Vision d'Alfirin - Version imprimable +- Forum Tolkiendil (https://forum.tolkiendil.com) +-- Forum : Tolkiendil - www.tolkiendil.com (https://forum.tolkiendil.com/forum-4.html) +--- Forum : Arts (https://forum.tolkiendil.com/forum-16.html) +--- Sujet : Vision d'Alfirin (/thread-691.html) |
Vision d'Alfirin - La Mouette - 11.06.2003 Sur les collines au pied des blanches montagnes Mon regard se tourne vers le sud Vers la mer Je prends mon envol porté par les courants Chargés d'embruns à l'odeur De la mer Je m'attarde sur les longs méandres du fleuve Qui arpentent paisiblement la plaine Vers la mer Les champs printaniers de la large baie Invitent à la belle mélancolie De la mer, vers la mer Drapés de clochettes dorées qui m'appellent Au doux souvenir d'outremer D'Eldamar Mes rêves me portent alors au faîte des tours De la sublime Tirion de Faerie Eldamar Où tintent et résonnent les notes subtiles Des cloches d'or et d'argent D'Eldamar La brise ennivrante agite les vagues d'alfirin Et s'estompe la sereine vision D'Eldamar, Eldamar - Galadhilmë - 11.06.2003 Ce poème est chargé de parfums, d'embruns et d'écume; on croit sentir le sel sur ses lèvres, repirer le vent puissant et orageux: c'est rare et sublime! Du fond de ma banlieue chargée d'hydrocarbure :cry: , je te remercie pour ce poème intense qui m'a fait respirer, encore, le vent merveilleux de la mer! - Lilith - 12.06.2003 Ma foi, si toutes les premières interventions des membres de ce forum étaient comme ça... Moi qui déteste la mer, ce poème me la fait aimer (temporairement quand même, il faut pas pousser). - Melian - 12.06.2003 Aaaaahhh, la mer... les vacances... Avec ce poème on est quand même bien loin du beauf et de ses 4 galins qui font des patés de sable a moitié sur notre serviette... C'est bien la mer de ton poème qui a fait tant rêver les elfes... - Iluvatar - 12.06.2003 Beaucoup d'air frais se dégage ! Kel fraicheur ! - La Mouette - 15.06.2003 A la Nimrodel Quand j'entends sa voix Me poussent des ailes Quand je rêve de toi - Morgoth - 23.06.2003 Super poème, j'aime la présence de la mer et la forme, avec des strophes courtes qui (re)prennent la mer. - Teretwen - 24.06.2003 Très beau vraiment très beau........ il se dégage de ce poème une profusion d'images, d'odeurs et de sons..... On pourrait en faire une chanson - Alf - 28.06.2003 La Mouette, Un dessin en reponse à ton poeme ? oui ou non ? dis-moi, enigmatique oiseau Alf(irin) - La Mouette - 28.06.2003 Si les ors, les argents et les perles nacrées Vivent dans tes images De la mer Oui ! - La Mouette - 28.07.2003 Une collègue linguiste m'a fait l'honneur d'étudier mes quelques vers. En voici l'analyse. Et encore merci à vous ! Tout au long de la lecture de ce poème nous découvrons que le motif de la "vision" constitue sa charpente thématique. Dès la première strophe dont le sujet est "mon regard" et cela jusquà la dernière où nous trouvons la désignation directe "la sereine vision", nous observons la mise en poème dun paysage esquissé dune manière simple, par seule évocation de différentes parties du monde naturel, végétal et maritime : "les collines", "des blanches montagnes", "les longs méandres du fleuve", "les champs printaniers", "de clochettes dorées", "les vagues". Cependant, à partir de la cinquième strophe, il sopère un changement de perspective. Le paysage concret devient peu à peu le reflet du paysage imaginaire "les champs printaniers invitent ", "les champs printaniers mappellent » et la vision réaliste cède la place à la représentation imaginaire les rêves, le souvenir. La perception du monde extérieur (le regard) se transforme en sensation du bien-être résumé dans le poème par "la belle mélancolie". Ce changement de la perspective que nous pouvons qualifier de "passage" constitue, à mon sens, lélément le plus intéressant du poème. Pourquoi ? Tout dabord, il convient de souligner que ce "passage dun état à lautre" est présenté comme positif voire bienfaisant bien quil sagisse de la mélancolie état de tristesse accompagné de rêverie, le synonyme du chagrin voire de la douleur au sens physique. Les adjectifs "belle", "doux", "sublime", "subtile" ornent certes les éléments constitutifs de la vision dEldamar en même temps quils reflètent létat émotionnel du sujet lyrique car cest lui qui nous traduit, en utilisant un tel vocabulaire, lobjet de sa perception. Il le fait non seulement à travers son regard mais aussi à travers son émotion que lui procurent la beauté, la douceur, la subtilité et la sublimité de limage dEldamar. Le procédé rythmique tel que la répétition dun même couple de vers : "vers la mer" / "de la mer" suggère particulièrement bien le mouvement de la mer, ce va-et-vient des vagues dont le bruit nous berce, nous calme, apaise et console peut-être notre chagrin. Au mouvement de va-et-vient sinterpose le mouvement descendant rendu par le jeu de rimes observé dans la mise en parallèle de substantifs "mer", "outremer" qui sopposent au mot "Eldamar". Le contraste phonétique entre la voyelle e et a crée leffet de glissement, glissement dans une autre réalité. Et la répétions suivante "dEldamar" / "Eldamar", telle une incantation, traduit de nouveau cette même sensation du bien-être que procure cette fois-ci la sérénité de la vision dEldamar. En guise dune brève conclusion, je souhaite souligner que mon regard dun linguiste nest quun des plusieurs regards que nous pouvons poser sur ce poème. Jai voulu juste de mettre en évidence ce qui a retenu particulièrement mon attention dans ce poème, à savoir la transcription poétique de la sensation. - Linna - 13.11.2003 Après un tel regard (fort bien aiguisé), que dire de plus ? Linna |