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[Poème] Akallabêth
#1
Je vous présente un poème que j'avais écrit voilà quelques années à l'occasion d'un concours organisé par Tolkiendrim.

Il a pour sujet l'Akallabêth et la fuite des Fidèles ; sa construction en double acrostiche fut un dur mais néanmoins intéressant défi, j'espère qu'il vous plaira.

Mille eaux s'engouffrèrent quand Eru déchaînA
Embruns et écumes dans la Cité des RoiS ;
Númenor la belle corps et biens disparuT.
Englouti sous les flots, le pays fut perdU,
Laissant voguer au loin et lui tournant le doS
Trois hommes, père et fils, formant fameux triO.
Amère souvenance en nos cœurs est son noM,
Rage, tristesse et peine ont pris le poids du plomB.
Mais son haut sommet fier peut nous faire espéreR :
Aurait-il par miracle aux vagues résistÉ ?
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#2
Merci pour ton poème en double acrostiche !
Je comprends bien le défi qu'il y avait à relever dans cette construction, et pourtant cela ne nuit nullement à sa lecture. Je veux dire qu'on a pas du tout l'impression de lire un exercice de style. Une belle réussite à mes yeux, donc !
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#3
Merci à toi Smile .
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#4
En effet, c'est une belle réussite, Morinehtar ! Very Happy
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#5
Comme toujours, un très beau texte Smile.
ᛘᛅᛚᚱᚢᚾᛅᚱ ᛋᚴᛅᛚᛏᚢ ᚴᚢᚾᛅ᛬
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#6
Je n'avais pas encore pris le temps de donner mon avis sur cette création poétique. Je la trouve particulièrement réussie tant sur la forme que sur le fond. Merci pour le partage et chapeau l'artiste.
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#7
Je ferai une petite critique – constructive ! Il y a un souci de prosodie dans les trois premiers vers : le mètre est un alexandrin 6/6 tout ce qu’il y a de plus classique, mais dans les trois premiers vers c’est un e caduc qui compte comme sixième syllabe à l’hémistiche. Or, c’est classiquement une position où l’on ne peut pas mettre de e caduc, ou alors il faut qu’il s’élide (comme c'est le cas aux vers 7, 8 et 10). En effet, le principe de l’hémistiche est de pouvoir faire une pause, donc de rester en suspension, et ce n’est pas naturel sur un e caduc. On est obligé de dire : Mille eaux s’en-gouf-frè-reuh / quand E-ru dé-chaî-na etc. ce qui est facilement ridicule si l'on exagère.

Je propose donc par exemple ces modifications :
  • Mille eaux s'engouffrèrent quand Eru déchaîna → Mille eaux surgirent lors quand Eru déchaîna
  • Embruns et écumes dans la Cité des Rois ; → Écumes et embruns dans la Cité des Rois ;
  • Númenor la belle corps et biens disparut → Númenor la chérie corps et biens disparut.
Mais ce poème était un exercice très difficile dont, à cette réserve près, tu t’es brillamment sorti, et le résultat est très plaisant à lire !
Le langage a à la fois renforcé l'imagination et a été libéré par elle. Qui saura dire si l'adjectif libre a créé des images belles et bizarres ou si l'adjectif a été libéré par de belles et étranges images de l'esprit ? - J. R. R. Tolkien, Un vice secret
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#8
À vrai dire, c'est une critique que j'ai déjà reçue plusieurs fois, et pour d'autres poèmes, mais le fait est que personnellement un e caduc à l'hémistiche ne me gêne pas tant qu'on ne le prononce pas de manière exagérée. Alors les remplacer, pourquoi pas, mais il faut pour cela que je trouve la version modifiée plus belle, ce qui n'est pas le cas avec tes propositions, voici pourquoi :
  • Dans la première, le problème est double : le plus flagrant est la présence d'un double mot-lien exprimant une relation de temps, ce qui n'est pas foncièrement grammaticalement incorrect (du moins pas avec ces deux-là), mais reste néanmoins très bizard et lourd. Ensuite, surgir n'a pas tout à fait la même signification que s'engouffrer : quand on dit surgir, c'est que les aux étaient préalablement enfermées quelque part, ou au moins à l'intérieur de quelque chose ; ce verbe serait par exemple approprié si elles sortaient du sol sous forme de geysers ; s'engouffrer est plus indiqué pour des eaux se trouvant simplement dans une grande étendue d'eau voisine (ici, Belegaer) et se ruant dans la ville sous forme de raz de marée. Bien sûr tout cela n'est pas des règles strictes, mais simplement une affaire de nuances et d'images évoquées par le poème.
  • Ma raison pour la deuxième est beaucoup plus personnelle : je trouve que mettre embruns d'abord sonne mieux (de plus, on reçoit normalement d'abord les embruns et ensuite les écumes), et je préfère la sonorité d'un e caduc à l'hémistiche que celle provoquée par une inversion des termes. Et puis j'aime que mes acrostiches respectent aussi les accents et autres diacritiques.
  • Dans la troisième, c'est à nouveau une affaire d'imagerie : chérie renvoie beaucoup plus vite à une relation amoureuse (et attention, je ne dis pas que le mot n'est bon qu'à ça, mais quand je l'entends, c'est à cela que je pense d'abord) et moins à la beauté d'une ville, d'une île, d'un pays. De plus, « la chérie » placé comme cela après le mot qu'il qualifie, comme on ferait avec un surnom, sonne étrange à mes oreilles. Et le mot en lui même fait plus gentil, évoque moins le respect. Enfin, cela est à nouveau personnel, du moins en partie, mais voilà.

Quoi qu'il en soit, merci pour ton commentaire Smile !
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#9
Pas de soucis, ce n'étaient que des suggestions, et c'est ton poème Smile
Le langage a à la fois renforcé l'imagination et a été libéré par elle. Qui saura dire si l'adjectif libre a créé des images belles et bizarres ou si l'adjectif a été libéré par de belles et étranges images de l'esprit ? - J. R. R. Tolkien, Un vice secret
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