01.09.2013, 13:58
C'est une excellente question. Je parierais volontiers qu'il doit y avoir quantité d'essais anthropologiques et littéraires sur ce sujet. 
Chrétien a écrit ses romans entre 1170 et 1190, mais on sait qu'il tire une bonne part de sa matière de contes celtiques antérieurs — bretons, corniques ou gallois, ce n'est pas clair. Le nom d'Excalibur est bel et bien dû à Chrétien et il peut s'interpréter comme Ex cal[ce] liber[atus] « libéré du caillou », même si ce n'est sûrement pas la signification originelle du nom, qui avait la forme Caliburnus chez Geoffroy de Monmouth, qui vient certainement du vieux gallois Caledvwlch « dure-entaille »). Néanmoins, l'épisode de l'épée dans le rocher est pour la première fois narré par Robert de Boron dans son Merlin, qui date de la toute fin du XIIe siècle, mais n'a été conservé que dans une « translation » en prose faite quinze ou vingt ans plus tard.
Maintenant, la Völsungasaga date de la fin du XIIIe siècle, mais on trouve une représentation picturale d'une partie du récit de Sigurd dans un texte runique (sans lien avec la légende) qui date d'environ 1030. Et il est supposé que la première version du récit est plus ancienne encore.
Pour rendre la chose plus complexe encore, outre une influence des Celtes vers les Germains ou vice-versa, on ne peut ni exclure que les deux scènes aient été inventées indépendamment, ni écarter l'hypothèse qu'il s'agisse en fait d'un héritage indo-européen commun — là, je pense qu'il faut se tourner vers les spécialistes pour savoir si on retrouve d'autres motifs de ce type chez des peuples indo-européens plus distants. Ça ne me rappelle rien chez les Grecs ou les Ossètes, mais je connais mal la mythologie romaine ancienne, ainsi que les mythologies perses et indiennes, pour ne nommer que les plus célèbres.

Chrétien a écrit ses romans entre 1170 et 1190, mais on sait qu'il tire une bonne part de sa matière de contes celtiques antérieurs — bretons, corniques ou gallois, ce n'est pas clair. Le nom d'Excalibur est bel et bien dû à Chrétien et il peut s'interpréter comme Ex cal[ce] liber[atus] « libéré du caillou », même si ce n'est sûrement pas la signification originelle du nom, qui avait la forme Caliburnus chez Geoffroy de Monmouth, qui vient certainement du vieux gallois Caledvwlch « dure-entaille »). Néanmoins, l'épisode de l'épée dans le rocher est pour la première fois narré par Robert de Boron dans son Merlin, qui date de la toute fin du XIIe siècle, mais n'a été conservé que dans une « translation » en prose faite quinze ou vingt ans plus tard.
Maintenant, la Völsungasaga date de la fin du XIIIe siècle, mais on trouve une représentation picturale d'une partie du récit de Sigurd dans un texte runique (sans lien avec la légende) qui date d'environ 1030. Et il est supposé que la première version du récit est plus ancienne encore.
Pour rendre la chose plus complexe encore, outre une influence des Celtes vers les Germains ou vice-versa, on ne peut ni exclure que les deux scènes aient été inventées indépendamment, ni écarter l'hypothèse qu'il s'agisse en fait d'un héritage indo-européen commun — là, je pense qu'il faut se tourner vers les spécialistes pour savoir si on retrouve d'autres motifs de ce type chez des peuples indo-européens plus distants. Ça ne me rappelle rien chez les Grecs ou les Ossètes, mais je connais mal la mythologie romaine ancienne, ainsi que les mythologies perses et indiennes, pour ne nommer que les plus célèbres.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland