16.12.2013, 08:54
(15.12.2013, 22:31)Crayon Volant a écrit : C' est une science à plusieurs aspects, qui échappent justement comlètement à l' analyse (les lois d' analogie par exemple - à ne pas confondre avec des associations d' idées, i.e. la pure spéculation). Un autre aspect est celui du son et de ses vertus, lui aussi échappant à la démarche analytique que tu décris ci-dessus.
Là, je ne suis pas d'accord : je reconnais volontiers les lois d'analogie. Prises le plus strictement possible, c'est pour moi de la science (ex : les recherches de Georges Dumézil sur les anciennes croyances indo-européennes, vu qu'il ne pouvait que raisonner par comparaison et analogie avec les peuples dont on a gardé des traces physiques). Pour le son et ses vertus, il suffit de faire des études statistiques sur les effets de ses vertus, et c'est de nouveau de la science. Rien de cela n'échappe à l'analyse, pour peu qu'elle soit menée scientifiquement, c'est-à-dire avec rigueur et sans parti pris.
(15.12.2013, 22:31)Crayon Volant a écrit : Il ne servirait de rien de connaître les anciennes croyances des Germains pour éclairer ce sujet.
Cette science les dépassait déjà et s' est justement dégradée en une "runologie populaire" comme tu l' appelles. Rares étaient les chefs, les Druides qui conservaient un enseignement sans tâches. Enseignement que seulement quelques individus sur toute l' Europe sont allé chercher en Egypte, je prends le risque de le préciser.
Navré, mais là non plus je ne suis pas d'accord, car les runes germaniques sont une invention purement germanique, qu'il est possible de dater approximativement, à la fois par l'archéologie et par la phonétique. C'est donc chez les Germains qu'il faut chercher la valeur symbolique des runes germaniques. Et chez les autres peuples qu'il faut chercher la valeur des symboles propres à chacun.
Pour reprendre un exemple dumézilien, même si les objets royaux des Scythes sont universels, charrue et joug, hache (et parfois lance), coupe, leur signification précise doit être comprise en étudiant avec précision le mythe de leur apparition chez les Scythes et leur rapport avec l'organisation mythique de la société telle qu'ils la concevaient. Il ne sert à rien de donner ici une valeur universelle à la coupe : on ne comprendra pas comment sa symbolique s'articule avec le reste de la mythologie scythique.
Pour l'enseignement égyptien, c'est vrai qu'il a été populaire. Après, il ne faut pas non plus en exagérer la portée.
(15.12.2013, 22:31)Crayon Volant a écrit : PS: les ancien Egyptiens n' étaient justement pas friands de la démarche analytique grecque, et là il faut voir du côté d' un certain Aristote pour ses méfaits (se réclamant de l' initiation de son maitre tout en trahissant son enseignement, si je me souviens correctement). Nous avons depuis en Occident, une mentalité forgée sur ce modèle.
Là, je demande des preuves : où et dans quel texte est-il dit que les Égyptiens n'aimaient pas la démarche analytique grecque ? Où Platon dit-il qu'il délivre une initiation à ses élèves plutôt qu'un enseignement basé sur le primat de la raison ?
(15.12.2013, 22:31)Crayon Volant a écrit : A côté pour ce qui est d' avoir des références et de croiser les sources je suis d' accord. Mais il faut les élargir aussi à des domaines annexes. Un peintre apprendra beaucoup en collectant les informations dans le domaine de la peinture, mais il fera des découvertes innatendues et hautement pratiques en allant voir aussi chez les verriers, rois de la chimie des couleurs.
Bien sûr : la démarche comparatiste au sens large est à la base des sciences et du progrès des techniques.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland