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Runes, symbolisme et hermétisme
#25
Citation :Damien : Le découpage classique est en cinq sections.

Tout dépend de la manière dont on suppose que le poème se découpe. Je sais que Karl Viktor Müllenhoff Müllenhoff, qui appliqua le premier le nom de « Ljóðatal » au XIXe siècle, fut le premier à discerner au moins six parties :

Citation :I - Vers gnomiques (1-79 à peu près).
II - L'aventure d'Óðinn avec Billings mær (la vierge de Billingr) (avant 95 jusqu'à 102).
III - L'aventure d'Óðinn avec Gunnlǫð (de la strophe 104, ou 103 ? à 110).
IV - Loddfáfismál (111 ou 112 à 137).
V - Rúnatal (138-145).
VI - Ljóðatal (146-163).

Viking Society for Northern Research, vol. VII, Hávamál, édité par David A. H. Evans, 1986, p. 8.


(02.01.2016, 16:44)Crayon Volant a écrit : Aussi n'est-il pas sans raison, à mon sens, que le Hávamál est dit s'adresser tout particulièrement aux travailleurs de la Terre, au monde paysan, c'est-à-dire d'une manière imagée aux semeurs

En effet, Hávamál est un poème qui présente la bonne éthique que le scandinave doit adopter. Je ne peux malheureusement pas développer pour le moment sur ce point, mais il faut très certainement y voir le terreau-même de la mentalité scandinave.

Citation :Les pistes soulevées plus haut ne sont que des propositions, très sommaires, et non limitatives, et certainement perfectibles. Chacun aborde l'approche qui lui convient mais personne ne suivra une volonté d'apporter de "preuves" qu'il s'agit toutefois bien de "chants runiques" car je crois que les intéressés se contentent d'accepter et d'étudier pour eux-mêmes, et que la richesse de la source tient à l'écart des intrigues infantilisantes de mystères ou de quelque sorte d'élitisme spécialiste que ce soit.

Désolé de devoir s’inscrire en faux contre ce que tu as écrit, mais je te trouve assez caricatural. L'on a bien le droit de penser ce que l'on veut de tel ou tel texte, cela va de soi. Cependant, il ne faut pas croire que les personnes qui étudient ce genre de texte, comme votre serviteur, ne se borne qu'à une seule et unique interprétation d'un texte. L'hermétisme de ce genre d'écrit permet la discussion. Cependant, je pense que pour le moment, nos connaissances des poèmes runiques sont maigres, car rappelons-le, nous ne connaissons que quatre poèmes :

- l'Abecedarium Nordmannicum qui est un mélange de vieux-haut-allemand, de vieux-saxon et de nordique (seuls les mots thuris, naut, ar, sol et yr appartiennent à cette langue).
- un poème en vieil-anglais qui se trouvait dans le Cotton Otho B 10 détruit par un incendie en 1731 ; par chance George Hickes en avait donné en 1705 une bonne édition, d'après une copie de Wanley. Il est composé de 29 strophes consacrées à chacun des caractères du fuþorc anglais.
- un poème norvégien connu par diverses copies prises au XVIIe siècle d'un manuscrit unique détruit en 1728, il se compose de 16 strophes de deux relatives à chacune des runes du nouveau système d'écriture.
- enfin un poème islandais connu par quatre manuscrits. Il se compose de 16 strophes de trois vers.

Sans être spécialiste, l'on se rend compte à la lecture de ces textes que chaque strophe renvoie à un caractère runique. L'on connait différent types de fuþark (le germanique à 24 signes, l'anglo-saxon à 28, le nouveau scandinave 16 et le médiéval 22 ou 23). Je n'ai jamais vu quelque part de nombre 18 se rapportant à un système runique, il me semble donc bien difficile de voir ici un rapport avec quelque poème runique que ce soit, si ce n'est pour l'aspect mnémotechnique, mais c'est un phénomène très familier dans le haut Moyen Âge qui pourrait peut-être remonter aux psaumes alphabétiques que connait la Bible.

L'effet anaphorique Þat kann ék it (ék renvoyant par ailleurs à Óðinn) a pour but de rythmer le texte. Bien entendu, je pense pas qu'il faille lire ce texte comme une simple liste de préceptes que l'homme doit suivre, car la dimension magique et secrète (rúnar signifiant 'mystères' en norrois comme rūna en gotique, comme rūn en vieil-anglais, comme rūna en vieil-haut-allemand, comme rūn en vieil-irlandais) est omniprésente, ce qui nous peut nous amener à penser qu'il s'agit-là d'un écho aux poème runiques et aux pratiques magiques, comme la strophe 151 de Hávamál qui nous fait penser au chapitre 79 de Grettis saga.
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