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Runes, symbolisme et hermétisme
#4
(15.12.2013, 21:26)Crayon Volant a écrit : Mon cher Elendil, je suis très impressioné par ton érudition, vraiment. Mais tu négliges à mes yeux l' intelligence et la perspicacité des anciens, sans parler des sciences qui étaient détenues par certains, surtout quand elle est véhiculée par les runes. Mais là, j' affirme sans preuves - en tout cas sans preuves valable pour la démarche scientifique "moderne", si férue d' étude analytique.

Loin de moi la volonté de minimiser l'intelligence ou la pénétration des anciennes civilisations. Je suis d'avis que sur bien des points, nihil noui sub sole est la règle, comme en témoignait d'ailleurs récemment Hyarion avec son exemple du maillot de bain romain. Nonobstant, quand on parle de science comme de symbolique, il vaut mieux avoir des éléments concrets pour épauler ses dires. Pour ce qui est de la science et des techniques, les éléments archéologiques et textuels permettent souvent de déterminer quels étaient les forces et les faiblesses des anciens peuples, les Germains comme les autres.

Pour la symbolique, c'est plus complexe. On sait que les runes avaient un rôle magique indubitable. Les textes nous permettent de déterminer facilement les conditions où elles étaient employées, conditions souvent corroborées par l'archéologie. Le nombre de runes retrouvé (relativement faible) laisse penser que c'était une science peu répandue. Les sagas scandinaves vont dans le même sens : on y énumère plus de scaldes que de personnes connaissant l'art des runes.

Maintenant, quelle science était véhiculée par les runes germaniques, qu'il s'agisse de vieux futhark, de futhark récent ou de futhorc ? La démarche est simple : recenser les textes runiques et leur signification ; recenser les mentions de runes dans les textes anciens, de Tacite aux sagnamenn islandais, et les cas d'emploi mentionnés ; trouver des études sur les traditions runiques conservées jusqu'au début de l'époque moderne (ce qui est le cas dans la province suédoise de Dalécarlie, incidemment). Si l'une ou l'autre de ces méthodes permet de mettre en lien la forme d'une rune et sa signification, excellent : je ne prétends sûrement pas tout connaître du sujet. Jusque-là, je me permettrai de douter : tout ce que j'ai pu voir de la « runologie » populaire m'inspire les plus grands doutes. Les personnes les plus adeptes de ces systèmes ne connaissent généralement pas grand-chose aux textes anciens, qui sont pourtant notre principale source d'informations.

Faute d'éléments fiables sur les croyances des anciens Germains à ce sujet, toute spéculation ne peut qu'être imagination. On se situe alors du côté de la poésie plus que de la science. Les deux ont leur intérêt propre, mais il est préférable de ne pas les confondre. (Et incidemment, les principes de la démarche scientifique ont déjà été posés par les Grecs il y a plus de 2300 ans : ne nous flattons pas en pensant qu'il s'agirait d'une démarche moderne. Wink)

PS : Qu'on ignore en bonne partie quel usage symbolique les anciens Germains pouvait attribuer aux runes n'interdit nullement qu'on puisse valablement leur en attribuer un aujourd'hui, encore une fois à condition de savoir distinguer les usages présents et passés. Il en va de même pour tous les autres types de symboles, de la croix ansée, à la signification symbolique des fleurs : il y a constante évolution, réinvention et réinterprétation des symboles les plus porteurs de sens.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
La Chanson de Roland
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Messages dans ce sujet
RE: La dernière maison simple à l'ouest des monts" - par Elendil - 15.12.2013, 21:51

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