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Saga de Geberic
#1
Saga de Geberic


Voici le récit des actes de Geberic fils de Gilsaric, serviteur de Beorn, recueillit par Arn fils d’Arnulf afin que le souvenir de sa vie perdure par delà les âges ainsi que la mémoire du peuple de Beorn.

Ce jour là vivait Gilsaric fils de Garavic Il était surnommé Sang des Bois car sa mère, Geleswinta, appartenait à la maison Fort-Bois des Hommes des Bois. C’était un homme courageux et entêté, habile à la hache, qui tua beaucoup de gobelins. Il était réputé pour posséder une belle intuition qu’il était sage d’écouter.

Un jour d’été qu’il chassait le loup dans la Moyenne vallée Ouest du grand fleuve, il fut surpris par l’orage. Il erra et trouva une ferme isolée. Il frappa à la porte et fut accueillit par Euric fils d’Eutaric Il demanda l’hospitalité pour la nuit, ce qui lui fut accordé. Euric était marié à Grimhild fille de Grimbald et ils avaient une fille qui se nommait Gelvira.

Gelvira était une jeune femme robuste et énergique qui aimait arpenter les chemins et qui connaissait Beorn le Changeur de Peau. Elle était, dit-on, capable d’inspirer les plus nobles sentiments à ceux qui la côtoyait.

Gilsaric fit bonne impression et Euric lui demanda de rester pour l’été ce qu’il accepta. L’été passa et au moment de partir Euric lui dit : « Ta présence nous est agréable, tu devrais rester pour l’automne et l’hivers, tu pourras reprendre ta route au printemps. »

Gilsaric répondit : « J’accepte si tu me permets d’épouser Gelvira car elle m’est précieuse et sera certainement une bonne épouse. »

Euric qui s’était aperçu que l’amour avait décoché ses traits dans les cœurs des deux jeunes gens lui répondit : « Je ferai bonne réponse à ta proposition, tu pourras épouser ma fille dans deux mois. »

Gilsaric épousa ainsi Gelvira un jour d’automne. Il y eu belle fête où rien ne manqua. Le couple s’établit au printemps suivant dans la Moyenne Vallée Est de l’Anduin. Gilsaric y fonda une belle ferme et ils eurent ensemble bonne richesse, de beaux enfants, abondance de biens et de serviteurs. Ensemble, ils eurent cinq enfants. Geberic fut l’aîné et naquit au printemps de l’année qui suivie l’installation du couple dans leur nouvelle ferme. Il y eu ensuite Ageric, Geleswinta, Avagisa et Gararic.

Geberic hérita de son père le sens du devoir et de la loyauté, il fut, par lui, formé au maniement de la hache. De sa mère, il reçu l’amour des nouveaux horizons par les récits qu’elle lui contait des temps révolus.

Lorsque Geberic eu seize ans, sa mère lui tint ce langage : « Tu es maintenant un homme accomplit et un jour tu hériteras de cette ferme si les Valar le veulent mais avant tu dois accomplir les exploits que tes ancêtres ont accomplis avant toi. Suis moi, je t’emmène au service de Beorn. »

Geberic rassembla ses affaires et suivit sa mère. Ensemble ils allèrent à la demeure du Change-Peau. C’était un an après la bataille des Cinq Armées et Beorn avait entrepris de rassembler les hommes de la vallée sous son commandement.

Ils pénétrèrent dans la grande demeure et trouvèrent le maître du lieu. Celui-ci se souvint de la jeune Gelvira et fit bon accueil : « Bienvenue Gelvira, cela fait bien longtemps que tu n’as pas passé le seuil de cette maison mais pour ma part j’ai eu un œil sur toi et je sais que tu as prospéré. »

Gelvira et Geberic saluèrent Beorn avec respect et Gelvira répondit : « Merci de ton accueil Beorn, il y a longtemps en effet que je n’ai pas entrepris le voyage vers ta demeure, puisses tu me le pardonner. Je viens vers toi pour t’offrir les services de mon fils, Geberic, que tu vois ici. Je sais que tu rassembles les hommes autour de toi, voici le fils d’un homme noble de cœur. Il est en âge de tenir une arme, il te sera dévoué. »

Beorn considéra Geberic un moment puis il répondit : « Quels sont ses talents ? »

Gelvira répondit : « C’est un garçon vaillant, habile à la hache comme son père. Il est loyal et robuste. C’est également un bon chasseur. Son père et moi nous lui avons donné bon équipement et bonne éducation. »

Beorn médita en contemplant Geberic et en le jaugeant silencieusement puis après un long silence il dit : « D’accord Gelvira, je vais prendre ton garçon à mon service, vous serez mes hôtes pour la nuit. »

Beorn fit bon accueil et servit bonne table puis ils dormirent.

Le lendemain matin avant le départ de Gelvira, Beorn sortit d’un coffre une broche représentant une tête d’ours, il l’a donna à Geberic et lui dit : « Tu mettras cette broche sur ton manteau, c’est le signe que tu m’appartiens, si quelqu’un t’offense, je considérerais que cette offense sera pour moi, si quelqu’un t’attaque, je considérerais qu’il m’attaque, si quelqu’un te refuse le gîte et le couvert c’est à moi qu’il le refusera. Tu dois savoir cependant que si par ton comportement tu déshonores l’insigne que je te donne et par là même la confiance que je mets en toi, ma colère sera terrible. Mesure ainsi tes paroles et tes actes, soit toujours loyale et recherche la justice. »

Beorn tendit ses mains vers Geberic, ce dernier remis les siennes dans celle du Changeur de Peau et lui jura fidélité, bon conseil et bon service.

Lorsque ce fut fait, Gelvira repartit laissant son fils avec Beorn.
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#2
/me got hyped \o/

À quelle fréquence comptes-tu poster la suite ?
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#3
Difficile à dire, j'écrits quand j'ai le temps, l'inspiration et l'envie mais je compte mener à bien le projet, y-a-t'il une règle ? je n'ai rien trouvé sur le forum, j'ai peut-être mal cherché.
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#4
C'est très sympa, ce style épuré façon nordique.
Il n'y a pas de règle concernant la régularité de posting, sinon la pression des lecteurs ! Wink
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#5
Coup de pioche !
Est-ce qu'on aura la suite un jour :B ?

Merci Wink
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#6
Patience Dwayn, patience !
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#7
Oui il y aura la suite et oui patience, patience. Wink
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#8
(21.05.2018, 19:41)Widor a écrit : Oui il y aura la suite

Very Happy

(21.05.2018, 19:41)Widor a écrit : patience, patience. Wink

Crying or Very sad
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#9
Geberic passa quelques jours chez Beorn puis fut employé pour porter des messages.

Le premier fut pour un homme prénommé Heriwulf, un ami de Beorn qui possédait une belle ferme à une journée de marche au nord de la demeure du Change-Peau, à proximité du fleuve.

Sa ferme était entourée d’une robuste palissade. Il y avait outre la demeure tout ce qui est nécessaire à l’entretien d’une maisonnée. La maison d’Heriwulf était d’importance, une cinquantaine de personnes y vivaient en permanence.

C’était également une des plus nobles puisqu'Heriwulf était le onzième chef. Peu d’autres pouvaient remonter aussi loin leur fondation.

Heriwulf était alors un homme installé, marié à Grimhild. Ils avaient six enfants, cinq garçons et une fille. Cette dernière était prénommée Hermesind et n’avait qu’un an de moins que Geberic qui apprécia sa compagnie.

Il arriva chez l’homme, le salua et délivra son message : « Beorn te salue, il m’envoie te dire que tes fils vont bien, ils ont été envoyés à l’ouest combattre l’ennemi, ils ont déjà tué quatre gobelins pour Ramnulf et deux pour Gundovald, ils te seront rendus en automne car ton amitié est précieuse pour mon seigneur. » Heriwulf trouva bon le message et le messager.

Geberic resta une semaine en tant qu’hôte. Il fut bien traité car Heriwulf apprécia sa vaillance, de plus il était partisan de Beorn et à la vue de la broche à tête d’ours, il fit ce qui était en son pouvoir pour lui réserver bon sort.

Au moment de partir, il lui remit une belle lance, présent pour Beorn.

Geberic revint ensuite chez son seigneur et remit le don d’Heriwulf ainsi que ses paroles. Il resta chez le Change-peau quelque temps puis ce dernier lui confia : « Geberic, j’ai chargé un poney de vivres, va et apporte les à une veuve qui se nomme Heva. Elle vit avec ses trois filles dans une ferme à une journée d’ici en bordure de la Forêt Noire et de la Lande Grise. Heva a perdu son mari l’an dernier, sa fille aînée, Hilduara a pris la tête de la ferme. Je crains que la soudure ne soit dure pour elles. Apporte leur l’espoir ainsi que mon amitié. »

Geberic prit la route avec le poney et se rendit chez Hilduara et sa mère Heva. Depuis la ferme fortifiée de cette dernière, on apercevait l’orée de la grande forêt.

Heva était une femme âgée courageuse et énergique, sa fille aînée, Hilduara était depuis la mort de son père à la tête d’une petite maisonnée d’une dizaine de personnes. Geberic se présenta et délivra le message de Beorn ainsi que les vivres apportées en soutient à la famille endeuillée. Heva et Hilduara furent impressionnées par le jeune homme et le prièrent de rester quelque temps avec eux.

Il se laissa convaincre et vécu un mois au sein de cette maisonnée participant aux divers travaux.

Le soir alors qu’ils se reposaient près du foyer, un homme fit irruption. C’était un serviteur d’Hilduara. Il dit : « Maîtresse, un mouton a encore été enlevé par une de ces maudites araignées de la forêt. Je suis rentré avec le troupeau car je crains qu’il n’y ait d’autres attaques. »

Hilduara assise sur sa chaise se redressa et répondit : « Malédiction, c’est la troisième fois. Elles ont certainement installé un nid à proximité de notre ferme. Nous ne pourrons bientôt plus faire paître notre bétail. »

Une grande angoisse envahit l’assemblée mais Geberic se leva et dit : « Je vais trouver ce nid et si j’en ai la force, je tuerai ces araignées. »

Une clameur eut lieu mais Hilduara leva la main et se leva à son tour : « Tu as bien parlé Geberic mais cette quête je la mènerai avec toi, nous ne serons pas trop de deux. »

Heva, sa mère, objecta : « N’est-il pas dangereux que tu partes en chasse alors que c’est toi qui dirige notre maison ? »

Hilduara répondit : « Tu dirigeras à ma place. Et quoi ? Laisserais-je un étranger défendre nos biens et notre vie pendant que je resterai assise à paresser et m’engraisser avec les vivres de Beorn ? Non. J’irai avec Geberic et nous chasserons ensemble. »

Tout le monde acquiesça car c’était paroles valeureuses et Ragnacar l’époux de Beranhild, la cadette d’Hilduara, se leva à son tour et demanda permission de les accompagner et Waleran époux de Radegund la benjamine aussi ce qui fut accordé car ils n’étaient pas trop de quatre pour partir en Forêt Noire chasser l’araignée.
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#10
Un style épuré, très appréciable !

Quelques fautes (envahit l'assemblée, eut lieu, etc.), mais ça reste du détail
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#11
Le vrai mérite du héros n'est-il pas de plaire aux femmes ?
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#12
(22.05.2018, 21:34)Chiara Cadrich a écrit : Le vrai mérite du héros n'est-il pas de plaire aux femmes ?

Et aux hommes, cela dit il aura d'autres mérites Very Happy
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#13
Au matin, la compagnie prit la route et commença à remonter la piste qui menait à la forêt. Ils y pénétrèrent et s’enfoncèrent au milieu des chênes, des noisetiers et des ronces.

Suivre la piste fut aisé, elle était récente et l’araignée chargée de sa proie laissait une trace bien visible si bien que Geberic qui était à la tête du groupe n’eut aucun mal à les guider et à permettre aux compagnons de trouver le nid aussi discrètement que possible et cela avant même la tombée de la nuit car ce dernier était proche de l’orée de la forêt.

Arrivé à proximité de l’ennemi, ils purent découvrir le réseau de toiles tissées entre les arbres et au cœur de l’une d’elle, une immense arachnide au corps flasque et pourtant vive et agile. Une vision d’horreur qui les fit frissonner d’une sourde angoisse liée aux peurs ancestrales transmises à travers les plus sombres histoires.

Ils devisèrent brièvement et discrètement de la marche à suivre puis convinrent, après s’être assurés qu’il n’y avait pas d’autres araignées à proximité, de donner l’assaut vivement.

Aucun n’ayant d’arme de jet, ils se précipitèrent et commencèrent à taillader la toile où était située la bête pour l’obliger à réagir et si possible à venir les affronter au sol. Waleran, ce faisant, lançait des pierres pour l’asticoter et piquer son orgueil.

Cette dernière fut surprise et hésita car ils étaient quatre et elle n’était pas stupide. Fallait-il fuir ? Les piéger pour les manger plus tard ? Ou leur faire payer leur insolence. Elle finit pas opter pour la dernière option car c’était une représentante de son espèce particulièrement imposante et robuste qui ne craignait pas ces petits humains qui seraient probablement bien juteux et qui finalement tombaient à pic pour calmer sa faim inextinguible.

Elle descendit et attaqua Geberic qui était le plus proche des quatre guerriers. Celui-ci tenta une parade mais fut surpris par la vivacité du monstre. Elle le renversa et pénétra, de son dard, son armure. Il hurla de douleur et de désespoir avant de sombrer dans l’inconscience.

Hilduara, Ragnacar et Waleran se portèrent à son secours mais seul Waleran pu donner un coup de sa longue hache et ainsi la blesser.

Elle frémit de douleur et sa haine n’en fut que décuplée à l’encontre du Beornide qui avait osé lui infliger la douleur. Elle projeta sa toile sur lui et l’enveloppa d’un filet qui bien qu’incomplet l’empêtra et gêna ses mouvements sans qu’il ne put rien y faire. Elle tenta ensuite de l’empaler de son dard acéré mais malgré la toile il put l’esquiver.

Hilduara et Ragnacar s’étaient mis en position défensive, profitant de l’allonge de leurs lances pour maintenir l’ennemi à distance raisonnable, regrettant la témérité de leur attaque car il semblait que cette araignée là était plus coriace qu’ils ne l’avaient prévu. Ils cherchèrent bien à la percer mais leurs coups furent trop timorés pour être efficaces.

Ils réussirent toutefois à attirer son attention et elle lança sa toile en direction d’Hilduara qui fut à son tour empêtrée. Ragnacar et Waleran, enfin débarrassé, contre-attaquèrent sans résultat. Pire Ragnacar qui avait porté un coup de lance trop appuyé se trouvait désormais exposé. La Rusée se jeta sur lui et de son dard le perça. Il tomba à son tour.

Hilduara et Waleran étaient seuls en bien mauvaise posture. La hache de Waleran ne trouva que le vide mais Hilduara puisant dans son courage et lançant un cri de guerre piqua de sa lance et la perça, cette dernière vacilla et recula cherchant au fond de sa haine la capacité de continuer le combat ou de fuir.

Waleran profita de ce moment d’hésitation et de sa hache trancha dans la chair putride de l’ennemi qui cherchait à s’enfuir. Ne voyant pas d’échappatoire elle se fit menaçante et terrible et dans un élan de désespoir, rassemblant ses dernières forces, elle parvint à s’échapper.

Les deux guerriers hésitèrent à poursuivre la créature mais à la vue des deux compagnons blessés et à terre, ils renoncèrent. Ils tentèrent de soigner leurs blessures mais ces dernières étaient au-delà de leur science.

Le crépuscule étendait ses ombres dans une forêt déjà sombre. Ils établirent un feu où ils étaient et se reposèrent. Ils craignirent que leur proie ne se transforme en chasseuse la nuit venue alors Waleran dit : « J’ai le don, lorsque la lune est levée, haute dans le ciel, de quitter mon corps sous la forme d’un ours. Pendant que tu montes la garde, je vais pister notre ennemi. »

Hilduara qui connaissait le don de Waleran ne fut pas surprise et accepta. Elle monta la garde près du feu tandis que Waleran s’allongea et sembla entrer dans un sommeil agité.

Sous son aspect animal, Waleran voyait dans la nuit comme en plein jour. Il lui fut facile de remonter la piste de l’arachnide qui sévèrement blessée s’était affaissée au pied d’un arbre non loin du camp improvisé.

Il s’éveilla tout à coup et dit à Hilduara : « Reste ici et veille sur nos compagnons, je serai de retour sous peu. » puis il s’en alla.

Il suivit la piste discrètement si bien que l’araignée épuisée et endormie au creux des racines d’un arbre ne l’entendit pas et ne le vit pas soulever sa longue hache et lui asséner le coup de grâce.

Il revint au camp : « Notre ennemi n’est plus, nous pourrons dormir sans craindre de sa part quelques mauvaises actions. »

Le jour se leva, Waleran et Hilduara étaient sensiblement reposés du combat de la veille mais Geberic et Ragnacar étaient toujours blessés bien que revenus à la conscience.

Ils tentèrent d’alléger leur souffrance puis se résolurent à rentrer, le voyage fut long et pénible pour Geberic et Ragnacar qui souffraient à chacun de leur pas. Ils ne purent rejoindre la ferme avant la fin de la journée et durent se résoudre à passer une autre nuit dans l’oppressante forêt.

Ce fut le lendemain matin qu’ils arrivèrent à destination. Hilduara et Waleran durent transporter sur des brancards improvisés Geberic et Ragnacar qui ne pouvaient plus marcher, à demi inconscients.

Ils franchirent la porte de la demeure et les deux blessés furent alités tandis qu’Hilduara et Waleran purent enfin se reposer et conter l’affrontement au reste de la famille.

Il fallut trois jours de repos complet pour qu’Hilduara et Waleran se remettent complètement de leur périple mais il fallut cinq jours pour soigner la blessure de Geberic et cinq autres pour qu’il se repose quant à Ragnacar, deux jours furent nécessaires pour le soigner ainsi que cinq jours également de repos.

Tous purent constater que Geberic était depuis sa blessure un peu plus renfermé, parlant peu. Il prit congé de la maisonnée sitôt rétabli. Il se reprochait au fond de son cœur d’avoir failli au combat, il n’en parla à personne.

Waleran lui aussi avait la mine sombre sans que personne ne put se l’expliquer et bien qu’il tentât de le cacher. Il se reprochait d’avoir tué un ennemi sans défense et se disait par devers lui : « Voilà un acte digne d’un orque. »

Hilduara, au moment du départ, remercia le jeune guerrier et lui remit une tapisserie tissée par sa mère et ses sœurs Beranhild et Radegund, don pour Beorn.

Il rentra chez son seigneur, lui remit la tapisserie et lui conta son aventure. Beorn écouta et dit : « Tu as mérité de prendre du repos jeune Geberic car je pressens que ce combat t’a éprouvé au-delà des blessures physiques. Rentre chez toi et repose-toi, tu reviendras me voir au printemps. »

Geberic rentra chez ses parents et y passa l’hiver.
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#14
Chic !

Juste un problème dans : " pour assouvir sa faim jamais inassouvie." (en gros, comme sa faim n'est jamais in-satisfaite, elle est toujours satisfaite, ce qui ne fait aucun sens).

Le reste est toujours aussi plaisant, mais (comme toujours) j'attends de voir la suite Very Happy
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#15
Je pense que c'est une remarque très juste, et je me range 100% derrière elle, mais par souci de nerditude, je préciserai que "jamais" peut s'employer avec cette valeur, comme l'anglais "ever", quoique ce soit un usage un peu archaïque et obscurci du mot... Clément Pierson par exemple, dans sa traduction des poèmes de Bilbo, utilise ce contraste pour rendre l'opposition ever/never de l'anglais.

Mais comme dit plus haut, je suis partisan d'éviter les confusions possibles et je rejoins Dwayn !
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#16
Cette saga me fait un peu penser au Royaume de Rothgar.
Et également au schéma Arthurien du Roi dans son palais, capable de prendre les armes, mais donnant des épreuves mesurées. Ces quêtes apportent à la fois l'expérience à ses preux et des contes qui alimentent la légende de sa cour.
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#17
Aux prémices du printemps il quitta la ferme familiale pour reprendre service et accompagna Beorn au Carrock. Là, il y eut l’assemblée des Beornides.

Une quinzaine de chefs étaient venus accompagnés de proches. Parmi eux étaient Gilsaric son père, Hilduara et Heriwulf.

Beorn et les chefs beornides montèrent seuls au sommet et délibérèrent.

Sur la rive est de l’Anduin, des tentes avaient été dressées et Geberic avec d’autres compagnons s’affairaient.

La quinzaine de maisons réunies représentaient environ cent cinquante guerriers ce qui en ce temps là fut considéré comme une belle œuvre. Tous n’étaient pas présents au Carrock, une quarantaine y étaient. Naturellement la plupart étaient des fermiers aussi répugnaient-ils à trop s’éloigner de chez-eux tant en distance qu’en temps. Chaque maison avait alors donné un homme qui ayant prêté serment à Beorn, lui appartenait. Beorn avait aussi accueilli auprès de lui des hommes et des femmes qui se mirent à son service. Ces hommes et ces femmes, une trentaine au moment de l’assemblée, le servaient et représentaient la maison du Change-peau.

Waleran avait ainsi accompagné Hilduara et avait reçu la broche du seigneur des Beornides.

Geberic et lui s’étaient salués chaleureusement et œuvraient maintenant pour le même maître.

Les discussions entre chefs durèrent toute la journée. Le soir venu, on fit grand festin et on bu beaucoup d’hydromel. Evermud et sa famille avait dressé une belle tente qui tenait lieu de taverne. Il devait revenir chaque année et bientôt il bâtirait, avec l’aide de maçons nains, une véritable auberge sur la rive orientale de l’Anduin. Cette auberge deviendrait fameuse parmi les Beornides et les voyageurs. L’assemblée reprit le lendemain mais ne dura que la matinée. Beorn et les chefs des maisons beornides discutaient en effet de la situation au Vieux Gué.

Les Hommes du Nord qui vivaient sur les bords de l’Anduin n’avaient pas de ville, ni même de village ou de hameau. Ils vivaient dans des fermes relativement isolées les unes des autres. Le Vieux Gué était ce qui pouvait le plus approcher de l’idée d’un village. Ce lieu abritait en effet une dizaine d’établissements relativement proches les uns des autres ce qui était assez inhabituel en ce temps là.

La plupart des familles du Vieux Gué désiraient rejoindre les Beornides mais en étaient empêchées car elles vivaient sous la coupe d’une bande d’hommes malfaisants qui, disait-on, venaient de Dol Guldur et s’étaient établis là, obligeant les fermiers à payer tribut et percevant une taxe, arbitraire et onéreuse jugeait-on, sur les marchands voulant franchir le fleuve à cet endroit.

De cette discussion, Geberic n’en avait que de vagues échos car il n’était pas convié au conseil des chefs.

Vers midi, le second jour, ceux de l’assemblée descendirent du Carrock et Beorn prit la parole : « Mes pairs et moi sommes tombés d’accord concernant la situation du Vieux Gué. Nous allons envoyer un ambassadeur auprès des étrangers qui l’occupent. Ils pourront quitter ces terres librement mais s’ils ne l’ont pas fait à la prochaine lune, nous attaquerons et nous délivrerons ce lieu de leur funeste emprise. »

A ces mots une clameur s’éleva.

Il y eu encore belle fête, jeux, chants et bonne chair tout l’après-midi et la nuit. Le lendemain matin chacun regagna son foyer.
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#18
Beorn convoqua Geberic et lui dit : « Geberic, mon jeune ami, tu vas rencontrer le chef des hommes qui tiennent le Vieux Gué. Il se nomme Frideger, il est originaire de la Forêt Noire. Pour une raison que je ne connais pas, c’est un banni. Il est possible qu’il ait été au service de Dol Guldur, je ne pourrais pas l’affirmer. C’est en tout cas, à ce qu’on m’a dit, un homme audacieux et même téméraire mais un homme qui est devenu, à force de côtoyer le mal, insensible aux sentiments les plus nobles. Tu lui diras ceci, il peut quitter le Vieux Gué et cette partie de la vallée avec ses hommes en toute sécurité et cela jusqu’à la nouvelle lune. Si à cette date, ils ne l’ont pas fait nous nous considérerons en guerre contre eux. Dit lui aussi que s’il s’avise de piller ou de rançonner quelque maison que ce soit, nous serons en guerre contre lui. Dit lui enfin que s’ils prennent des esclaves parmi les habitants de la vallée, je le pourchasserai et le ferai périr. »

Geberic pris ses dispositions et quitta la maison de Beorn le jour même. Le voyage dura deux jours.

Il arriva au Vieux Gué, présenta sa qualité d’ambassadeur et demanda audience auprès de Frideger. On lui répondit que ce dernier était absent et on le logea avec les serviteurs dans une masure vétuste, ouverte aux quatre vents. Il lui fut interdit de quitter cette bâtisse jusqu’à ce que Frideger soit en mesure de le recevoir. Il y resta trois jours, nourrit pauvrement. Il commença à penser qu’il était prisonnier lorsque qu’un homme du sud vint lui annoncer qu’il allait être reçu.

C’était le début de la nuit. On le conduisit dans une grande salle où avait lieu un festin. Assit sur son trône surélevé sur une estrade, Frideger riait à gorge déployé d’un trait que lui avait lancé un de ses hommes et que Geberic n’avait pas entendu.

Lorsqu’il entra accompagné de l’homme du sud, le silence se fit. On le conduisit devant Frideger sous les regards moqueurs et quelques quolibets.

Geberic se présenta et lorsque ce fut fait, Frideger lui dit : « Alors mon garçon, quel est le message que tu portes de la part de ton maître. »

Geberic délivra le message de Beorn dans un lourd silence. Tous les hommes dans la salle étaient des parias, des bandits, des hommes sans foi ni loi.

Lorsqu'il eut terminé, Frideger resta silencieux quelques secondes puis il ricana et bientôt tous ses hommes se mirent à rire en un fracas qui troubla Geberic. Cette explosion dura un long moment avant que le calme ne revienne et Frideger répondit : « Dehors jeune ourson, je n’ai pas de menace à recevoir chez moi. Si Beorn s’avise à venir ici, nous serons l’accueillir. »

A ces mots un tumulte eut lieu jusqu’à ce que l’homme du sud qui avait accompagné Geberic ne lève la main et dise : « Puis-je seigneur apprendre le respect à cet avorton qui vient t’insulter jusque sous ton toit, ce soit-disant ambassadeur. » Frideger encouragé par ses hommes qui étaient déjà saouls l’autorisa à provoquer en duel Geberic. Cet acte était une grande infamie car un ambassadeur était sacré et ne pouvait être attaqué.

Geberic ne put rien faire d’autre qu’accepter le combat car un cercle infranchissable s’était formé autour d’eux. Il se mit en position défensive et apostropha l’homme du sud : « Comment t’appelles-tu, toi qui comme un orque ne respecte pas les règles de l’hospitalité ? »

L’homme du sud répondit en ricanant : « Je me nomme Hallas, je tâcherai de te donner une mort rapide à défaut d’être douce. » Joignant le geste à la parole, il brandit sa hache.

Hallas était un habile adversaire qui avait déjà combattu, chacun rendait coup pour coup sans réussir à percer la défense adverse. Geberic maintenait une position prudente quand il vit que son ennemi avait été déséquilibré par une tentative trop appuyée. Il blessa mortellement ce dernier d’un coup puissant puis sans lui laisser de répit lui fendit le crâne de sa hache.

Un silence sinistre régnait qui sembla durer une éternité. Frideger prit alors la parole : « Tu es libre Geberic, retourne voir ton maître. »
Geberic marchait vers la sortie sous les regards emplis de haine. Alors qu’il s’apprêtait à franchir la porte du grand halle, Frideger lui lança une dernière injonction : « Geberic, tu diras à Beorn que cette maison abrite des invités, il serait dommage que leur sécurité fut mis en danger. »

Geberic sortit en entendant les rires et commentaires cruels. Il retourna chez Beorn.
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#19
Notre héros a eu de la chance de s'en tirer… mais il restait une once d'honneur au chef des parias.
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#20
(10.06.2018, 22:28)Chiara Cadrich a écrit : mais il restait une once d'honneur au chef des parias.

Ou il fallait à l'écrivain une manière de faire survivre Geberic, qui n'aurait pas tenu devant les haches de tous ces barbares à la fois ^^ .

Épisodes très appréciables, comme toujours. Je pense que je corrigerai les fautes quand ce sera terminé.
Doctus cŭm libro
― Proverbe latin
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#21
Frideger est insensible mais pas forcément cruel, c'est à dire que pour lui la violence est un moyen pas une fin en soit. Il a cédé à ses hommes mais ne désirait pas forcément la mort de Geberic. Il est téméraire mais sait qu'il ne doit pas non plus pousser trop loin le bouchon face à Beorn, il sait que ce dernier est plus fort que lui d'où les otages qu'il retient.

... Et puis il fallait une pirouette pour que le héros ne soit pas découpé en rondelle façon sushi ^^
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