07.12.2003, 15:05
Lindorëa a écrit :Moi les bustes, c'est pas ce qui me dérange le plus... c'est de prendre une boîte de céreales et de voir partout la tronche d'Orlando Bloom avec un porte clef débile à l'intérieur. c'est sur ça fait vendre et ça amuse les gamins, mais je trouve qu'à trop banaliser une oeuvre et a en faire un outils purement commercial, elle en perd sa beauté. en bref : ça la ternit
Je dirais bien plus que ça : ça nuit l'oeuvre. Je vais m'expliquer dans quelques instants. Désolé pour certaines paraphrases que vous risquez de trouver dans mon intervention.
Les firmes et entreprises qui fabriquent ces produits dérivés n'ont qu'une seule chose en tête : amasser un max de pognon. Leur moyen est de créer un manque chez le consommateur, celui-ci devient très rapidement "avide" et recherche de plus en plus à satisfaire ce besoin (au même titre que n'importe quel autre besoin ou drogue). Consommer n'est pas mauvais en soi, c'est le sur-consommation qui est mortelle. Le gavage finit toujours par une saturation parce que le public n'a pu et ne peut encore digérer ce qu'il a accumulé (j'espère que c'est clair ce que je raconte...).
Ce que je crains, c'est qu'une fois que Le Retour du Roi est passé, le phénomène "fan" tombera dans l'oubli aussi rapidement que l'engoument initial l'a mis en surchauffe.
Dans le message de je ne sais plus qui dans un autre forum (mort des Mages Bleus), Tolkien laisse place à l'inconnu, cette place qui maintient une sorte de "faim" pour que le lecteur continuer à alimenter (décidément je suis très bouffe aujourd'hui...) son désir (qui demeure finalement insatisfait, et c'est mieux ainsi). Dans un certain sens, c'est la méthode utilisée aussi par les grandes machines qui fabriquent les produits dérivés.
Le manque créé par l'écrivain comme celui créé par les produits dérivés ne seront jamais satisfaits. La différence, c'est que l'écrivain ne prétend pas satisfaire le besoin du public, auquel cas, on ne serait pas ici pour discuter.
Je pense que si on est un tantinet fan, il faut laisser son désir mener lentement vers une forme de satisfaction mais cependant, il ne faut jamais cesser de maintenir cette faim de son plein gré. Et surtout pas une faim imposée par une quelconque entreprise, personne ou milieu social... La faim consentie, oui, mais pas celle qui est créée par l'extérieur (même déguisée sous forme de produits annexes). La différence est mince.
J'espère que ce que je raconte est clair (??) et ne pas avoir saoûlé trop de monde
Leg