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Turambar et créations artistiques
#1
Le titre est aguicheur et potentiellement trompeur, aussi je le précise tout de suite: il ne s'agit pas de présenter ici des oeuvres célébrant le personnage de Turin.

Le Turambar dont il est fait mention dans le titre renvoie au MMORPG tournant sur Ultima Online et dont l'univers est basé sur l'oeuvre de Tolkien. Je sais que plusieurs Tolkiendili sont comme moi d'anciens joueurs de ce jeu qui fit beaucoup pour mon inspiration artistique à une époque.

J'ai eu l'envie de partager ici des créations issues du jeu: des poésies qui m'ont été inspirées par mon personnage Baradon, né à Minas Tirith et devenu plus tard chevalier de Dol Amroth. En espérant que d'autres joueurs viennent également ici ajouter des textes, des dessins, ou toute autre contribution rendant hommage à nos heures de jeu sur ce serveur dont je demeure nostalgique.

Voici le premier partage:

Chant d’un Cygne à une Etoile
Ode de Sire Baradon dédiée à son épouse Wilwarin

Dans la cité pleine de mille et une voiles
Est un cygne amoureux de femme des étoiles.
Elle a ravi son cœur et veille sur sa nuit,
Pour son plus grand bonheur, son éclat l’éblouit.


Aux sons doux et salés, les embruns caressaient
Le plumage embruni de cet oiseau maudit.
L’amour l’avait quitté et de sombres pensées
Envahirent son cœur, le laissant dépéri.

Les étoiles dit-on sont des êtres mouvants,
Qui éclairent la nuit de leurs cœurs scintillants.
Ce bel astre veillait le royaume d’Ulmo,
Et guidait tout navire en arpentant les flots.

Désireux de voguer vers l’Horizon clément,
Le cygne de chagrin poussa un dernier chant.
L’étoile l’entendit là-haut au firmament
Et déchira le ciel d’un accord larmoyant.

Par cet appel émue elle approcha un peu,
Et versa dans la mer plusieurs larmes de feu,
Qui tombèrent bientôt près du cygne mourant,
Flots de l’âme d’un astre au cœur compatissant.

Dans la cité pleine de mille et une voiles
Est un cygne amoureux de femme des étoiles.
Elle a ravi son cœur et veille sur sa nuit,
Pour son plus grand bonheur, son éclat l’éblouit.


La belle apparut donc à l’oiseau ébahi.
Le jeune jouvenceau mire l’étoile chue.
Leurs regards se croisant, il demeure interdit,
Leurs destins se mêlant à cette simple vue.

La mer est en émoi, le ciel est agité :
Un cygne n’est pas mort, un astre est retombé.
Les deux cœurs esseulés qui se sont rapprochés
Provoquent le courroux des Stellaires bien nés.

Il n’est pire blasphème ! Un astre qui déchoit !
Un cygne malheureux moitié d’un chevalier,
Une étoile ne peut faire en amour ce choix.
Les Cieux en leur courroux vont les amants châtier.

L’amour donne du cœur au jeune damoiseau.
Il se veut le rempart contre tous les dragons,
Les Hydres, Léviathans envoyés en légions,
Que le ciel outragé a fait sortir des eaux.

Dans la cité pleine de mille et une voiles
Est un cygne amoureux de femme des étoiles.
Elle a ravi son cœur et veille sur sa nuit,
Pour son plus grand bonheur, son éclat l’éblouit.


Pour elle, il eut occis tous les monstres des mers,
Oisillon devenu chevalier et héros ;
Si elle ne les charmait de ses yeux, de ses airs,
Cerbères devenus chiens faisant les beaux.

Pantelants et surpris ces tueurs délétères,
Devant tant de tendresse et courage mêlés
S’agenouillent soumis, à leur tour la vénèrent,
Les éléments conquis s’en trouvant apaisés.

Ils bénirent bientôt l’homme et son voilier:
Sans perdre leur étoile, ils ont un chevalier !
En dévoué sigisbée, il n’a qu’un seul défaut :
Devant sa tendre aimée, il ne souffle plus mot !

Dans la cité pleine de mille et une voiles
Est un cygne amoureux de femme des étoiles.
De leurs tendres amours, Dol Amroth très bientôt
Pourra s’enorgueillir de jeunes jouvenceaux.
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#2
Turambar a une présentation sur Tolkiendil mais elle date un peu, je préviens le staff actuel pour l'inviter à le faire mettre à jour Smile
https://www.tolkiendil.com/divertissemen...ima_online
"L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai."
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#3
Merci pour le lien de la présentation Zelph. Il est très bien le texte, je trouve. Je ne l'avais pas vu à l'époque mais là, ma lecture a renforcé ma nostalgie.

Deuxième petit partage. Un poème, retravaillé, toujours "écrit" par Baradon pour sa fiancée, celle qui a brisé son coeur, avant qu'il ne rencontre Wilwarin. Pour la petite histoire, cette fiancée était un PNJ qui errait sur le port de Dol Amroth et avec qui je m'amusais à faire dialoguer mon avatar. Elle répondait à ses belles déclarations par des phrases pré-enregistrées jusqu'à ce qu'un MJ passe par là et l'anime pour un temps. Jusqu'à ce qu'elle disparaisse... Ce fut l'occasion d'un beau RP avec Elsie notamment où Baradon découvrit qu'elle n'était pas l'innocente jeune fille qu'elle paraissait être. C'est trahi, le coeur brisé, qu'il compose cette ballade.

Lamentations
Naufrage d'amour en Terre du Milieu

Le bruit de nos deux cœurs battant à l’unisson
Devient cacophonie.
Il est désormais temps de cesser ce frisson,
Notre histoire est finie.

Un serment aux senteurs de douces fleurs qui ment,
Qui éclot puis se fane, onirie éphémère.
Ma fleur empoisonnée, à ta fragrance amère
J'ai trop longtemps goûté ; je me meurs lentement.

Je suis si las. Viens dans mes bras, Sœur de Mandos.
Entends la supplique d'un Homme à apaiser,
Appelant de ses vœux ton glacial baiser
Pour éteindre le feu qui consume ses os.

Lumière de ma vie, aveugle m'abandonne.
Et des couloirs glacés emplis de solitude
Accueillent mon errance et de la turpitude
De ma déchéance brisent l'écho atone.

Anduin tumultueux, porte-lui ma complainte.
L’Hyménée est brisé, il faut s’en séparer.
Coule Onde sur mon front et de mon âme éteinte,
Verse les flots amers ; je ne peux plus pleurer.

L’existence sans toi est un long soir sans lune,
Oppressant et glacé.
En perdant ton serment, je me meurs, ô ma brune,
Seul et désespéré.

La nef de notre amour voguait vers Valinor.
Au Royaume d’Ulmo, elle sombre, abîmée.
Du grand Taniquetil la blanche cime d'or,
Nous ne verrons jamais ; l’union est consumée.
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#4
Allez hop, le troisième poème de cette trilogie turambarienne. En réalité, c'est le premier à avoir été écrit. C'est une ode à son frère, Bargil, tombé pour la défense du Gondor. C'est à ce moment que la "nouvelle" vie de Baradon débute. Il quitte les frivolités de la vie mondaine pour endosser les responsabilités et les devoirs d'un garde du Gondor...

Oraison gondorienne
Hommage funéraire à un Garde de la Tour de Minas Tirith

Entendez donc l'appel d'un esprit torturé !
C'est le cri de douleur d'un homme du Gondor,
Face au visage blanc de son frère qui dort.
Notre Tour est debout mais un brave est tombé.

Quel est ce Temps inique où sont pleurés les fils?
Nobles et roturiers sont ensemble au supplice.
Puissent leurs longs sanglots laver l’affront, le sang
Des gardes de la Tour, maculant l'Arbre Blanc !

Toi qui brandis l’épée, épargnant l'Innocent,
Toi qui combattis pour le Gondor, l'Intendant,
Héros silencieux pour notre liberté,
Tu as donné ta vie ; hommage t'est dédié.

Mon âme cesse donc de flâner désormais.
Le rêveur que j'étais a fait place au guerrier.
Eru guide les pas d'un homme à l'agonie
Vers le sombre Ennemi et cette terre honnie !

Depuis ta tombe entends, Frère, le son du Cor !
Contemple le cortège affligé par ta mort.
Sens la juste colère envahir tous les corps.
Cueillons et goûtons le fruit vengeur au Mordor.
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#5
Pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, voici Me Baradon dans tout son art ! Trois textes que je ne peux m’empêcher de lire et relire. Merci à lui pour ce partage.
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#6
Splendide !
J'aime particulièrement l'oraison funèbre, pudique mais émouvante.
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#7
Tout d'abord merci Daeron et Chiara. Vos commentaires font chaud au coeur. J'aime en effet aussi beaucoup l'oraison funèbre qui a été beaucoup retravaillée du reste depuis sa première version. Les deux autres textes particulièrement le premier chant d'un cygne à une étoile contient des "échecs de rimes" et de rythme qui me chagrinent mais que je n'ai plus le coeur de changer désormais. Cela restera ainsi, signe d'une progression sans doute.

Pour le coup, j'ai envie de continuer à partager des éléments de Turambar. Alors, voilà le premier texte de "BG", de Baradon. C'est dans un style médiocre, alors je remercie d'avance celles et ceux qui prendront la peine d'aller jusqu'au bout. Le texte est perfectible d'un point de vue littéraire mais remonte à plusieurs années maintenant et surtout, je ne savais pas encore vraiment dans quelle direction irait le personnage. Mais l'intérêt, c'est que c'est le texte qui précède l'oraison funèbre justement, ce qui approfondit la mise en contexte. Smile

PS: toute ressemblance avec l'histoire des relation qu'entretient un certain Intendant du Gondor avec ses deux fils est non-fortuite et entièrement voulue. Boromir et Faramir forever!

Un garde s’éteint, un frère renaît
Baradon, avril 2004

Cadet d'une famille de deux enfants, Baradon fut élevé dans l’ombre de son frère aîné Bargil. Ce dernier faisait en effet la fierté de leur père, Aldor. Ayant intégré la prestigieuse Garde de la Tour de Minas Tirith, le jeune homme marchait ainsi sur les traces de son père dont le cœur se gonflait de fierté à chaque évocation de ses exploits militaires. Son second fils en revanche n’était que source de déception et de tristesse pour lui. Une ombre planait en outre sur la naissance de Baradon, celle de la mort en couche de sa mère, la douce Alinia. Malgré tous ses efforts, le jeune garçon ne parvint jamais à chasser du regard de son père le feu du reproche tacite qui y brillait chaque fois qu’il se posait sur lui.

Baradon grandit par conséquent en solitaire, si ce n’était le lien profond qui l’unissait à son frère protecteur et bienveillant, à qui il vouait une admiration sans borne. Cependant, là où son aîné s’épanouissait dans le fracas des armes, il n’aspirait qu’à rêverie, études littéraires, poésies et chants. Il tenait ses dons artistiques de sa mère qu’il n’avait jamais connue, autrement que par les mots de son frère Bargil qui ne se souvenait d’elle qu’au travers de ses souvenirs de jeune enfant. Combien de fois avait-il demandé à son aîné de lui chanter la comptine qui avait bercé ses primes nuits ? Baradon cherchait par sa musique à rendre éternel le souvenir d’Alinia, espérant ainsi gagner le respect et l’affection de son père indifférent. En ses temps troublés pour le Gondor, son attitude ne lassait pas de creuser le fossé qui le séparait de son père. Plus il s’évertuait dans cette voie, plus le malaise et l’incompréhension prirent de l’ampleur, au point qu’à l’heure où Baradon devint adulte, ils ne pouvaient plus se croiser sans que la conversation ne se termine en éclats de voix. Mais secrètement, Baradon espérait toujours qu’un jour, il parviendrait à faire ses preuves en suivant le chemin différent qu’il s’était choisi jusqu’à ce jour funeste, où tout espoir de réconciliation fut perdu.

Un jour d'automne, lors d'une escarmouche ennemie, de plus en plus fréquente en cette sombre époque pour les Peuples Libres des Terres du Milieu, Bargil fut criblé de flèches et mourut. S’ajoutant à la douleur de la perte de l’être aimé, un mystère demeurait. L’escadron de Bargil avait été décimé de la main d'un assassin isolé, un homme parmi les orques dont l'empennage des flèches était empoisonné. Quand cette funeste nouvelle parvint à la cité blanche, la vie de Baradon bascula. Son père accablé de chagrin, jura sur la tombe du défunt qu’il n’avait plus de fils et jamais plus il n’adressa la parole à son cadet, se morfondant dans une mélancolie silencieuse, proche de la folie. Epris de culpabilité et cherchant désespérément à prouver sa valeur et venger son frère, notre jeune gondorien, n'ayant en rien l'étoffe d'un héros, décida alors de prendre la succession de son ainé et d'endosser, la vie de soldat. Mais il n'est pas facile de troquer sa toge de poète pour l'armure du guerrier. Se recueillant sur la tombe de Bargil, il prêta lui aussi un serment, sous la forme d’un chant funéraire en westron:

Voir l'oraison gondorienne postée précédemment!
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