les Valier, qui, pour les principales d'entre elles, viennent peupler de leurs création les mondes ainsi définis : il n'y a pas vraiment d'équivalent à Varda, une des plus belles création tolkieniennes, mais Yavanna ressemble beaucoup à Déméter. On pourrait sûrement pousser l'analyse et la raffiner en prenant en compte les derniers des Aratar : Nienna et Oromë.
NB : Tolkien raisonnait cependant plus en termes de récit qu'en termes conceptuels, témoin sa décision de supprimer les Valar de la guerre, Makar et Méassë, au rebours de la quasi-totalité des mythologies classiques. On peut aussi voir une conception plus personnelle de son panthéon dans « Otsan and Kainendan » (PE 14, p. 21).
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland