[Traduction]Thibaud Mercier - Chanson de Beren et Tinúviel - Version imprimable +- Forum Tolkiendil (https://forum.tolkiendil.com) +-- Forum : Tolkiendil - www.tolkiendil.com (https://forum.tolkiendil.com/forum-4.html) +--- Forum : Arts (https://forum.tolkiendil.com/forum-16.html) +--- Sujet : [Traduction]Thibaud Mercier - Chanson de Beren et Tinúviel (/thread-2001.html) |
[Traduction]Thibaud Mercier - Chanson de Beren et Tinúviel - Turb - 12.03.2005 Thibaud Mercier - Chanson de Beren et Tinúviel Les feuilles étaient longues, l'herbe était printamnière, Les ombelles de cigüe paisibles et belles, Et dans la clairière se voyait la lumière D'étoiles dans les ombres scintillant doucement. Et comme un vent béni dansait Tinuviel Sur l'invisible chant d'une flûte légère Et la claire lumière des étoiles du ciel Etait dans ses cheveux et ses doux vêtements. Là, vint alors Beren des montagnes arides, Et perdu, malheureux, il erra sous les feuilles, Et là où s'écoulait, murmurante, rapide, La Rivière des Elfes, il marchait seul au vent. Il regarda parmi les aulnes, les glaïeuls, Et vit, tout étonné, mille fleurs d'or limpide Sur la mante et les manches de la vierge, en son oeil Et ses cheveux pareils à une ombre suivant. Le doux enchantement ranima ses pieds las Sur les tristes collines condamnés à errer. Il poussa en avant voulant voir tout cela, Atteindre les rayons de lune étincelants. Par le lacis des bois de ses vertes contrées, Elle s'enfuit, légère, sur ses pieds délicats, Le laissant, solitaire, errer, encore errer Dans la vive forêt à nouveau écoutant. Il entendit là-bas souvent le son flottant Des pas aussi légers que la feuille de rose, Ou la sourdre musique sous la terre trillant, Joyeuse mélodie assourdie et teintée. Les feuilles de cigüe à présent gisaient, closes, Flétries, et une à une, soupirant doucement, Tombaient les feuilles d'or, sussurantes, moroses, Dans le bois hivernal par le vent agitées. Il la cherchait toujours, errant encore au loin Où les feuilles des ans formaient un doux tapis; A la lune luisante aux rayons argentins, A la pluie des étoiles dans les cieux frissonnants, La mante de la vierge magnifique et jolie Miroitait comme les neiges dans le lointain; Elle dansait encore, et ses pieds, sur un lit Fait de brume, scintillaient, frémissants. Quand l'hiver fut passé, elle revint; alors, Son chant soudainement libéra le Printemps, Pareil à l'Alouette qui s'envole, au trésor De la neige fondante qui s'écoule, légère. Il vit les fleurs elfiques jaillir magiquement A ses pieds, et charmé, réconforté encore, Il brûla de danser , et merveilleusement Auprès d'elle chanter sur l'herbe printamnière. De nouveau s'enfuit-elle, mais vivement il vint. Tinuviel! Tinuviel! il l'appela Par son elfique nom; alors elle revint, Pour enfin s'arrêter et rester un moment A écouter la voix. Lors, elle se tint là, Et la voix exerça sur elle un charme plein. Beren vint; le destin sur Tinuviel tomba; Elle s'abandonna dans ses bras forts et grands. Quand Beren regarda dans les yeux de la vierge, Parmi ses cheveux d'ombre, il vit là scintiller Comme en un doux miroir -lumière qui émerge, la tremblante lueur des étoiles d'argent. La douce Tinuviel, troublée, émerveillée, La plus belle des elfes, l'immortelle vierge Sur Beren répandit ses cheveux étoilés, L'enserrant dans ses bras faits d'argent miroitant. Long fut le chemin que leur traca le Destin; Par dessus les montagnes rocheuses, et bien pire: Par les salles de fer et les portes d'airain, Et des forêts de Nuit sans jour et sans jeunesse. Les mers séparatrices entre eux deux s'étendirent, Et pourtant, à nouveau ensembles à la fin, Il y a bien longtemps, superbes, ils partirent, Dans la forêt chantant sans peur et sans tristesse. Version originale : The leaves were long, the grass was green, The hemlock-umbels tall and fair, And in the glade a light was seen Of stars in shadow shimmering. Tinúviel was dancing there To music of a pipe unseen, And light of stars was in her hair, And in her raiment glimmering. There Beren came from mountains cold, And lost he wandered under leaves, And where the Elven-river rolled He walked alone and sorrowing. He peered between the hemlock-leaves And saw in wander flowers of gold Upon her mantle and her sleeves, And her hair like shadow following. Enchantment healed his weary feet That over hills were doomed to roam; And forth he hastened, strong and fleet, And grasped at moonbeams glistening. Through woven woods in Elvenhome She tightly fled on dancing feet, And left him lonely still to roam In the silent forest listening. He heard there oft the flying sound Of feet as light as linden-leaves, Or music welling underground, In hidden hollows quavering. Now withered lay the hemlock-sheaves, And one by one with sighing sound Whispering fell the beechen leaves In the wintry woodland wavering. He sought her ever, wandering far Where leaves of years were thickly strewn, By light of moon and ray of star In frosty heavens shivering. Her mantle glinted in the moon, As on a hill-top high and far She danced, and at her feet was strewn A mist of silver quivering. When winter passed, she came again, And her song released the sudden spring, Like rising lark, and falling rain, And melting water bubbling. He saw the elven-flowers spring About her feet, and healed again He longed by her to dance and sing Upon the grass untroubling. Again she fled, but swift he came. Tinúviel! Tinúviel! He called her by her elvish name; And there she halted listening. One moment stood she, and a spell His voice laid on her: Beren came, And doom fell on Tinúviel That in his arms lay glistening. As Beren looked into her eyes Within the shadows of her hair, The trembling starlight of the skies He saw there mirrored shimmering. Tinúviel the elven-fair, Immortal maiden elven-wise, About him cast her shadowy hair And arms like silver glimmering. Long was the way that fate them bore, O'er stony mountains cold and grey, Through halls of iron and darkling door, And woods of nightshade morrowless. The Sundering Seas between them lay, And yet at last they met once more, And long ago they passed away In the forest singing sorrowless. |