Note de ce sujet :
  • Moyenne : 3.75 (4 vote(s))
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Devoir de vacances...
#9
Merci pour ton commentaire! C'est une bonne chose de savoir comment les lecteurs ressentent le texte, afin de le corriger au besoin.

J'ai un peu de mal à décrire des batailles, et je voulais faire avancer l'histoire plus vite, pour arriver au sujet principal: la fondation de Fondcombe. Mais rassure-toi, une bataille arrive dans quelques chapitres (en fait, l'histoire est achevée, et je la distille goutte à goutte...). Par contre, ce sera la seule! J'ai mis beaucoup de temps à l'écrire et je ne sais pas trop ce que ça donne. J'attendrai tes impressions...

Au sujet des descriptions des personnages, je trouve que Tolkien est très léger dans ses écrits, et j'essaie de rester dans cet esprit. Par exemple, au conseil d'Elrond, c'est à peine s'il décrit Legolas, et Gimli, n'en parlons pas! De même, on ne sait pas à quoi ressemble chacun des Hobbits, etc.
Pour Yavanna, comme Elrond rêve, je ne voulait pas une description très précise; on sait qu'elle a l'apparence d'une femme, mais qu'est-ce que ça aurait donné si j'avais écrit: "Elle avait le menton comme ça, le nez comme ça..."? Mais peut-être attendais-tu une description du genre "La lumière de Valinor brillait sur son visage et se reflétait dans ses yeux d'or". A toi de me dire, ça, je peux essayer de le faire!
Et puis, une description courte permet à chacun de se faire ses propres images...

As-tu déjà écrit une histoire? Un chapitre peut s'écrire en trente minutes (chapitre suivant) ou trente jours (chapitre de la bataille)! Cela dépend si on y passe ses journées, si le passage inspire, si on l'a montré à quelqu'un qui n'aime pas, ce qui oblige à tout changer... Je marche beaucoup à l'inspiration, sans trop savoir où je vais. Mais certains ne fonctionnent peut-être pas du tout comme ça!

Quand j'ai lu le SdA, j'ai tout de suite apprécié Elrond, parce qu'il est médecin et que je fais des études médicales, parce qu'il est à la fois un Elfe et un Homme, ce qui le rapproche de nous en lui laissant une aura, parce qu'il a un frère jumeau et moi aussi, parce que le film a maltraité son personnage...
Pour se retrouver dans la peau d'un personnage, il faut s'y identifier un minimum, ce qui n'est pas facile avec un Elfe, car il ne voit pas les choses comme nous et semble moins vulnérable, avec moins de faiblesses, de défauts... Par exemple, comment imaginer des Elfes qui ont faim?
Fondcombe est un lieu que j'aime beaucoup en Terre du Milieu. Je me suis toujours demandé comment il avait été fondé et Tolkien ne disait pas grand-chose à ce sujet. Alors, comme disent certains, "Si la route te manque, fais-la!"

Bon, assez parlé de moi... J'envoie le chapitre suivant en espérant qu'il te plaira. N'hésite pas à me donner tes impressions, ça sert à progresser!




Chapitre 5 : L’installation dans la vallée
Le camp des Elfes s’était réveillé aux premières lueurs de l’aube. En quelques minutes, le paisible village de toile s’était transformé en une fourmilière active : les soldats ranimaient les feux, rangeaient leurs affaires et pliaient les tentes en prévision d’un proche départ. Ceux qui avaient fini de se préparer se regroupaient autour des feux pour partager un rapide repas en attendant les ordres de leur chef. La nouvelle de la veille avait accru leurs forces et leur courage, bien amoindris par l’humiliation de la fuite dans les montagnes. Ils reprenaient espoir, sûrs maintenant de ne plus avoir à fuir comme du gibier devant le chasseur qui le rabat.

Les officiers aussi se préparaient à partir ; mais sans rien dire aux soldats, ils se demandaient avec étonnement où était Elrond.
Alors qu’une des sentinelles s’approchait d’Erestor pour lui raconter ce qui s’était passé dans la nuit, des bruits de pas se firent entendre près du camp. Elrond apparut à l’orée du bois, tout haletant, le visage rendu écarlate par sa course.
Au bout d’un moment, après avoir repris son souffle, il raconta ce qu’il avait vu aux soldats rassemblés autour de lui; le camp redoubla alors d’activité et d’excitation, et l’armée put rapidement se mettre en route. Disparue, la fatigue, finies, la crainte et l’humiliation de la fuite ! Tous retrouvèrent des forces nouvelles pour repartir. Malgré la forte probabilité que les Orques ne les poursuivraient plus, des veilleurs aux yeux perçants furent placés en arrière-garde, car la montagne recelait des loups et des trolls en grand nombre. Elrond marchait en tête ; comme tous les soldats qui lui restaient, il avait perdu son cheval lors d’une bataille. Il avançait à grandes enjambées, enfonçant parfois dans la neige molle jusqu’au-dessus des chevilles, impatient de montrer le lieu qu’il avait découvert. Il portait un long manteau noir, exactement de la même teinte que ses cheveux; il produisait un bruissement très doux quand il ondulait autour de son porteur, et avait la faculté d’apporter l’apaisement où on le déposait; c’était celui que Luthien avait tissé avec ses cheveux, avant de s’évader d’Hisilorn pour partir à la recherche de Beren. Ce précieux vêtement avait été conservé et transmis par ses descendants, qui le portaient comme symbole de leur appartenance aux deux races à la fois.

Ils cheminèrent sans encombre jusqu’au soir ; fortifiés par une nuit de repos, ils voyagèrent toute la nuit à travers la forêt obscure. La température était un peu remontée durant la journée, et le ciel s’était couvert d’épais nuages blancs. Au petit matin, atteignant enfin sa limite, les soldats durent se contraindre à ne pas se précipiter vers le bord de la falaise, tant ils avaient hâte de connaître enfin l’endroit que leur chef avait décrit avec tant d’enthousiasme.
Quand ils accueillirent la vision qui s’offrait à eux, il y eut de nombreux murmures d’étonnement joyeux et de louange des Valar.
-Ca alors ! s’écria Erestor, qui ne pouvait détacher son regard de la magnifique vallée. Jamais je n’aurais imaginé un lieu plus propice !
Quant à Elrond, après avoir vérifié d’un coup d’œil que tous partageaient son opinion sur le choix de l’endroit, il commença à descendre vers le torrent, se frayant précautionneusement un chemin entre les arbustes épineux et les rochers. L’un après l’autre, les soldats le suivirent. Le sentier était étroit et irrégulier. Par endroits, il fallait enjamber des failles, où la roche était absente ; le regard plongeait alors jusqu’au fond du ravin, laissant imaginer à chacun ce que serait une chute malencontreuse. Mais tous étaient des Elfes, habiles et aguerris, et ils avaient l’équilibre inné et la légèreté de leur race.

Une fois en bas, ils traversèrent la rivière gelée en sautant sur des pierres qui émergeaient de la glace et gravirent l’autre versant. Cette partie du voyage se fit sans mal car le sol remontait en pente douce. Ils arrivèrent enfin sur un large plateau où la neige s’était accumulée en grande quantité, à mi-hauteur du flanc de la montagne, non loin de l’entrée de la grotte qui menait à la vallée fertile. Là, ils déposèrent leurs affaires, puis Elrond se jucha sur une pierre qui sortait du sol, et tous se mirent en formation autour de lui pour l’écouter. Il balaya ses troupes du regard, et fut saisi d’orgueil en voyant ses hommes, las mais fiers, les prunelles ardentes, prêts à lui obéir jusqu’au bout de leurs forces.
« Ce lieu sera désormais celui où nous vivrons ! dit-il d’une voix vibrante. Et il sera comme un nid de rapace, dont nous serons les aigles. Nous le rendrons inaccessible, et jamais les Orques ne pourront nous y vaincre ! Ce sera une cité-refuge, où tous les ennemis de l’Ombre noire pourront obtenir aide et conseil. Notre force ne résidera pas dans une puissante armée, mais dans cette citadelle imprenable ! »
Un murmure d’approbation parcourut les rangs. Jamais les soldats n’auraient accepté de s’installer dans un endroit si dissimulé qu’aucun ennemi ne le découvrirait ; mais ils savaient qu’ils auraient à la fois un rôle d’accueil de ceux qui partageaient leur cause et de résistance face aux troupes ennemies.

Elrond répartit alors leurs tâches à ceux qui les secondaient :
«Lindir, prends quelques soldats avec toi pour faire un tour de reconnaissance dans la vallée. Sadorhen et Erestor, retournez en arrière et observez ce que font les Orques. Si ils nous surveillent, ils réaliseront que nous sommes partis ; soit ils resteront dans leur camp, soit ils suivront nos traces, que la neige a conservées. Quant à toi, Inglor, je crois me souvenir que tu es doué en architecture (l’interpellé baissa modestement la tête avec un grand sourire); va m’attendre dans ma tente, et nous réfléchirons aux constructions à prévoir.
Et vous, Aiglons ! Vous avez été courageux ces derniers jours, plus que je ne l’espérais. Vous avez obéi à tous mes ordres sans les remettre en question, vous fiant à moi dans une situation périlleuse, et je vous en remercie. A présent, notre errance est finie, et notre rôle dans la lutte contre l’Ennemi va changer. Je vous ferai part du labeur à entreprendre ; pour l’instant, je vous laisse vous installer.

Il sauta à bas de la pierre imposante, et les troupes se dispersèrent.
Avant de rejoindre Inglor, Elrond fit le tour du campement, aussi bien pour connaître réellement ce que pensaient ses soldats que pour prendre des nouvelles des nombreux Elfes blessés dans les batailles contre les Orques. Hors des rassemblements militaires, les Elfes s’entretenaient plus familièrement avec lui ; sous le fragile abri de leurs tentes, ils osaient dévoiler leurs espérances et leurs craintes, sachant trouver compréhension et sagesse dans les yeux gris de leur chef.
La visite se révéla plutôt positive : aucune blessure ne s’était compliquée grâce au froid qui empêchait les infections de se développer, et les soldats étaient optimistes sur la sécurité du lieu face à une prévisible attaque d’Orques. Ils étaient impatients de commencer la construction de leur cité, qu’ils appelaient déjà Fondcombe, la signification d’Imladris, le nom jailli des lèvres du Semi-Elfe.
« Car, disaient-ils, nous allons habiter au cœur des montagnes, pour résister à la volonté de l’Ennemi de toutes nos forces! »
Mais un doute persistait : si les troupes de Númenor n’arrivaient pas avant le printemps, la famine était à craindre en cas de siège, car les Orques mettraient en fuite ce qui restait du gibier, et aucune plante n’aurait encore donné son fruit sur les pentes de la vallée fertile.
« Nous n’avons pas le choix, répondait Elrond à leurs interrogations inquiètes. Mais j’ai bon espoir : cela fait trois mois que Gil-Galad a demandé des renforts, et peut-être les bateaux des Hommes ont-ils déjà atteint les rivages du pays de Lun. Ils arriveront à temps. »

Enfin, le Semi-Elfe pénétra dans sa tente, que Inglor avait montée avec quelques soldats. L’officier l’attendait ; il avait déjà esquissé des plans de bâtiments. Il était en train de les soumettre à son chef quand Lindir revint de sa mission. Jusqu’au soir, tous trois discutèrent des constructions à mener en priorité, s’appuyant sur le savoir de Inglor et l’expérience militaire d’Elrond ; et Lindir y ajouta ce qu’il avait pu observer de la roche, de la disposition de la vallée et des bois environnants. Durant ce temps, les soldats s’installaient : ils montaient leurs tentes, faisaient fondre de la glace et amassaient de grandes réserves de bois mort pour alimenter les feux qui brûlaient devant leurs abris. Certains partirent chasser dans la montagne et ramenèrent des bouquetins, un mouflon et quelques perdrix blanches qui, engourdies par le froid, n’avaient pas eu le temps de se dérober aux chasseurs.

Le soir venu, les Elfes se rassemblèrent autour du grand feu qui flambait au centre du camp. Ce lieu fut désormais choisi pour les conseils et les rassemblements ; et là fut construite la salle où se déroulèrent le Grand Conseil Blanc et le Conseil d’Elrond, durant lesquels se joua le destin de la Terre du Milieu.
Inglor exposa ce qu’il projetait de faire :
« Le plus urgent est de bâtir une muraille autour du plateau où nous nous trouvons. La falaise au nord est inaccessible ; le danger ne peut donc venir que du sud. Au printemps, le torrent sera une barrière efficace, mais pour le moment, il nous faut résister sans son aide.
Nous commencerons demain à extraire des blocs de pierres dans un lieu situé non loin d’ici. A l’aube nous pourrons nous mettre au travail; mais nous aurons une tempête de neige durant la nuit. »

En effet, le ciel qui s’assombrissait était couvert de nuages voilant déjà les plus hauts sommets, et une bise glacée soufflait par rafales en soulevant la porte des tentes. Chacun rentra dans son frêle abri de toile, après avoir resserré les cordes qui le rivaient au sol. Les officiers et leur chef firent de même, mais Elrond était inquiet et il refusa qu’on barricadât l’entrée : Sadorhen et Erestor n’étaient toujours pas rentrés.
Répondre


Messages dans ce sujet
Devoir de vacances... - par Tinakë - 30.12.2007, 17:48

Atteindre :


Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 2 visiteur(s)