20.10.2013, 20:18
(20.10.2013, 19:46)sam sanglebuc a écrit : Un Dùnadan, noble et lettré, conscient de ses lourdes responsabilités ne pourra laisser la moindre trace de pitié venir jusqu'à son esprit (j'ai en mémoire une parole d'Aragorn dans le film de PJ : « soyez sans pitié car ils seront sans pitié » ; je ne sais plus s'il y a quelque chose de semblable dans le livre).
Il n'y a évidemment rien de tel chez Tolkien, qui ne se montre nullement manichéen. Dans un texte, il souligne même que les Elfes se devaient d'accorder grâce à tous les ennemis qui décidaient de se rendre plutôt que de combattre, même si cela devait leur coûter.
Tolkien précise cependant qu'en pratique ce ne fut pas toujours le cas lors des guerres de Beleriand. Il ajoute en note que les Orques eux-mêmes avaient été induits à penser que les Elfes étaient plus cruels qu'eux-mêmes, qu'ils appréciaient la torture et l'anthropophagie. Par conséquent, aucun Orque n'accepta jamais de se rendre à un Elfe :
MR, p. 419 :
Tolkien a écrit :But even before this wickedness of Morgoth was suspected the Wise in the Elder Days taught always that the Orcs were not ‘made’ by Melkor, and therefore were not in their origin evil. They might have become irredeemable (at least by Elves and Men), but they remained within the Law. That is, that though of necessity, being the fingers of the hand of Morgoth, they must be fought with the utmost severity, they must not be dealt with in their own terms of cruelty and treachery. Captives must not be tormented, not even to discover information for the defence of the homes of Elves and Men. If any Orcs surrendered and asked for mercy, they must be granted it, even at a cost.* This was the teaching of the Wise, though in the horror of the War it was not always heeded.
*Few Orcs ever did so in the Elder Days, and at no time would any Orc treat with any Elf. For one thing Morgoth had achieved was to convince the Orcs beyond refutation that the Elves were crueller than themselves, taking captives only for ‘amusement’, or to eat them (as the Orcs would do at need).
On peut rapprocher cela de la peur panique qu'éprouve le peuple d'Agar envers les Númenóriens (cf. le conte de « Tal-Elmar » dans PM), alors que ceux-ci viennent tout juste de reprendre pied en Terre du Milieu et n'ont encore pas fait preuve de leur arrogance future. On peut supposer qu'une telle terreur vient là encore d'une mémoire des mensonges de Sauron ou de Morgoth.
Par conséquent, on peut supposer que les serviteurs de Sauron les plus endurcis, comme les Orques, devaient redouter les Númenóriens presque à l'égal des Elfes : et c'est bien ce que l'on observe quand Sam épie les Orques à Cirith Ungol.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland