(05.05.2012, 22:49)Aglarond a écrit : Par compatibilité, j'entends par là que l'on peut avoir une lecture catholique approfondie de l'oeuvre ; que les vertus cardinales (j'emploie à dessein le mot vertu plutôt que valeur) exaltées chez Tolkien occupent une place très importante chez les catholiques : humilité, espérance, pardon... (en l'absence de Révélation, la foi, et son corollaire la confiance sont plus diffuses mais non absentes)
Merci pour ce long message, auquel j'adhère en grande partie.
Je reviens sur les vertus.
Les vertus cardinales sont prudence, tempérence, courage et justice.
Elles ne sont pas à proprement parlé catholiques mais platoniciennes et reprisent par le catholicisme. Attention, pour les catholiques la vertu pour la vertu ne vaut pas car elle est alors synonyme d'orgueil.
Ces vertus sont présentes dans le SdA.
Mais ce qui est proprement catholique, sont les vertus théologales :
Foi (fidélité à la Vérité)
Espérance (je serai face à la Vérité aprés ma mort, vision béatifique, repos en Dieu le 7ème jour)
Charité (Amour de Dieu et amour des autres à travers Lui)
Ces vertus sont présentes dans le SdA.
La charité : Frodon épargne Gollum parce qu'il le voit à travers la "providence".
L'espérance et partout présente.
La foi comme je l'ai déjà dit, il me semble que c'est dans le rapport à l'anneau qu'elle est traitée. Il y a ceux qui agissent fidèlement à la finalité de l'anneau -qui est sa destruction- et ceux qui par manque de vertu ne sont pas fidèles à cette finalité. Par exemple Boromir perd la foi par manque d'espérance.
Comme je l'ai dit dans un message supra, les raisons qui poussent à posséder l'Anneau pour soi sont les mêmes qui pousse à ne pas avoir la foi catholique.
Tolkien étant entourés d'hérétiques (protestant, anglicans) dont la foi n'était pas catholique (universelle) mais la conséquence de choix (qui se dit en grec hérésie), je ne trouve pas étonnant que, même inconsciemment au départ, ce thème soit central.