30.04.2012, 11:46
Bonjour, je ne suis pas de taille à intervenir au centre des querelles théologiques, mais à la lecture de cette discussion, je m'interroge sur ce qui la sous-tend ; est-il question de s'interroger sur le fait que Tolkien aurait écrit "sous influence" catholique ? Ou est-il question de proposer une pure lecture catholique de son œuvre ?
Dans le premier cas, on peut reconnaître qu'il était fervent catholique et que l'empreinte de ses croyances a bien du avoir une prise sur son écriture (même si lui même se méfiait des analyses littéraires vues au travers de la psychologie et de l'histoire personnelle des auteurs).
Mais il semble (c'est ce que je ressens à la lecture des interventions de Gurthang) que l'idée soit de tirer le SdA dans une optique purement catholique. Je pense que c'est faire fausse route.
N'étant pas capable de lire l'anglais dans le texte, et n'étant sans doute pas le seul ici, je vous propose la traduction officielle de l'extrait de lettre citée plus haut par Thraïn. (Lettres, Chritian Bourgois 2005, page 208-209, tradD. Martin et V. Ferré)
A la lecture de ce texte, on peut sans doute s'accorder sur le fait que l'intention de Tolkien n'était pas de présenter une œuvre catholique à visée prosélyte.
Peut-être avons nous (plus simplement affaire) à une œuvre à visée morale (donc marquée par les croyance de son auteur) orientée vers une morale individuelle. Je ne me souviens pas en effet de positions dogmatiques prises par Tolkien dans ses écrits, mais on peut difficilement oublier la proposition de Gandalf : "Tout ce que nous avons à décider, c'est ce que nous devons faire du temps qui nous est donné." (SdA, Chritian Bourgois 1972, Chapitre 2, page 73, trad. F. Ledoux).
Dans le premier cas, on peut reconnaître qu'il était fervent catholique et que l'empreinte de ses croyances a bien du avoir une prise sur son écriture (même si lui même se méfiait des analyses littéraires vues au travers de la psychologie et de l'histoire personnelle des auteurs).
Mais il semble (c'est ce que je ressens à la lecture des interventions de Gurthang) que l'idée soit de tirer le SdA dans une optique purement catholique. Je pense que c'est faire fausse route.
N'étant pas capable de lire l'anglais dans le texte, et n'étant sans doute pas le seul ici, je vous propose la traduction officielle de l'extrait de lettre citée plus haut par Thraïn. (Lettres, Chritian Bourgois 2005, page 208-209, tradD. Martin et V. Ferré)
[b a écrit :Mais j'ai nourri ab initio une passion tout aussi fondamentale pour les mythe (non l'allégorie!), pour les contes de fées, et surtout pour les légendes héroïques à la lisière du conte de fées et de l'Histoire.
[Tolkien regrette ensuite que l'Angleterre n'ai pas] d'histoire propre (étroitement liée à sa langue et à son sol), en tous cas pas de la nature que je recherchais et trouvais (comme ingrédient) dans les légendes d'autres contrées. Il y avait les grecques, les celtes et les romanes, les germaniques, les scandinaves et les finnoises (qui m'ont fortement marqué), mais rien d'anglais, excepté le maigre matériau des chap-books [sorte d'almanachs]. Bien sûr, il y avait, il y a, tout le monde arthurien mais, malgré sa force, il est imparfaitement naturalisé, étant associé avec la sol britannique et non anglais, et il ne venait pas combler le manque que je ressentais. Premièrement, son côté "féerique" est trop extravagant, fantastique, incohérent, répétitif. Ensuite et surtout, il fait partie intégrante de la religion chrétienne et la contient explicitement.
Pour des raisons que je ne développerai pas, cela me semble être rédhibitoire. Le mythe et le conte de fées doivent, comme tout art, refléter et contenir en solution des éléments de vérité (ou d'erreur) d'ordre moral et religieux, mais pas explicitement, pas sous la forme connue du monde "réel", primaire.
A la lecture de ce texte, on peut sans doute s'accorder sur le fait que l'intention de Tolkien n'était pas de présenter une œuvre catholique à visée prosélyte.
Peut-être avons nous (plus simplement affaire) à une œuvre à visée morale (donc marquée par les croyance de son auteur) orientée vers une morale individuelle. Je ne me souviens pas en effet de positions dogmatiques prises par Tolkien dans ses écrits, mais on peut difficilement oublier la proposition de Gandalf : "Tout ce que nous avons à décider, c'est ce que nous devons faire du temps qui nous est donné." (SdA, Chritian Bourgois 1972, Chapitre 2, page 73, trad. F. Ledoux).