Note de ce sujet :
  • Moyenne : 0 (0 vote(s))
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Mardil le prophète
#1
Je profite de quelques jours de répit, obligé de mettre de côté mes deux projets de jeux de société, pour ressortir un vieux projet inachevé, dont je vais tirer le sujet suivant: les aventures de Mardil le prophète.
Je vais essayer de poster quelques unes de ces aventures, puis je finirai par un peu d'exégèse justificative.
Le projet initial était une campagne de JDR (règles Tiers Âge), accompagné d'une longue nouvelle introductive (que je n'avais postée que sur La Cour d'Obéron je crois).


« Castamir n'avait pas régné longtemps que déjà il s'était montré plein de morgue et peu généreux, bref un homme cruel... » *
Alors que la lutte fratricide déchire le Gondor, se lève Mardil.
D'Anfalas à Pelargir il prend la route.
« La blanche colonne gît à terre,
« l'étoile d'Umbar ne resplendit plus
« Homme de l'Ouest, tu abandonnes la garde des frontières.
« Comme a sombré la Pierre
« tes yeux se voileront de larmes
« et tu ne distingues plus l'humble du faible »
Mardil ne parviendra jamais à porter son message à Castamir, et sera jeté en prison sitôt franchies les portes de Pelargir.
Il désespère alors en prison, parmi les vauriens fauteurs de troubles.
Mais voici qu'un vieillard, balayant les cachots, chantonne en sifflant :
« Quand vient la moisson
« Au Pays Béni
« De rires et chansons
« Les Eruhíni
« Ensemblent louent
« Le Père de tout
Que cela te serve de leçon ! Lui lance le geôlier
Et Mardil libéré, de rentrer sans façon.


* [SdA appA I, IV]
La lumière n'indique pas le bout du tunnel, c'est la lanterne de celui qui comme toi, cherche à sortir.
Répondre
#2
Quand les coups de pouce au destin rejoignent les prophéties:

de retour de Pelargir, Mardil va se confier à sa grand mère Finduilas au sujet de ce singulier personnage, ce vieillard gris qui l'a visité en prison :
« Je l'ai moi aussi rencontré, quand j'était enfant. J'étais assise sur un rocher, contemplant les sommets de Tarlang tout en chantant une comptine de la région :

« Les vilains Gobelins
Sont sortis par un trou
Comme souris de partout
Pour casser et voler

Pour fermer pour bloquer
Ces souris dans leur trou
C'est fini un verrou
Quel gredin quel malin ?

Un géant c'est tentant
jettera un caillou
brisera son joujou
de la sorte sur leur porte

Les cloportes en cohorte
Ne vont plus par le trou
Ne font plus de hou-hou
Car le cran est butant.

« D'où vient cette comptine ? » m'avait demandé le vieux sage. « Je ne sais pas » avais-je répondu. « Elle me plaît bien, apprenez la moi » m'avait il dit, « Elle me servira bien » et il repartit.

*le cran est butant est une expression de la région de Morthond, qui signifie la porte est verrouillée
La lumière n'indique pas le bout du tunnel, c'est la lanterne de celui qui comme toi, cherche à sortir.
Répondre
#3
Je gage que les comptines aident le sage à retenir les sortilèges et à focaliser sa volonté en accomplissant un rituel...

Tom Bombadil ne chante-t-il pas ses incantations pour mettre au pas Vieux Saules et Spectres des Tertres ?
Répondre
#4
Les comptines comme moyen mnémotechnique ?
Je n'y avait pas pensé, mais ça me plaît.

Bon, maintenant, de l'origine des prophètes:

Une des tantes de Mardil, Ioreth vit à Tharagrondost. C'est là bas, en montant sur un des sommets de l'Andrast que se trouve un point de vue d'où l'on pouvait apercevoir par temps clair la pointe du Meneltarma, de la terre bénie de Númenor. Ioreth garde entre autre choses la mémoire de ceux qui ont rencontré le Pèlerin Gris.
Ce vieil homme, car ce n'est pas un Elfe et il ne semble pas, au vu des siècles passés que ce soit un simple homme ; ce sage va et vient dans les terres de l'ouest, libre de toute attache, souvent porteur de mauvaises nouvelles mais toujours encourageant. Car pour qui sait l'accueillir avec attention, les mots de sa bouche sont comme le souffle qui vient ranimer les braises endormies du foyer, qu'on les entende de vive voix ou qu'elles jaillissent d'une mémoire. Le premier ancêtre de Mardil a avoir rencontré ce sage est la mère de son arrière grand père. Certaines de ses sentences ou de ses réponses sont conservées précieusement dans la famille :

« L'horizon à l'ouest s'est courbé, jusqu'à rattraper dans sa chute celui de l'est. Ce n'est plus tant au loin que doivent se porter vos regards et votre langueur, mais au cœur qu'il faut diriger vos efforts. »

« Voici qu'une sombre menace rôde. De lourds nuages de cendres s'élèveront-ils de nouveau d'Orodruin ? Gardez une constante vigilance aux portes du Mordor, ainsi qu'à celle de vos lèvres et de vos cœurs. »

« Veillez à ce qui reste de braises dans vos cœurs ne s'éteigne pas ! N'oubliez pas la vive flamme qu'Eärendil porte au front. Vivez du feu qui brûla Beren et Luthien. Il se pourrait que vous ayez été choisi... »

et enfin:

Ioreth garde aussi la mémoire d'un événement fondateur pour la famille. Vers l'an mille du troisième âge, Ciryaher, grand père de l'arrière grand père de Mardil se tenait sur une hauteur de l'Andrast, scrutant l'horizon tant de ses yeux qu'avec la force de son âme. En ce lieu béni, on pouvait apercevoir jadis émergeant d'une lointaine brume la pointe du Meneltarma, sommet sacré de Númenor. Mais une vague gigantesque s'était levée, balayant l'orgueil devenu démesuré des Hommes de l'ouest. La Voie Droite fut alors coupée, les Puissances abandonnèrent  les Fidèles et les autres hommes à leur sort. Il ne resta plus que le souvenir de l'Un, béni-soit-Il !
Ce jour là donc, Ciryaher scrutait à l'ouest cet horizon qui s'était courbé, chantant pour lui-même à voix basse quelque vieux lai des jours anciens. De ce replat rocheux, accessible seulement à d'habiles grimpeur, on contemplait l'Andrast, cette ultime extrémité du sud-ouest de la Terre du Milieu. À quelques cent pieds plus haut se dressait, inaccessible sur son aiguille rocheuse, l'aire d'un grand aigle. Très loin vers le nord, la montagne s'élançait, s'élargissait jusqu'à rejoindre l'Ered Nimrais. Derrière à l'est, on distinguait à peine dans la lumière du levant les plateaux du Pinath Gelin et la côte d'Anfalas. Mais d'en bas, tout en bas des pieds de Ciryaher montait le murmure des vagues. Une brise de mer au goût salé qui en ce lieu seul parvenait jusqu'au sommet, où mer et ciel se rejoignent.
Et il la vit. minuscule et étincelante, blancheur immaculée portée par une vague, ni écume ni nuage. Poussée, gonflée par le vent, à l'endroit même où se tenait autrefois Númenor ; une voile.
« La Voie Droite est à nouveau ouverte, Illúvatar n'a pas oublié ses enfants ! »
Mer, ciel et chant s'élevèrent de concert.
La lumière n'indique pas le bout du tunnel, c'est la lanterne de celui qui comme toi, cherche à sortir.
Répondre
#5
Sympa ! Ciryaher, gardien de phare ? Wink
Répondre
#6
Et pour finir un peu d'exégèse, afin d'expliquer d'où vient "Mardil le Prophète". C'est un texte que j'ai écrit il y a quelques années, en introduction à une campagne JDR (règles Tiers Âge).
La campagne a vite capoté (je pense que je manquais de matière, je la reprendrais peut être un jour) mais les textes sont restés. Je le reprendrai peut être un jour, si j'ai du temps...


Comme je le disais, sans y avoir trop réfléchi en début de partie, à Yodram/Mardil, la religion dans le Gondor est quasi inexistante. Il y a bien le Silence debout de Faramir (1), l'invocation de Sam (2) mais rien de plus. Et pour incarner un personnage de JDR, c'est trop peu.
Et justement, on parle en terme de jeu, pas en terme de récit.
Pour ce qui est du récit (je parle là du SdA, car notre campagne se situe dans le Gondor en 1448 3A), Tolkien est clair : en travaillant son œuvre il a retiré l'élément religieux à dessein, à l'attention des lecteurs (3). Alors que dans une partie de JDR on se retrouve joueurs (interprètes) dans l’œuvre, au sein d'un monde avec sa propre cohérence.
Cette cohérence interne entraîne à mon avis une présence de religions diverses (toutes sauf les chrétiennes (4)) : des animistes chez les Drúedain (Drûgs, Woses), des païens chez les Dunéens (Dunlendings) par exemple et éventuellement d'autres variantes. On retrouvera dans ces catégories les Gondoriens de sang mêlé.
Dans ma campagne, les PJ (dont Mardil) sont des Gondoriens de pure souche et donc avec une solide éducation. Ils sont donc monothéistes (L153, note 5). Descendants des Fidèles de Númenor, ils ne sont pas tombés dans le piège de la fausse religion visant à adorer Morgoth/Melkor, ou Sauron, comme le font ou l'ont fait Númenóréens Noirs et Hommes de l'est. Par leurs ancêtres (Elros frère d'Elrond, Lúthien, Melian la Maia) ils ont (physiquement, ce n'est pas de l'ordre de la croyance) fréquenté les Valar sur la Terre de Valinor et surtout ils ont loué et adoré Eru « l'Unique » sur la montagne d'Aman (5).
C'est Aragorn, prêtre-roi, qui me permet d'aller plus loin, dans l'ordre d'une interprétation personnelle (6).
De par son éducation chez Elrond, sa connaissance du destin de Lúthien et Beren, Aragorn sait ce qui attend une Elfe qui voudrait unir sa vie à celle d'un mortel. Je pense alors qu'il avait, avant de s'engager, un espoir. L'espoir que leur destin est autre que celui de ses aïeux : beau mais tragique.
Je fais alors le rapprochement entre deux peuples exilés et errants : les Juifs et les Dúnedain. Je tiens à préciser que Tolkien n'aime pas l'allégorie (L131), mais qu'il est tout à fait possible que le lecteur puisse trouver des liens entre le texte et sa vie de foi (L213). Dans leur exil les Juifs vont 'digérer' la révélation faite longtemps avant par leurs prophètes et par similitude j'imagine que les Hommes de l'Ouest en ont fait autant.
Fin du Premier Âge : les Maisons de Bëor, Hador et Haleth(f) apportent leurs forces aux Elfes et aux Valar lors de la Grande Bataille qui vit la chute du Thangorodrim et la défaite de Morgoth. Ces hommes qui ont fréquenté les Puissances (7) ont eu la révélation de l'Unique : Eru Ilúvatar. Les Valar (et Maïar) ont une certaine ressemblance avec les anges de Moïse, Bëor peut être comparé à un prophète et on peut faire mémoire de lui comme Balan, Père des Hommes, ainsi que des deux autres.
En remerciement de leur courage et en consolation de leurs peines, l'île de Númenor leur est offerte. Le sommet de la montagne du Meneltarma est leur « lieu saint », consacré à Eru (Cool
Le second âge se termine, Númenor est engloutie, les Hommes de l'Ouest se retrouvent exilés en Arnor et Gondor (9).
Là intervient mon hypothèse de différence entre jeu et lecture et le « lieu saint » perdu est remplacé.
Suscité par la venue des Istari, des prophètes (10) vont surgir en terre du Gondor. Certains pour s'élever contre la dérive des 'embaumeurs' (11), d'autres pour redonner de la ferveur aux rites, tel celui du Silence Debout ou d'autres à inventer avec mes joueurs. Certains vont finir par convaincre un roi qu'il est temps de créer un nouveau « lieu saint », ce qui donnera ce lieu de culte du Mindoluin (12), ainsi que d'autres lieux secondaires. D'autres prophètes encore vont lutter contre les dérives païennes des mariages mixtes, rappeler au roi ses devoirs (13) et surtout tenter de faire comprendre à ces hommes à la nuque raide la Bonté d'Eru, car « il y a plus que le souvenir ».
Le statut d'enfants d'Eru, ou Eruhíni, est dès l'origine joie et bonheur, chants, danse (14) et louange. Ce sont les mensonges de Morgoth qui ont fait de la mort  la Noire Fatalité des Hommes (15). Elle est le Don d'Eru fait aux Hommes (16), destin tissé dans la Musique : « réjouissez vous ! » annonce Mardil le prophète. « Criez de joie au jours de la récolte ! » « Opposez au désespoir les pas de la danse unis au chant de la flûte ! ». « Montez sur la Hauteur pour y adorer le Père de tout ! » (17).

Et je conclue avec la notion de points de désespoir apportée par les règles de Tiers âge. À première vue la fiche de personnage paraît assez noire, genre Appel de Cthulhu. Les points de désespoir/mélancolie sont tout en haut, et ne peuvent être contre-balancés que par les points de communion, rêve et de majesté qui sont plus bas. C'est pratique pour simuler la bascule d'un PJ vers PNJ, donner des pistes pour le rôle play mais ça ne satisfait pas Yodram/Mardil !
Certes ce point de règle colle bien à l'esprit du SdA. Faramir n'a plus d'espoir [SdA L4, V], Aragorn en a un mais caché [SdA appendice A, I], Denethor s'est suicidé et Boromir a succombé.
Mais c'est sans compter avec les prophètes !
Ce qui fait tenir Faramir, c'est sa fréquentation du plus grand des "prophètes" : Gandalf. Pareil pour Aragorn et la Communauté de l'Anneau. Les points de rêve ne suffisent pas à Legolas, les points de majesté ne suffisent pas à Aragorn, il leur faut en plus un souffle d'espérance.
Je propose ainsi de donner à certains PJ un score de désespoir négatif, c'est à dire un score d'espoir avec la capacité de fortifier et élever leurs compagnons (pas de système codifié, je gérerai à l'instinct).


1 « Avant de commencer le repas, Faramir et tous ses hommes se tournèrent face à l'ouest et observèrent un moment de silence. Faramir fit signe à Frodon et à Sam de les imiter. » [SdA L4, V]

2 « Alors, sa langue fut libérée et sa voix cria dans une langue qu'il ne connaissait pas : A Elbereth Gilthoniel... » [SdA L4, X]

3 « Le Seigneur des Anneaux est bien entendu une œuvre fondamentalement religieuse et catholique ; de manière inconsciente dans un premier temps, puis de manière consciente lorsque je l'ai retravaillée. C'est pour cette raison que je n'ai pratiquement pas ajouté, ou que j'ai supprimé les références à ce qui s'approcherait d'une « religion », à des cultes et à des coutumes, dans ce monde imaginaire. Car l'élément religieux est absorbé dans l'histoire et dans le symbolisme » [Lettre 142]

4 SdA pré-chrétien réf ?

5 « […] au début de la récolte des fruits Manwë donnait une grande fête en l'honneur d'Eru où tous les peuples de Valinor donnaient libre cours à leur joie en chantant et en faisant de la musique sur le Taniquetil. » [Silm Quenta Silmarillon, VIII]
« Les Hauts-Elfes étaient des exilés venus du Royaume Béni des Dieux […] et ils n'avaient pas de « religion » (ou de pratiques religieuses, plutôt) car eux avaient étés entre les mains des Dieux, louant et adorant Eru « l'Unique », Ilúvatar le Père de Toute Choses, sur la Montagne d'Aman. » [L156]

6 « Nous devons partir dans la tristesse, mais non dans le désespoir. Voyez ! Nous ne sommes pas liés à jamais aux cercles du monde et, au-delà, il y a plus que le souvenir. Adieu ! » [SdA appendice A, I]

7 Si l'on veut être pointilleux, ce sont les Elfes Noirs qui les premiers ont révélé aux Hommes l'existence des Valar. À moins que ce ne soient des serviteurs de Morgoth... [Silm Quenta Silmarillon, XVII]

8 Meneltarma [Silm Akallabeth et L153, note]

9 « Les Fidèles […] établirent une sorte de souvenir amoindri de Númenor en Exil sur les côtes de la Terre du Milieu, héritant de la haine de Sauron, de l'amitié des Elfes, de la connaissance du Dieu Véritable, et (de manière plus malheureuse) d'un vif désir de longévité, et de la coutume d'embaumer et de construire de splendides tombeaux – leurs seuls « lieux saints », ou presque. Mais le « lieux saint » de Dieu, et la Montagne, avaient disparu, et ils n'avaient pas vraiment étés remplacés. Aussi lorsque les « Rois » s'éteignirent, il n'y eut plus d'équivalent de « clergé », les deux étant synonymes dans les conceptions númenoréennes. » [Lettre 156]

10 Des hommes et femmes, qui comme Gilraen possèdent le don de prévision. [SdA appendice A, I]

11 « Les Elfes […] étaient des « embaumeurs » [...]. À leur manière les Hommes du Gondor étaient semblables : un peuple qui dépérit, dont les seuls lieux saints étaient les tombes. » [Lettre 154]

12 « On apprend plus tard qu'il avait existé un « lieu saint » sur le Mindolluin, que seul le Roi pouvait approcher, où il avait jadis célébré grâces et prières au nom de son peuple ; mais il était tombé dans l'oubli. Ce fut Aragorn qui y entra de nouveau, et il y trouva un rejeton de l'Arbre Blanc, qu'il replanta dans la Cour de la Fontaine. On peut présumer qu'avec le renouveau de la lignée des rois-prêtres […] le culte de Dieu allait renaître, et qu'on entendrait à nouveau plus souvent son Nom (ou son titre). Mais il n'y aurait aucun temple du Dieu Véritable aussi longtemps que durerai l'influence númenóréenne. » [Lettre 156]
« […] Gandalf emmena de nuit Aragorn hors de la Cité, et il le conduisit au pied sud du mont Mindolluin ; et là, ils trouvèrent un sentier fait dans un temps lointain et que peu de gens osaient à présent fouler. […] Mais c'est un ancien endroit consacré, et, avant la fin des rois ou le dessèchement de l'Arbre de la Cour, un fruit a dû être déposé ici. » [SdA L6, V]

13 Un prophète, éventuellement parent de Mardil, a pu être envoyé auprès de Castamir l'Usurpateur à des moments où sa conduite relevait plus des serviteurs de Sauron que de celle des enfants d'Eru.

14 Edith/Lúthien danse pour John au milieu des ...

15 « … la Noire Fatalité des Hommes » [SdA appendice A, I]

16 « Le Destin (ou Don) des Hommes est d'être mortels, affranchis des cercles du monde. Puisque le point de vue du cycle dans son ensemble est celui des Elfes, la mortalité n'est pas expliquée par le mythe : c'est un mystère de Dieu dont on ne sait rien de plus que le fait que « le dessein de Dieu pour les Hommes est caché » : c'est un motif de chagrin et d'envie pour les Elfes immortels. » [Lettre 131]

17 « Vous êtes faibles et petits ? Joignez vos voix aux chœurs et vos pieds à la ronde ! »
« La vie est trop courte ? Vous pouvez la remplir ! »
« Vous êtes si différents les uns des autres ? Noble et simple aux ténèbres délieront ! » L165 et ?
« Voici qu'un jour je vous donnerai un Roi
Paroles de Bëor-Balan : « Derrière nous c'est la nuit, au réveil j'entendis comme dans un rêve enchanté la musique des Nomim »
La lumière n'indique pas le bout du tunnel, c'est la lanterne de celui qui comme toi, cherche à sortir.
Répondre
#7
(17.09.2020, 19:48)sam sanglebuc a écrit : Je fais alors le rapprochement entre deux peuples exilés et errants : les Juifs et les Dúnedain. Je tiens à préciser que Tolkien n'aime pas l'allégorie (L131), mais qu'il est tout à fait possible que le lecteur puisse trouver des liens entre le texte et sa vie de foi (L213). Dans leur exil les Juifs vont 'digérer' la révélation faite longtemps avant par leurs prophètes et par similitude j'imagine que les Hommes de l'Ouest en ont fait autant.

Il est clair que les Juifs ont inspiré le modèle "diasporique" des migrations tolkieniennes. Cependant ce qu'il y a à digérer est moins une révélation (de quoi?) que l'abandon par le peuple de son lieu originel qui est précisément associé, dans le cas de Númenor, à un éloignement d'Aman, puisque la prière des Hommes de Faramir s'adresse indistinctement aux deux lieux.
Répondre
#8
Effectivement, mon personnage "Mardil le Prophète" n'a pas de Révélation à faire. Il ressemble plus aux prophètes de l'AT qu'à Jean Baptiste.
Les hommes du Gondor savent (pour ceux qui ont conservé la tradition) qu'il y a les Valar (et tout ce qui tourne autour).
Mardil, à la suite de Ciryaher apporte d'abord une bonne nouvelle : "les Valar ne nous ont pas oublié" et ensuite des appels à la "conversion": si vous ne vous convertissez pas, malheur à vous.
Comme Gandalf face à Théoden (oiseau d' infortune), Mardil dans ma campagne n'apporte de mauvaises nouvelles qu'avec les clés pour les changer en bien.

Mais en y réfléchissant, je reviens sur la Révélation, qui vient mettre en lumière ce qui était caché.
Oui les Valar existent, vous les croyez (savez) lointains et inaccessibles, mais voici qu'ils ne nous ont pas abandonnés ! Car j'ai vu une voile !
Faramir dit qu'il n'a plus d'espoir (plus précisément "nous n'en avons plus") mais il fréquente le plus grand des prophètes : Gandalf et il a suffisamment d'espoir pour accomplir son rôle dans le SDA.

Edit:

je n'ai pas beaucoup de temps, je réfléchis tout en écrivant.
Je précise bien que nous sommes dans la section Art. Dans le SdA, seul Círdan sait d'où vient Gandalf et les Istari. Mardil le prophète est une invention ! C'est un manière d'expliquer d'où vient cet espoir qui anime des personnages comme Aragorn et Faramir
La lumière n'indique pas le bout du tunnel, c'est la lanterne de celui qui comme toi, cherche à sortir.
Répondre


Atteindre :


Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 1 visiteur(s)