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Cors et coqs
#4
(24.05.2012, 05:28)Hisweloke a écrit : Fleming Rutledge, The Battle for Middle-Earth: Tolkien's Divine Design in The Lord of the Rings, étudie ce passage p.282 sq. sur un angle uniquement chrétien - Mais c'est un ouvrage très orienté, de mon point de vue, à la limite du grand n'importe quoi par moment, sinon même de l'honnêteté intellectuelle... Par acquis de conscience, je précise que je ne l'ai pas en ma possession, mais une très large partie est lisible sur Google Books et en donne un aperçu qui suffit largement à s'en faire une idée... (Je recommande l'interprétation p. 69 des pommes évoquées par Sam lors de la rencontre avec Gildor : un beau moment de délire planant où l'on a tout du banquet messianique à la réminiscence du jardin d'Eden).

Je me suis permis de traduire (rapidement) en français ta recommandation... Wink

Dans "The Battle for Middle-Earth: Tolkiens Divine Design in The Lord of the Rings", p.69, Fleming Rutledge a écrit :Des Elfes de Rivendell (Fondcombe), menés par Gildor Inglorion de la Maison de Finarfin, la plus noble des lignées des Hauts-Elfes, apparaissent d'abord dans une exquise scène illuminée par les étoiles, où ils protègent les pèlerins hobbits des Cavaliers [Noirs] et leur permettent de participer à l'un de leurs festins somptueux. C'est l'un des nombreux épisodes de la saga qui suggèrent le banquet messianique dans le Royaume de Dieu. Nous ne voulons certainement pas penser à une analogie directe entre les banquets des Elfes et l'Eucharistie (un moment véritablement eucharistique aura lieu plus tard), mais il s'agit certainement là d'une allusion à l'Âge messianique. Sam est celui qui est habilité à appréhender cette corrélation entre la communauté elfique et l'unique et futur but [ou dessein ?] de Dieu, bien qu'il se trouve au-delà de la transmission sonore ou visuelle :

"Sam ne put jamais décrire par des mots ni se représenter nettement à lui-même ce qu'il sentit ou pensa cette nuit-là, bien que cela demeurât dans sa mémoire comme un des événements majeurs de son existence.
Le plus près qu'il parvint fut de dire :
- Eh bien, monsieur, si j'étais capable de faire pousser des pommes semblables, je m'appellerais un jardinier. Mais c'est le chant qui m'est allé au cœur, si vous voyez ce que je veux dire."
[Fellowship, Livre I, Chapitre III]

Il est à noter que Sam choisit les pommes pour une mention particulière. Ce peut être un indice que les Elfes transportent avec eux le souvenir du Jardin d'Eden dans son état primitif, incarnant l'espoir et la nostalgie du monde pour sa rédemption [ou son rachat ?] du serpent. Le chant des Elfes suggère sûrement un lien avec le monde transcendant. Peut-être il n'est pas trop exagéré de rappeler que, dans l'Evangile de Jean, le Christ ressuscité vient à Marie-Madeleine sous la forme d'un jardinier. L'iconographie chrétienne a dépeint cette apparition du Christ comme une restauration de l'Eden et de la nature. L'amour bien connu de Tolkien du monde naturel reflète cet espoir.

À mes yeux également, et à lire ce simple extrait, il est clair que l'on a affaire, avec la révérende Fleming Rutledge (qui est une théologienne épiscopalienne américaine, d'après ce que j'ai compris), à une lecture effectivement très orientée de l'œuvre de J.R.R. Tolkien...
Ce n'est pas une critique, mais juste un constat... Wink

Amicalement,

Hyarion.
All night long they spake and all night said these words only : "Dirty Chu-bu," "Dirty Sheemish." "Dirty Chu-bu," "Dirty Sheemish," all night long.
(Lord Dunsany, Chu-Bu and Sheemish)
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Cors et coqs - par GURTHANG - 23.05.2012, 19:06

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