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Re-traduction de textes de David Salo
#1
Coucou !

M'intéressant aux néo-langues de Tolkien, j'ai cherché à retraduire certaines phrases utilisées dans les films de PJ, afin de voir dans quelle mesure le publications post-PJ ont pu apporter des lumières sur les langues elfiques, et donc modifier la traduction des répliques.

Ainsi, j'ai procédé à cette retraduction pour la phrase de Saroumane au sommet d'Orthanc, s'adressant au Caradhras :
  • En anglais : Wake up cruel Redhorn! May your blood-stained horn shall fall upon the enemy-heads
  • En français : Éveille-toi, cruel Corne-Rouge (Caradhras) ! Que ta corne teintée de sang tombe sur les têtes ennemies
  • En quenya (by David Salo) : Cuiva nwalca Carnirassë! Nai yarvaxëa rasselya taltuva ñotto-carinnar
Voici ma démarche de traduction :
  • Pour "se réveiller", nous disposons de l'elfique primitif *etkuinu (verbe à l'infinitif, PE 22), que j'ai essayé de dériver. On aurait donc etkuinu > etkuino > ekkuino/ektuino > eccuino/ehtuino > eccuin/ehtuin (je ne mets pas d'astérisques, il y en aurait besoin à chaque mot). Ainsi, "éveille-toi" donnerait eccuina ou ethuina
  • "Cruel" : saura (c'est mieux que nwalca qui date des Étyms.)
  • Pour "Que" ("may"), j'hésite entre le traduire par nai et á... Nai me semble peut-être un peu trop "poli", volitif.
  • Pour "teinté de sang", j'ai simplifié en "sanglant". Ainsi, on a sercë pour "sang", donc sercëa pour "sanglant"
  • "Ennemi" est donné comme cotto par le VT49 (dans le nom quenyarin de Morgoth). Peut-être cela devrait-il être notto, en tant que mot séparé, mais je n'en ai pas de certitude. Donc, je garde cotto, avec la désinence génitive pluriel – cottoron
  • Le reste me semble bien Smile
Cela donne donc : Eccuina, saura Carnirassë! Nai sercëa rasselya taltuva carinnar cottoron!

EDIT : Après correction, on aurait plutôt : Á ehtuinu, saura Carnirassë! Nai sercëa rasselya taltuva carinnar cottoron!

Qu'en pensez-vous ?
Doctus cŭm libro
― Proverbe latin
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#2
Pour la version de Salo, **cuiva est typiquement un mauvais néologisme, fondé sur une analyse incorrecte du suffixe. À sa décharge, je ne suis pas sûr qu'on pouvait l'anticiper à cette époque. **Yarvaxëa n'est pas terrible non plus, je trouve. Quant à **ñotto, c'est clairement une forme envisagée, mais rejetée par Tolkien en faveur de cotto. Il est aussi vrai que nwalca est plus anciennement attesté que saura, mais que la signification précise de ce dernier mot a nettement plus varié chez Tolkien. L'un ou l'autre me semblent de bons choix.

Pour la tienne, je suis globalement d'accord avec la majorité de tes conclusions. J'aurais employé ici l'impératif plutôt que l'optatif, mais c'est grammaticalement correct. Il n'y a que pour la phonologie du verbe quenya descendant d'*etkuinu que j'émets une réserve notable. Le mot primitif est bien choisi, mais le PE 19 indique clairement que le choix définitif de Tolkien est *-kt- > -ht-. Par ailleurs, les verbes primitifs en -u conservent normalement cette finale en quenya. Voir q. ehtelu- < *ektelu- pour ces deux points précis. Donc je mettrais ici #ehtuinu.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
La Chanson de Roland
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#3
Merci pour cette réponse ! Je suis très intrigué par la forme #ehtuinu que tu donnes : s'agit-il de l'impératif ou de l'indicatif ? En cherchant rapidement sur Eldamo, je ne vois pas vraiment de verbe en -u qui ait été fléchi à l'impératif. Spontanément, j'aurais suffixé un -a à la place de la voyelle finale
Doctus cŭm libro
― Proverbe latin
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#4
L'impératif emploie la même forme que l'infinitif aoriste, généralement avec ajout de la particule indépendante á ; cf. PE 22, p. 105–106 pour les détails. Il y a peu d'exemples d'impératif pour les verbes dérivés (faibles) et aucun, en effet, pour les verbes en -u, mais les indications de Tolkien sont raisonnablement claires.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
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