11.07.2012, 21:13
@ Octans :
oui, les éditions Bourgois portent toujours ce nom, et Dominique Bourgois les dirige toujours.
@ Isengar :
Un "additif" ? Pourquoi crois-tu que personne n'a eu sous les yeux la toute dernière version, ni les épreuves ?
A tous, je me permets de copier la réponse faite à l'instant par Daniel Lauzon, invité sur la liste de discussion "Ardalie" (oui, n'est-ce pas, nous voici tous plus jeunes de 11 années! )
" Pour répondre à la question qui a été posée, et faire suite au message concernant la quatrième de couverture publiée sur
le site de C. Bourgois, je confirme que la nouvelle traduction du Hobbit proposera des noms francisés.
On se rappellera que Tolkien, à l'époque des premières traductions du SdA, s'était opposé à ce que les toponymes de
la Comté soient traduits, afin de conserver « l'anglicité », proposition que les traducteurs n'ont pas retenue, à tort
ou à raison.
Tolkien a alors changé son fusil d'épaule et produit un Guide à l'intention des traducteurs, très bien fait, quoique
incomplet. Partant du principe que les noms anglais sont en fait une traduction du parler commun (voir l'Appendice F du SdA), Tolkien
invite le traducteur à trouver un équivalent dans la langue cible en tenant compte des origines étymologiques de chaque nom ; il
spécifie également les noms à ne pas traduire (ceux d'origine elfique, naine – ou rohirrique, représentés par
le vieil anglais). Ce principe ouvre une voie très intéressante que la plupart des traducteurs (à ma connaissance) ont suivie. Sauf,
justement, Francis Ledoux dans sa traduction du Hobbit. (On montré que, pour le SdA, Ledoux a suivi le Guide produit par Tolkien.)
Personnellement, quand je pèse le pour et le contre, la francisation des noms, malgré toutes les difficultés qu'elle soulève,
l'emporte haut la main. La traduction de Ledoux le prouve. « The Hill » devient « La Colline », évidemment ; « Lake-town
» devient « Lacville », mais « Bag End » reste « Bag End ». Une note du traducteur est d'ailleurs nécessaire, lors de la conversation avec Smaug, pour expliquer ce que signifie « Bag End ». La stratégie de traduction est loin d'être claire.
Et dans le cas du SdA, les noms anglais sont si nombreux qu'il devient difficile de résister à la francisation. « Dans le
Shire », « en Westernesse », « dans les Trollshaws », « sur les Barrow-downs », « en Middle-earth » ? Vraiment ?
Ces noms n'ont ni plus ni moins de signification que « Bag End » et il serait difficile de tracer une ligne entre ce qui doit
être traduit et ce qui ne doit pas l'être. Les incohérences s'invitent et les migraines commencent.
L'utilisation de l'anglais à toutes les sauces est un phénomène relativement récent qui est une affaire de mode.
L'anglais vend. Mais si Tolkien écrivait en tchèque ou en chinois, vous conserveriez les noms ?
J'aimerais développer davantage, mais cela devra suffire pour l'instant.
Bien à vous,
Daniel"
oui, les éditions Bourgois portent toujours ce nom, et Dominique Bourgois les dirige toujours.
@ Isengar :
Un "additif" ? Pourquoi crois-tu que personne n'a eu sous les yeux la toute dernière version, ni les épreuves ?
A tous, je me permets de copier la réponse faite à l'instant par Daniel Lauzon, invité sur la liste de discussion "Ardalie" (oui, n'est-ce pas, nous voici tous plus jeunes de 11 années! )
" Pour répondre à la question qui a été posée, et faire suite au message concernant la quatrième de couverture publiée sur
le site de C. Bourgois, je confirme que la nouvelle traduction du Hobbit proposera des noms francisés.
On se rappellera que Tolkien, à l'époque des premières traductions du SdA, s'était opposé à ce que les toponymes de
la Comté soient traduits, afin de conserver « l'anglicité », proposition que les traducteurs n'ont pas retenue, à tort
ou à raison.
Tolkien a alors changé son fusil d'épaule et produit un Guide à l'intention des traducteurs, très bien fait, quoique
incomplet. Partant du principe que les noms anglais sont en fait une traduction du parler commun (voir l'Appendice F du SdA), Tolkien
invite le traducteur à trouver un équivalent dans la langue cible en tenant compte des origines étymologiques de chaque nom ; il
spécifie également les noms à ne pas traduire (ceux d'origine elfique, naine – ou rohirrique, représentés par
le vieil anglais). Ce principe ouvre une voie très intéressante que la plupart des traducteurs (à ma connaissance) ont suivie. Sauf,
justement, Francis Ledoux dans sa traduction du Hobbit. (On montré que, pour le SdA, Ledoux a suivi le Guide produit par Tolkien.)
Personnellement, quand je pèse le pour et le contre, la francisation des noms, malgré toutes les difficultés qu'elle soulève,
l'emporte haut la main. La traduction de Ledoux le prouve. « The Hill » devient « La Colline », évidemment ; « Lake-town
» devient « Lacville », mais « Bag End » reste « Bag End ». Une note du traducteur est d'ailleurs nécessaire, lors de la conversation avec Smaug, pour expliquer ce que signifie « Bag End ». La stratégie de traduction est loin d'être claire.
Et dans le cas du SdA, les noms anglais sont si nombreux qu'il devient difficile de résister à la francisation. « Dans le
Shire », « en Westernesse », « dans les Trollshaws », « sur les Barrow-downs », « en Middle-earth » ? Vraiment ?
Ces noms n'ont ni plus ni moins de signification que « Bag End » et il serait difficile de tracer une ligne entre ce qui doit
être traduit et ce qui ne doit pas l'être. Les incohérences s'invitent et les migraines commencent.
L'utilisation de l'anglais à toutes les sauces est un phénomène relativement récent qui est une affaire de mode.
L'anglais vend. Mais si Tolkien écrivait en tchèque ou en chinois, vous conserveriez les noms ?
J'aimerais développer davantage, mais cela devra suffire pour l'instant.
Bien à vous,
Daniel"