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Runes, symbolisme et hermétisme
#7
(16.12.2013, 08:54)Elendil a écrit : Là, je ne suis pas d'accord : je reconnais volontiers les lois d'analogie. Prises le plus strictement possible, c'est pour moi de la science (ex : les recherches de Georges Dumézil sur les anciennes croyances indo-européennes, vu qu'il ne pouvait que raisonner par comparaison et analogie avec les peuples dont on a gardé des traces physiques). Pour le son et ses vertus, il suffit de faire des études statistiques sur les effets de ses vertus, et c'est de nouveau de la science. Rien de cela n'échappe à l'analyse, pour peu qu'elle soit menée scientifiquement, c'est-à-dire avec rigueur et sans parti pris.

Il y a UNE chose qui échappe à l' analyse: c' est ce qui tient aux Causes. Elle n' observera que des effets et restera cantonnée au monde des phénomènes. Nôtre science actuelle ne remontera pas aux processus capables de créer des Causes.

Pourquoi des paroles douces produiront de grands bienfaits à une plantes, tandis que la négligence ou l' irrespect la fera dépérir plus vite ? la science moderne ne l' expliquera pas. En revanche elle en mesurera tout à fait les effets, et donc le bien-fondé des vertus de la parole positive et de l' intention.

(16.12.2013, 08:54)Elendil a écrit : Navré, mais là non plus je ne suis pas d'accord, car les runes germaniques sont une invention purement germanique, qu'il est possible de dater approximativement, à la fois par l'archéologie et par la phonétique. C'est donc chez les Germains qu'il faut chercher la valeur symbolique des runes germaniques. Et chez les autres peuples qu'il faut chercher la valeur des symboles propres à chacun.

Peut-être - et je suis allé un peu fort en disant que telle étude ne servirait de rien. Toutefois la genèse même du symbolisme runique s' apparente manifestement avec celle de systèmes symboliques beaucoup plus anciens, et le marteau de Thor pour seul exemple était déjà connu des Indiens ou des Tibétains, sous un autre nom. Toutes les religions boivent à la même source, il en va de même pour la symbolique.

Il n' est pas question de tout mélanger à priori. "Sépare, et rassemble" serait plus la démarche. Il ne s' agit pas d' une volonté intellectuelle de tout rassembler, mais du pur constat de la similarité des sources après étude des différentes matières sous leur forme respectives.

(16.12.2013, 08:54)Elendil a écrit : Pour reprendre un exemple dumézilien, même si les objets royaux des Scythes sont universels, charrue et joug, hache (et parfois lance), coupe, leur signification précise doit être comprise en étudiant avec précision le mythe de leur apparition chez les Scythes et leur rapport avec l'organisation mythique de la société telle qu'ils la concevaient. Il ne sert à rien de donner ici une valeur universelle à la coupe : on ne comprendra pas comment sa symbolique s'articule avec le reste de la mythologie scythique.

Pourquoi faire l' impasse sur une méthode plutôt que l' autre ? La symbolique a plusieurs niveaux de lectures. Cela ne sert peut-être pas dans l' exemple que tu donnes, mais on ne peut tirer un trait dessus à priori.

(16.12.2013, 08:54)Elendil a écrit : Pour l'enseignement égyptien, c'est vrai qu'il a été populaire. Après, il ne faut pas non plus en exagérer la portée.

C' est là où la nature du sujet risque de devenir délicat. Je ne parlais pas d' enseignement populaire.

Les temples offraient par langage symbolique des lectures à différents niveaux, et chaque niveau de conscience y trouvait sa nourriture. Un texte pouvait par exemple raconter l' histoire d' un peuple de manière littérale pour le "commun des mortels", pendant que des étudiants bien plus avancés pouvaient apprendre à travers les mêmes hieroglyphes, par leur disposition dans le temple, des effets de "miroir", de textes complémentaires etc... La Cosmologie, la Theologie ou l' Astronomie.

Le sujet est très délicat comme je le disais, car nous devons faire la différence entre l' enseignement formulé, et l' enseignement non formulé.

Nous avons malheureusement tendance à être outrés par l' idée même de la deuxième, et par le fait qu' elle puisse avoir une valeur hautement pratique et précisément scientifique.

(16.12.2013, 08:54)Elendil a écrit : Là, je demande des preuves : où et dans quel texte est-il dit que les Égyptiens n'aimaient pas la démarche analytique grecque ? Où Platon dit-il qu'il délivre une initiation à ses élèves plutôt qu'un enseignement basé sur le primat de la raison ?

Puisque tu le demandes, je vais tâcher de retrouver cette citation d' un texte ancien que j' ai en tête mais que je ne peux que déformer de mémoire, et dont j' ai oublié les références. Edit: toutefois la difference entre la posséssion de la raison et celle de l' Intelligence est clairement faites dans les textes attribués à Hermes Trismegiste qui nous sont connus.

En attendant il suffit de savoir que la pensée phylosophique grecque de Pythagore, Empédocle et Platon qui ont mené aux écoles Néoplatoniciennes sont elles rattachées à la Sagesse Egyptienne. Le matérialisme (Sophisme) représenté par Protagoras, Gorgias et Aristote s' y opposèrent et remportère l' adhésion, pour résumer.
Justinien 1er, Empereur de Byzance ferma la dernière école Néoplatonicienne d' Athènes (vers 530), trop gênante quant à sa "liberté de conscience".

Il faut vraiment connaître le travail des porteurs de ces écoles pour se rendre compte de ce que pouvait être la valeur de ce qui y était dispensé. Aussi la nature de leurs détracteurs à travers l' histoire en dit long.

PS: Nous aurons peut-être l' occasion d' en reparler, mais s' il fallait que j' étaye chaque point davantage, je risque de changer de métier pour être écrivain ! Wink
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Messages dans ce sujet
RE: La dernière maison simple à l'ouest des monts" - par Crayon Volant - 16.12.2013, 16:13

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