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[Poème] S. Veyrié - Aldarion et Erendis
#1
S. Veyrié - Aldarion et Erendis

Il était un prince marin
Héritier de Númenor
Qui, émerveillé par le monde,
S'était fait amant de la mer.

Il répandait l'idée d'Andor
Sur les rivages de la terre,
Des Elfes l'antique domaine
Loin au levant d'Atalantë.

Et lorsqu'il revenait au port
Chargé de trésors exotiques,
Le chant des gens de Meneldur
Embrassait le prince Anardil.

Et quand il fut fait capitaine
Vint l'admirer à cette fête
Une fille aux cheveux de jais,
À l'âme douce et au coeur tendre.

Mais elle retint sa passion,
Le laissant au fil des années
À chaque relâche s'éprendre,
Bravant en son coeur Uinen.

La douce Erendis se rendit
Au charme du prince, à sa main
Prétendant, d'amour convaincu(e),
De s'abandonner désireuse.

Délaissant le Númerramar
Et l'Eämbar, vaisseau-logis,
Il rejoignit sa jeune femme
Dans le foyer d'Armenelos.

Leur bonheur engendra la perle
De Númenorë, la royale
Ancalimë, sublime et froide,
Au sein des Dúnedain reçue.

Par l'arbre blanc appareillé,
Par l'amour des oiseaux d'argent,
Erendis ravie du séjour,
Aldarion rêvant navires.

Il était un prince marin
Et sans se languir du dehors
Ne pouvait tenir loin de l'onde
Sa fougue frustrée et amère.

Il rêvait de voilures d'or
Que jamais les embruns n'altèrent,
Là toujours son spectre le mène,
Par Ossë chaque soir hanté.

Alors, il prépara encore
Une grande nef énergique,
Qui l'emporta triste, sombre et dur
Par un brumeux matin d'avril

Sentant sourdre une sourde haine
Des mers, elle se mit en tête
Que vers ce qui la piégait
Sa fille ne devait pas tendre.

Et pour attendre Aldarion
Revinrent en Emerië,
Laissant la mer entre eux s'étendre,
Celles dont s'accroissait la peine.

La dure Erendis se rendit
Au port, Rómenna, un matin
Refusant en restant vaincue,
De s'abandonner en pleureuse.

Cinq années, avant que l'amarre
De l'Hirilondë n'ait surgi,
Glacèrent le coeur de la femme,
Laissant l'âme nue jusqu'à l'os.

De là ce conte n'est que perte,
Rêves brisés et regards pâles,
Défis, colère et nuque roide,
Car dur est un amour déçu.

Et alors mal appariés
Furent les époux s'expurgeant,
Erendis ravie à l'amour,
Aldarion et ses soupirs.
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#2
Enfin ! C'est pas trop tôt mais Ouahh! Quel poème ! Il est même mieux que le mien? Il ferait hurler de rage le bon vieux Bilbo dans son trou ! Bravo ! Félicitations! C'est une oeure magnifique !
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#3
j'avoue! il est fantastique! c'est encore mieux que s'il y avait des rimes, on dirait une ancienne chanson! c'est vraiment génial, bravo!
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#4
Citation :c'est encore mieux que s'il y avait des rimes
Héhé... Le fait est qu'elles sont bien là, mais sans s'imposer à la lecture...
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#5
Cricri a écrit :j'avoue! il est fantastique! c'est encore mieux que s'il y avait des rimes, on dirait une ancienne chanson! c'est vraiment génial, bravo!

Tu dis sans doute ça à propos des rimes à cause du SdA ou du Silmarillion, ça ne rime pas...et bien il faut penser qu'il y a eu traduction, et j'ai essayé de traduire quelques vers du SdA...ça rime en anglais. On dirait des vieux poèmes que ceux du SdA (ils le sont, mais d'après moi là n'est pas la raison des vers qui ne riment pas).

GLB.
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#6
Gandalf le Blanc a écrit :Tu dis sans doute ça à propos des rimes à cause du SdA ou du Silmarillion, ça ne rime pas...

GLB.

non, puisque j'ai les traductions en anglais ou que j'ai essayé de les retraduire moi-meme. je pensais à des chansons moins connues,
du moyen age (toutes ne riment pas meme en ancien français) ou d'autres civilisations plus lointaines.
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#7
mais, désolée, je ne repère toujours pas les rimes!
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#8
Je remonte le post et lance un concours : le premier qui trouve les rimes gagne le droit d'exiger de moi un autre poème Wink
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#9
Le premier vers rime avec le 37eme, le deuxième avec le 38eme...jusqu'au 36eme qui rime avec le dernier!!!

Un autre poème, sur Amrod et Amras s'il te plait Smile
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#10
Ça a été vite ! Bon, je vais voir ce que je peux Wink Pour le sujet, je ne garantis rien !
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#11
Qu'importe le sujet, pourvu qu'on ait l'ivresse!!! Smile
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#12
Baudelaire a écrit :Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.

Wink Ce poème méritait de remonter à la surface, il est très plaisant à lire... Et il me revient en mémoire une très belle illustration par Tuor...
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#13
Squall-Estel a écrit :
Baudelaire a écrit :Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
Message pour Baudelaire :

L'idée est belle et séduisante, elle me plaît...
Mais c'est facile à dire... quand on n'a que ça à faire !

Je préfère les "ramasseurs de mousse" ou les "pierres qui roulent"... Wink
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#14
On va de nouveau partir en hors-sujet, donc on poursuivra par MP si le coeur t'en dit... Mais je suis entièrement avec toi sur ce point... Je ne cautionne absolument pas l'ivresse comme moyen de se replier sur soi et de s'enfermer dans un cocon bien chaud et bien agréable. Je préfère l'euphorie, cette ivresse légère, qui réchauffe le coeur et qui illumine ta vision du monde. C'est grâce à elle que tu peux espérer transmettre un peu cette joie et cette beauté que tu vois dans le monde, à ceux qui ne peuvent plus la voir ou ne l'ont jamais vue.

Je ne voudrais pas être à l'origine d'un nouveau hors-sujet total.... Embarassed donc si il y en a qui veulent entendre parler de la conception baudelairienne de l'ivresse et du vin, on poursuivra cette conversation par MP Smile

Je ne donnerais en illustration que le somptueux poème "l'Ame du Vin", et le fait que Jesus lui-même était amateur de bon vin... Wink
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#15
Mafnifique poème que "Aldarion et Erendis" !
Fabuleux est "l'Ame du Vin" ! Je ne connais pas bien les écrits de Baudelaire mais je partage tout a fait sa vision de l'ivresse ainsi que la tienne Squall-Estel.
Je suis, pour ma part, particulièrement passioné par la poésie d'Arthur Rimbaud.
D'ailleurs, il a lui aussi contribué à amener l'ivresse par la poésie, bien que de façon différente et plus... hérmétique !
cf: http://poesie.webnet.fr/poemes/France/rimbaud/4.html (selon moi, le plus beau et géniale poème de Rimbaud).

Mais j'arrête ici le Hors-sujet et invite, tout comme Squall-Estell a continué ce "débat" par MP si besoin est.

En tout cas, chapeau bas pour "Aldarion et Erendis" !


IdDA
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