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Radagast - Version imprimable

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Radagast - Eonwë - 09.10.2005

Voilà j'ai inventé une histoire sur Radagast et je voudrais vous la faire partager et bien sur que vous me doniez des retour sur ce sujet au revoir et à bientôt.

Radagast, le Sorcier

Mille années se sont écoulées après que l’Anneau Unique du Seigneur Ténébreux a été perdu quelque part dans le lit de l’Anduin et les Dieux, comme les appellent les hommes envoyèrent cinq êtres dotés de grand pouvoirs : les Istari.
Parmi eux Curunir était le plus savant quant aux récits des Anneaux de Pouvoir, il y eut aussi Mithrandir le Pèlerin Gris qui connaît toutes les langues des Elfes, des Hommes et des Nains et Radagast était celui qui aimait le plus les oiseaux et les bêtes en général. Peu d’informations nous sont parvenus à propos des deux autres Istari que l’on appelait les Mages Bleus. On dit qu’ils sont partis à l’Est mais personne ne les y vit vraiment.

Radagast avais l’apparence d’un vieil homme dont le grand manteau était d’un brun cuir aux reflets bleutés et sombres laissant poindre une longue barbe blanche et quand il l’ouvrait on pouvait voir une vieille chemise grise et une ceinture noire dont la boucle était d’argent travaillé . Il possédait aussi un chapeau de la même matière que son manteau et une sacoche noire portée en bandoulière et fermée par un bouton en ivoire : l’une de ses seules richesses apparentes. Il s’appuyait avec sa main gauche sur un bâton torsadé en if surmonté d’une pierre noire et étrange. Sa main droite maniait l’épée. Un oiseau avec qui il avait coutume de parler nommé Suloro, qui était un faucon rapide et léger, le suivait de plus ou moins d’espace tout au long de ses voyages.

Un jour vint où le Conseil Blanc fut réuni à Isengard, une ancienne forteresse du puissant royaume de Gondor donnée à Curunir pour y siéger. Les êtres les plus sages des Terres du Milieu y étaient présents : les trois Magiciens, Elrond d’Imladris, Galadriel et Celeborn de Lorien et d’autres personnages de contrées plus lointaines comme Cirdan des Havres Gris.
Il y fut décidé que Gandalf Mithrandir dû se rendre dans le sud de la Forêt Noire afin d’y déceler quelque malice de l’Ennemi car les ombres s’allongeaient dans toute la région. Et il y alla.
Cependant, le Mage ne donna bientôt plus de nouvelles et le Grand Conseil fut à nouveau réuni et le souci était au rendez-vous… C’est alors que Radagast se proposa pour porter secours si besoin est au mage disparu, disant qu’il connaissait bien cette région, habitant à Rhosgobel, à l’ Est de la Forêt Noire.

Le Conseil était terminé et les invités repartirent dans leurs contrées respectives. Radagast rejoignit son fidèle cheval à l’endroit où il était attaché. Le Mage défit l’entrave et quand on lui eut ouvert les portes de l’Isengard il voulut quitter la forteresse mais Curunir le retint un instant :
« Vous aurez sûrement besoin de ceci au cours de votre voyage, dit-il en lui tendant une bourse. Ne vous attardez pas et prenez toutes les précautions que vous jugerez un temps soit peu utiles. Tout risques doivent être écartés. Faites vite ; le Pèlerin gris est sûrement en danger et nous savons tout deux que ce que nous redoutons depuis trop longtemps et peut-être la cause du retard de Mithrandir. »
Radagast parti donc en direction de la Forêt Noire, vers l’endroit même où Gandalf avait pour la dernière fois envoyé un message concernant ses recherches, accompagné de son fidèle ami et compagnon de voyage Suloro et de sa monture, Sildel. Le faucon vint se poser sur l’épaule droite de son maître et se dernier monta lui même sur le cheval.
Il fut dit durant le Conseil que le Mage se rendrait d’abord dans la ville fortifiée de Palanduin situé à la frontière Nord- Est du pays de Rohan pour rejoindre Amonbor, la colline qui s’élève exactement entre la lisière Sud de la Forêt et les Marais des Morts.

Radagast Traversa l’Estfolde en moins d’une journée et il y eut deux arrêts : un pour prendre le déjeuné et laisser Sildel s’abreuver. Le second fut pour cueillir des herbes rares qui poussaient là. C’était une région accidentée possédant de petits villages épars qui s’étendait entre les fleuves Entalluve et Anduin. La végétation était basse et verdoyante ; quelques buissons poussaient çà et là. Palanduin signifiait « les yeux de l’Anduin » car s’y élevait la Vigie de Minas Anduin, tour ancestrale construite par les Intendants du Gondor pour les Eorlingas afin de surveiller la région à l’est et pouvoir prévenir les incursions des gens des chariots.
Le magicien entra par la Porte Ouest de la ville. Cette dernière était organisée en hameaux bâtis chacun sur des collines qui étaient au nombre de quatre : le Hameau Ouest, le Hameau Sud, le Bourg Central et le Hameau du Port. Un puissant mur de dix pieds de haut sur deux de larges et chaque groupement de bâtiment était lui-même entouré d’une palissade de bois. La muraille possédait quatre portes, en direction des points cardinaux.
Entre les hameaux s’étendaient des camps et les chemins qui les traversaient pour rejoindre les différentes parties de la ville étaient bien entretenus. Radagast prit le chemin le plus direct pour rejoindre le bourg central afin d’y trouver une auberge où dormir et une écurie où son cheval puisse se reposer d’un long galop. Il conseilla à Suloro d’aller chasser dans les champs car les musaraignes, les mulots et les campagnols devaient y pulluler, en particulier dans l’Exploitation Extérieure qui comme son nom l’indique se situait à l’extérieur du mur d’enceinte.
Elle fut cultivée pour augmenter la production de céréales dont la ville faisait le commerce par le Fleuve et les petits rongeurs en raffolaient. Toutefois la ville avait engagé des maîtres fauconniers afin de limiter le nombre de ces animaux dans les plantations. La ville avait pris de l’importance au cours des siècles grâce aux échanges qu’elle effectuait avec les Gondoriens par le Fleuve (d’où l’importance du port).
Le Sorcier entra dans le Bourg Central sans encombres. Il demanda le chemin par lequel il pourrait se rendre pour trouver un gîte et on le lui indiqua clairement. Le nom de l’auberge était « La Chope d’Etain ». C’était l’unique hôtel de la ville. Il passa la porte. Il vit un gamin et lui demanda à qui fallait-il s’adresser afin de réserver une chambre pour la nuit.
« C’est la personne au fond de la pièce derrière le comptoir. Vous voyez, le grand homme brun, répondit-il.
« C’est ton père ? demanda Radagast.
« Non, il est mon oncle, le frère de mon père mais sauf votre respect, je dois nettoyer les tables que vous voyez là. »
La salle était en effet un restaurant ou un bar : à droite, on pouvait y voir un rangée de sept tables en bois et à gauche, des chaises étaient alignées au comptoir. Au fond de la pièce montait un escalier menant au couloir qui desservait la vingtaine de chambres de l’auberge. Radagast avait laissé son cheval à l’écurie de l’hôtel afin qu’il récupère de l’effort soutenu de la journée. Il s’adressa à l’homme désigné et pris une chambre à l’étage possédant un balcon.
Avant de monter se coucher, il passa devant le jeune homme encore à la tâche qu’il avait vu et lui donna une pièce d’argent et un grand sourire :
« Ton chiffon est un peu usé pour nettoyer tant de tables et de bancs. »

Radagast se retira dans sa chambre et en ouvrit la fenêtre. La nuit était tombée. Il porta ses mains à sa bouche et en sorti un hululement étrange et strident. Suloro ayant entendu l’appel de son maître vint se poser sur le rebord du balcon où le magicien avait déposé quelques morceaux de viande. Le faucon dévora ce qui avait été déposé pour lui ; bien que sa chasse fût bonne. Radagast avait déposé son bâton à portée de main du lit que l’on avait préparé pour lui et retira son manteau ; laissant apparaître un fourreau et une épée accrochés à sa ceinture. Il suspendit sa sacoche à l’unique chaise de la chambre et s’allongea sur son lit.
La pierre au sommet de son bâton blanchissait au fur et à mesure que la lune montait dans le ciel car c’était là son pouvoir : la lumière du clair de lune faisait croître son énergie. Le Sorcier s’endormit vite mais ses sens restèrent en éveil.
C’est pourquoi, lorsque la lune atteignit son apogée, il fut réveillé par un craquement dans le couloir qui menait à sa chambre et par le halo d’une lampe-tempête qui filtrait sous le pas de la porte. Rapidement et sans un bruit, il se leva prit son bâton à deux mains et se posta derrière la porte au moment même où celle-ci s’ouvrit, lentement. Une ombre se dirigea à travers la pièce vers la chaise où était suspendu le petit sac de Radagast. Elle se servi dedans sans faire attention au lit vide.
Le magicien voyant que l’ombre était frêle et entendant que sa respiration était un souffle jeune mais courageux, il la laissa partir avec les pièces qu’elle avait prises. Avant de se recoucher, il alla devant la serrure de la porte et leva la main droite dans sa direction et la scella au moyen d’une formule incompréhensible dont il avait le secret. Il repartit à son sommeil se promettant que le petit voleur serait réprimandé et lui rendrait sa monée.
Or le voleur en question revint plus tard dans la nuit et trouva la porte close malgré toutes les clés de l’hôtel qui cliquetaient à son trousseau ; son qui réveilla a nouveau Radagast. Ce dernier rit dans sa longue barbe sentant l’intrus se heurter à son sortilège sans le moindre résulta. La porte resta close.

Le lendemain matin, Radagast s’habilla, trouvant évidement sa sacoche bien légère. Il boucla sa ceinture, mit son manteau, coiffa son grand chapeau et prit son bâton dans la main gauche à son habitude. Il descendit prendre son petit déjeuné et, marchant dans le couloir, fit craquer une planche ; sûrement la même qui l’avait réveillé une première fois dans la nuit.
Il était arrivé au rez-de-chaussée et bien que le jour soit depuis peu levé, il trouva la pièce bien sombre (remarque qu’il n’avait pu se faire la veille car la nuit était tombée lors de son arrivée).
Il demanda au même garçon qu’il avait vu le jour d’avant en train de laver les tables, une miche de pain et du thé à l’athelas pour son petit déjeuné et s’assit à l’une des tables vide de la taverne. Lorsque l’enfant lui servit sa commande, Radagast le fixa droit dans les yeux de son regard profond et lui demanda :
« N’aurais-tu pas pénétré dans l’une des chambres du premier étage cette nuit ?
Le regard du magicien était intense et forçait à la vérité.
« Oui je l’ai fait car vous m’aviez donné une belle pièce hier et mon oncle l’a vue. Alors il me l’a prise après que vous soyez monté dans votre chambre et m’a dit « Ce vieillard à l’air fortuné… Tu iras visiter sa chambre cette nuit et me rapporteras ce que tu lui auras dérobé. Je t’attendrais dans l’escalier. » Alors je l’ai fait car j’y était obliger : c’est la personne qui m’héberge et je lui dois bien cela de temps en temps.
« Pourquoi es-tu revenu après cela ? Questionna-t-il de nouveau.
« Mon oncle désirais le bouton de votre sacoche mais je ne suis pas arrivé à entrer. Je suis désolé je devais le faire, répondit-il.
« Bien ; mais une chose est le repentir, autre chose est le rachat. Tu devras me rendre pièces après pièces ce que tu m’as dérobé.
« Je le ferais, promit-il.
« Bien, répéta Radagast, maintenant, dis-moi ton nom.
« Oreth, fils d’Erel » dit-il avec fierté.

Durant les quatorze années de sa vie, Oreth ne s’était jamais opposé à son oncle, de peur des représailles, mais il sentait le moment venu de le faire. Il n’avait jamais aimé l’homme qui l’avait recueilli il y a cinq années de cela. Il rêvait comme tout les gens de son âge de devenir cavalier et de s’illustrer dans les batailles et entrer dans les légendes. Il était rusé mais à présent il ne savait pas (et ne s’était jamais posé la question) où son oncle entreposait sa fortune.
Oreth chercha l’argent toute la matinée en vain. La cave était uniquement faite pour les réserves de nourriture et de vin. Le rez-de-chaussée était l’endroit le plus susceptible d’abriter un quelconque trésor : le comptoir était remplis d’étagères et de placards. Mais l’oncle d’Oreth était au moins aussi rusé que son neveu et il n’aurais pas mis sa fortune dans des endroits si évidents que des tiroirs ou quelconque meuble. Quant au premier étage, il n’y avait qu’un grand couloir qui desservait les chambres. Quant il arriva au niveau de la chambre neuf, une des planches craqua c’était un bruit familier auquel il ne prêtait habituellement aucune attention mais aujourd’hui il remarqua également que l’un des clous qui la fixait était mal enfoncé.
Il se promit alors qu’il reviendrait la nuit tombée pour tirer cette histoire au clair.
Quelques heures plus tard, effectivement, il revint à la planche, muni d’un bâton de marche. Il le plaça dans une fente du parquet, en fit un levier et appuya doucement. Il souleva la planche qui se courba, laissant apparaître une dizaine de bourses en cuir semblables à celle de Radagast. Oreth en pris deux et referma la trappe délicatement et remis les clous exactement comme ils étaient placés.
Oreth alla frapper à la porte de Radagast et lui tendit les deux bourses disant :
« L’une est pour vous rembourser, l’autre pour me faire pardonner.
« Il y a des millénaires, une personne était dans une situation semblable et elle répondit : « Donne à pleines mains mais donne uniquement ce que tu as » répondit le sage.
« J’ai entendu cette légende pardonnez-moi. Aussi, tenez. » Et Oreth tendit un couteau à Radagast :
« C’est pour achever la semblance avec la légende. Ce n’est certes pas le trésor qui fut offert jadis, mais ce doit être le destin qui nous a fait nous rencontrer.
« Tes paroles sont sages. Je prendrai soin de c’est objet. Peut-être le destin est-il réellement en lui, mais cela seul l’avenir nous le révélera. » Et le deux personnes se sourirent. Radagast partit à nouveau dormir.

Le matin suivant Radagast partit, décrétant qu’il avait perdu trop de temps la veille à cause de l’argent. Il paya ses deux nuits à la Chope d’Etain et les repas qu’il y avait pris. Il alla chercher Sildel qui avait passé la nuit à l’écurie de l’auberge. Il poussa à nouveau son hululement sonore pour prévenir Suloro. Ce dernier arriva dans la minute qui suivait l’appel.
Radagast monta son cheval et prit la direction du Port et de la plus petite des quatre portes de la ville : la Porte Est. Il fallait pour cela franchir le pont qui surplombait le Grand Fleuve.
Il pouvait désormais voir de près la tour de Minas Anduin et demanda à y monter. On lui en donna l’autorisation. La tour s’élevait tel un phare rouge qui s’élançait à l’assaut du ciel désirant voir plutôt que d’être vu. Elle se situait à l’intérieur du Mur, au nord du Port. Le Mage commença l’ascension de l’escalier en colimaçon qui montait vers la vigie. La base de l’édifice devait mesurer quarante pieds de diamètres et le sommet en avait trente environ. La Vigie n’occupait pas tout le sommet. Elle était transparente telle une cage de verre et au dessus d’elle s’élevait une aiguille de verre elle aussi, semblant percer le ciel. Le Sorcier n’eut aucun mal à repérer Amonbor et redescendit aussitôt.
Il enfourcha son cheval qui l’attendait patiemment et traversa le pont et la Porte Est et Radagast partit bride abattue pour la Colline d’Amonbor. Il passa d’abord au Nord des canyons de l’Emyn Muil et lorsque 50 milles furent passés il fit une pause et laissa Suloro partir pour sa chasse et en profita pour manger lui-même une petite quantité de ses provisions.
Une demi-heure passa et le sorcier remonta sur Sildel désirant parcourir à nouveau la cinquantaine de milles qui le séparait de son objectif.
L’ Ombre de Dol Guldur avait gagné toute la région au Sud de la Forêt Noire et de sombres nuages obscurcissaient le ciel. La pluie commença à tomber mais elle était fine est ne gênait point, du moins pour l’instant.
La colline fut ralliée au moment où les derniers rayons du crépuscule disparaissaient à l’horizon. Elle n’était pas très haute mais dominait toute la région et offrait un bon point de vue sur celle-ci.
En raison de la pluie toujours tenace, Radagast ne pu allumer de feu mais la pierre de son bâton diffusait une lumière suffisante pour voir à une vingtaine de pieds à la ronde. Sildel était couché près de lui et récupérait de sa longue et éprouvante traversée. Quant à Suloro, il revint de lui-même, guidé par la lumière du petit campement. La nuit passa sans étoiles, voilées par les nuages et au petit jour tout les trois se réveillèrent, mais pas complètement remis du voyage de la veille (surtout Sildel bien entendu) et la pluie avait cessé.
Ils cherchèrent des traces du passage de Gandalf mais ne trouvèrent que les vestiges de son propre campement qu’il avait installé sur le versant sud de la colline : l’herbe y était aplatie et quelque touffes avaient été arrachée (sûrement par son cheval). Toutefois, d’autres traces se mêlaient aux premières : de grands pieds et la profondeur des empreintes était faible. Des Orcs à n’en pas douter. Une embuscade. Gandalf était prisonnier. Etonnant ; étant donné les pouvoirs de ce dernier. Des traces de sabots se mêlaient apparemment à celles du cheval de Gandalf : au nombre d’empreintes, il y avait trois chevaux.

Le mage enfourcha à nouveau sa propre monture et parti à une allure rapide vers le Nord et la Forêt. Des Créatures sauvages et dangereuses y rôdaient (les Orcs y compris !). Radagast était habitué à la pénombre qui régnait dans la Forêt Noire car il habitait lui-même à lisière de la forêt. Il descendit de cheval, le dessella et lui dit : « Ceci n’est pas un endroit pour toi, tu doit partir retourne vers Palanduin, les chevaux y sont bien traités mais ne t’y laisse monter que par Oreth, j’ai vu dans ses yeux qu’il avait noble cœur. Au revoir et bon vent, Etoile de Lune ! » Et c’est ainsi que les deux amis se séparèrent ; le cheval s’éloigna et il ne fut plus à portée de vue rapidement. Mais pour l’oiseau, ce fut différent : il guiderais son maître à travers la forêt car du ciel il pourrait orienter Radagast.
Le silence était de mort. Radagast pénétra plus profondément. Il entendit des cris d’animaux et vit des ombres bouger quelques arbres plus loin : deux bêtes se battaient. Il dégaina son épée immédiatement et s’approcha de la zone du duel, oubliant la prudence la plus élémentaire qui lui commanderait de s’écarter furtivement. L’une des deux créatures dégageait un fort magnétisme qui incitait Radagast à s’approcher et à lui venir en aide. Alors qu’il pressait le pas il vit les deux combattants : un énorme loup avait le dessus sur un ours, de moindre taille. D’instinct Radagast assena un coup au loup et l’animal s’effondra ; sauvant l’ours qui n’en avait pas moins l’air menaçant et c’est pourquoi Radagast le tenait tout de même en respect de sa lame. Alors la bête se redressa sur ses pattes arrières et une métamorphose s’opéra devant les yeux de Radagast : l’ours se changeait en homme.
« Merci, dit-il. Vous venez de sauver Béorn, le Changeant. Mais que faites-vous ici ?
« Je pourrait vous retourner la question, répliqua Radagast.
« Les hordes de Bêtes qui rôdes autours de ma Maison son tenace mais je le suis encore plus et je les poursuis jusqu’à ce que je leur face payer leurs audaces ! Toutefois aujourd’hui elles m’ont attiré dans leur domaine me sont tombé dessus plus nombreuses et féroces que je ne l’avais cru au premier abord. Et à présent répondez-moi je vous prie : pourquoi êtes vous ici ?
« Pour des affaires plus importantes que corriger des loups et c’est la seule chose que je puis vous révéler ! dit Radagast.
« Bien, gardez vos secrets mais je vous dois la vie. Acceptez donc que je vous rende la pareille et regagner ainsi mon honneur, demanda-t-il.
« Mes desseins sont au-delà de votre imagination et je doute que vous me soyez de quelque utilité !
« Bien je ravalerait donc mon orgueil. Adieu alors ! Et au moment où il tournait le dos Radagast le rattrapa :
« Non attendez ! Vous semblez connaître la Forêt mieux que moi ; alors guidez-moi.
Il se retourna et dit :
« Où vous rendez-vous ?
« Ma destination est Dol Guldur ! Annonça le Magicien et rien qu’à entendre le mot, Béorn blêmit :
« Bien, je vous y mènerez... »

Radagast obliqua vers le Nord-ouest et lui et son compagnon marchèrent une demi-journée à bon pas.
Ils arrivèrent devant la forteresse en fin d’après-midi. Elle siégeait au sommet d’une colline, dominant la forêt. Elle était noire et hideuse et le silence ne s’y brisait jamais. D’après les instructions que Radagast avait reçues au Conseil, la forteresse s’étendait surtout dans le sous-sol et les cachots étaient évidemment en profondeur. Béorn s’enhardissant déclara que désormais il accompagnerais Radagast dans la noire bâtisse et bien sûr le magicien accepta son aide.
Le sorcier avait depuis longtemps prémédité la façon de pénétrer dans le Dol Guldur et il l’appliqua. Il ferma les yeux, puis commença à psalmodier des Mots Anciens qu’il avait appris. Alors un vent venu du Nord se leva, chargé de brume et recouvra toute la partie sud de la forêt et le vent cessa, laissant stagner le brouillard qu’il avait porté. Le Magicien continua à marmonner et d’autres embruns vinrent tourbillonner autours des fortifications, rendant plus dense encore le brouillard.
« Vite, dit Radagast levant les yeux vers son nouveau compagnon, entrons par cette ouverture », dit il en montrant la porte secrète (mais toutefois connue du Conseil) derrière le fort. Cette dernière était gardée par cinq Orcs et c’était la une faible garde et la porte en elle-même serait facile à détruire : elle était faite de bois brut et la finesse de l’œuvre laissait à désirer car les gongs s’emboîtaient à peine. Il est vrai que Dol Guldur ne s’était pas faite attaquée et ne risquait pas de l’être par une quelconque armée (c’est ce que pense en tout cas le seigneur des lieux). Béorn se changea en ours et se rua sur trois des Orcs qui gardaient la porte et les deux autres furent transpercés par la lame de Radagast. Ils s’engouffrèrent dans la porte en la brisant ni plus ni moins grâce à la force de Béorn. Ils débouchèrent à l’intérieur d’un souterrain qui descendait plus dans les entrailles de la Terre.
Les troupes de la citadelle étaient concentrées dans ses parties supérieures de Dol Guldur et le Brouillard provoqué par Radagast porta ses fruits : les Orcs se rassemblaient plus haut sur les remparts pour observer plus attentivement les alentours.
Radagast et Béorn errèrent quelque minute jusqu’à arriver dans un couloir où ils entendaient des voix. Ils écoutèrent plus attentivement et se rendirent compte que ce n’était pas le parler noir des créatures de l’Ennemi mais que cela ressemblait plutôt à celui des Nains.
Ils s’approchèrent et virent l’alignement de cellules dans lesquelles on pouvait voir un Nain qui parlait à un vieillard.
« Gandalf ! s’exclama doucement Radagast.
Et le vieillard se retourna :
« Tu es en retard Radagast le Brun, répliqua-t-il sur un faux ton de reproche.
« Vite parton de ce lieu maudit ! Les pressa Béorn.
A ce moment là le Nain pris la parole dans le langage commun et dit à Gandalf :
« Prend ceci, Pèlerin Gris et donne les à mon fils » en tendant un parchemin d’apparence ancienne et une clef tout aussi ancienne et ce fut ses dernières paroles car il agonisa sur ce dernier geste.
« Hâtons-nous » dit Gandalf et d’un coup de sa puissante patte, Béorn brisa le verrou qui le retenait prisonnier.
Et les trois partirent après avoir pris les objets que le Nain leur avait confiés sur son lit de mort. Ils filèrent comme le vent à travers la forteresse mais dans le couloir qui menait à la sortie les Orcs avaient trouvé cinq des leurs gisants et avaient donné l’alerte. Le couloir étroit était rempli de ces affreux êtres. Ils se frayèrent un chemin à coup d’épées et de griffes, de bâtons et de crocs jusqu'à la sortie. Alors ce fut Gandalf qui fit la démonstration de sa puissance : il brandit son épée, prononça une formule, son épée rougeoya et un javelot de flamme en jaillit. Les Orcs reculèrent et certains furent tués sur le coup : ce qui laissa le temps au fuyards de se frayer un chemin jusqu’à la sortie. La nuit était noire.
Les Mages, épuisés par leurs sortilèges, ne pouvaient plus avancer mais Béorn, sous sa forme d’ours était presque inépuisable et les enjoignit de monter sur son dos (et ils ne se firent pas prier !). Alors commença une course poursuite jusqu’aux Méandres de l’Anduin. Certains Orcs étaient montés sur des Ouargues, de grands loups rapides et féroces.
Les Méandres étaient les seuls endroits où l’on pouvait traverser l’Anduin en aval du Carrock. Il fallait les atteindre coûte que coûte car les loups ne voudraient jamais traverser la Rivière et les Orcs ne s’approcheraient pas plus du royaume de Lorien. Béorn s’essoufflait mais il tiendrait assurément la moitié de la distance jusqu’au gué. L’autre moitié serait plus incertaine. La Forêt Noire était dense mais Béorn, habitué, zigzaguait entre les arbres. Les Orcs (et surtout leurs loups !) étaient eux aussi habitués à cette végétation et faisaient preuve une agilité plus grande encore. Un Ouargue planta ses crocs dans la jambe gauche de Béorn à la lisière de la forêt. L’ours hurla et fit tomber les deux Istaris. Un autre loup bondit sur Radagast, le plaqua au sol et envoya son épée à trente pieds de là. Il n’avait pour se débattre que son bâton qu’il plaça dans la gueule du monstre. Gandalf et Béorn n’étaient pas en meilleure position.
Ils étaient entourés de trois bêtes et de leur cavalier. Le Changeant avait repris sa forme humaine. Il était adossé au magicien, tenant une petite dague
Une flèche venue de nulle part frappa l’un des Ouargues qui les entourait. Un hennissement retentit. Profitant de la surprise générale, Radagast dégaina le couteau d’Oreth et le planta impitoyablement dans le cœur de la bête qui l’entravait. Et l’animal mourut sur le coup. Le mage se redressa et courut vers son épée. C’est là qu’il vit celui qui avait tiré la flèche :
« Oreth ! C’est le Destin qui t’amène je n’en doute plus ! »
Et Oreth, monté sur Sildel qui avait suivit les ordres de Radagast, portait un grand arc noir. Il décocha une deuxième flèche. Un Orc tomba. Toutefois une vingtaine d’ennemis était encore debout. Béorn en restait blessé et seul un miracle pouvait les sauver. Gandalf leur cria :
« Partez ! Une monture pour quatre n’est pas suffisante ! Partez ! »
A ce moment là, un Orc levait son sabre sur Gandalf. Radagast lança le couteau sur l’ennemi qui tomba, lui aussi. Ils étaient trop nombreux. Déjà les fantassins qui les suivaient à pieds arrivaient, précédé par l’un des plus puissant serviteur de l’Ennemi : un Nazgul. Ce dernier portait une pierre bleue en pendentif et brandissait une grande épée. Il était vêtu d’un grand voile noir et monté sur un cheval aussi noir. Gandalf parla à nouveau :
« Cette pierre empêche l’usage de la magie ! Partez ! »
Mais désormais ils ne pouvaient plus partir. Ils étaient encerclés. C’est à ce moment là que vint le miracle : le soleil apparaissait à l’horizon. Les Orcs ne supportent pas le soleil et ses rayons. Ils repartirent sous le couvert des arbres. Mais les loups étaient habités par la volonté du Nazgul et restèrent sur le champ de bataille. Oreth lança Sildel au galop en direction du Cavalier Noir et arma son arc. Un autre trait vola. Il aurait atteint sa cible si celle-ci ne l’avait pas paré de sa lame. Oreth, lâchant son arc, se laissa tomber à bas de son cheval et se rua sur la dépouille d’un Orc. Il en sorti le poignard que Radagast avait planté. Le Nazgul s’approcha rapidement, descendit lui-même de sa monture et prit le jeune archer au cou.
Pendant ce temps Gandalf et Radagast s’étaient rejoints autours du corps ensanglanté de Béorn qui ne pouvait plus se défendre : son mollet était lacéré. Radagast avait pris un sérieux coup à l’abdomen et Gandalf tenait à peine debout.
Oreth luttait contre l’esprit du Nazgul mais cette lutte était inégale. Alors, avec l’énergie du désespoir le jeune homme planta le poignard qu’il tenait fermement malgré tout dans la pierre bleue qui vola en éclat. A ce moment précis, les Mages se regardèrent. Ils prononcèrent tout deux une formule à l’unisson. Prit de terreur, le Nazgul lâchât Oreth. Le ciel s’obscurcissait rapidement. Le Cavalier Noir voulut prendre la fuite mais c’était trop tard. Un éclair rouge chargé toute la puissance restante aux deux Istaris s’abattit sur lui. Le tonnerre qui suivit fit fuir les Ouargues encore en vie. Il ne restait rien de l’Esprit Noir. Oreth était étendu là, inconscient.
Radagast sortit les plantes médicinales de sa sacoche. Il broya une fleur blanche entre ses mains et la posa délicatement sur la langue du jeune homme qui suffoquait. Il alla ensuite à Béorn. Gandalf l’aida à faire un bandage avec le tissu de sa manche autours de sa plaie béante.
« On ne s’en tire pas si mal, dit Gandalf en rigolant.
« Pas si mal » acquiesça Radagast.
Suloro attendit ce moment pour faire son apparition.
« J’ai faillit t’oublier toi ! s’exclama Radagast.
« Lorsque j’ai vu que tu étais guidé efficacement par ce dénommé Béorn, j’ai décidé d’aller chasser. Mais cette contrées et presque déserte alors j’ai voulu pousser jusqu'à Palanduin et ses cultures. C’est sur la route que j’ai trouvé Oreth monté sur mon ami Sildel. Je l’ai guidé jusqu’ici », répondit l’oiseau. Paroles que Radagast traduisit aux deux autres encore conscients.
Oreth reprit connaissance.
« Mon garçon vous êtes brave ! C’est le moins qu’on puisse dire ! Dit Gandalf.
« Finalement, le destin se trouvait bien dans ce couteau ! Articula Oreth à Radagast.
« Le Destin est partout et nulle part. Il n’est rien. C’est l’Homme qui le forge. Tu as forgé le tien en me donnant ce couteau, en venant ici et en brisant la pierre du Nazgul », fit Radagast.
« Nous te devons une fière chandelle, mon garçon, dit Gandalf. A présent Radagast et moi devons partir au plus vite annoncer ces nouvelles au Conseil et rentrer en Isengard. Mais ne restons pas ici. Nous sommes trop près de la Forteresse. Partons de ce lieu. »
Ils firent monter Béorn sur Sildel avec Radagast qui avait lui aussi une blessure profonde. Oreth ramassa son arc et s’en fut avec eux.
Ils arrivèrent aux Méandres sans encombres. L’orage qu’avaient créé les deux magiciens s’était dispersé.
« Comment ce fait-il que vous vous soyez fait emprisonné, demanda Radagast à Gandalf.
« Seule la magie de l’Ennemi fonctionne dans ces lieux et la Pierre du Nazgul m’empêchait d’user de la mienne. Deux étaient venus à Amonbor, l’un avait la pierre et Ils étaient venus avec quelques renforts. Je n’ai pas pu les repousser. J’ai été imprudent.» Répondit Gandalf.


- aravanessë - 09.10.2005

Un Istar, des Istari
Ca n'a pas ça place ici
Peut encore être développé
Encouragements
aravanessë


- Eonwë - 09.10.2005

tu l'as lu en entier, je viens à peine de le poster !
mais bon je vous demendait des retours pour l'améliorer.
donc merci !


- Gil-galad - 09.10.2005

Je n'ai pas eu le courage de tout lire, mais le début m'a l'air assez bien.

Cependant, attention aux erreurs du style "Istaris" comme le dit aravanessë. Ensuite, Rhosgobel n'est pas à l'Est de la Forêt Noire. Enfin, une Colline entre le sud de la Forêt Noire et le Marais des Morts, c'est trop vague, même si tu précise que c'est pile au milieu. J'ajoute que rien ne dit que les Conseils Blancs se déroulaient en Isengard.


- aravanessë - 09.10.2005

Ce dernier sujet a été débatu il y a peu ici, si tu as tes propositions. Wink